Betty Hutton (1921-2007)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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joe-ernst
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Betty Hutton (1921-2007)

Message par joe-ernst »

Betty Hutton, célèbre notamment pour avoir été l'héroïne d'Annie Get Your Gun, du Miracle de Morgan Creek et de Sous le plus grand chapiteau du monde, est décédée le 12 mars.

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L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Music Man
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Message par Music Man »

Quelle triste nouvelle. C'était une des vedettes les plus populaires de la comédie musicale des années 40. Pétulante et trépidente, elle s'est cantonnée au début dans des rôles de fofolles un peu hystérique avant d'aborder des personnages plus dramatiques.
Personne n'a oublié sa chanson "it's oh so quiet", reprise par Bjork : du vrai copié-collé car la chanteuse islandaise reprend vraiment la chanson telle quelle, sans rien y changer ou "sous le plus grand chapiteau du monde" de Cecil B de Mille.
Sur le topic consacré aux stars de films musicaux, un petit hommage à Betty Hutton :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... &start=360
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

Pour rappeler l'info, le film de Cecil B. deMille vient de sortir en belgique pour pas cher du tout (cf le topic des bons plans).
Lylah Clare
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Message par Lylah Clare »

Oh oui, quelle tristesse. Sa mort n'a pas eu grand écho (c'est le moins qu'on puisse dire) en France. L'absence de réactions sur ce topic en est le reflet. Et pourtant, quel personnage ! Elle me manquera.
Music Man
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Message par Music Man »

Bonjour Lylah. Comme toi j'ai remarqué avec regret que la nouvelle de son décès avait été fort peu relayée en France.
Je pense que beaucoup de gens n'ont vu qu'un film avec elle "sous le plus grand chapiteau du monde", et pour cause, les autres n'ont jamais été rediffusés en France, même miracle au village un grand classique de la comédie (sauf erreur).
Son autre méga-succès, Annie reine du cirque (adaptation d'une opérette qui avait été même été jouée au Châtelet avec Lily Fayol)a été bloqué pour des problèmes de droits- avec Irving Berlin et ses héritiers- pendant 50 ans, et donc jamais rediffusé à la télé ou commercialisé en vidéo jusqu'en 2001.
tijay
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Message par tijay »

Disparition effectivement passée inapercue, je n'étais pas au courant non plus.
R.I.P. :(
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Banane
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Message par Banane »

Moi aussi, j'apprends sa mort ici. En fait, j'étais persuadée qu'elle était déjà décédée, car après sa période de gloire à la Paramount (années 40), elle a connu une chute aussi spectaculaire.

Mon meilleur souvenir d'elle n'est pas dans le musical, mais dans le film de Preston Sturges : "Miracle au village". Elle y interprète une future mère de sextuplés, mise enceinte par un soldat parti au front, et qui enrôle le brave Eddie Bracken pour qu'il soit son mari. Ce dernier deviendra héros national, mis sur le même plan, niveau actualités, que Hitler ou d'autres. Encore une fois, on retrouve le mordant et l'acuité du regard de Sturges sur l'américain moyen.
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Sybille
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Re: Betty Hutton (1921-2007)

Message par Sybille »

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The perils of Pauline / Les exploits de Pearl White
George Marshall (1947) :

Biopic musical de celle qui fut au temps du muet une des plus populaires actrices de 'serial', peu importe que la vie de Pearl White nous soit aujourd'hui largement méconnue, puisque ce n'est pas avec ce film qu'il va s'agir de vérifier les faits ! La jeune Pearl White travaille dans un atelier de couture, s'essaie un temps au théâtre au sein d'une modeste troupe itinérante, puis 'entre' dans le cinéma à défaut de trouver mieux. Intrépide et agile, elle séduit rapidement les spectateurs grâce à la série de films d'aventure et de suspense, "The perils of Pauline".

Si le film de George Marshall applique soigneusement le modèle de la biographie classique hollywoodienne, ce n'est pas forcément un défaut, mais avouons que c'est quand même largement ennuyeux. Le fonds historique très riche des débuts du cinéma n'est exploité qu'avec superficialité, tandis que la romance de l'héroïne demeure absolument plate et interminable. Scénario maladroit, sans relief, mise en scène de peu d'intérêt, décors et costumes surtout tristes, le film est assurément pauvre. Betty Hutton est à peu près convainquante, son visage ici plutôt délicat contraste habilement avec sa gouaille et sa vivacité. A ses côtés, John Lund, Constance Collier et Billy de Wolfe, pas mauvais dans leur genre, mais souvent agaçants.
Le film est donc également une comédie musicale, dommage qu'on ne s'en rende pas compte davantage. Car les numéros musicaux (uniquement des chansons) sont peu nombreux, mais assez réussis. La musique est signée Frank Loesser, elle est souvent sympathique et entraînante, et Betty Hutton possède une voix à la fois expressive, puissante et enjôleuse.

