To Catch Alfred Hitchcock

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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feb
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par feb »

someone1600 a écrit :Merci pour les félicitations... lol.
En tout cas, c'est tout une expérience et je pense tenter le coup avec les Chaplin des le mois prochain, en commençant avec son travail d'acteur et tous ses courts métrages. :wink:
Avec Chaplin, là aussi une belle expérience d'intégrale et quelques 9-10/10 en perspective... :wink:
Federico
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Federico »

someone1600 a écrit : Family Plot (1976) 7.5 / 10

Servi encore une fois par un casting d'inconnus
Moins inconnus que dans Frenzy. Sans être des mégastars, Bruce Dern et Karen Black étaient déjà des visages familiers du cinéma des années 60-70. Dern (qui avait plutôt cartonné quatre ans plus tôt avec Silent Running) est - comme presque toujours - mauvais comme un cochon. Dans une moindre mesure, William Devane, un character actor à très forte personnalité était une figure récurrente des séries télé. A ce propos, j'ai souri en découvrant à l'instant que son rôle avait était d'abord prévu pour Roy "David Vincent" Thinness. :wink:
A noter que Dern, Black et Barbara Harris (certainement la moins connue des trois) avaient tourné chez Altman.
someone1600 a écrit : Le scénario est un peu embrouillé alors que le premier couple tente de retrouver le second pour lui annoncer que l'homme est l'héritier d'une fortune, ce couple s'adonne a des enlèvements pour s'emparer de joyaux valant une petite fortune. Mais ce qui est bizarre, c'est pourquoi ce couple est recherché, la vieille femme engageant une voyante pour retrouver son neveu, c'est plutôt bizarre... mais bon, le film se laisse regarder et est loin d'être si mauvais que sa réputation laisse entendre...

Finissons en parlant de la musique qui pour la première et seule fois chez Hitchcock est composé par le grand John Williams... elle est parfaitement dans le ton du film et pour moi il s'agit d'un excellent score, je n'en attendais pas moins de Williams...
Ce film m'avait profondément ennuyé. Je viens d'en réintroduire la galette dans mon lecteur en fin de vie ( :? ) et redécouvre un - bref - générique et deux premières minutes assez accrocheurs. Mais bon, les choeurs angéliques bras aux cieux à la Williams, c'est pas trop ma cup ot tea, vu que je préfère un ristretto (italien ou argentin, par exemple :wink: ).
someone1600 a écrit : Maintenant, en analysant tout ca, nous remarquons que plusieurs thèmes récurrents dans les films d'Hitchcock tout au long de sa carrière l'on mené sans cesse - mis a part sur la fin - à améliorer le contenu et la forme, entrainant un cycle assez impressionnant, par exemple sur le principe de l'homme accusé à tort.
On ne remerciera jamais assez son papa de lui avoir fait subir une bien cruelle punition quand il était marmot. C'est d'ailleurs surprenant que sa filmographie présente autant de figures paternelles rassurantes que de mères inquiétantes... Mais comme dirait l'autre, cela ne nous regarde pas ( :wink: ) et les exégètes ont rempli des rayons de bibliothèque sur la thématique "Hitchcock et les femmes". La plus importante de toutes fut son épouse Alma Reville à laquelle il rendra un merveilleux hommage à la fin de sa vie lors d'une fameuse assemblée commémorative des professionnels de la profession. Dans une interview des années 70, Claire Bretécher à qui un journaliste demanda pourquoi il y avait (alors) aussi peu de femmes auteures de BD, lui répondit qu'auprès de la plupart des grands hommes de son art travaillaient dans l'ombre les petites mains d'une épouse ou d'une compagne...
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Cathy
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Cathy »

someone1600 a écrit : 1- Vertigo 10 / 10
2- Rear Window 10 / 10
3- North by Northwest 10 / 10
4- Psycho 9.5 / 10
5- Trouble with Harry 9.5 / 10
6- The birds 9 / 10
7- Notorius 9 / 10
8- The man who know to much (1956) 9 / 10
9- Rebecca 9 / 10
10- Marnie 9 / 10
Ton top 10 me plait bien. Ce qui est sûr, c'est que ton top 3 est l'idéal d'Hitchcock à mon goût. Personnellement je remplacerais Psycho par Une femme disparaît, The Lady Vanishes, et remonterait sans doute Rebecca et the Man who know too much, mais bon :) !
Abronsius
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Abronsius »

