Katharine Hepburn (1907-2003)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Flavia
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

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Cathy a écrit :La rebelle, A Woman rebels (1936) - Mark Sandrich

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Flora et Pamela deux soeurs vivent sous la coupe d'un père très rigide et obsédé par les convenances de l'époque. Flora se marie avec Alan un officier de la Marine, tandis que Pamela a une aventure d'un jour avec un jeune homme dont elle aura une fille.

Mark Sandrich qu'on connaît plus comme le réalisateur d'un certain nombre de comédies musicales avec Ginger Rogers et Fred Astaire adapte ici un roman de Netta Syrett sur les femmes à l'époque victorienne et leur envie de liberté. A travers le portrait d'une jeune femme rebelle contre la société victorienne, nous avons une évocation de la vie quotidienne des femmes sous l'époque victorienne qui ne vivent finalement que pour se marier et avoir des enfants. Elles ne peuvent avoir de travail que ce soit comme secrétaire ou vendeuse, elles ne peuvent naturellement être des mères célibataires, etc. Le film est donc un superbe mélodrame avec la mort de la soeur, de son mari, l'enfant illégitime élèvé comme sa nièce, la naissance de l'émancipation de la femme qui se révèle à travers un magazine féminin qui va enfin donner aux femmes leur véritable place... Il y a aussi cette histoire d'amour avec le diplomate que Pamela refuse à la fois par peur et par fierté. Il y a cette relation compliquée avec le père qui fait peur à ses filles, il y a aussi cette histoire d'amour avec ce jeune homme dont naîtra une enfant. Le traitement est parfois léger comme la scène de la mule, parfois plus dramatique avec la mort de la soeur...
Katharine Hepburn est lumineuse dans ce rôle, jolie jeune fille qui devient une femme mure. A ses côtés Herbert Marshall est comme à son habitude excellent en diplomate fou amoureux, Donald Crisp campe un père rigide et digne, On remarque aussi dans son premier rôle un tout jeune Van Heflin dans le rôle du "Roméo" d'une aventure.
A woman rebels n'est certes pas un modèle d'originalité mais c'est un superbe mélodrame avec tous ses ingrédients. Très belle découverte !

PS : A noter que l'affiche semble contemporaine de l'époque alors que le film se passe dans les années 1870-1890 !
Ta critique ne me fait pas regretter de l'avoir enregistré :D
francesco
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par francesco »

Idem ! Bon maintenant il faut que je récupère le disque dur de ce ********* de graveur, mais c'est une autre histoire. :mrgreen:
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Cathy
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par Cathy »

Quand on aime les bons gros mélos larmoyants, A woman rebels en a tous les ingrédients :D !
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par Cathy »

Coeurs Brisés, Break of Hearts (1935) - Philipp Moeller

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Un chef d'orchestre renommé tombe amoureux d'une jeune femme pianiste et compositeur sans reconnaissance. Il l'épouse, mais très vite, il redevient volage et sa femme le quitte.

Coeurs brisés est un étrange film inabouti, trop dense et trop court. La première partie assez longue montre la rencontre entre ce chef d'orchestre et cette jeune femme fascinée par lui, leur mariage, et la chute de leur mariage du à son insouciance. La seconde partie qui voit la déchéance du mari et le changement de vie de la femme est trop vite expédiée, surtout leur réconciliation, la descente aux enfers qui aurait pu être développée ne dure que finalement dix minutes, le concert où le chef d'orchestre ivre est pris d'un malaise et une scène dans un bar où on voit bien la déchéance totale du chef d'orchestre. C'est dommage car nous sommes dans un mélo assez typique, avec cette histoire d'amour qui lie deux êtres que tout oppose, une femme discrète qui n'aime pas les mondanités et un chef d'orchestre qui au contraire vit au milieu de conquêtes de quelques semaines. Il y a la tres belle scène de la rencontre notamment celle où la jeune femme vient écouter une répétition de l'orchestre. Nous avons une succession de plans évoquant la lune de miel heureuse et sans nuage du couple à travers Paris, Venise, la Suisse et les clichés habituels, mais qu'importe. Et puis il y a cette scène où la femme découvre que son mari la "trompe". Trop fière, elle le quitte le soir même. Cette séparation agit comme un déclic pour la jeune femme qui se met à mener la vie légère de son mari. Evidemment celui-ci prend alors conscience qu'il l'aime toujours. La fin est expédiée avec ces retrouvailles et ce remariage... Dommage car Katharine Hepburn est lumineuse comme dans ses films de l'époque, elle se montre aussi à l'aise en jeune femme timide et sans éclat qu'en jeune vamp. A ses côtés Charles Boyer est ce chef d'orchestre inconstant qu'il incarne avec ce "charme" particulier. Le film est donc un mélo convenu mais se laisse voir avec plaisir malgré les quelques réserves émises.
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Cathy
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

