Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par kiemavel »

Watkinssien a écrit :
Thaddeus a écrit :
Je ne rebondis pas sur les notes données ("si mal noté par toi", "Tes notes plutôt mitigées") : je n'en peux plus.
Tu as bien raison, personnellement, ce sont tes commentaires qui importent, les notes, elles sont anecdotiques, voire presque insignifiantes.
Oups ! :mrgreen: OK, je comprends ta lassitude (je suis déjà tombé sur tes commentaires à ce sujet) mais n'empêche que surpris par ta note (il insiste :arrow: ), mise sur un film que j'adore au plus haut point, je n'ai pu réprimer ce besoin de manifester ce qui relève de l'émotion :wink: . Pour le reste, j'avais effectivement mal interprété le passage concernant la place que les historiens attribue à Mizoguchi (et Kurosawa). Conformisme et/ou moindre connaissance des oeuvres des cinéastes qui leur ont succédé ? Mais même les contemporains des 3 grands (j'ajoute Ozu) ne sont surement toujours pas considérés comme leurs égaux mais j'avoue que je n'en sais rien. Peut-être Naruse dont beaucoup de films sont devenus plus facilement visibles depuis quelques années...
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AtCloseRange
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par AtCloseRange »

cinephage a écrit :
Thaddeus a écrit :Tu as mal compris le sens de mon commentaire sur le parallèle Kurosawa/Mizoguchi (ou alors je me suis mal exprimé). En disant cela, je ne sous-entends surtout pas que Mizoguchi est sur-évalué, ou que sa réputation est un peu trop gonflée, mais qu'on "réduit" trop souvent les grands courants historiques du cinéma japonais à l'opposition entre ces deux réalisateurs. Je suggère que, peut-être (je ne m'y connais sans doute pas assez), les choses sont un peu plus compliquées que ça.
J'aurais tendance à penser, sans être un expert non plus, que cette "opposition" Kurosawa/Mizoguchi se rapporte plutôt à l'histoire de la découverte du cinéma japonais par l'occident qu'à un réel axe structurant de l'histoire du cinéma japonais, qui serait plutôt à rapprocher de l'histoire de ses grands studios. Et puis bon, d'Ozu à Naruse, en passant par Kobayashi, Imai ou Kinoshita, il y en a vraiment beaucoup, des cinéastes japonais importants, mais ils sont un peu laissés de coté par le cinéphile occidental traditionnel. Il faut dire que, même aujourd'hui, on a un peu de mal à voir les films en question...
Il me semble que les films visibles ici étaient ceux d'Ozu, Mizoguchi et Kurosawa.
C'est en tout cas ce qui pouvait passer à la télé. Pour les autres cinéastes, je pense que c'était quasiment le néant.
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par homerwell »

Il me semble avoir lu que Naruse est beaucoup passé dans les ciné-clubs avec La Mère.
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Thaddeus
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Thaddeus »

cinephage a écrit :J'aurais tendance à penser, sans être un expert non plus, que cette "opposition" Kurosawa/Mizoguchi se rapporte plutôt à l'histoire de la découverte du cinéma japonais par l'occident qu'à un réel axe structurant de l'histoire du cinéma japonais, qui serait plutôt à rapprocher de l'histoire de ses grands studios. Et puis bon, d'Ozu à Naruse, en passant par Kobayashi, Imai ou Kinoshita, il y en a vraiment beaucoup, des cinéastes japonais importants, mais ils sont un peu laissés de coté par le cinéphile occidental traditionnel. Il faut dire que, même aujourd'hui, on a un peu de mal à voir les films en question...
Voilà, c'est exactement ce que je voulais dire. Si on se penche un peu sur la progressive accessibilité du cinéma japonais lors des grandes heures de la critique (française, surtout), on s'aperçoit que ce sont Kurosawa et Mizoguchi qui ont été les premiers à en récolter les fruits, et ce sans rien enlever à leurs immenses qualités artistiques, évidemment. Il y avait Ozu, certes, mais il n'opérait pas dans le même registre (fresques et mélos féodaux, pour faire court). Du coup, il y a sans doute eu cette simplification un peu réductrice visant à "résumer" le grand cinéma japonais à ces deux peintres des sociétés médiévales nippones (opposition d'autant plus facile à effectuer que le style et l'approche de l'un et l'autre sont radicalement différents), au détriment de tous les autres cinéastes importants que tu cites.
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par bruce randylan »

