Sueurs froides (Alfred Hitchcock - 1958)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Major Tom
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Major Tom »

Et puis ça lave les yeux de Mic-Mac à tire-Larigot... :arrow:
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Colqhoun
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Colqhoun »

Ah oui plutôt.
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Kimm
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Kimm »

Demi-Lune a écrit :Oui, laisse mûrir ce film dans ton esprit, il le mérite. Je suis toujours un peu déçu de voir quelqu'un qui le découvre ne pas en tomber immédiatement amoureux, mais je respecte ton opinion. C'est une véritable oeuvre-somme et labyrinthique dont les subtilités structurelles n'apparaissent pas forcément dès la première vision. Mais bon, je suis forcément partial, Vertigo étant mon film fétiche, et à mon sens, le plus beau du cinéma. :roll:
cela fait toujours plaisir de lire des avis aussi élogieux, avis que je partage puisque ce film est pour moi le plus beau de l'histoire du cinéma..

Outre la trame policière, c'est certainement l'aspect quasi surréaliste de l'oeuvre qui me fascine le plus, avec un traitement presque fantômatique de l'héroïne. Et qui dit fantôme, peut souvent dire illusion, message qu'Hitchcock nous délivre dés l'apparition de Kim Novak, lorsque son reflet apparait dans un mirroir, à la sortie du restaurant. D'ailleurs, ne glisse-t-elle pas, lorsqu'elle se meut, dans cette scène culte?
Pourquoi le traitement fantastique m'interresse-t-il? C'est parce qu'il est étroitement lié à l'amour; selon certains médiums, l'esprit revient généralement vers toutes personnes aimées (c'est le sujet de FANTOME D' AMOUR de Dino Risi, 1980 ou encore du PORTRAIT DE JENNIE William Dieterle, 1948). Dans VERTIGO, point de fantastique cependant, mais un traitement qui s'y rapproche, avec deux êtres qui se cherchent continuellement, et qui finissent par se retrouver : ainsi, Judy opère deux magnifiques actes manqués, l'un de garder le collier , l'autre de rester dans une ville dans laquelle elle est suceptible de retrouver Scottie.
Et comme pour toute héroïne romantique, la mort au bout de l'histoire, qui vient sacraliser la rencontre de deux êtres dont nous gageons que les âmes n'ont pas fini de tourbillonner dans une valse echevelée...
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Demi-Lune
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Demi-Lune »

Kimm a écrit :
Demi-Lune a écrit :Oui, laisse mûrir ce film dans ton esprit, il le mérite. Je suis toujours un peu déçu de voir quelqu'un qui le découvre ne pas en tomber immédiatement amoureux, mais je respecte ton opinion. C'est une véritable oeuvre-somme et labyrinthique dont les subtilités structurelles n'apparaissent pas forcément dès la première vision. Mais bon, je suis forcément partial, Vertigo étant mon film fétiche, et à mon sens, le plus beau du cinéma. :roll:
cela fait toujours plaisir de lire des avis aussi élogieux, avis que je partage puisque ce film est pour moi le plus beau de l'histoire du cinéma..