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Pour un baiser, Quality Street (1937) - George Stevens

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A l'époque napoléonienne, Phoebe Throssel qui vit sur Quality Strret repère de vieilles filles pense que le Dr Brown va la demander en mariage, mais en fait il lui annonce qu'il s'est engagé dans l'armée. Dix ans après, le Dr Brown revient et trouve à Phoebe l'air las et vieilli. Celle-ci piquée au vif décide de se venger et décide d'endosser le rôle d'une nièce imaginaire, frivole, légère et après qui tous les jeunes gens courent.

Voici un film qui respire la joie, la bonne humeur, le plaisir léger et à la fois démodé d'une fantaisie kitsch. Ce film méconnu permet de se plonger dans l'Angleterre "napoléonienne" avec cette vie de vieilles filles qui est rythmée par l'observation de tout ce qui se passe dans la maison voisine. L'histoire tourne autour des deux soeurs Phoebe et Susan Throssell de leur vieille domestique et de trois autres voisines qui observent tous leurs faits et gestes. Il y a ce sergent recruteur aux clins d'oeil canaille et puis il y a Ivy/Phoebe étincellante en vieille fille enlaidie ou en nièce pétillante dans lequel Katharine Hepburn donne toute la mesure de son talent et de sa beauté. Tout cela est léger, joyeux, rythmé avec ce côté screwball "à l'anglaise". Franchot Tone prête sa nonchalance et sa distanciation au sémillant Dr Brown qui est quand même bien aveugle devant la double personnalité de Phoebe/Livvy. Ce film désuet a un charme évident, un petit chef d'oeuvre qui donne la pêche quand on est friand de cette époque du début du 19ème siècle. Très belle découverte !
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Cathy
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

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Little Minister (1934) - Richard Wallace

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Un jeune pasteur arrive dans une petite commune irlandaise. Il fait la rencontre d'une jeune femme qui se fait passer pour une jeune gitane.

Adapté d'une pièce de J M. Barrie, ce film est une petite comédie légère et virevoltante dans sa première partie avant de tomber dans une partie plus mélodramatique. Tout de suite, le spectateur sait que la jeune femme qui se fait passer pour une bohémienne vit en réalité dans le chateau voisin, mais tous les habitants du village et encore plus le pasteur l'ignore. Cela donne donc un charmant marivaudage, avec une Katharine Hepburn survoltée et assez proche des rôles qu'elle abordera plus tard notamment dans Bringing up Baby, la seconde partie lui permet de retrouver le registre plus sérieux et "dramatique" dans lequel elle s'illustrait à l'époque.
Le film dépeint donc une communauté irlandaise attachée à ses traditions, son qu'en dira-t'on et sa religion. John Beal est assez idéal dans son rôle de pasteur naïf et qui tombe pour la première fois amoureux. La première partie montre donc l'emprise grandissante de cette jeune femme sur les agissements de la communauté qu'elle protège tout en la divisant. La seconde partie est plus conventionnelle avec les sentiments amoureux qui sont avoués, et la dramatisation de la situation. Le tout forme toutefois un très joli petit film agréable porté par le couple vedette et qui montre une fois encore l'étendue du talent de Katharine Hepburn.
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Message par daniel gregg »

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Christopher strong ("La phalène d'argent")
Réalisé en 1933 par Dorothy Arzner avec Katherine Hepburn.
Une célèbre aviatrice qui n'a jamais connu l'amour vit une idylle enflammée avec un homme marié, mais cette passion s'avère destructrice.

