La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Cathy »

Hormis le fait que ce soit deux comédies musicales dirigées par Robert Wise, on ne peut pas comparer West Side Story et Sound of Music, tant les univers dépeints sont différents. Il est évident que le côté sucré du premier peut paraître gentillet et fadasse à la version moderne de Roméo et Juliette, ceci étant, je pense que ce sont deux chefs d'oeuvre du genre avec une musique aussi bonne dans l'un que dans l'autre.
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17110
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Watkinssien »

Jeremy Fox a écrit :
Watkinssien a écrit :Je pense que La mélodie du bonheur est un assez bon film, certes loin derrière un chef-d'oeuvre absolu comme West Side Story,
Je ne trouve pas l'un meilleur que l'autre ; je pense qu'ils sont complémentaires par le fait de montrer qu'un même réalisateur peut pondre deux chefs-d'oeuvre en utilisant des tons et des sujets totalement opposés.
Dans un sens, tant mieux mon cher Jeremy que tu le conçois comme cela ! :)

Pour ma part, je préfère largement West Side Story, mais la raison est simple, il est troisième de mon top des comédies musicales.
La mélodie du bonheur ne me paraît pas aussi "solide" que son prédécesseur, mais c'est tout de même un bon film, un succès tout à fait mérité, mais pas une oeuvre majeure de son auteur (toujours à mes yeux) !
Image

Mother, I miss you :(
julien
Oustachi partout
Messages : 9039
Inscription : 8 mai 06, 23:41

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par julien »

De toute façon, voir ce film en version française c'est une hérésie. Même les chansons sont doublées.
Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17110
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Watkinssien »

julien a écrit :De toute façon, voir ce film en version française c'est une hérésie. Même les chansons sont doublées.
Oui, c'est clair, mais je l'ai plus vu en VO qu'en VF (une fois c'est déjà traumatisant) !
Image

Mother, I miss you :(
someone1600
Euphémiste
Messages : 8853
Inscription : 14 avr. 05, 20:28
Localisation : Québec

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par someone1600 »

Je suis d'accord. Mais bon, personnelement je l'ai découvert en HD a la tele noel passée et c est justement les chansons doublées que j'ai pas aimé... :?
Avatar de l’utilisateur
cinephage
C'est du harfang
Messages : 23911
Inscription : 13 oct. 05, 17:50

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par cinephage »

A noter que le film est cité de la plus charmante des façons dans Away we go, de Sam Mendes...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17110
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Watkinssien »

cinephage a écrit :A noter que le film est cité de la plus charmante des façons dans Away we go, de Sam Mendes...
Effectivement, d'ailleurs ce charme des références est une des innombrables qualités de ce très beau film de Mendes.
Image

Mother, I miss you :(
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Music Man »

Tom Peeping a écrit :J'ai vu ce soir The Sound of Music dans la nouvelle production du Châtelet.

Chapeau donc pour cette production du Châtelet qui était un pari audacieux et qui a été gagné à tous points de vue. Ce Sound of Music frôle la perfection et la salle l'a bien senti, qui a fait un triomphe aux chanteurs et à l'orchestre.
J'en connais ici quelques-un(e)s qui vont bien se régaler la semaine prochaine ! :wink:
J’ai pu voir avec Jordan White l’opérette « The sound of music » au Châtelet , et le résultat, splendide, a dépassé toutes mes espérances.

Honnêtement, je craignais de ne pas retrouver toute la dimension que Robert Wise avait apporté dans la version cinématographique de 1965 , avec ses prises de vue grandioses.
J’avais également été déçu par de statiques versions scéniques des musicals américains Chorus Line ou de my fair Lady (avec Richard Chamberlain), vues à Paris il y a une quinzaine d’années.
En plus, contrarié par divers soucis, je ne pensais pas pouvoir apprécier au mieux le spectacle…..et pourtant!
C’est une réussite totale! Les chanteurs sont tous remarquables (Sylvia Schwarz, dans le rôle principal, chante mieux que Julie Andrews), les immortelles mélodies sont remarquablement mises en valeur par l’orchestre symphonique (j’ai entendu plusieurs enfants dans la salle fredonner do ré mi en VO ou en VF!), les décors fabuleux (la scène du mariage dans la brume, derrière une immense grille, avec la traîne gigantesque de la mariée qui envahit toute la scène est incroyable), la mise en scène étonnante (quelle bonne idée d’avoir installé des nazis dans la salle, mitraillettes à la main, pendant le concert : on a l’impression de rentrer dans l’histoire et d’assister au spectacle de la famille Trapp, qui profite de la représentation pour fuir). Rajoutons qu’à aucun moment, le spectacle ne m’a paru mièvre et c’était un gros risque; les gosses ne cabotinent jamais (y compris dans so long Farewell); parmi les plus beaux moments , je retiendrai aussi l’interprétation de climb every mountain par la mère supérieure, très prenante et le bal où Maria et Von Trapp découvrent leur amour.
Un très beau spectacle, copieusement applaudi (seul les acteurs déguisés en nazis ont été sifflés, c’était marrant) que je vous recommande vivement pour illuminer vos fêtes de fin d’année !
Dernière modification par Music Man le 19 déc. 09, 22:05, modifié 1 fois.
Jordan White
King of (lolli)pop
Messages : 15433
Inscription : 14 avr. 03, 15:14