Outre la trame policière, c'est certainement l'aspect quasi surréaliste de l'oeuvre qui me fascine le plus, avec un traitement presque fantômatique de l'héroïne. Et qui dit fantôme, peut souvent dire illusion, message qu'Hitchcock nous délivre dés l'apparition de Kim Novak, lorsque son reflet apparait dans un mirroir, à la sortie du restaurant. D'ailleurs, ne glisse-t-elle pas, lorsqu'elle se meut, dans cette scène culte?
Pourquoi le traitement fantastique m'interresse-t-il? C'est parce qu'il est étroitement lié à l'amour; selon certains médiums, l'esprit revient généralement vers toutes personnes aimées (c'est le sujet de FANTOME D' AMOUR de Dino Risi, 1980 ou encore du PORTRAIT DE JENNIE William Dieterle, 1948). Dans VERTIGO, point de fantastique cependant, mais un traitement qui s'y rapproche, avec deux êtres qui se cherchent continuellement, et qui finissent par se retrouver : ainsi, Judy opère deux magnifiques actes manqués, l'un de garder le collier , l'autre de rester dans une ville dans laquelle elle est suceptible de retrouver Scottie.
Et comme pour toute héroïne romantique, la mort au bout de l'histoire, qui vient sacraliser la rencontre de deux êtres dont nous gageons que les âmes n'ont pas fini de tourbillonner dans une valse echevelée...
Très belle analyse, à laquelle je souscris. La partition de Herrmann, notamment, renforce précisément la dimension spectrale qui émane du film et du personnage de Madeleine. Il faut réécouter la musique de la scène dans la forêt, puis la revoir : étrange, cette scène, non ? On a presque l'impression de voir des fantômes derrière les immenses troncs d'arbre :shock: :? . Il en va de même dans la séquence silencieuse du musée : en ne nous montrant pas Madeleine de face, en nous dissimulant son visage, ce qu'elle regarde précisément, Hitchcock crée une atmosphère presque terrifiante autour de ce personnage étrangement fixe. Je me suis toujours demandé si les inquiétants voisins immobiles dans les toilettes du Locataire de Polanski n'étaient pas une espèce de résurgeance cinéphile de Madeleine, ce fantôme immobile qui contemple la toile de Carlotta. Et maintenant que j'y pense, Hitchcock filme la découverte du cadavre de Mme Bates, dans Psychose, de la même façon qu'il filme Madeleine au musée : une vue de dos, où le spectateur déduit, par rapport à la chevelure, qu'il s'agit bel et bien d'une personne vivante, alors qu'il s'agit en réalité - artifice génial ! - d'un cadavre momifié.

ImageImage

Je pense d'ailleurs que l'importance qui est donnée, dans l'histoire, au fameux cimetière où est enterrée Carlotta Valdes et où Scottie, dans ses cauchemars, plonge littéralement, est une clé d'Hitchcock quant à la nature cadavérique de son oeuvre - je ne sais pas trop si cette formule a un sens :roll: :lol: Ce que je veux dire par là, c'est que ce film à l'étrange atmosphère - et je sais que c'est fou de lire et d'écrire cela ! - m'a toujours donné l'impression d'être hanté... "thème musical de la Quatrième Dimension" :mrgreen: Comme si le fantôme de Carlotta était là, quelque part, au détour d'un plan.

Image
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Colqhoun
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Colqhoun »

Demi-Lune a écrit :la scène dans la forêt, puis la revoir : étrange, cette scène, non ? On a presque l'impression de voir des fantômes derrière les immenses troncs d'arbre :shock: :? .
J'ai énormément aimé ce petit moment d'hésitation qu'il y a lorsque Madeleine disparaît derrière l'arbre. Ce plan amène le doute et l'on se surprendrait presque à croire qu'elle n'est qu'un fantôme qui vient de disparaître. Puis Scotty découvre qu'elle est en fait appuyée contre un autre arbre, caché par le premier. C'est vraiment très intelligent comme c'est amené.

Autre passage, nettement plus mystérieux celui-ci, c'est l'évaporation pure et simple de Madeleine du petit hôtel lorsque Scotty la suit. J'avoue avoir un peu de peine à saisir la signification de cette scène. Vision de l'au-delà, pur fantasme de la part de Scottie, disparition fantômatique... ?
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Demi-Lune
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Demi-Lune »