Il y a, fort heureusement, des petits films dont on attend rien et qui se révèlent tout à fait surprenants.
Diffusé sur TCM dans la case nocturne ce Christopher strong ("La phalène d'argent", quel beau titre, on croirait une nouvelle de Dashiell Hammett !), suscitait ma curiosité essentiellement grâce à la présence de Katherine Hepburn, dont il s'agit du deuxième film, un an après avoir débuté avec George Cukor dans A bill of divorcement.
Réalisé en 1933 par Dorothy Arzner, cette pionnière fut également scénariste, monteuse (The covered wagon de James Cruze).
En 1936, elle fut la première femme à intégrer la screen directors guild.

ImageImageImage

Ce mélodrame est surtout l'occasion d'une rencontre pleine d'à propos entre ces deux femmes singulières dans le Hollywood de l'époque où il n'était guère courant que les femmes aient la liberté d'être aussi entreprenantes. (L'adaptation du roman éponyme est elle aussi signée par une femme, Zoé Akins)
Et de fait, c'est un film au charme accompli sur la condition féminine, aux sous entendus courageux, qui stigmatise intelligemment les structures séculaires de l'autorité patriarcale, le peu de place laissée à l'initiative pour les femmes dans le couple.
Témoignant d'une grâce aérienne ainsi que d'une sensualité d'une modernité incroyable, Katherine Hepburn est tout bonnement irresistible, antidote assumé de l'archétype du glamour hollywoodien de l'époque (Garbo, Dietrich, Jean Arthur...), on devine, en filigrane, à quel point le tempérament et le caractère de l'actrice sont intimement liés au déroulement de sa carrière comme de sa vie privée.
Je suis tombé sous le charme. :oops:

Cf. l'avis érudit et complémentaire d'Ann Harding à propos du même film, elle aussi emballée. 8)
Dernière modification par daniel gregg le 10 juin 12, 13:06, modifié 1 fois.
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Rick Blaine
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par Rick Blaine »

Je note, ça a l'air chouette! Merci Daniel. :D
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Cathy
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par Cathy »

Morning Glory (1933) - Lowell Sherman

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L'ascension d'une jeune actrice à Broadway.

Katharine Hepburn obtint pour ce rôle son troisième au cinéma, son premier Oscar et on comprend aisément pourquoi. L'actrice nous sert un merveilleux numéro tout au long du film (certains seront plus ou moins sensible à sa manière de jouer), mais elle est de toutes les scènes et campe avec bonheur son rôle de jeune actrice totalement exaltée et sincère dans son amour de l'art, que ce soit dans la première scène où pleine d'assurance, elle entreprend de "séduire" un producteur et fait la rencontre de ce vieil acteur (C. Aubrey Smith) qui va la former, dans la scène de la party où malgré son côté grotesque (ivre, mal habillée) elle se met à jouer Juliette ou cette scène finale où surexaltée, elle hurle "I'm not afraid" de devenir une de ces "morning glory'", gloires éphémères du théâtre. La jeune femme crève l'écran et même si le jeu semble typique de l'époque, elle arrive encore à émouvoir et à séduire. Nous sommes dans un de ces films précode où le sexe est encore ouvertement abordé, et on sait pertinement que la jeune femme a passé la nuit avec le "producteur", qu'elle semble totalement aimer et qui est interprété avec sa classe habituelle par Adolphe Menjou. Douglas Fairbanks Jr loin des rôles d'aventuriers et beau gosse qui seront plus sa marque de fabrique s'avère tout à fait sympathique en jeune écrivain séduit par le naturel de l'actrice débutante. Le film même s'il est un peu décousu dans sa narration, on saute plusieurs mois de l'évolution de l'actrice, on ne comprend pas vraiment pourquoi elle est là le jour J dans les coulisses du théâtre. Mais il reste une jolie découverte tant Katharine Hepburn montre à travers tous ces rôles qu'elle est vraiment une des grandes d'Hollywood à l'égal des Davis et des Crawford dans des rôles plus mélodramatiques.
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Cathy
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par Cathy »

Sylvia Scarlett (1935) - George Cukor

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A la mort de sa mère, une jeune fille découvre que son père est un escroc. Sous l'apparence d'un jeune homme, elle décide de le suivre dans sa fuite de France en Angleterre. Sur le bateau, ils font la connaissance de Monkley, un autre escroc qui décide de s'associer avec le père. Ils deviennent alors artistes ambulants.

