Walt Disney (1901-1966)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Walt Disney (1901-1966)

Message par Jeremy Fox »

Pinocchio de Disney

Magnifique.

Dans l'ensemble, je continue à préférer Bambi et Cendrillon mais Pinocchio comporte 10 premières minutes absolument craquantes, peut-être les plus belles séquences de l'ensemble des DA Disney.

Cléo et Figaro : si tous les personnages secondaires des Disney actuels pouvaient être aussi sympas que ceux-là. Et en plus ils ne parlent pas, quel bonheur ! Pas besoin de dialogues et de vannes à tout prix pour rendre des personnages charmants et amusants :idea:

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Davy Crockett, Roi des trappeurs (Davy Crockett, King of the Wild Frontier - 1955) de Norman Foster
WALT DISNEY PRODUCTIONS


Avec Fess Parker, Buddy Ebsen, Basil Ruysdael, Hans Conried, Kenneth Tobey
Scénario : Thomas W. Blackburn
Musique : George Bruns
Photographie : Charles P. Boyle (Technicolor 1.37)
Un film produit par Walt Disney pour la Walt Disney Productions


Sortie USA : 25 mai 1955

En ce milieu de décennie 50, Davy Crockett était sur le point de devenir le héros qui allait marquer le plus durablement les esprits d’une bonne partie de la jeunesse américaine ; un héros qui serait bien plus populaire encore que Buffalo Bill ! Étrangement, ce célèbre trappeur n’avait encore jamais été mis en avant à Hollywood excepté dans de petits films de série passés totalement inaperçus, son unique intéressante (mais courte) apparition ayant été (fort logiquement) au tout début du très bon western de Budd Boetticher, Le Déserteur de Fort Alamo (The Man from the Alamo). Aujourd'hui en France, on aurait du mal à imaginer le succès retentissant qu’a pu avoir la minisérie initiée par Walt Disney Pictures et qui allait donner lieu au film qui nous intéresse ici. Nouvellement installée en Floride, le parc d’attractions Disneyworld a encore besoin d’appâter les clients. La télévision étant en train de devenir le vecteur idéal pour la publicité, Walt Disney qui n’en doute pas un seul instant a l’idée de produire plusieurs séries, chacune basée sur les différents ‘mondes’ du parc. Il est décidé que ‘Frontierland’ sera illustré par Davy Crockett, série comprenant seulement cinq épisodes de 45 minutes chacun. Elle sera diffusée sur le réseau NBC à partir du 14 décembre 1954. En France, il faudra attendre l’émission Disney Chanel en 1986 sur Fr3 pour la découvrir. En attendant, aux USA, c’est la folie et quasiment l’invention du ‘merchandising’ à cette occasion. Ce marketing des produits dérivés rapportera pas moins de 2.3 milliard de dollars et la fameuse balade de Davy Crockett restera première dans les Charts durant quatre mois. A Disneyworld, Buddy Ebsen et Fess Parker verront s’ériger leurs statues de cire au sein du décor d’Alamo. Ce sont alors Outre-Atlantique parmi les comédiens les plus appréciés de l’époque.

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Davy Crockett (Fess Parker), l’homme qui tue les ratons-laveurs avec son sourire (sic !), qui tente de faire de même avec les ours (sic !) et qui achève les crocodiles en leur donnant un coup sur la tête (re-sic !), participe actuellement, sous les ordres du futur président Andrew Jackson (Basil Ruysdael) à la guerre contre les Indiens Creeks en Floride. Après quelques batailles menées aux côtés de son fidèle compagnon George Russel (Buddy Ebsen), il arrive à mettre un terme pacifique au conflit, promettant au chef indien qu’il fera respecter les droits de son peuple. Davy et George repartent dans le Tennessee où ils décident de se poser un peu. Devant sa probité, son courage et son efficacité à combattre le crime -notamment quand il débarrasse la région de l’encombrant Bigfoot Mason (Mike Mazurki)-, les habitants conseillent à Davy de se présenter au Congrès. D’abord réticent, il accepte après le décès inattendu de son épouse ; il est élu. Grâce à son nouveau statut d’homme politique, Davy Crockett fait beaucoup pour la défense des Indiens et de ses compatriotes du Tennessee. Puis, après une défaite électorale, il se rend au Texas pour aider la centaine d’ américains assiégée depuis treize jours à Fort Alamo. Au péril de leurs vies, ils tentent de défendre l’Indépendance de leur État. Face aux 5000 soldats mexicains du Général Santa Ana, Davy Crockett prend part au combat sans espoir aux côtés de ces courageux résistants dont le célèbre Jim Bowie (Kenneth Tobey).