Suite au périple de Grimmy je me suis lancé dans une intégrale Hitchcock, pour ceux qui sont intéressés je mets les liens des films commentés qui se trouvent sur mon blog :

The Pleasure Garden : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

The Lodger : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Downhill : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Easy Virtue : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... irtue.html

The Ring : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

The Farmer's Wife : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... -1928.html

Champagne : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... chcok.html

The Manxman : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Blackmail : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... lfred.html

Elstree Calling : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... runel.html

Juno and the Paycock : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Murder ! : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Mary : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

The Skin Game : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Rich and Strange : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Number Seventeen : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Waltzes From Vienna : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... lfred.html

The Man Who Knew Too Much : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... lfred.html

The 39 Steps : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Secret Agent : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... -1936.html

Sabotage : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... lfred.html

Young and Innocent : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... lfred.html

The Lady Vanishes : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... -1938.html

Jamaica Inn : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... aique.html

Rebecca : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Foreign Correspondent : http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... nt-17.html

Je me suis arrêté là pour le moment, je ne veux pas trop me presser, attendant que le prochain Hitch soit savouré avec plaisir, et l'attente c'est déjà le plaisir !!
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Grimmy »

Avec pas mal de retard : bravo Someone; je crois que tu as été plus rapide que moi !! et merci d'avoir donné une seconde vue à ce topic !! :D
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Demi-Lune
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Demi-Lune »

Chapeau aussi à Abronsius.
Tes chroniques mériteraient toutes de figurer sur ce topic !
Abronsius
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Abronsius »

Demi-Lune a écrit :Chapeau aussi à Abronsius.
Tes chroniques mériteraient toutes de figurer sur ce topic !
Thanks, et quel avatar !!!
someone1600
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par someone1600 »

Je lirai avec plaisir tes chroniques Abronsius, des que j'aurai le temps et surtout quand je ne serai pas fatigué comme aujourd'hui... et dire que les fetes ne font que commencer. :wink:
Abronsius
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Abronsius »

someone1600 a écrit :Je lirai avec plaisir tes chroniques Abronsius, des que j'aurai le temps et surtout quand je ne serai pas fatigué comme aujourd'hui... et dire que les fetes ne font que commencer. :wink:
Joyeuses fêtes !!
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Abronsius »

Mr. and Mrs. Smith (1941)

http://myimaginarylandscapes.blogspot.c ... hcock.html

Un Hitchcock mineur mais qui par bien des aspects se laisse regarder avec plaisir, Carole Lombard n'y étant pas étrangère.
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Ann Harding
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Ann Harding »

Je continue ma petite cure d'Hitchcock muets à la Cinémathèque.

La projection de The Lodger été accompagnée par le génial Neil Brand au piano. Il a vraiment donné au film une impulsion et une atmosphère remarquables. Hélas, la copie présentée n'était au niveau de l'événement. Au lieu de nous montrer la copie restaurée récemment par le BFI, teintée et superbe, nous avons eu droit à une copie d'exploitation française de basse qualité, abîmée et en N&B.... :cry: :? Quel dommage! Je ne comprends pas bien la politique de la Cinémathèque. Lors qu'on organise une soirée ciné-concert, il faudrait aussi se préoccuper de la qualité de la copie. Enfin, j'espère que Neil Brand sera réinvité pour accompagner d'autres films muets. :)

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Champagne (1928) avec Betty Balfour et Gordon Harker est une comédie sympathique, mais passablement décousue. Il semble qu'il y ait eu des problèmes lors de la reconstruction du film. Effectivement, il y avait des transitions soudaines assez étranges durant la narration. Cette histoire de jeune héritière capricieuse qui s'enfuit avec son fiancé au grand dam de son père n'est guère originale. Et je sauverais du film surtout l'entrain de Betty Balfour. La Cinémathèque a présenté une copie numérisée (juste correcte) avec une bande-son au piano.