Kobayashi, Imai, Kinoshita ou Ichikawa étaient de temps en temps régulièrement présents (et parfois primés) dans les grands festivals internationaux (Cannes, Venise, Berlin...) durant les années 50-60 mais pas sûr qu'ils furent distribués en salle par la suite. Pas suffisant j'imagine pour que les critiques de l'époque s'y penchent sérieusement ou qu'ils puissent y déceler un style ou des thèmes chez ces différents cinéastes.

Ozu a été découvert beaucoup plus tard (un peu comme Naruse, malgré la sortie chez nous de la mère en 54), car les studios l'estimait trop "japonais", trop "contemporains" (et pas assez exotiques) pour les proposer à un public étranger.
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par kiemavel »

Thaddeus a écrit :
cinephage a écrit :J'aurais tendance à penser, sans être un expert non plus, que cette "opposition" Kurosawa/Mizoguchi se rapporte plutôt à l'histoire de la découverte du cinéma japonais par l'occident qu'à un réel axe structurant de l'histoire du cinéma japonais, qui serait plutôt à rapprocher de l'histoire de ses grands studios. Et puis bon, d'Ozu à Naruse, en passant par Kobayashi, Imai ou Kinoshita, il y en a vraiment beaucoup, des cinéastes japonais importants, mais ils sont un peu laissés de coté par le cinéphile occidental traditionnel. Il faut dire que, même aujourd'hui, on a un peu de mal à voir les films en question...
Voilà, c'est exactement ce que je voulais dire. Si on se penche un peu sur la progressive accessibilité du cinéma japonais lors des grandes heures de la critique (française, surtout), on s'aperçoit que ce sont Kurosawa et Mizoguchi qui ont été les premiers à en récolter les fruits, et ce sans rien enlever à leurs immenses qualités artistiques, évidemment. Il y avait Ozu, certes, mais il n'opérait pas dans le même registre (fresques et mélos féodaux, pour faire court). Du coup, il y a sans doute eu cette simplification un peu réductrice visant à "résumer" le grand cinéma japonais à ces deux peintres des sociétés médiévales nippones (opposition d'autant plus facile à effectuer que le style et l'approche de l'un et l'autre sont radicalement différents), au détriment de tous les autres cinéastes importants que tu cites.
C'est en tout cas par ces films montrant le Japon médiéval que le cinéma japonais a attiré l'attention des critiques français (avec je crois Rashomon et Le porte de l'enfer) donc le cinéma de Mizoguchi avait effectivement tout pour plaire aux critiques occidentaux. Kurosawa a tourné bien plus de sujets contemporains que Mizoguchi, notamment des films noirs antérieurs à Rashomon mais ils n'ont pas été présenté dans les festivals européens à l'époque (ou n'y ont pas été remarqués).
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par cinephage »

Il faut aussi dire que le patrimoine cinématographique japonais a été sinistré par la guerre, et qu'une très grande partie de la production antérieure à 1945 a été anéantie par les nombreux incendies et bombardements que le Japon a connu. Du coup il est difficile de reconstituer, et d'évaluer à sa juste valeur, cette période ancienne dont les témoins se font rares...

