Yakuza (Sydney Pollack - 1974)
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Yakuza (Sydney Pollack - 1974)
Yakuza (Sydney Pollack, 1974) : grandiose ! Je ne l'avais pas revu depuis au moins 20 ans et je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre.
La mise en scène de Pollack atteint des sommets, tantot fluide, quasi transparente, tantot insufflant une forme de lyrisme sec, d'une grande intensité dans les scènes de violence, usant à bon escient de plongés et contre-plongés, plans-séquences, caméra porté, montage cut,...
Tout y passe : fascination des japonaises sur le male occidental, rapport de force et d'obligation entre yakuzas, attrait du code d'honneur pour le jeune gangster américain déchiré dans ses loyautés, réappropriation des scènes de jeu emblématiques, dettes d'honneur, réglements de compte sanglants, jeune génération entrainée malgré elle dans l'engrenage des conflits de leur ainés. Sans aucune afféterie et avec juste ce qu'il faut de mélancolie discrète.
Ken Takakura incarne avec son talent habituel et un charisme monstrueux le parfait yakuza, l'homme d'honneur inflexible portant avec dignité sa blessure secrète, et laisse affleurer l'humanité du personnage. Le reste du cast est impeccable, entièrement au service d'un très bon scénario (co-signé par Paul Shrader.) Takakura et Mitchum jouent avec subtilité et sobriété de leurs forces respectives (apparence glacée, jeu intériorisé pour le premier, bonhommie et aura de sympathie pour le second) pour rendre compte des méandres de la relation qui unit deux hommes que tout semble opposer.
Un très bon film, où le tout est réellement supérieur à la somme des parties, dans la filmo d'un réalisateur déjà pas avare en chefs d'oeuvre.
Dommage que la copie diffusée par Ciné Polar soit légèrement floue...
La mise en scène de Pollack atteint des sommets, tantot fluide, quasi transparente, tantot insufflant une forme de lyrisme sec, d'une grande intensité dans les scènes de violence, usant à bon escient de plongés et contre-plongés, plans-séquences, caméra porté, montage cut,...
Tout y passe : fascination des japonaises sur le male occidental, rapport de force et d'obligation entre yakuzas, attrait du code d'honneur pour le jeune gangster américain déchiré dans ses loyautés, réappropriation des scènes de jeu emblématiques, dettes d'honneur, réglements de compte sanglants, jeune génération entrainée malgré elle dans l'engrenage des conflits de leur ainés. Sans aucune afféterie et avec juste ce qu'il faut de mélancolie discrète.
Ken Takakura incarne avec son talent habituel et un charisme monstrueux le parfait yakuza, l'homme d'honneur inflexible portant avec dignité sa blessure secrète, et laisse affleurer l'humanité du personnage. Le reste du cast est impeccable, entièrement au service d'un très bon scénario (co-signé par Paul Shrader.) Takakura et Mitchum jouent avec subtilité et sobriété de leurs forces respectives (apparence glacée, jeu intériorisé pour le premier, bonhommie et aura de sympathie pour le second) pour rendre compte des méandres de la relation qui unit deux hommes que tout semble opposer.
Un très bon film, où le tout est réellement supérieur à la somme des parties, dans la filmo d'un réalisateur déjà pas avare en chefs d'oeuvre.
Dommage que la copie diffusée par Ciné Polar soit légèrement floue...
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Excellent film, et totalement respectueux de la réalité nipponne que Schrader connaissait bien pour avoir écrit un essai sur le Yakuza-eiga.Roy Neary a écrit :Yakuza est le plus grand bide de la carrière de Sydney Pollack. Il est resté 2 semaines à l'affiche...
C'est bien dommage car il s'agit en effet d'un excellent film, dont la valeur a été reconnue avec les années.
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J'ai eu cette impression, oui.Requiem a écrit :Excellent film, et totalement respectueux de la réalité nipponne que Schrader connaissait bien pour avoir écrit un essai sur le Yakuza-eiga.Roy Neary a écrit :Yakuza est le plus grand bide de la carrière de Sydney Pollack. Il est resté 2 semaines à l'affiche...
C'est bien dommage car il s'agit en effet d'un excellent film, dont la valeur a été reconnue avec les années.
Incroyable qu'un film pareil, fusion presque parfaite du polar américain typiquement 70's et du yakuza-eiga "traditionnel", n'ait pas marché...
Notons que le directeur de la photo est Kozo Okazaki, qui travailla aussi, entre autres, avec Ichikawa, Gosha, Mizogushi,... Ca explique sans doute en partie la réussite des séquences de jeu et de combat au sabre, la beauté des derniers plans avant la rencontre final entre Takakura et Mitchum, etc.
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Ca fait du bien de lire ça car ces dernières années, on avait tendance à considérer Pollack avec une certaine condescendance dans la presse.vic a écrit :Yakuza (Sydney Pollack, 1975) :
Un très bon film, où le tout est réellement supérieur à la somme des parties, dans la filmo d'un réalisateur déjà pas avare en chefs d'oeuvre.
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Vraiment ? Peut-être pour ces films des 80's/90's, mais pour ces chefs d'oeuvre des 60's/70's, comment est-ce possible ?Jeremy Fox a écrit :Ca fait du bien de lire ça car ces dernières années, on avait tendance à considérer Pollack avec une certaine condescendance dans la presse.vic a écrit :Yakuza (Sydney Pollack, 1975) :
Un très bon film, où le tout est réellement supérieur à la somme des parties, dans la filmo d'un réalisateur déjà pas avare en chefs d'oeuvre.
