Richard C. Sarafian (1930-2013)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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AtCloseRange
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Re: Richard C. Sarafian

Message par AtCloseRange »

Rockatansky a écrit :En fait tu devrais mettre ces posts dans le topic netflix, en tout cas ça me serait plus utile :mrgreen:
Oui mais non, ça permet de remonter des topics.
Ensuite je pourrais effectivement en faire un spécifique mais j'ai peur que ça devienne rapidement une auberge espagnole parce que des films sur Netflix il y en des milliers et des dizaines de nouveaux arrivent par mois.
Je préfère signaler lorsque je tombe sur des films un peu inattendus, des curiosités, des films rares, etc...
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Rockatansky
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Re: Richard C. Sarafian

Message par Rockatansky »

Ben oui tu fais bien, mais je ne te dis pas de faire un recensement exhaustif juste de mettre ces trouvailles ;)
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Re: Richard C. Sarafian

Message par Affiche-cine »

Pour les amateurs de la ruée vers l'ouest de Kowalsky qui ont des enfants, je recommande A fond la caisse...

Image

... qui rend superbement hommage à Point limite zéro
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AtCloseRange
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Re: Richard C. Sarafian

Message par AtCloseRange »

[quote="El Dadal"][b]Eye of the Tiger[/b]
[img]http://3.bp.blogspot.com/-ZsgH1emvkt4/U ... -tiger.jpg[/img]

[i]Un homme sort de prison, rentrant chez lui et retrouvant femme et enfant, malgré les mises en gardes de ses amis et le harcèlement du shériff local, impliqué dans son inculpation. Décidé à se réinsérer dans la société, il sauve une jeune infirmière d'un viol collectif perpétré par les motards locaux, vrais brutes et pillards occasionnels, versés dans le trafic de stupéfiants. Choqués qu'un simple individu ose s'interposer, ils décident de lui rendre la vie infernale, jusqu'au point de non retour.[/i]

Ma première incursion dans la seconde partie de carrière Richard Sarafian, ce [b]Eye of the Tiger[/b], réalisé en 1986 avec un budget réduit, part pourtant avec comme atout majeur un casting de choix, qu'on en juge: Gary Busey, qui sortait à l'époque du [b]Insignificance[/b] de Nicolas Roeg, en héros incompris et mis au ban par une société hypocrite, Yaphet Kotto en ultimate buddy fan de James Brown, Seymour Cassell en veule shériff et William Smith en leader d'un cruel gang de bikers.
Sachant en outre que Sarafian n'est pas un manchot concernant la narration par l'action, on se dit qu'on va avoir droit à un bon petit spectacle sauvage qui n'oubliera toutefois pas ses personnages.

Mais passé un générique sur fond de Survivor (quand on paye pour les droits, on les exploite à fond!), on se rend compte que rien dans ce programme ne sortira des limites du téléfilm. La mise en scène, bien que professionnelle et bénéficiant d'un cadre ensoleillé et poussiéreux assez cinématique, reste désespérément plate. Les ressorts dramatiques sont tous courrus d'avance, et les motivations des personnages interpellent par leur manque de constance. Dès lors, libre au spectateur de rétrograder le programme dans la catégorie des bisseries, compilant scènes de destruction et de mises à mort, s'inspirant du alors récent [b]Death Wish 3[/b]. Force est de constater que le film s'amuse tout de même à se démarquer, telle la scène ou le protagoniste, interrompant une partie de bingo locale, invective les habitants de la petite ville devant leur couardise. Alors qu'on pouvait malheureusement imaginer une galvanisation incongrue de la mob, le personnage fait choux blanc et se retrouve au point de départ. Seule l'amitié de son vieil ami, incarné par Yaphet Kotto, ainsi que l'aide matérielle fournie par son compagnon de cellule (sorte de Tony Montana du pauvre, mais type rigolo) permettront au personnage de tenir tête à cette horde de brutes.

Gary Busey, avant la reconnaissance de [b]L'Arme fatale[/b], campe un américain parfait, vivant selon ses principes et refusant d'être délogé de sa terre maternelle. Kotto est assez bon en ex flic, souffrant toujours des préjugés raciaux locaux, et William Smith en Humungus du pauvre, gonflé d'ego est lui aussi assez chouette. Seymour Cassell par contre n'offre que peu de variations à son personnage, en tous points antipathique.

