Cammina cammina, si tu as aimé son génèse, il est possible que tu aimes celui-ci même si visuellement, c'est vraiment en dessous.NotBillyTheKid a écrit :Tes critiques du Cammina Cammina refroidissent un peu plus encore mon envie de commander le dvd factets (copie mauvaise, st anglais, zone 1), ...)
Ah oui, les images d'Irak. J'avoue que mon cerveau a préféré effacé ces plans de ma mémoire.NotBillyTheKid a écrit :J'avoue avoir oublié qu'il était question d'Adam et Eve.. Je me souviens en revanche avec clarté de la partie sur Noé, qui est celle qui m'a marquée. Avec les plans de la guerre d'Irak collés là dedans sans crier gare. (on peut parler de prise de risque, là, non ?)
J'ai trouvé ça fort mal amené et très maladroit (mais osé, certes).
Et en effet, comme dans beaucoup de Olmi, aucun dialogues direct sur les événements bibliques, tout est raconté par un narrateur.
De narrateur, il en est fortement question dans les 2 séances de documentaires que j'ai fait hier et aujourd'hui.
Hier, c'était un programmes de 9 courts-métrages d'une durée moyenne de 10-12 minutes qui date du début du cinéaste Buongiorno natura (1955) ; Cantiere d'inverno (1955) Costruzioni meccaniche Riva (1956) ; Il Racconto della Stura (1955) ; La Diga del ghiacciaio (1954) ; L'Energia elettrica nell'agricolura (1955) ; Manon : Finestra 2 (1956) ; La Mia valle (1955) ; La Pattuglia del Passo San Giacomo (1954).
Il s'agit presque essentiellement de films institutionnel produit par la compagnie Edison. Même dans ces titres de jeunesse qui sont des produits de commande, on sent la sensibilité de Olmi : on trouve déjà des propos progressistes, une vision respectueuse de la nature (qu'il faut malgré tout dompter) et un réel attachement à la vie rural. Plusieurs documentaires se déroulant en montagne ne sont d'ailleurs pas sans évoquer Le temps s'est arrêté surtout La Pattuglia del Passo San Giacomo dont les premières minutes s'attardent sur un petit village qui se vide doucement de sa population et qui comportent quelques beaux plans de paysans/artisan à l'ouvrage.
Dans l'ensemble beaucoup de ces films tournent autour des barrages hydrauliques ou des constructions de leurs énormes turbines. Olmi tente autant que possible de tirer profit du matériel pour essayer du sortir du cadre "institutionnel" en allant vers quelques choses de plus cinématographiques. Dans Costruzioni meccaniche Riva (le plus long pour 22 minutes), il utilise les chaines de fabrication, chariots et grue de manutention pour composer quelques jolis mouvement de caméra qui savent mettre en valeur ces pièces mécaniques imposantes et spectaculaires. Le résultat est assez fascinant.
Il va sans dire que les propos sont souvent un peu naïf et idéaliste mais les images et les commentaires témoignent d'une sincérité qui n'a pas l'air artificiel (Cantiere d'inverno est un bel éloge à la montagne).
Après, 9 films d'affilé comme ça, c'est un peu redondant et j'ai abdiqué pour le 2ème programme qui avait l'air trop proche (sur 6 films, 3 comprenaient "barrage" ou "digue" dans le titre ).
Aujourd'hui, c'était deux documentaires d'une heure autour du fascisme.
Le Radici della libertà (1972) donne la parole ou met en avant des hommes et des femmes dont l'engagement politique les as mis en premières lignes contre les sbires de Mussolini : assassinat politique, arrestation, exil.
C'est souvent intéressant, révoltant, émouvant... mais ça n'a pas la force de Alcide De Gasperi. On sent qu'Olmi cherche en tout cas une forme qui sorte de conventions des genres. Il utilise ainsi déjà de séquences reconstituées qui veulent ressembler à des images d'archives ou d'actualité. Sauf que leur dimensions "spectaculaires" ou un peu peu "trop" immersives contre-disent un peu la démarche qui donne en tout cas de beaux moments, surtout la dernière histoire sur la communiste, protégée par des bergers qu'elle a tenté d'instruire.
Pas étonnant que cetté sequence, la meilleure, soit la plus longue : Olmi prend son temps pour développer ce portrait. C'est un peu la faiblesse de son documentaire : un zapping parfois trop rapide d'une h(H)istoire à l'autre.
Nascita di una formazione partigiana (1973) évoque lui la naissance des groupes de partisans dans les montagnes du nord de L'Italie.
La forme est plus abouti, le mélange des interviewés, des commentaires et des reconstitutions est plus habiles et audacieuse (un ancien chef parlant au milieu de comédiens qui jouent son escouade d'époque). Il y aune rigueur dans sa construction, un effort à coller aux faits historiques, une honnêteté à citer les sources assez rares dans le genre (sans trop alourdir le sujet). Reste que le début est un peu long à se mettre en place avec ce parti pris mais donne un dernier tiers très réussi qui ne cache pas les erreurs de ces partisans mal préparés et trop candides face à leur adversaires qui eux ne tiennent évidement pas leur promesses et massacrent des innocents après avoir récupéré deux soldats kidnappés.
On aurait presque aimé que ce documentaire soit encore plus intransigeant dans son regard lucide et sans idéalisation sur les événements.