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The Farmer's Wife (1928) avec Lilian Hall-Davis et Jameson Thomas est d'un autre calibre. Cette charmante comédie sur un fermier veuf qui cherche une nouvelle épouse a énormément de charme. Tout d'abord, le film nous permet de découvrir la vie de la bourgeoisie terrienne anglaise. Il y a toute une atmosphère parfaitement reconstituée avec d'excellents acteurs dans les seconds rôles. De ce point de vue, la 'tea party' est un grand moment de rire avec ses vieilles dames excentriques, l'homme à tout faire qui fait des gaffes, et autres joyeusetés. Ce fermier ne réalise même pas qu'il a la femme idéale sous son nez. Lilian Hall-Davis réussit à apporter un élément humain et émouvant en gouvernante discrète qui devine le moindre désir de son patron. Un film absolument charmant. Il a aussi été présenté en copie numérique (de bonne qualité) avec une bande-son au piano.
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Ann Harding
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Ann Harding »

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The Ring (1927) avec Lilian Hall-Davis, Carl Brisson et Ian Hunter

Jack Sander (C. Brisson) est boxeur pour une attraction sur un champ de foire. Un jour, il est repéré par le manager de Bob Corby (I. Hunter). Jack devient son entraineur. Mais, Bob s'intéresse un peut trop à sa femme (L. Hall-Davis)...

Pour ce film, Hitchcock combine le film de boxe et une histoire de jalousie. Certes le sujet est assez banal, mais il y a ajoute des petites touches qui rendent le tout intéressant. Lors de la première rencontre entre Bob Corby et la fiancée de Jack, il lui offre un bracelet en forme de serpent. Ce bracelet va réapparaître dans de nombreuses scènes comme le 'corps du délit' et augmenter la jalousie de Jack plus que ne le ferait un long discours. On ne peut que louer les trois interprètes principaux dans leur rôles respectifs. Le film se termine par un long match de boxe entre les deux hommes dans le gigantesque Royal Albert Hall. Ce combat a pour but la 'possession' de Lilian Hall-Davis. Dans l'ensemble, c'est un film tout à fait intéressant, même s'il ne fait pas partie des meilleurs de Sir Alfred. Maintenant, il faut que je mentionne la qualité désastreuse de la copie présentée par la Cinémathèque lors de cette projection avec un pianiste. C'était un contretype français (16 mm) extrêmement abimé et granuleux. Il est incompréhensible que ce film ait été présenté dans des conditions aussi lamentables d'autant plus qu'il existe une copie 35mm au National Film Archive de Londres. Je ne vois pas l'intérêt d'engager un pianiste pour accompagner un film quand la copie est aussi laide. Un petit mot sur le pianiste Mathieu Régnault que j'ai déjà entendu plusieurs fois. Il a du talent et a de bonnes intuitions; mais, il fait par moment des longues pauses, qui n'ont pas lieu d'être, au beau milieu de certaines scènes.
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Ann Harding
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Ann Harding »

Après ma déception face à la copie médiocre de The Lodger à la Cinémathèque, j'ai acheté le DVD publié par MGM aux USA en 2009 qui contient la version restaurée du film avec de nombreux suppléments et deux accompagnements musicaux différents. Revisiter le film dans ces conditions a été un bonheur. Je voudrais juste discuter du film dans le contexte du cinéma muet de l'époque, plus que comme un film d'Alfred Hitchcock.

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The Lodger: A Story of the London Fog (1926, A. Hitchcock) avec Ivor Novello, Mary Ault, Arthur Cheney et June

Un meurtrier mystérieux tue des jeunes femmes blondes tous les mardis soirs à Londres. Dans la pension tenue par Mrs Bunting (M. Ault), un nouveau locataire (I. Novello) arrive la nuit...