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Jeremiah Johnson reste toujours un de mes films préférés.
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Détrompes moi, mais j'ai tout de même l'impression que ces vingt dernières années n'ont pas été vraiment remarquables.Jeremy Fox a écrit :Ca fait du bien de lire ça car ces dernières années, on avait tendance à considérer Pollack avec une certaine condescendance dans la presse.vic a écrit :Yakuza (Sydney Pollack, 1975) :
Un très bon film, où le tout est réellement supérieur à la somme des parties, dans la filmo d'un réalisateur déjà pas avare en chefs d'oeuvre.
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Yakuza était vraiment une grande réussite, je regrette de ne pas l'avoir revu.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Out of Africa était encore un chef d'oeuvre et j'ai beaucoup aimé des films du style La firme et même Havana.phylute a écrit :Détrompes moi, mais j'ai tout de même l'impression que ces vingt dernières années n'ont pas été vraiment remarquables.Jeremy Fox a écrit :
Ca fait du bien de lire ça car ces dernières années, on avait tendance à considérer Pollack avec une certaine condescendance dans la presse.
Yakuza était vraiment une grande réussite, je regrette de ne pas l'avoir revu.
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Jeremy Fox a écrit : Out of Africa était encore un chef d'oeuvre et j'ai beaucoup aimé des films du style La firme et même Havana.
Oui mais Out of Africa a presque 20 ans. La Firme est sympathique mais n'atteint jamais le niveau d'un Trois jours du Condor. Quand à Havana c'était écrit trop petit, je n'ai pas réussi à lire le titre du film...
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Ok pour Out of Africa, mais je n'irais pas jusqu'à le qualifier de chef d'oeuvre.phylute a écrit :Jeremy Fox a écrit : Out of Africa était encore un chef d'oeuvre et j'ai beaucoup aimé des films du style La firme et même Havana.
Oui mais Out of Africa a presque 20 ans. La Firme est sympathique mais n'atteint jamais le niveau d'un Trois jours du Condor. Quand à Havana c'était écrit trop petit, je n'ai pas réussi à lire le titre du film...
Pas vu La Firme ni Havana.
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Je vois que vous préférez tous passer sous silence son remake de Sabrina !phylute a écrit :Jeremy Fox a écrit : Out of Africa était encore un chef d'oeuvre et j'ai beaucoup aimé des films du style La firme et même Havana.
Oui mais Out of Africa a presque 20 ans. La Firme est sympathique mais n'atteint jamais le niveau d'un Trois jours du Condor. Quand à Havana c'était écrit trop petit, je n'ai pas réussi à lire le titre du film...
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Yakuza
Pré-Black Rain un peu plan-plan au début mais tout à fait estimable signé Pollack. Au scénar, Paul Schrader arrive très bien à concilier son vieux dada de la culpabilité et tout ce qu'on peut attendre d'un film de débiteurs nippons, je-te-dois-tu-me-dois par la barbichette. Si bien que le plus réussi ici est la relation bizarre entre le personnage joué par Mitchum - force tranquille toujours - et Ken. Et Mitch adoptant une coutume jap en une scène est plus convaincant que tout Cruise dans deux heures de samourailleries. Zique jazzy sympa de Dave Grusin. On sait pas si Pollack a vu des films de Fukasaku. On sait pas si Tarantino a vu ce film.
Pré-Black Rain un peu plan-plan au début mais tout à fait estimable signé Pollack. Au scénar, Paul Schrader arrive très bien à concilier son vieux dada de la culpabilité et tout ce qu'on peut attendre d'un film de débiteurs nippons, je-te-dois-tu-me-dois par la barbichette. Si bien que le plus réussi ici est la relation bizarre entre le personnage joué par Mitchum - force tranquille toujours - et Ken. Et Mitch adoptant une coutume jap en une scène est plus convaincant que tout Cruise dans deux heures de samourailleries. Zique jazzy sympa de Dave Grusin. On sait pas si Pollack a vu des films de Fukasaku. On sait pas si Tarantino a vu ce film.
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Ce qui est sûr c'est que Schrader en a lui vu un beau paquet, ainsi que des dizaines de yakuza-eiga. Il a même consacré un essai au genre qui, malgré des lacunes, n'est pas loin d'être l'écrit occidental le plus abouti sur la question. Il est on ne peut plus regrettable que son texte soit aujourd'hui introuvable ou presque.Robert McCall a écrit :On sait pas si Pollack a vu des films de Fukasaku.
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D'accord. Marrant de constater que Schrader a encore casé une scène de massacre à la bonne franquette, frappe-à-la-porte-du-gars-et-fais-tout-péter tout comme dans Taxi Driver et Rolling Thunder. Mitchum, katana et flingue à la main, ça le fait. Même si j'avais espéré un peu plus de peps et de sauvagerie.Requiem a écrit :Ce qui est sûr c'est que Schrader en a lui vu un beau paquet, ainsi que des dizaines de yakuza-eiga.Robert McCall a écrit :On sait pas si Pollack a vu des films de Fukasaku.