Sylvia Scarlett est un film malade, il fourmille de bonnes idées, comme le fameux travestissement, la fille qui se fait passer pour un homme et suscite des émois chez les femmes et chez les hommes, comme dans cette scène où on lui dessine une fine moustache à la "Ronald Colman" pour la masculiniser. Le film commence comme un mélodrame avec l'annonce de la mort de la mère, la découverte de l'escroquerie du père et la fuite en Angleterre, mais là le film prend une autre tournure plus légère et devient plus une comédie. Il y a la rencontre de cette domestique qui doit devenir l'atout féminin de la bande, puis la décision de devenir des artistes ambulants, le ton est léger avec le côté comédie sentimentale, la naissance de l'amour chez Sylvester/Sylvia mais retombe dans le drame avec les errements du père qui est tombé amoureux de cette femme trop légère, les relations entre la maîtresse de l'artiste et Sylvia. Du coup le film oscille régulièrement entre les deux tons sans jamais vraiment savoir de quel côté aller, la fin replongeant dans la légèreté.
Une fois encore Katharine Hepburn est bluffante dans ce rôle, elle arrive à rendre totalement crédible malgré sa féminité évidente ce personnage de Sylvester avec ses cheveux courts, sa démarche masculine. Elle est touchante en jeune femme vétue de sa robe fleurie dans l'aveu de ses sentiments à cet artiste qui découvre naturellement vite que Sylvester est Sylvia, moralité oblige. Le personnage de Cary Grant par contre est assez sous-exploité dans son rôle de canaille plus ou moins sympathique. Brian Aherne est rempli de charme en artiste, et Edmund Gwenn touchant en père escroc alcoolique sentimental. Même si le film manque de quelque chose, l'actrice s'y montre encore une fois impériale dans son rôle, mais Sylvia Scarlett malgré sa "renommée" n'est pas un grand Cukor !
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par Wicker »

Je suis tout à fait d'accord avec cette analyse de Sylvia Scarlett, Cathy :wink:
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someone1600
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par someone1600 »

moi de même. un bon film mais pas un grand film.
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par Frances »

- Vacances à Venise – Summertime - (1955) – David Lean – Katharine Hepburn, Rossano Brazzi .
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Si Summertime nous entraîne à la découverte de Venise, baignée par le chaud soleil italien et l’Adriatique c’est avant un magnifique portrait de femme. Une femme d’âge mûr au cœur flétri de n’avoir pas aimé et pourtant prêt à se rompre sous l’impulsion d’un amour naissant. Jane Hudson s’arrange de cette vie de solitude, puisant en elle l’enthousiasme et la motivation pour entreprendre un voyage à Venise. Et pourquoi Venise justement ? Venise la romantique, la ville des amoureux où chaque couple (et là bas tout le monde semble aller par deux) la renvoie à sa propre solitude. Ses tentatives de rapprochement sont vaines, ses invitations gentiment déclinées. Alors Jane se ressert un whisky et part à la découverte de la sérénissime, empruntant ses ruelles ombragées, débouchant sur ses campo, longeant ses canaux, empruntant le vaporetto. Jusqu’au jour où attablée seule plazza San Marco qui fourmille de monde, elle fait la connaissance de Rossano Brazzi, un antiquaire local.
Et le cœur de Jane de se mettre à bondir, pour la première fois peut être, avec la violence lié aux émois de la jeunesse et la peur de cet amour tardif qu’elle ne sait comment apprivoiser. C’est là toute la beauté du film. Katharine Hepburn bouleversant face à cette déferlante de sentiments qu’elle ne maîtrise pas. Ballotée entre la retenue et un désir irrépressible qui l’envahit toute entière, la fait vaciller, ravive le vœu d’atteindre enfin « l’inaccessible étoile ».
Dernière modification par Frances le 22 mars 15, 09:32, modifié 1 fois.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par Sybille »

