Max Ophüls (1902-1957)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Karras
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Re: Max Ophuls (1902-1957)

Message par Karras »

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Phnom&Penh a écrit :Son fils Marcel l'a expliqué en détail .
Pour les curieux un extrait du livre de Marcel Ophuls qui revient en détail sur l'origine de son nom.
bruce randylan
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Re: Max Ophuls (1902-1957)

Message par bruce randylan »

Les 4 derniers Ophuls qui me restaient à découvrir 8)

L'amour au studio (1932)
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Lors d'un tournage en montagne, une comédienne quitte la production sur un caprice. L'équipe décide la remplacer par une fille de la région, dont la fraîcheur fait chavirer de nombreux coeurs. Elle est invitée à venir faire des tests à Berlin.

Comme on pouvait s'y attendre, le plus vieux film conservé du cinéaste est une comédie assez anonyme qui fonctionne pour la fraîcheur de ses comédiens plus que pour l'humour en tant que tel qui n'a rien de déplaisant certes mais qui a pris un certain coup de vieux. Les ficelles ne sont pas d'une grande finesse et le fond assez conservateur a de quoi faire grincer quelques dents : le prétendant de l'héroïne (le producteur) fait en sorte que celle-ci rate sa carrière naissance au cinéma pour qu'elle devienne plutôt femme au foyer... Rôle qu'elle acceptera finalement bien contente. :mrgreen:
Le début ne manquait pourtant pas d'un charme désuet avec ces extérieurs montagnards tournés en studio et l'émulsion crée par l'équipe technique, tous amoureux d'une femme qui ne manque pas de caractère.
La vision du milieu du cinéma est également assez amusant avec les couples de vedettes qui passent leur temps à se séparer/réconcilier.
Distrayant et sans doute un honnête représentant des comédies allemandes du début des années 30 mais qui m'a semblé inférieur au Chemin du paradis pour citer l'un des rares exemples que je connais de cette période.

La fiancée vendue (1932)
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Une troupe de cirque arrive dans un petit village niché dans une vallée. L'un des membre tombe sous le charme d'une habitante promise à une homme qui éprouve lui un coup de cœur pour l'une des artistes itinérantes.

Le gouffre est assez impressionnant entre le précédent et celui-ci, pourtant sorti à quelques mois d'écart. Ici, on sent vraiment la pâte stylistique d'Ophuls avec pas mal d’objets placés au premier plan qui viennent obstruer l'image sans oublier quelques mouvements de caméra qui font déjà preuve d'une solide maîtrise. Il manque encore un peu de justification et d'implication émotionnelle mais on devine en tout cas une personnalité autrement plus marquée, y compris dans le traitement du scénario assez malicieux et lumineux. Le quatuor marche parfaitement entre décontraction et de spiritualité « viennoise ».
Ophuls a l'air bien plus l'aise en extérieur qu'en studio et la mise en place est un petit régal à ce titre qui réussit à se passer des dialogues. On voit qu'il prend un vrai plaisir à filmer cette (double) communauté et ses habitants.
Sa durée assez brève impose en revanche certain raccourcis dans le déroulement qui ne sont heureusement pas si gênants et qui permettent surtout de garder la bonne humeur des personnages tout en évitant certains clichés de ce genre de comédies romantico-musicale (comme les passages où un malentendu crée une brouille passagère au sein des couples).


Die lachenbe erben (1933)
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Un jeune homme apprend que son oncle, grand exploitant de vignes, vient de décéder. Il touchera l'intégralité de l'héritage s'il ne touche pas à une goutte d'alcool durant un mois. Il doit en même temps se rapprocher d'un concurrente gérée par une jolie damoiselle qui le prend pour un simple commercial.