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Jordan White »

La représentation de cet après-midi au Théâtre du Châtelet est sans doute le meilleur des deux choix, sachant qu'il y en a deux : à 15h et 20h. Une bonne occasion à la veille des fêtes de se replonger dans ce conte merveilleux qui n'a pas pris une ride et nous transporte dès les premières secondes dans un univers d'une rare modernité encore aujourd'hui. C'est une des caractéristiques remarquables de La mélodie du bonheur adaptée au ciné et repris ici dans le cadre de la comédie musicale/opéra. La scénographie est riche, on reprend les éléments connus du décor, et l'on voit apparaître pour la première fois Maria, qui fait d'abord voeu d'être nonne avant de quitter le couvent et découvre alors le monde qui l'entoure sans oublier sa foi profonde (en l'homme et en Dieu). Pour moi c'est une des thématiques les plus boulersantes de la pièce, du film et de son adaptation contemporaine. Tout cela reste ancré dans une réalité (avec beaucoup de poésie) associée à la musique et à la découverte de l'autre. Certains (et ils ont raison) parlent de La Grande Illusion pour parler de la compréhension mutuelle envers les peuples. La mélodie du bonheur transgresse les genres : opéra, comédie, drame historique, romance, etc. Elle atteint un statut universel et intemporel. Le gros plus, et ce même après vu et revu le film, c'est d'assister à une représentation avec une orchestration live. La profondeur, l'originalité, l'utilisation des cuivres, des percussions sont justes fabuleuses et la partition musicale décolle dès les premières minutes sur The Sound of Music pour ne plus jamais atterir. Une symphonie aussi émouvante que parfaitement rythmée ici. A cela s'ajoute la captation directe de la voix des actrices et des acteurs qui s'en donnent à coeur joie dans le registre baryton comme dans les voix plus aigües avec parfois le risque de monter trop haute et pourtant la barrière n'est pas franchie et c'est très beau. La mise en scène est loin d'être statique. Les différents s'animent sous nos yeux, avec une belle profondeur de champ. De plus, par rapport au film de Wise (sublime s'il en est), on sent que l' actrice qui joue ici le rôle de Maria a une voix plus impressionnante que l'actrice anglaise et dispose même d'un registre assez large sur l'ensemble de ses interprétations. Elle en impose comme on dit. A ses côtés, l'acteur qui joue le capitaine Von Trapp est lui aussi très bon chanteur, acteur et danseur (la jolie valse). Moi qui ne suis absolument pas branché opéra, j'ai trouvé les interprétations très fortes dans cet exercice ô combien difficile, combinant la douceur des personnages féminins à une certaine rugosité des personnages secondaires (notamment dans le dernier tiers quand les nazis viennent pointer le bout de leur nez). Le personnage complexe de Von Trapp, capitaine autoritaire au début et plus nuancé qu'il n'y paraît joue très bien ici, notamment lors de la scène clé durant laquelle les deux personnages principaux se disent mutuellement être tombés l'un et l'autre amoureux après le fameux dîner de gala et de danse.