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Alice Adams / Désirs secrets - George Stevens, 1935 :

Derrière sa banalité d'apparence (une terne petite ville américaine), et la simplicité de ses enjeux (le personnage éponyme en quête d'une meilleure vie sociale, pourquoi pas d'un mariage), "Alice Adams" est une terrifiante description de l'entité familiale. Le père, homme bon, simple et travailleur, mais également faible et bougon ; la mère, tendre, entièrement dévouée à sa progéniture, et par-là même férocement critique envers son mari, geignarde et envieuse du statut social de ses voisins ; le frère intelligent mais un peu chenapan sur les bords. La scène de dispute du vieux couple est fascinante, (im)pitoyable de cruauté. Reproches et frustrations abondent, l'amour s'efface au profit d'un sentiment plus larmoyant, les exigeances sont crissantes et douloureuses. Alice, quant à elle, tente tant bien que mal de survivre, de sourire à sa famille, tout en flirtant avec le jeune homme (Fred McMurray, pas mal) qui pourrait améliorer sa situation. Katharine Hepburn, rayonnante de jeunesse, prête au personnage sa légendaire grâce anguleuse, également sa maladresse, sa sensibilité à vif. Toujours juste, touchante, émouvante, elle ne semble néanmoins pas entièrement à sa place, elle paraît en effet trop grande pour les espaces modestes et les robes faites maison.

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Stage door / Pension d'artistes - Gregory La Cava, 1937 :

Par rapport à sa réputation louangeuse, je suis plutôt surprise et déçue de ce que j'ai vu. La vie quotidienne de ces jeunes artistes en (non) devenir éveille a priori la sympathie, l'ambiance entretient assez plaisamment un réalisme teinté de pittoresque. Mais cette atmosphère tourbillonnante et jacassante trouve rapidement ses limites : les personnages ne proposent guère autre chose qu'une succession de dialogues, certes énergiques et affûtés, mais l'ensemble finit immanquablement par se répéter. Comme elles en ont conscience et l'affirment d'ailleurs elles-même, les jeunes filles préférent la dérision aux lamentations sur leur sort, le rire comme un défi plutôt que les larmes : est-ce pour cela que le scénario paraît toujours trop léger, que les relations d'amitié au sein de la pension paraissent trop lointaines, insuffisamment nourries, dépourvues de toute véritable chair émotionnelle. L'histoire ne nous permet pas non plus d'entrer véritablement dans le monde du théâtre, peu de passion malgré les désirs affichés, c'est dommage. Katharine Hepburn et Ginger Rogers, les deux héroïnes principales, sont simplement correctes. J'ai sinon aperçu avec amusement Ann Miller ou Lucille Ball, sans oublier Eve Arden - à peine reconnaissables - et été charmée par l'ironie mordante et le rire moqueur de Gail Russell. On remarquera que la seule à tirer son épingle du jeu (grand rôle et durable triomphe sur les planches new-yorkaises) - le personnage incarné par Katharine Hepburn - est aussi celle qui se trouve être l'héritière littéralement imposée au producteur par son richissime père. Le talent se révèle toujours mieux par l'argent, il reste toujours le saut par la fenêtre pour les autres...
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Supfiction
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Re: Katharine Hepburn (1907-2003)

Message par Supfiction »

Ann Harding a écrit :Image

Morning Glory (1933) de Lowell Sherman avec Katharine Hepburn, Douglas Fairbanks Jr., Mary Duncan, C. Aubrey Smith et Adolphe Menjou

Eva Lovelace (K. Hepburn) débarque à New York dans l'espoir de faire carrière au théâtre. Elle s'introduit chez le célèbre producteur Louis Easton (A. Menjou) où elle fait la connaissance d'un vieil acteur de second rôle, Robert H. Hedges (C. Aubrey Smith) qui la prend sous son aile comme élève...