Nouvelle petite comédie assez plaisante et assez impersonnelle même si la technique est assez affirmée. Contrairement à l'amour au studio, l'humour a beaucoup mieux vieilli. Il faut dire que le vin vieillit mieux que la pellicule. :P
L'argument scénaristique est assez basique et exploité finalement sans zèle pour des situations qui manquent d'enjeux et pas toujours bien exploités. Sauf que les comédiens ne manquent pas de charme, et même de charisme, pour une sympathique alchimie. Il y a aussi quelques touches assez farfelus qui apportent un peu de fraîcheur bienvenue comme le chien, surveillant la consommation d'alcool, ou la séquence sur les bateaux. Moins originale mais toujours efficace : la satire de la famille coincée, arriviste et amateur d'eau plate.
Sans être une comédie musicale ou une opérette, le film possède la légèreté et l'allant du genre. Quelques séquences en sortent « grisantes » comme celle sur le bateau où les bouteilles se débouchent sans discontinuité.
La réalisation d'Ophuls est vive, précise, avec un certain sens de la concision et de l'élégance comme la conversation sur les collines surplombant le Rhin qui est délicieusement découpée.
Avec un peu plus de travail dans le contenu des séquences et l'agencement du scénario, le film aurait pu se hisser plus haut facilement.
En même temps, le film vise un plaisir immédiat et insouciant. Et il ne rate pas vraiment sa cible.


La Comédie de l'argent (Komedie om geld – 1936)
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Un coursier perd le contenu d'une sacoche rempli d'argent. Soupçonné d'être un voleur, il est rapidement renvoyé et tombe dans la misère avant qu'un homme d'affaire véreux décide de l'embaucher pour gérer un société immobilière, espérant récupérer les billets disparus.

Le début est assez enthousiasmant avec une ouverture qui semble anticiper Lola Montés avec un long travelling avançant vers un Mr Loyal qui nous présente l'histoire à venir. C'est en fait une fausse piste qui introduit une comédie qui repose avant tout sur son style au détriment de son scénario, brouillon et très mal construit qui s'éparpille dans de nombreuses direction. Des segments entiers sont à la limite du hors-sujet avant de revenir in-extremis sur l'argument principal dont la chute est par ailleurs assez prévisible.
La dimension comédie de mœurs satirique est donc un peu ratée et rate le coche. Reste donc une excellente direction artistique avec un esthétisme studio très soigné qui n'enlève rien à sa gratuité : décor, photo, profondeur de champ, composition des cadres, contrastes appuyées, nombreuses trouvailles visuelles (comme une escapade très poétique dans une végétation artificielle).
C'est joli à regarder mais ça tourne à vide et ça peine à maintenir l'intérêt durant 80 minutes.
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Alexandre Angel
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Re: Max Ophuls (1902-1957)

Message par Alexandre Angel »

J'ai pas été emballé par La Signora Di Tutti (1934) qui m' a paru poussif formellement, pêchant par accumulation et redondances. La sophistication rococo du réalisateur en plus des conventions du mélo à l'italienne, ça fait un peu "étouffe chrétien". Curieusement, la manière épuise tellement les comédiens que ça leur confère un je ne sais quoi de dépressif assez intéressant.
On peut saluer une très virtuose séquence d'échange en travelling, le long d'une berge, entre une barque et une voiture.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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bruce randylan
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Re: Max Ophuls (1902-1957)

Message par bruce randylan »

Je garde un bon souvenir de ce brouillon de Lola Montés que j'avais trouvé virtuose et mélancolique.
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Alexandre Angel
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Re: Max Ophuls (1902-1957)

Message par Alexandre Angel »