Pourtant, les quelques incartades que j'ai pu faire dans cette période laissent entrevoir un cinéma assez riche et intéressant.
Un film comme une page folle, de Teinosuke Kinugasa, c'est vraiment un film intéressant sur le plan formel, pas très éloigné de l'impressionnisme ou du surréalisme. De même, je viens de voir Humanity and Paper Balloons, de Sadao Yamanaka, qui est un film très réussi, dont le coté chronique sociale évoque le Renoir de la même époque. Il ne reste que 3 films sur les 31 de ce cinéaste, qui est lui-même mort pendant la guerre, assez jeune.
Pas facile, même quand on s'y intéresse, d'explorer ce cinéma.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par bruce randylan »

cinephage a écrit :Il faut aussi dire que le patrimoine cinématographique japonais a été sinistré par la guerre, et qu'une très grande partie de la production antérieure à 1945 a été anéantie par les nombreux incendies et bombardements que le Japon a connu. Du coup il est difficile de reconstituer, et d'évaluer à sa juste valeur, cette période ancienne dont les témoins se font rares...

Pourtant, les quelques incartades que j'ai pu faire dans cette période laissent entrevoir un cinéma assez riche et intéressant.
Oui, cette quasi disparition est vraiment triste, j'ai vu une douzaine de films muets (souvent incomplets :( ) et ils sont souvent éblouissants. A commencer ceux de Daisuke Ito qui sont d'une vitalité et d'une virtuosité extraordinaire. Chokon de 1926 dont il ne reste que le combat final est à hisser au niveau d'Abel Gance pour son inventivité permanente. J'avais aussi adoré le Carnet de voyage de Chuji dont j'avais fait un texte plus qu'élogieux pour 1kult.
Quant au geste inexpliquée de Sumiko (Shigeyoshi Suzuki) il fait partie de mon top 100

Les deux petites comédies que j'ai pu voir de Torajirô Saitô et Jirô Yoshino se sont avérées savoureuses, plein d'humour et d'esprit avec des scénarios astucieux pour 2 comédies de mœurs pas très loin de l'absurde.

La "chance" du cinéma japonais de cette période est d'avoir repoussé très tard le passage au cinéma parlant, notamment grâce à l'influence des Benchi (les bonimenteurs) qui avait un poids considérable dans l'économie cinématographique. Du coup, les cinéastes ont pu continuer pendant plusieurs années à perfectionner leur langages. De plus quand ils sont passer au cinéma sonore Durant la deuxième moitié des années 30, les techniques de prise de son, la sensibilité de la caméra ou la lourdeur des caméra étaient déjà au point et rodés et ils n'ont ainsi pas connu des balbutiements laborieux (ou vraiment très rare comme Pays natal de Mizoguchi, l'un des premiers films parlant japonais en 1929 - d'ailleurs il semble que le plus ancien remonte à 1926 !)
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par k-chan »

cinephage a écrit :De même, je viens de voir Humanity and Paper Balloons, de Sadao Yamanaka, qui est un film très réussi, dont le coté chronique sociale évoque le Renoir de la même époque. Il ne reste que 3 films sur les 31 de ce cinéaste, qui est lui-même mort pendant la guerre, assez jeune.
Si tu ne l'as pas vu, je te recommande chaudement sa version de Tange Sazen, d'un style bien différent de son dernier film. C'est un film léger, drôle, très limpide... Un grand film du cinéma japonais selon moi, vraiment surprenant de la part d'un cinéaste aussi jeune. Mourir à 28 ans... vraiment une très grande perte.

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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Strum »

Au Japon aujourd'hui (mais aussi ailleurs, et notamment aux US), Mizoguchi est moins célébré que Kurosawa et Ozu. L'opposition établie dans les années 1950 par Les Cahiers du Cinéma entre Mizoguchi (qu'ils portaient aux nues) et Kurosawa était francophone, artificielle et circonstancielle. On peut aimer les deux (même si Kurosawa garde ma préférence), et leur trouver à chacun des qualités que l'autre n'a pas.
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Alexandre Angel »

Strum a écrit :Au Japon aujourd'hui (mais aussi ailleurs, et notamment aux US), Mizoguchi est moins célébré que Kurosawa et Ozu. L'opposition établie dans les années 1950 par Les Cahiers du Cinéma entre Mizoguchi (qu'ils portaient aux nues) et Kurosawa était francophone, artificielle et circonstancielle. On peut aimer les deux (même si Kurosawa garde ma préférence), et leur trouver à chacun des qualités que l'autre n'a pas.
Ils n'officient pas dans la même cour : Mizoguchi est un classique, qui a œuvré du temps du muet. Kurosawa, dont les débuts à la réalisation datent de la 2ème guerre mondiale, est un baroque, plus proche d'Orson Welles, du film noir et du néo-réalisme. Je trouve qu'ils n'ont que peu de points communs.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par Strum »