Malgré une héroïne attachante, un ton décontracté et quelques bonnes chansons, un film qui reste très mineur. 4/10
Music Man
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Re: Betty Hutton (1921-2007)

Message par Music Man »

Betty Hutton « la blonde incendiaire » fut une vedette très populaire à la fin de la guerre (y compris en France) dont le nom restera attaché au classique de Cecil B de Mille « Sous le plus grand chapiteau du monde » souvent rediffusé à la télé pendant les fêtes de Noël ou à la chanson « it’s oh so quiet, shh shh… », reprise à la virgule près par Björk, où la chanteuse pouvait faire preuve de toute sa fantaisie et son dynamisme.
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Née en 1921, la pauvre Betty connaît une enfance très malheureuse : abandonnée par son père à l’âge de 2 ans, elle est obligée de chanter dans les rues avec sa sœur dès l’âge de 5 ans pour faire bouillir la marmite. Sa mère, une alcoolique invétérée accompagne les fillettes à l’accordéon. Après avoir chanté dans des tavernes, Betty obtient à 18 ans un contrat avec l’orchestre de Vincent Lopez. Devant l’insuccès de ses prestations et la menace d’une rupture de contrat, elle se lance avec furie sur scène et surprend le public en hurlant ses chansons, tout en s’accrochant aux rideaux ! C’est le succès. Remarquée par le compositeur Buddy de Silva, elle obtient un rôle dans l’opérette Panama Hattie où elle parvient à se faire remarquer malgré l’écrasante présence d’Ethel Merman.