La Ronde - 1950
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Premier film de la nouvelle période française d'Ophuls à son retour d'Amérique, La Ronde constitue le plus grand succès de ce corpus, qui se soldera par l'échec cuisant de Lola Montès.
Pour autant, il n'est pas celui que je préfère, supplanté par Madame de et peut-être même par Le Plaisir (un retour à Lola Montès s'impose). Je laisse le lecteur imaginer le degré d'estime que m'inspirent ces derniers films à l'aune de l'énorme bonheur que j'ai eu de revoir La Ronde, qui ne quittera jamais la liste de mes dix films français favoris.
La Ronde n'a pas la gravité et la densité romanesque des films suivants. Mais une nouvelle vision nous le révèle, de façon stupéfiante, comme l'œuvre-avènement de la modernité au cinéma : celle qui irriguera les films-cerveaux d'Alain Resnais ou de Stanley Kubrick, voire d'Antonioni. Ophuls, tout simplement, inaugure cette tradition de cinéma mental, poétique et intellectuel, capable de se hisser au niveau de la littérature, quelque part, entre cérébralité et imaginaire.
C'est que La Ronde répond à ces critères ne serais-ce que parce qu'il est un film-dispositif sans intrigue linéaire ni véritable résolution, mû par une fantaisie qu'une circularité auto-proclamée et omniprésente leste d'une espèce de détresse volatile. C'est cette tension sourde entre légèreté, voire inconséquence et ivresse nocturne de la métamorphose (celle du décor, toujours escamotable et des apparitions disparitions des personnages) qui fait tout le prix de l'œuvre.
On est fasciné par la façon souveraine avec laquelle Ophuls s'approprie des codes et usages interprétatifs bien français pour les immerger dans l'espace temps viennois de la littérature de Schnitzler. Lorsque nous entendons la voix de la prostituée au début du film, premier personnage à rentrer dans la ronde, nous reconnaissons entre mille les intonations parigotes de Simone Signoret qu'elle ne fait rien pour gommer tout comme Azéma et Arditi, baignés dans l'univers so british d'Alan Ayckbourne (Smoking/No Smoking), ne chercheront pas à atténuer leur "franchouillardise".
Les comédiens semblent happés dans le tourbillon Mitteleuropa au point où, au moment de relire la pièce, il est particulièrement ardu d'échapper à ses incarnations cinématographiques.
Incarnations qui succombent parfois au délice de rejoindre les limbes d'une distanciation dont Gérard Philippe, étonnant de sophistication falote en pantin haut gradé, se fera le héraut grotesque et mélancolique.
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On pourrait aisément louer la maestria insolente de modernité des dialogues de Jacques Natanson si on ne réalisait in extremis leur fidélité au texte de Schnitzler. Pourtant, il y a là un travail d'adaptation admirable qui module, densifie et décadre le dialogue de l'écrivain viennois tout en l'allégeant substantiellement (ce qui est logique).
Un exemple : la scène où Danielle Darrieux (sublime comme toujours)et Daniel Gélin (lui en jeune homme fraîchement dépucelé par Simone Simon, elle en femme mariée jeune mais mature)sont au pieux et devisent à la suite de la panne sexuelle dont est victime le garçon, avant de remettre le couvert, pour plus de succès.
Chez Schnitzler aussi la panne n'a qu'un temps mais la reprise en main du plaisir intervient avant que la jeune dame demande l'heure à son amant car il est pour elle temps de partir. Chez Ophuls, cela se passe après : Darrieux demande l'heure à Gélin, qui lui répond que sa montre est dans sa veste. "Tu n'as qu'à la prendre" lui suggère-t-elle avant de prendre l'initiative de passer par dessus lui pour atteindre la montre, gestuelle ultra sensuelle qui met fin au blocage du jeune homme.
On constate ici les trésors d'appropriation du texte et de la lettre par le couple Ophuls-Natanson dont la moindre des inventions n'est pas celle du meneur de jeu, qu'interprète Anton Walbrook. C'est lui qui règne en maître sur le récit, toujours au centre de l'image, essieu d'une roue que symbolise le manège qu'il répare en tombant la veste lorsque sa panne provoque l'impuissance de Daniel Gélin, en un premier temps puis, subtilement décadré au fur et à mesure qu'apparaissent d'autres occurrences qui le verront intervenir de mille et une manière y compris comme personnage d'appoint (ici en clairon militaire, là en garçon de café). On le verra même intervenir sur le film, comme dans un Tex Avery aristocratique lorsqu'il s'agira de censurer une scène d'amour en tailladant de coups de ciseaux à même la pellicule.
Je laisse conclure Jacques Lourcelles : "Il faut toute la chair du style d'Ophuls, toute l'élégante plénitude de ses arabesques pour que ces pantins vivent, pour que ce film sans intrigue et sans psychologie, qui n'est fait que de vides et de manques comme le cœur de ses personnages, n'éclate pas au visage du spectateur comme une bulle de savon."
Autrement dit, La Ronde pétille bel et bien. Mais son effervescence somnambulique et rêveuse produit des bulles qu'un vague sentiment d'implacable empêche d'éclater.
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Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Max Ophuls (1902-1957)