Bien que souvent ponctué de notes humoristiques (dont une attaque aérienne sur fond de James Brown), et de passages de violence gratuite recherchés (le personnage de Gary Busey pratiquant le dent pour dent avec une jubilation évidente), on ne trouve quasiment jamais la patte du réalisateur de [b]Point limite zéro[/b] ou du [b]Convoi Sauvage[/b]. Toutefois, en tant que vigilante de série B 80's, le spectateur indulgent pourra en avoir pour son argent.[/quote]
Tu n'as pas forcément tort mais je serai plus indulgent.
Hormis un final inepte et boursouflé (80s oblige), je trouve le film plutôt bien tenu. On sent que le metteur en scène n'est pas un manchot, la photo vaut le coup d'œil. Plutôt que [b]Death Wish 3[/b] (comparaison injuste), c''est davantage à une version actualisée de [b]Walking Tall [/b]qu'on a affaire. La première moitié se tient très bien et les acteurs sont bons (et ici, ça joue beaucoup plus "straight" qu'on est en droit de l'attendre pour ce genre de film, ce qui fait que le film garde encore un petit parfum 70s). C'est sûr que plus on entre en terrain vigilante movie et plus ça part en vrille. Sans doute que mes attentes étaient réduites mais je pense que si on a quelque intérêt pour ce type de cinéma des années 80, ça peut valoir le coup d'œil.
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Alexandre Angel
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Re: Richard C. Sarafian

Message par Alexandre Angel »

Cela couvait depuis ma séance Revenant, je me suis revu Le Convoi sauvage avec beaucoup de plaisir. Adapté d'une source littéraire différente de celle qu'adapte Inarritu, le sujet et les principales péripéties sont les mêmes (l'attaque de l'ours, l'abandon, la survie, le désir de vengeance) mais cela semble plus acclimaté chez Sarafian (ici, Richard Harris est Zach Bass, là, Leo Di Caprio est Hugh Glass, patronyme avéré). Tourné en Espagne en 1971 avec des Gitans en guise d'Indiens, mais certainement porté par la passion de ce dur à cuire qu'était Sarafian, le film est probablement la meilleure leçon de soumission de l'"étrangeté" d'un lieu de tournage au souci de quête de l'authenticité. En l'occurrence, chapeau bas! De façon moins fabriquée que chez Inarritu (fabrication absolument louable), le vrai film de revenant (Richard Harris a réellement une dégaine de spectre par moment), c'est celui de Sarafian, dont la photo de Gerry Fisher, à deux doigt du sublime, privilégie les apparitions de toutes sortes en usant de longues focales en apesanteur brumeuse, conférant à des déplacements de motifs (colonnes de cavaliers indiens, bateleurs barbus couverts de peaux, un ou deux loups) une noblesse de ports, d'attitudes graphiques que mettent en valeur de très intelligentes options paysagères, aussi désolées et automnales que nimbées d'une douceur digne d'un dessin de Derib (c'est le fan de BD qui s'exprime).
Film à la fois doux, donc, et âpre, Le Convoi sauvage émeut plus que The Revenant et sonne peut-être plus authentique. Ce qui ne m'a pas empêché d'aimer le Inarritu.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Richard C. Sarafian

Message par Jeremy Fox »

Vu en 2008 et pas du tout accroché. Tu viens de me faire regretter d'avoir revendu le DVD :| Je lui redonnerais une chance à l'occasion.
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Alexandre Angel
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Re: Richard C. Sarafian

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :Vu en 2008 et pas du tout accroché. Tu viens de me faire regretter d'avoir revendu le DVD :| Je lui redonnerais une chance à l'occasion.
Ah, tu n'as pas le Wild Side double programme?
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Richard C. Sarafian

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Vu en 2008 et pas du tout accroché. Tu viens de me faire regretter d'avoir revendu le DVD :| Je lui redonnerais une chance à l'occasion.
Ah, tu n'as pas le Wild Side double programme?
Non j'avais acheté le zone 1 avec The Deadly trackers (que j'ai détesté) en double programme et du coup je l'avais revendu. Je me prendrais le Wild Side un jour d'autant que Cat Dancing m'avait assez plu à l'époque.
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Re: Richard C. Sarafian