Ce film muet d'Alfred Hitchcock a été analysé en long et en large. Ici, je ne vais pas enfoncer les portes ouvertes sur les escaliers, les blondes, la culpabilité, etc. D'autres l'ont fait avant moi. Alfred Hitchcock réalise là un film criminel avec une mise en scène au cordeau qui utilise toutes les techniques du cinéma expressionniste, après avoir réalisé deux films en Allemagne. Le cinéma anglais de l'époque n'était peut-être pas aussi techniquement avancé, mais, il abordait des sujets sociaux avec bonheur comme Hindle Wakes (1927) de Maurice Elvey. L'autre grand réalisateur britannique des années 20 est Anthony Asquith qui fera un film très 'Hitchcokien' avec A Cottage on Dartmoor (1929). Le cinéma muet anglais n'est pas le désert aussi stérile que pourrait nous le faire croire certains. Le héros du film est interprété par Ivor Novello qui venait de remporter un grand succès dans The Rat (1925) de Graham Cutts où il est un 'apache' parisien. Hitchcock s'est souvent plaint dans des interviews ultérieures de devoir employer Novello pour le rôle du locataire. Je pense qu'Alfred n'est pas totalement sincère. Novello semble être le prototype du britannique élégant et distingué que Hitchcock utilisera souvent dans ses films. La séduction de Novello est utilisée au mieux avec des très gros-plans en soft-focus qui ne sont pas là par hasard. Quant au fait que son personnage ne soit pas le meurtrier, cela me semble au contraire intéressant. D'ailleurs, le remake de 1932 de The Lodger, à nouveau avec Novello, faisait de lui le coupable. Le film fut un échec.
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Du point de vue visuel, le film est superbement construit. L'arrivée du locataire, le bas du visage masqué, qui apparaît dans l'encadrement de la porte est typiquement expressionniste. De même, la main qui court sur la rampe de l'escalier vue en plongée appartient au cinéma d'outre-Rhin. Mais, la reconstitution en studios de la cuisine de la logeuse est parfaite, recréant l'atmosphère d'une maison de la petite bourgeoisie au centre de Londres. Daisy, la fille de la famille (une actrice dont nous ne connaissons que le prénom: June) arrive à sortir de son milieu 'lower-middle-class' grâce à son travail de mannequin. On constate immédiatement la différence de classe avec le locataire qui est patente grâce à la silhouette élégante de Novello. Il est aussi en grand contraste avec le fiancé de Daisy, le policier fort pataud et maladroit interprété par Malcolm Keen.
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Devenu le suspect numéro 1, Novello est poursuivi par une foule hostile. Il se retrouve pendu par ses menottes sur une grille. On peut y voir une image quasi christique, de même lorsqu'on le descend de la grille telle une descente de croix. Sur le DVD MGM de la copie restaurée (du BFI), on peut apprécier la belle partition orchestrale de Ashley Irwin qui utilise des thèmes que l'on associe maintenant aux films d'Hitchcock rappelant Rozsa et Herrmann. Parmi les suppléments, j'ai particulièrement aimé l'interview de la petite-fille d'Alfred Hitchcock. Elle raconte comment, suivant une classe sur le cinéma, elle demanda à son grand-père de l'aider à écrire une dissertation sur Shadow of a Doubt. Ils l'écrivirent à quatre mains. Plus tard, la copie revint avec un C ! :mrgreen: :uhuh: Hitchcock lui dit: "Sorry, I can't do any better!" Voilà qui pose des questions sur les interprétations esthétiques du cinéma à postériori... :fiou:
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Ann Harding
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Ann Harding »

Encore un Hitchcock muet à la Cinémathèque: cette fois-ci, la copie est superbe...mais pas de musique.....
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Kimm
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Re: To Catch Alfred Hitchcock

Message par Kimm »

La société Swashbuckler Films a réédité en exclusivité LA MAIN AU COLLET (Alfred Hitchcock, 1955) à la Filmothèque du Quartier Latin, avec la présence de Brigitte Auber et de la script française du film Sylvette Baudrot pour l'avant-première.

Brigitte Auber, pétillante dame d'un certain âge nous confia quelques anecdotes, ainsi que Madame Baudrot, sur ce film légendaire, dont certains spectateurs confièrent avoir été déçus la première fois qu'ils le virent, et en apprècièrent toutes les subtilités grâce à cette projection, oeuvre qui, pour eux, n'était pas purement hitchckokienne au premier abord.

La rencontre entre le réalisateurs et la comèdienne se déroula au Plazza, en présence de madame Hitchcock (dont l'avis semblait prépondérant) après qu'Hitchcock est visionné SOUS LE CIEL DE PARIS (Julien Duvivier, 1951). Il s'était dit que s'il avait besoin d'une française , Brigitte serait parfaite.Sauf qu'il pensait qu'elle s'appelait Sylvie, d'où les nombreux contre-temps que cela occasionna!