Message par Watkinssien »

Très bel avis, Alexandre! :D
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Alexandre Angel
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Re: Max Ophuls (1902-1957)

Message par Alexandre Angel »

Merci :)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Max Ophuls (1902-1957)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Max Ophüls (1902-1957)

Message par Jeremy Fox »

The Eye Of Doom
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Re: Max Ophüls (1902-1957)

Message par The Eye Of Doom »

Revoyure de Madame de.
Quel chef d’oeuvre!
C’est Charles Boyer qui m’a le plus impressionné. Remarquablement servi par le dialoguiste, il campe le personnage le plus interessant du film.
La scene où il declare son amour a Darrieux est magistrale. De meme la confidence finale sur le role qu’elle lui aura attribué, qu’il a accepté par amour.
Couple fascinant d’un tres grande intensité dans sa superficialité.
Un superbe plan sequence que je n’avais pas remarqué : celui de la fin de bal, qui part de l’orchestre où un des musicien s’en vas, parcours la salle jusqu’au couple enlacé puis suit le domestique qui eteint les bougies pour finir a son point de depart, sur l’oschestre où on bache la harpe. Du tres grand art!
Oui, je sais, tout le film est comme ca....
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Re: Max Ophüls (1902-1957)

Message par Watkinssien »

En tout point d'accord avec ton message, jusqu'à ta préférence pour Charles Boyer que je trouve réellement génial dans ce pur chef-d'œuvre.
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Re: Max Ophüls (1902-1957)

Message par Stefan Andersson »

Bonjour!

Les voix de Martine Carol, Anton Walbrook et Oskar Werner dans Lola Montès, version francaise -- sont-ils doublé en francais?

Merci en avance pour tous les infos!
The Eye Of Doom
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Re: Max Ophüls (1902-1957)

Message par The Eye Of Doom »

Revu hier La ronde.
La force du film est le hiatus entre la forme, enlevée, éblouissante, (faussement) enjouée, et le fond désespérant voire sinistre.
Entièrement dédié à la plusion sexuelle, le film presente les milles et une formes acceptables par la société aisée pour « conclure ».
Aucun plaisir ici, ou si peux, juste un besoin physique que les plus romantiques s’illusionnent à masquer derrière la quete d’amour.
D’amour on en verra pas…
Mais finalement de plus ou moins « braves gens » lutter comme ils peuvent contre leur solitude.
Tout est remarquable mais je dois dire que j’ai pas toujours été intéressé ni emu par cette ronde.
Aucun suspense ou progression, suite désespérante de scènettes déprimantes, trop courtes pour donner une vie ou identité à ses personnages.
Mention spéciale tout de même pour la scene entre Danielle Darrieux (au sommet comme souvent) et Daniel Gelin, à l’excellente Odette Joyeux à une juste distance des extravagances grotesques du personnage decJean Louis Barrault et du l’imposture bourgeoise et cynique de Fernand Gravey, à la fraicheur de Simone Simon, à Gerard Philipe qui réussît à rendre presque sympathique son personnage sommet de vacuité.
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innaperfekt_
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Re: Max Ophüls (1902-1957)

Message par innaperfekt_ »

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The Reckless Moment (1949)

Je m'attendais à un court film noir efficace dans le style de Détour de Ulmer mais on en est plutôt loin. L'intrigue minimaliste n'offre que la forme noire au film, qui s'engage plus vers la critique sociale et le mélodrame limite politique. Joan Bennet incarne parfaitement cette femme au foyer prisonnière de sa condition, aliénée, froide, retrouvant l'amour et la vitalité dans le sordide et la mésaventure. Effectivement, l'interprétation de James Mason est sublime. Sa douceur contraste avec la violence du déterminisme social s'écrasant sur lui. Ses deux conditions s'entrechoquant, celles de Donnely et Lucia, sont vraiment la force du film. Mon seul regret restera la durée et donc l'urgence dans laquelle il s'insère. Tout est un peu précipité, c'est dommage.
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