La Paramount lui propose alors un contrat et Betty Hutton devient célèbre dès son premier film « l’escadre est au port » 1942 dont la vedette est la brune Dorothy Lamour. Complètement hystérique, exhubérante, les bras gesticulant dans tous les sens pendant qu’elle hurle ses chansons, elle ne passe pas inaperçue ! Comme Martha Raye, l’ancienne vedette comique du studio, elle écope des rôles de jeune femme fantasque un peu timbrée et un rien nympho. Si sa prestation dans ce premier film ne m’a guère convaincu, en revanche elle est plutôt drôle dans « au pays du rêve »1942, musical réunissant toutes les stars de la Paramount dont Betty assure le fil rouge avec la talentueux et très sous-estimé Eddie Bracken. L’année suivante, elle éclipse Dick Powell et Mary Martin dans « Happy go lucky » en chantant murder he says, une chanson comique qui remporte un gros succès populaire.
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Si Betty s’est souvent plainte de n’avoir pas été dirigée par de bons réalisateurs, en revanche, elle ne manque pas d’éloges pour Preston Sturges avec lequel elle tourne Miracle au village en 1944. Un classique de la comédie burlesque dans lequel elle tient le rôle d’une fille délurée qui se retrouve enceinte après une nuit d’ivresse, mais ne se souvient plus de qui. Avec habileté, Sturges taquine le code Hays et nous offre une comédie irrévérencieuse des plus plaisantes. La même année, on retrouve également une Betty en grande forme dans le meilleur sketch de l’auberge de la folie (1945) (elle est irrésistible en demi-folle chantant à tue tête dans le cabinet du psy).
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En 1945, la blonde incendiaire remporte un succès international et marque un vrai virage dans la carrière de Betty. Dans cette bio de la tenancière de cabaret Texas Guinan, elle a enfin l’opportunité de se montrer sous un jour plus dramatique et donne une performance très réussie. Musicalement, son interprétation d’it had to be you, à la fois suave et rythmée est également une réussite. Autre bio, autre succès, « les exploits de Pearl White » qui nous conte les mésaventures de la comédienne du muet, spécialiste des films d’action à rebondissement.
Le film comporte également une émouvante ballade « I wish I didn’t love you so », loin des jitterbugs endiablés ou des ragtimes hurlés à pleins poumons, qui ont fait le succès d’Hutton. Chantée tout en douceur avec beaucoup d’émotion, l’air se place d’emblée au top 10 (notons à ce sujet que Betty Hutton connaîtra ainsi beaucoup de succès discographiques, et qu’elle sera souvent placée plus haut dans les charts que d’autres chanteuses de l’écran comme Judy Garland ou Dorothy Lamour.
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Après la décevante comédie policière l’ange endiablé (1949), Betty se voit confier le rôle de sa vie, dans l’adaptation cinématographique de l’opérette Annie reine du cirque (1950). Le tournage avait auparavant été entamé avec Judy Garland, mais le comportement imprévisible de la star en pleine dépression, avait contraint la MGM de trouver une autre interprète. Betty Hutton fera un véritable tabac dans ce film, qui remportera à sa sortie un énorme succès commercial : vraiment tout le film repose sur son étonnante performance. Elle est si parfaite pour le rôle qu’il semble certain que Judy n’aurait pu être meilleure. Parmi les clous du film, son génial duo avec Howard Keel, où chacun entend démontrer sa supériorité à l’autre : un vrai régal. Betty est également superbe dans les scènes plus romantiques.
Après ce triomphe, la renommée de Betty est telle que son nom figure au dessus de Fred Astaire sur l’affiche du décevant Let’s dance (1950). En dépit de deux duos plutôt sympas entre les 2 stars, et d’une chanson frénétiquement interprétée par Betty, la sauce ne prend pas (manque d’alchimie entre les deux protagonistes ?).
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En 1951, Miss Hutton fait un carton avec sa chanson it’s oh so quiet, à la fois murmurée et hurlée, dans son style si caractéristique, et en trapéziste amoureuse de Charlton Heston dans le plus grand chapiteau du monde, film à grand spectacle de Cecil B de Mille.
Refusant d’être doublée pour les scènes d’acrobatie, Betty se blessera pendant le tournage. Hélas, elle va vite s’accoutumer aux drogues qu’on lui prescrit pour calmer sa douleur et poursuivre le tournage. Les problèmes n’arrivant jamais seuls, elle se « casse » la voix lors d’une tournée à l’étranger (à force d’hurler, ce sont des choses qui arrivent…) ; on murmure qu’elle est obligée de chanter en play-back lors de son passage à Londres. Après une opération des cordes vocales, elle tourne son dernier film en vedette, une morne biographie musicale sans intérêt.

La Paramount refusant d’engager son nouveau mari, un chorégraphe pour réaliser « Topsy et Eva », Betty claque la porte des studios. Il semble que le studio de cinéma était déjà très courroucé par les incessantes sautes d’humeur et caprices de la vedette (très perfectionniste, on raconte qu’elle voulait sans cesse qu’on retourne les scènes dont elle n’était pas pleinement satisfaite). A bout de nerfs et désorientée, Betty annonce à la presse qu’elle fait ses adieux… avant de reprendre le chemin des cabarets quelques mois plus tard.
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Sa tentative d’un show musical en live à la télé en 1955 est un vrai fiasco : morte de trac, elle offre une désastreuse prestation. En 1959, elle enregistre un très beau disque de blues qui passe complètement inaperçu (une réédition en CD serait vraiment justifiée).Après le décès de sa mère dans un incendie, de très gros problèmes avec ses deux filles, et d’énormes problèmes financiers (elle est complètement ruinée), Betty se réfugie plus que jamais dans la drogue et fait une tentative de suicide au début des années 70. En 1977, on la retrouve …bonne à tout faire chez un curé ! Les journaux à cancan se délectent de la nouvelle de la star complètement déchue réduite à faire la vaisselle dans un presbytère. En fait, Betty cherche surtout à retrouver un équilibre personnel. Avec l’aide du père Maguire, elle parvient enfin à surmonter ses problèmes de drogue et à renouer, pour un temps, le contact avec ses filles. Au final, elle retrouvera même un rôle (très applaudi) à Broadway, dans le musical Annie (quel dommage que John Huston ne lui ait pas confié un rôle dans la version filmée !). Celle qui regrettait toujours de n’avoir pu suivre des études dans sa jeunesse, prendra même la route du collège et de l’université pour décrocher un master en psychologie, et enseigner à Boston ! On ne peut que saluer son courage et sa détermination.
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Souffrant d’une maladie orpheline qui lui ôtait toute énergie (curieuse ironie du sort), Betty Hutton avait cessé toute activité artistique et professorale depuis des années. Pour ne pas décevoir son public qui avait gardé l'image de la jolie trapéziste du film de Cecil B de Mille, et lui envoyait toujours beaucoup de courrier et de cadeaux, elle ne sortait que rarement. Elle est décédé en 2007 d’un cancer au colon.
Une femme vraiment vive et attachante, avec un brin d’émotion dans la voix qui fait songer à Garland. Une très grande dame du cinéma et du music hall.
Betty Hutton et Fred Astaire sur youtube :
Dernière modification par Music Man le 16 avr. 12, 22:07, modifié 1 fois.
Music Man
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Re: Betty Hutton (1921-2007)