C'était seulement le troisième film de Katharine Hepburn et il lui valut son premier oscar. En jeune comédienne provinciale, naïve et pleine de détermination, Katharine a un rôle qui lui va comme un gant. Culottée et en même temps innocente, elle essaie d'obtenir un rôle à tout pris auprès d'un célèbre producteur, joué avec son habilité coutumière par Adolphe Menjou. Ce dernier semble pratiquer 'la promotion canapé' avec les comédiennes. Katharine tombera dans ses filets et raide amoureuse de cet homme sans scrupule. A la fin, sa détermination paiera quand elle pourra remplacer la star Rita Vernon (jouée par une Mary Duncan méconnaissable par rapport à City Girl) qui s'est révélée être un vrai poison. Dans ce petit monde du théâtre, se croisent l'auteur Joseph Sheridan (un jeune Douglas Fairbanks Jr.) amoureux silencieux de la belle Eva et le sympathique R.H. Hedges (C. Aubrey Smith dans un rôle inhabituel) qui aide une Eva désargentée. Le film contient de nombreuses scènes fort réussies qui permettent à Hepburn de montrer son talent, encore vert, mais déjà considérable. Sa première rencontre avec le vieux Hedges en est une. Elle lui parle de son ambition et de son amour du théâtre et on voit que le vieil homme (C.A. Smith également) est véritablement ému par cette jeune fille fantasque et atypique. Lors d'une soirée chic, Hepburn s'envivre et se lance dans un récital Shakespeare devant les invités interloqués. De même, on remarque parmi les figurants quelques visages étonnés devant l'irrésistible Katharine. Le scénario contient de fort belles scènes, mais il y a aussi quelques trous assez voyants. Au lieu de suivre l'évolution des personnages, on saute rapidement plusieurs mois et on retrouve ceux-ci sans que l'empreinte du temps soit réellement visible. De même, lors que Eva Lovelace a enfin la chance de jouer un grand rôle, nous ne verrons pas une minute de sa performance sur scène. Si on le compare avec le formidable Stage Door (1937, G. LaCava), Morning Glory est une réussite mineure. Cependant, il reste un témoignage émouvant de la vie d'artiste. Eva va découvrir qu'une star des planches peut retomber dans l'anonymat le plus complet aussi rapidement. Comme l'habilleuse qui l'aide dans sa loge, elle sera peut-être une de ses 'morning glories' des planches. En effet, en anglais, les morning glories sont les volubilis, ces fleurs éphémères qui s'ouvrent le matin pour se fermer à tout jamais le soir.

Le film est dispo aux USA avec STF.
Quel bonheur de découvrir enfin ce film diffusé actuellement sur TCM. Je voulais le voir depuis longtemps. Mais pas pour Katherine Hepburn.. Pour Mary Duncan, exceptionnelle actrice qui n'eut pas la carrière qu'elle méritait (née un peu trop tôt peut-être pour le cinéma). Émotion en découvrant sa voix, elle qu'on la connait généralement exclusivement pour ses muets (chez Borzage et chez Murnau en fantasme..). Elle tient ici un second rôle, celui d'une actrice établie et capricieuse dont les exigences seront une opportunité pour la jeune postulante Eva Lovelace (Hepburn). Morning Glory m'est apparu comme un brouillon du futur chef-d'oeuvre All about Eve. Il ne serait d'ailleurs pas impossible que Bette Davies se soit inspirée de la performance de Mary Duncan près de 20 ans plus tôt. Même jeu subtilement comique, même voix snobe.
Il est vraiment dommage que le sujet fut aussi peu exploitée ou que le scénario (ou le métrage lui-même) ai été coupé car comme l'a signalé justement Ann Harding, il semble manquer des séquences.
Le code Hays s'appliquait-il déjà avec vigueur en 1933 ? Les liaisons amoureuses sont en tous cas totalement hors champ et juste suggérées..
Ce fut le dernier film de Mary Duncan, j'ignore pourquoi. Morning glory.

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