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L’histoire du film relate donc tout simplement la biographie du célèbre trappeur à la toque en peau de castor, de l'année 1813, alors qu'il était éclaireur du Général Jackson lors du soulèvement des Indiens Creeks, à sa mort héroïque en défendant Alamo en 1836. Entre temps nous le verrons en famille, aux séances du Congrès, lors de concours de tirs, sauvant la colonne du major Norton, combattant à poings nus un dur à cuire, assommant un crocrodile comme s'il s'agissait d'une mouche, vainqueur en combat singulier d’un redoutable chef indien de qui il se fera un ami… Humour, ambiance bon enfant, aventure, émotion, bons sentiments, prouesses, exploits héroïques, personnage principal sans peur et sans reproches, etc., tout ce qu’il fallait dans ce spectacle familial pour séduire et faire rêver les jeunes et les moins jeunes. Et c’est ce qu’il réussira à faire à l’époque. Le film est en fait un ‘Digest’ de trois des cinq épisodes de la série, les deux derniers servant plus tard à un autre long métrage qui sortira l’année suivante : Davy Crockett et les Pirates de la Rivière. Pour en revenir au premier film, les auteurs ont donc réduits 135 minutes de la série TV à 90 minutes ; c’est d’ailleurs à priori la première fois qu’une fiction tournée pour la télévision arrivait ensuite sur grand écran. Il en reste aujourd’hui l’impression d’assister à une succession de séquences sans véritable liant comme si nous regardions une suite de sketchs. Autant les studios Disney faisaient des miracles dans le domaine de l’animation autant leurs films avec acteurs réels étaient la plupart du temps dénués de toute ambition artistique. Et, sans vouloir peiner tout ceux dont la nostalgie fait qu’ils ne se remémorent ce film et cette série qu’avec émotion, je dois bien avouer avoir trouvé l’ensemble vraiment très mauvais (pour rester poli) à presque tous les niveaux !

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Outre le traitement simpliste et le scénario infantile et souvent ridicule (mais nous n’allons pas nous lancer dans une énumération qui tournerait à l’acharnement), la mise en scène s’avère tout autant manquer d’imagination, se contentant de filmer platement une succession de péripéties sans aucune intensité dramatique. Tout, à l’exception de la belle photographie en technicolor de Charles P. Boyle, se révèle terne, fade et se ressent fortement du manque de moyens alloués : à peine une trentaine de pauvres figurants pour représenter l’armée de Santa Ana, des cascadeurs pas vraiment doués lors des séquences de combats à poings nus, des toiles peintes à la va-vite comme celle du camp mexicain à la tombée de la nuit… Quant à l'entêtant et célèbre refrain qui cadence et commente le film quasiment toutes les dix minutes (‘Davy, Davy Crockett, l’homme qui n’a jamais peur’…), il finit rapidement par nous agacer. Reste ‘Farewell to the Mountain’, une autre chanson (dont les paroles auraient été réellement écrites par Davy Crockett) qu’entonnent les américains coincés à Alamo la veille de la bataille finale et qui s’avère en revanche très belle ; elle pourrait représenter la plus jolie séquence d’un film (avec également les cartes dessinées et animées dont la première sur laquelle vient se ficher une flèche enflammée) qui sans ça ne pourra raisonnablement pas plaire à grande monde excepté à ceux qui ont gardé intacte leur âme d’enfant ; et encore ! Cependant, le film est à conseiller aux plus jeunes enfants qui y prendront très certainement du plaisir. De Norman Foster, on conseillera plutôt aux adultes de revenir à son attachant Rachel and The Stranger avec Robert Mitchum, Loretta Young et William Holden.