Le tournage se déroula environ de mai à juillet 1954 en France, puis environ 3 semaines aux Etat-unis.
La fameuse scène de la poursuite en voiture qui voit Grace Kelly slalommmant sur la Riviera s'est faite aux USA, mais les prises de vue se firent sur la Côte, puis projetaient en transparence.
C'est là qu'intervient la difficulté du travail de script, puisqu'il fallait, à la seconde prêt, suivre les directives du réalisateur.
Ainsi, lorsque la voiture manque de foncer dans un bus, mais l'évite à temps, il fallut que l'équipe française refasse la prise avec le bus filmé de plus loin, pour favoriser le suspens.
Anecdote amusante: Madame Baudrot eut l'occasion de manger avec HITCH et une partie de l'équipe française, et ils dégustèrent des soufflets.Plus tard, après divers mise au point sur télégramme concernant le film, HITCH demande s'il faut incorporer le chocolat avant ou après dans le blanc battu pour le soufflet au chocolat...

Lorsque Brigitte est suspendue au bord d'un toit avec une main, elle est réellement au-dessus du vide; et il fallait q'elle se tienne seulement avec une main!! selon les directives hitchckokiennes.
Les assisstants plaçaient une planchette à la fenêtre du dernier étage pour que l'actrice se détende, car les mises au point techniques étaient longues; nous apprenons par la même occasion que madame Auber a travaillé au début de sa carrière dans le monde du cirque, égalemment comme trapèziste.


Dans la scène qui se dèroule dans la mer, entre elle, Grace et Cary (en réalité une piscine) elle devait invectiver Grace Kelly, et Brigitte trouvait le dialogue insipide alors que les spectateurs (tout comme moi) jubilèrent: elle n'en parla pas à Hitch, qu'elle apprècia beaucoup par ailleurs. Lorsqu'on évoqua les déboires de Tippi Hedren, cela n'eut pas d'écho, car elle ne fut jamais tyrannisée par le réalisateur.

La scène dans le mini-yacht fut tournée 3 fois, en "sérieux, demi-teinte et comique". Hitch demande une quatrième prise, ce qui énerve Brigitte (on peut comprendre). Elle lui demande comment jouer, et Hitch de lui répondre: "tu fais comme tu veux, si tu as été prise, c'est que tu correspondais au rôle". Madame Auber en fut très agacée!!
Lorsqu'elle lui demanda qui avait tué son père, il lui répondit qu'il n'en savait rien, car seul le suspens comptait!!

Ses relations avec Cary semblent idylliques: grâce, gentillesse furent les mots qui revinrent, et beaucoup plus craquant en vrai!! Elle l'emmena en voiture place de l'étoile, et les zigzagues qu'elle fit, effrayèrent l'acteur, habitué à la rigueur de la conduite des amèricains. Bref, le charme britannique opèra à plein régime!!

Par rapport à Grace, elle eut moins de contact, car la furure princesse répétait avec son coach (Brigitte en eut également pour travailler son accent), mais vante sa cordialté, sa beauté.

Madame Baudrot, même âge que Brigitte Auber, travaille toujours, et collabore avec les plus grands; un coup d'oeil sur IMDB vous laissera pantois.
Elle raconta une anecdote avec Jacques Tati, qui regardait les scriptes de haut (en gros, une scripte ne servait à rien).
Elle lui sauva pourtant la mise pour une scène tournée 19 fois et dont on ne pouvait rien utiliser, sauf 3 fragments. Il comprit son travail quand elle lui montra qu'on pouvait retrouver ces 3 fragments grâce aux numérotations faites par elle.
Elle s'entendit si bien par la suite avec Tati, qu'elle refusa de faire ARIANE (Billy Wilder) pour faire MON ONCLE.

Dernière anecdote concernant la difficulté de travailler sur un film cosmopolite: Charles Vanel ne sut jamais qu'il fut doublé et fut charmé du résultat, alors qu'un post-synchronisateur, dont le timbre était très proche, le doubla en prenant un accent français!
Anciennement Kim
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