Miss Oyu
Dans les annee 40, un jeune decorateur doit epouser une jeune fille alors qu’il est fou amoureux de sa sœur aînée, veuve. Amour réciproque bien que non avoué. La jeune mariee vas se sacrifier pour sa soeur en demandant un mariage de pur facade et favorisant les rencontres entre son marie et sa soeur. Bien sur, cela finira mal.
Honnêtement ce melodrame m’a laissé plutôt de marbre. Comme évoqué par Bruce randylan ici
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 5#p1711319
ca manque un peu de souffle, de passion. Les deux amoureux partagent une passion pour le « japon éternel » a travers le luxe des kimono, de la decoration, de la musique. Mizogushi alterne des restitutions de cette splendeur « intemporelle » et des vues plus moderne traduisant le carcans des conventions sociales pesant sur les personnages. Si on ne croisait deci dela un homme en costume occidental avec attaché-case, on pourrait se croire au 19ieme siècle. Comme les personnages fréquentent ryokan et temples, on voit bien qu’ils se réfugient dans ce passé qui de fait ne les libèrent pas mais leur donne un sorte d’aura tragique justifiant leur sacrifice.
Les femmes mènent la barque, le mari est incapable d’assumer une position voir meme de simplement declarer son amour. On est dans un dialogue d’aveugles qui s’accommode d’une situation sans l’assumer vraiment.
La photo est superbe. Tout le debut est splendide. Plus loin, Mizoguchi recrée en studio des estampes de Hiroshige et Hokusai : le pont, la balade en bateau, le plan final dans les marais. Il y a une tension certaine dans sa facon de composer les plans, jouant avec l’espace.
Comme j’alterne ces temps ci Mizogushi, Kurosawa et Ozu, la comparaison est frappante dans la relation à l’espace. Si Ozu revendique une forme d’emprisonnement des personnages (repetition des plans, objets aux premiers plans,...), parfois un peu lourde, et si Kurosawa possède une forme de genie dynamique, organisant une relation fusionnelle/conflictuelle entre l’homme et son environnement, Mizogushi me semble moins « lisible ». Et en tout cas moins convainquant, dumoins pour l’instant. A suivre donc.
Tout ca se laisse voir sans déplaisir mais on attends le moment où le film vas basculer. La seule scene vraiment forte etant pour moi :
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- La scène de la nuit de noce où la mariée dit franchement les faits et sa position
J’espère que les autres films du coffret seront plus « interessants » sinon je serais un peu decu...