Message par Kevin95 »

Jeremy Fox a écrit :Je me prendrais le Wild Side un jour d'autant que Cat Dancing m'avait assez plu à l'époque.
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Message par mannhunter »

Jeff Bailey a écrit :J'aime bien son espèce de giallo, Fragment of Fear (1970), avec un David Hemmings, qui joue encore et toujours un mec paumé qui essaie de comprendre ce qui lui arrive...
Sympa en effet, ambiance parano plutôt efficace, une jolie musique, et la classe de David Hemmings dans la deuxième partie de sa trilogie du thriller!
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Re: Richard C. Sarafian

Message par Geoffrey Firmin »

Alexandre Angel a écrit :Cela couvait depuis ma séance Revenant, je me suis revu Le Convoi sauvage avec beaucoup de plaisir. Adapté d'une source littéraire différente de celle qu'adapte Inarritu, le sujet et les principales péripéties sont les mêmes (l'attaque de l'ours, l'abandon, la survie, le désir de vengeance) mais cela semble plus acclimaté chez Sarafian (ici, Richard Harris est Zach Bass, là, Leo Di Caprio est Hugh Glass, patronyme avéré).
Je l'ai découvert hier avec le BR Warner Archive, et dès l'attaque de l'ours j'ai fait le rapprochement avec le Inarittu. Puis au bout d'une heure, j'ai du me rendre à l'évidence, The revenant est forcément un remake de ce film, il y a beaucoup trop de similitude.
Alexandre Angel a écrit : dont la photo de Gerry Fisher, à deux doigt du sublime,
C'est le seul western qu'il ait fait et c'est bien dommage, car en effet c'est souvent sublime.
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Alexandre Angel
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Re: Richard C. Sarafian (1930-2013)

Message par Alexandre Angel »

Geoffrey Firmin a écrit :The revenant est forcément un remake de ce film, il y a beaucoup trop de similitude.
Je ne suis pas sûr qu'on puisse parler de remake. On est plutôt dans le registre de l'adaptation d'un canevas scénaristique similaire (ici, en plus il y aurait deux sources littéraires différentes) un peu comme on pourrait dire que Jamais plus jamais, d'Irvin Kershner n'est pas vraiment un remake d'Opération Tonnerre pas plus que The Departed ne serait celui d' Infernal Affairs (Scorsese confessait, sauf erreur, n'avoir pas vu le film de Hong Kong).
Simplement il est vrai qu'à la sortie de The Revenant en 2016, personne ne faisait référence à un film de 1971 bien oublié.
Et on pourrait trouver bon nombre d'exemples de "faux-remakes" (le Liliom, de Fritz Lang et celui de Borzage, le Stella Dallas, d'Henry King et celui de King Vidor ?).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Richard C. Sarafian (1930-2013)

Message par Geoffrey Firmin »

Alexandre Angel a écrit :. On est plutôt dans le registre de l'adaptation d'un canevas scénaristique similaire
C'est un peu plus que ça je pense, car j'ai l'impression d'avoir, déjà vu ces plans dans the revenant, notamment la scène du bison dévoré cru par les loups puis par les hommes qui se trouve dans les deux films. Je ne parlerais pas de plagia mais je pense que l'inspiration de l'un pour l'autre est réelle.
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Geoffrey Firmin
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Re: Richard C. Sarafian (1930-2013)

Message par Geoffrey Firmin »

Dans cet article Gilles Havard parle d'un remake déguisé, c'est vraiment l'impression que j'ai eu en le voyant.
https://laviedesidees.fr/Le-trappeur-fa ... ywood.html
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El Dadal
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Re: Richard C. Sarafian (1930-2013)

Message par El Dadal »

Je me trompe peut-être, mais il me semble que ce point avait justement été régulièrement abordé à la sortie du Iñárritu. En même temps, difficile de le passer sous silence, c'est gros comme une maison (ce qui n'enlève rien aux qualités réelles de ce Revenant).
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