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angel with dirty face
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Walt Disney

Message par angel with dirty face »

En surfant ce matin, je tombe sur un blog avec un article signé Jean Claude Attitude et dont le titre est : Incroyable !! Walt Disney plagie ... Walt Disney.

Je vous fais part de sa découverte assez intéressante avec son commentaire :
Quand j'ai vu ça j'ai vraiment haluciné, en fait je suis blasé parcequ'on voit la un vrai processus industriel et en même temps je dit bravo d'avoir fait ça sans que personne ne s'en rende compte. Jugez par vous meme :


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Sources: http://gdesplac.free.fr/?incroyable-wal ... alt-disney
Cathwoman
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Message par Cathwoman »

Merlin/ Livre de la Jungle je l'avais remarquée.
Mais il y en a d'autres encore !
Nomorereasons
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Message par Nomorereasons »

Dans mes journeaux de Mickey (vers la fin des années 80, en tout cas), je me souviens avoir observé que chaque personnage reprenait en effet et très précisément les mêmes attitudes d'une histoire à l'autre; une banque devait exister afin de permettre aux illustrateurs d'avoir juste à les tourner ou leur faire changer de taille (et de couleurs d'habits) au lieu de les redessiner à chaque fois. Cela donnait d'ailleurs aux bd un aspect décalé et approximatif.
Ce qui semble être sensiblement la même chose ici, en ayant pris le soin de modifier quelques traits ou en décalquant le squelette du dessin.
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Message par allen john »

yaplusdsaisons a écrit :Dans mes journeaux de Mickey (vers la fin des années 80, en tout cas), je me souviens avoir observé que chaque personnage reprenait en effet et très précisément les mêmes attitudes d'une histoire à l'autre; une banque devait exister afin de permettre aux illustrateurs d'avoir juste à les tourner ou leur faire changer de taille (et de couleurs d'habits) au lieu de les redessiner à chaque fois. Cela donnait d'ailleurs aux bd un aspect décalé et approximatif.
Ce qui semble être sensiblement la même chose ici, en ayant pris le soin de modifier quelques traits ou en décalquant le squelette du dessin.
C'est vrai et cela ne concerne pas seulement Disney: le cartoon Dough for the do-do de Friz Freleng est un remake de Porky in Wackyland de Bob Clampett, dont des cellos ont été réutilisés, ou décalqués dans le nouveau film. On peut noter ça chez Avery aussi; par ailleurs, dans le cadre de la BD, Morris(Le génie Belge bien connu, très au fait des techniques de l'animation)a beaucoup utilisé la photocopieuse...
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Message par Max Schreck »

Cathwoman a écrit :Merlin/ Livre de la Jungle je l'avais remarquée.
En effet. D'ailleurs, dans le même Livre de la Jungle il me semble qu'il y a au moins une séquence d'animation de Mowgli qui se répète (quand il se dandine, boudeur).
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julien
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Message par julien »

Il faut dire que les réalisateurs qui ont succédés à Disney se sont montrés beaucoup moins inventifs. Je crois aussi qu'ils ont été contraints par le studio d'intégrer des plans que Walt avait déjà supervisé sur des films antérieurs de façon à conserver l'esprit "Disney". C'est vrai que tout ça sent un peu le réchauffé.
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odelay
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Message par odelay »

Ben déjà quand on compare LE LIVRE DE LA JUNGLE et ROBIN DES BOIS on trouve des très grosses similitudes au niveau des personnages. Idem pour MERLIN. Donc je ne suis pas supris pour la copie entre MERLIN et LE LIVRE DE LA JUNGLE qui se suivent chrnologiquement dans leur conception.
Par contre celle entre ROBIN DES BOIS et BLANCHE NEIGE est bcp plus étonnante, voire même carrément hallucinante.
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Message par angel with dirty face »

Suite des images recyclées...

image de promotion:
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Re: Disney ou "Bis"ney ?