Les grands classiques s'enchaînent durant trois heures (mais on a l'impression que ça dure deux fois moins), et c'est avec joie que j'ai pu réécouter dans des conditions maximales (richesse et homogéineité du son, et pourtant nous étions au deuxième balcon légèrement excentrés, j'imagine la claque dans les premiers rangs) The Sound of Music, Do Re Mi, Sixteen going on seventeen, un Edelweiss d'anthologie et bien sûr My Favorite things, qui montrent la richesse de la musique originale ici transcendée par l'orchestre dans lequel les cordes assurent une bonne part de l'émotion. Autre chose amusante, les petites idées un peu folles apportées à la scénographie telles cette robe de mariée interminable d'une blancheur immaculée qui porte la future Baronne Von Trapp vers son mari, ou les couleurs très expressionnistes utilisées pour les décors afin de souligner certains détails l'arrivée impromptue et pour le coup assez effrayante (surtout pour le jeune public) des soldats nazis occupant l'espace d'en bas du théâtre ainsi que la scène sur laquelle la chorale de la famille Von trapp entame les premières notes de sa future évasion. Le thème de la collaboration est toujours aussi douloureux, et là il passe en musique, avec un geste de refus très fort de la part de Von Trapp, autrichien de coeur et de nationalité, amoureux on le sent on le sait de son pays, mais qui au détour d'une phrase cinglante se demande dans quel abîme est en train de plonger son pays. C'est la force émotionnelle de ce grand opéra qui s'adresse à toute la famille, de 7 à 77 ans, ici portée par deux comédiens formidables. A la fin de la représentation, lorsque que le rideau allait se baisser, il y a eu pas moins de huit rappels, un vrai triomphe populaire (et critique) qui révèle aux yeux du grand public une grande actrice comique et lyrique. Bon, c'est vrai seuls les personnages des nazis ont été sifflés comme le rappelle Music Man, mais pas copieusement et pas méchamment dans l'esprit. Mais rien n'est moins facile que de jouer un salaud et le coeur du public l'a compris en sifflant avec un second degré assez drôle au final. Un mot aussi sur l'affiche signée Pierre et Gilles : l'actrice n'est pas blonde mais l'affiche est plutôt réussie. Seuls deux regrets si je puis dire : une scène parfois trop plongée dans l'obscurité alors que le motif ne me semble pas nécessaire à ce moment-là, et puis une grande absente, Cathy, qui n'a malheureusement pas pu se déplacer. Nous avons pensé très fort à toi pendant cette représentation. Merci à l'ami Music Man de m' avoir accompagné.
Image

Je vote pour Victoria Romanova
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Cathy »

Merci à vous deux pour vos commentaires et sachez que je regrette amèrement que la météo m'ait coincée dans ma campagne, sans doute plus par appréhension que par réelle impossibilité, mais bon ainsi est la vie. En tous les cas, je suis ravie que vous ayez aimé The sound of Music. La chanteuse qui incarne Maria disait dans le reportage publié sur le Culturebox de France 3 qu'elle était chanteuse lyrique et que c'était différent d'être ainsi l'interprète d'une comédie musicale de ce style. La prochaine comédie musicale montée au Châtelet est the Little Night Music de Sondheim avec rien de moins au générique que Kristin Scott Thomas, Lambert Wilson et Leslie Caron. Si je comprends bien, les méchants ont été sifflés suivant la tradition anglaise qui fait huer les "vilains" quand ils ont été odieux à souhait. C'est ainsi que dans la Belle au bois dormant, les interprètes de Carabosse savent qu'ils ont été bons s'ils se font conspuer !
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Music Man »

J"ai retrouvé dans mon fouillis une vidéo que j'avais enregistré sur ZDF de la famille Trapp en Amérique, la suite du film allemand de 1956 (la première version , antérieure à l'opérette) avec Ruth Leuwerick. il faudrait que je le regarde à nouveau.
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Cathy »

http://culturebox.france3.fr/#/Ile-de-F ... u_Chatelet

Le reportage sur les répétitions de la Mélodie du Bonheur.
Jordan White
King of (lolli)pop
Messages : 15433
Inscription : 14 avr. 03, 15:14

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Jordan White »

Cathy a écrit :Si je comprends bien, les méchants ont été sifflés suivant la tradition anglaise qui fait huer les "vilains" quand ils ont été odieux à souhait. C'est ainsi que dans la Belle au bois dormant, les interprètes de Carabosse savent qu'ils ont été bons s'ils se font conspuer !
Il y a en effet de cela.
Image

Je vote pour Victoria Romanova
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Music Man »

Jordan White a écrit :
Cathy a écrit :Si je comprends bien, les méchants ont été sifflés suivant la tradition anglaise qui fait huer les "vilains" quand ils ont été odieux à souhait. C'est ainsi que dans la Belle au bois dormant, les interprètes de Carabosse savent qu'ils ont été bons s'ils se font conspuer !
Il y a en effet de cela.
Oui, et ça m'a bien fait rire!
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: La Mélodie du bonheur (Robert Wise - 1965)

Message par Cathy »

J'ai oublié de préciser que pour Carabosse, il s'agit du Royal Ballet de Londres ou des compagnies anglaises. Carabosse ne se fait conspuer en France que lors des matinées spéciales enfants :) !
Répondre