Alexandre Angel a écrit :Ils n'officient pas dans la même cour : Mizoguchi est un classique, qui a œuvré du temps du muet. Kurosawa, dont les débuts à la réalisation datent de la 2ème guerre mondiale, est un baroque, plus proche d'Orson Welles, du film noir et du néo-réalisme. Je trouve qu'ils n'ont que peu de points communs.
Exactement. Ils ne sont pas de la même génération et avaient, qui plus est, reçu des éducations très différentes. La mise en scène de Mizoguchi plus latérale est fondée sur le plan séquence (et chez lui le mouvement est dans le plan, comme chez d'autres grands classiques, tel Renoir ou Ford), celle de Kurosawa, du moins le grand Kuro des années 40/50/60, sur un découpage dynamique où le mouvement provient du montage de plans déjà très expressifs. Mizoguchi, c'est l'eau d'une rivière qui s'écoule (et qui peu happer un personnage désireux d'en finir), le Kurosawa des années 40/50/60, c'est le feu qui fait des flambées dans la cheminée.
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par AtCloseRange »

Un doc de 2h30 sur Mizoguchi

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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par -Kaonashi- »

AtCloseRange a écrit :Un doc de 2h30 sur Mizoguchi

réalisé par Kaneto Shindo (L'Île nue, Onibaba...)
Vraiment pas mal, plein de témoignages intéressants.
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bruce randylan
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Re: Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Message par bruce randylan »

Le destin de madame Yuko (1950)

Madame Yuki est mariée à un rustre et égoïste qui la néglige et la trompe ouvertement. Un ami d'enfance, secrètement amoureux d'elle, lui conseil de transformer leur vaste maison en auberge et d'économiser les gains en vu d'un divorce.

Rien de nouveau sous le soleil : Mizoguchi traite de la condition des femmes dans la société japonaise. Cette fois c'est à l'époque contemporaine qui n'est pas vraiment plus reluisante que des siècles auparavant : humiliée, rabaissée, violentée, dépossédée et même violée par un mari égoïste qui ramène sa maitresse à la maison et se scandalise que son épouse ne vienne pas la saluer. Un bon gros connard quoi !

Sauf que Yuki ne fait rien pour s'émanciper d'un tel être abjecte (par ailleurs physiquement repoussant). Et c'est rapidement les limites d'un film qui finit très par lasser à cause de l'immobilisme passif de ses personnages, victimes d'un destin contre lequel ils pourraient pourtant se rebeller. Ils n'en feront rien et préfère donc bouder et se plaindre durant tout le film.
Alors certes, on devine que Mizoguchi traite d'une génération qui ne s'est pas encore affranchit des mentalités d'avant-guerre et ne parvient pas à profiter de la "démocratie" naissante (un personnage reproche d'ailleurs à une connaissance plus jeune sa légèreté et insouciance) mais ça ne justifie pas vraiment cette psychologie un peu trop complaisamment torturée. D'ailleurs, le public dans l'ensemble avait l'air d'avoir trouvé ça un peu grotesque et artificiel d'autant que les protagonistes les plus intéressants sont vraiment sous exploités comme la servante ou le meilleur ami.

Après, la réalisation de Mizoguchi est souvent classe, élégante et raffinée tout en étant moins virtuose que d'habitude. Son sens du cadre n'a plus rien à prouver et il exploite admirablement bien le village côtier en contre-bas pour des perspectives saisissantes. Quelques séquences possède de remarquable qualité tel le début avec la servante dans les bains (et de manière générale, tout ce qui traite de la tension sexuelle) et surtout les dernières séquences près du lac embrumé.
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un suicide qui annonce (et possède) la même beauté que l'intendant Sansho
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