Message par Max Schreck »

Un prodigieux montage vidéo qui met merveilleusement en évidence le recyclage de certaines boucles d'animation :
http://leweb2zero.tv/video/kapsul_7648c8ddffcba69
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Re: Disney ou "Bis"ney ?

Message par angel with dirty face »

Max Schreck a écrit :Un prodigieux montage vidéo qui met merveilleusement en évidence le recyclage de certaines boucles d'animation :
http://leweb2zero.tv/video/kapsul_7648c8ddffcba69
Il est terrible ce montage... Merci !
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-Kaonashi-
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Re: Disney ou "Bis"ney ?

Message par -Kaonashi- »

Oui merci pour le lien... et aussi d'avoir remonté ce topic ! J'étais passé à côté.

En-dehors du parallèle La Belle au bois dormant / La Belle et la bête, qui relève à mon avis du simple hommage, les autres sont plus, je crois, les stigmates d'une période assez dure au sein des studios Disney, consécutive au décès de Walt Disney en 1966.
En gros, si on regarde bien, j'ai l'impression que les emprunts directes de séquences et animation se fait invariablement d'un film pré-1966 à un film post décès de Disney.
Le Livre de la jungle est entre les deux, puisqu'il est entré en production vers 1964 et est sorti en 1967. Mais en gros ce sont beaucoup d'animations provenant de ce film qui se retrouve dans d'autres films, sûrement pour des raison budgétaires et des délais plus serrés.
J'avais bien eu cette impression en voyant et revoyant ces films quand j'étais gosse. Et la vidéo rend encore plus évident ces "emprunts".
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Re: Disney ou "Bis"ney ?

Message par rosebud »

Emporté par l'émerveillement étant gosse , je n'y ai guère prêté attention , mais là , je découvre .
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Cathy
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Re: Disney ou "Bis"ney ?

Message par Cathy »

Max Schreck a écrit :Un prodigieux montage vidéo qui met merveilleusement en évidence le recyclage de certaines boucles d'animation :
http://leweb2zero.tv/video/kapsul_7648c8ddffcba69
Impressionnant effectivement ! Mais bon la magie Disney opère toujours. Ceci étant, je me demande si certains effets sont de vrais doublons ou des gimmicks comme l'éléphant à qui on tord la trompe ou les yeux de Kaa et de Triste Sire qui seraient ceux d'un serpent vu par Disney !
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Re: Disney ou "Bis"ney ?

Message par Frank Einstein »

Cathy a écrit :
Max Schreck a écrit :Un prodigieux montage vidéo qui met merveilleusement en évidence le recyclage de certaines boucles d'animation :
http://leweb2zero.tv/video/kapsul_7648c8ddffcba69
Impressionnant effectivement ! Mais bon la magie Disney opère toujours. Ceci étant, je me demande si certains effets sont de vrais doublons ou des gimmicks comme l'éléphant à qui on tord la trompe ou les yeux de Kaa et de Triste Sire qui seraient ceux d'un serpent vu par Disney !
On ne peut mettre en doute le fait que c'est du foutage de gueule presque subliminal... mouvement, cadrage, rythme sont totalement identiques. C'est du pur procédé de duplication destiné à rendre efficace ces scènes mouvementées.
Je trouve finalement ça un peu effrayant. En quoi Blanche-neige qui danse est-elle finalement plus admirable que Marianne qui fait les mêmes pas ? C'est tout un mythe du chef-d'oeuvre absolu qui s'écroule.
Mais bon comme j'ai toujours détesté l'esprit Disney cela ne fait que confirmer l'absence de créativité flagrante de ce studio à fric.
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"Il est toujours préférable d'être un faux-méchant que d'être un faux-gentil. (Le faux-gentil est souvent un vrai méchant)". J.-L. Fournier
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