Message par Music Man »

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QUATRE FLIRTS ET UN CŒUR (and the angels sing) de George MARSHALL – USA-PARAMOUNT – 1944
Avec Dorothy LAMOUR, Fred MacMURRAY, Betty HUTTON et Diana LYNN

Afin de payer sa formation, un chef d’orchestre embobine une jeune chanteuse écervelée pour lui « emprunter » l’argent qu’elle vient de gagner au jeu. Ses trois sœurs vont tenter de récupérer son gain.

Quelle excellente surprise : voici une comédie enjouée, extrêmement drôle et rythmée qui donne vraiment la pêche !
Déjà l’histoire de base, sans être originale, est vraiment très amusante, notamment le passage où Fred MacMurray très embarrassé fait la navette entre les deux tables d’un même restaurant pour séduire à la fois les deux sœurs incarnées par Dorothy Lamour et la pétulante Betty Hutton. La situation se corse quand les deux sœurs émues aux larmes après sa proposition de mariage vont pleurer aux toilettes. Une situation de vaudeville que le charme et surtout le talent comique des interprètes sert avec talent. Dorothy Lamour, qui chante le joli slow « it could happen to you » de sa belle voix langoureuse est très à l’aise dans ce genre de comédie (notamment quand elle s’enivre dans le café polonais, où elle doit ingurgiter un verre d’alcool entre trois pas de danse) mais l’infatigable Betty Hutton est meilleure encore dans son rôle d’amoureuse écervelée qui pense avoir séduit MacMurray. Elle est vraiment hilarante quand elle sort du cabaret complètement ivre et incapable d’ouvrir la porte de sa voiture. Complètement excitée, elle livre aussi deux chansons en hurlant et en gesticulant.
Et peu importe si les 4 sœurs chantent leurs couplets avec des vilains décors en papier : elles font preuve d’un bel entrain. Vraiment une sortie en DVD serait hautement souhaitable (j’ai visionné une bande VHS aux images floues, au son très abimé, mais …c’était très sympa quand même).
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Re: Betty Hutton (1921-2007)

Message par Music Man »

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L’ANGE ENDIABLE (red hot and blue) de John FARROW – 1949
Avec Betty HUTTON, Victor MATURE, William DESMAREST et June HAVOC

Pour devenir un jour une vedette du théâtre, la blonde Yum Yum ne néglige aucune piste : elle accepte de suivre les propositions louches d’un pseudo producteur qui l’invite chez lui au milieu de la nuit : c’est en fait un truand qui se fait assassiner sous ses yeux. L’assassin et ses complices vont la kidnapper…

L’ange endiablé est une petite comédie souvent drôle qui repose entièrement sur les épaules de la pétulante et explosive Betty Hutton qui mène le show de A à Z avec une énergie foudroyante. On comprend que les kidnappeurs ont dû regretter d’avoir capturé un otage aussi peu docile et si explosif ! Betty Hutton hurle ses chansons comiques (notamment une sorte de condensé d’Hamlet en 4 minutes, complètement délirant avec les paroles finales : et cette omelette s’appelle Hamlettttttttttt !!!!!!), se livre à une bagarre déchainée et burlesque contre les truands qui la séquestrent. Les 5 chansons sont très sympa, notamment un joli slow mélancolique qu’elle chante avec beaucoup de tendresse (where are you ?) dans un style proche de Garland. Un film rigolo, un peu enfantin, mais très sympathique qui ne vaut que pour Betty Hutton.
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francesco
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Re: Betty Hutton (1921-2007)

Message par francesco »

C'est vraiment agaçant quand même que les films Paramount soient si difficiles à dénicher. :evil:
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