Colqhoun a écrit : Autre passage, nettement plus mystérieux celui-ci, c'est l'évaporation pure et simple de Madeleine du petit hôtel lorsque Scottie la suit. J'avoue avoir un peu de peine à saisir la signification de cette scène. Vision de l'au-delà, pur fantasme de la part de Scottie, disparition fantômatique... ?
Ah oui, je l'avais oublié, celui-là. En effet, c'est une scène à nouveau très déstabilisante : par quel artifice Madeleine a-t-elle pu sortir de cet hôtel dont la seule issue semble être le hall d'entrée, surveillé par la tenancière ? Tu fais bien de mentionner cette scène, Colqhoun, car c'est en effet une nouvelle démonstration du caractère surréaliste, mystique, du personnage campé par Kim Novak. "Disparition fantômatique", c'est une formulation qui me plaît. :)
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Akrocine »

Le deuxième film d'Hitchcock que j'ai vu; j'avais eu de la chance de le découvrir au cinéma avec ma classe "Lycéen au cinéma" c'était tout simplement sublime (le générique, la scène d'introduction, les couleurs)! J'avais 17 ou 18ans et c'est bien LE film qui à commencé à me donné envie de voir des "vieux" films.
Je l'ai revu cette année avec ma copine qui a beaucoup aimé et qui contrairement à la copine de Makaveli je la réveille dès quelle pic du nez :lol: , et je doit dire que malgré la qualité du film j'ai pris moins de plaisir à le revoir étant donné que je connait déjà l'histoire, je trouve que le film perd un peu de son charme. Mais cela reste quand même un de mes Hitchcock préféré :P
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Zelda Zonk »

Akrocine a écrit :...j'ai pris moins de plaisir à le revoir étant donné que je connait déjà l'histoire, je trouve que le film perd un peu de son charme. Mais cela reste quand même un de mes Hitchcock préféré :P
Je trouve au contraire que "débarrassé" de son intrigue, le film gagne en révélations et en nouvelles pistes d'analyse à chaque nouveau visionnage. On peut par exemple se concentrer uniquement sur son aspect formel (y'a de quoi faire, ne serait-ce que sur le traitement des couleurs, des formes et des figures), ou bien sur l'affliction de Scottie.
L'intrigue principale n'est que le vernis apparent des nombreuses sous-couches qui constituent cette oeuvre et forment son ADN.
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Demi-Lune
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Demi-Lune »

Memento a écrit :
Akrocine a écrit :...j'ai pris moins de plaisir à le revoir étant donné que je connait déjà l'histoire, je trouve que le film perd un peu de son charme. Mais cela reste quand même un de mes Hitchcock préféré :P
Je trouve au contraire que "débarrassé" de son intrigue, le film gagne en révélations et en nouvelles pistes d'analyse à chaque nouveau visionnage. On peut par exemple se concentrer uniquement sur son aspect formel (y'a de quoi faire, ne serait-ce que sur le traitement des couleurs, des formes et des figures), ou bien sur l'affliction de Scottie.
L'intrigue principale n'est que le vernis apparent des nombreuses sous-couches qui constituent cette oeuvre et forment son ADN.
Absolument ! Et en plus, c'est si bien dit. Ce film est d'une richesse interprétative telle qu'on peut le regarder avec un oeil différent à chaque fois, se focaliser sur la réalisation d'Hitchcock, certains thèmes, certains personnages, certaines pistes de réflexion qui n'apparaissent pas dès les premières visions, sans pour autant qu'on éprouve une quelconque lassitude. Comme pour Blade Runner, on ne finit jamais d'explorer les méandres de Vertigo !
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par someone1600 »

Demi-Lune a écrit :
Colqhoun a écrit : Autre passage, nettement plus mystérieux celui-ci, c'est l'évaporation pure et simple de Madeleine du petit hôtel lorsque Scottie la suit. J'avoue avoir un peu de peine à saisir la signification de cette scène. Vision de l'au-delà, pur fantasme de la part de Scottie, disparition fantômatique... ?
Ah oui, je l'avais oublié, celui-là. En effet, c'est une scène à nouveau très déstabilisante : par quel artifice Madeleine a-t-elle pu sortir de cet hôtel dont la seule issue semble être le hall d'entrée, surveillé par la tenancière ? Tu fais bien de mentionner cette scène, Colqhoun, car c'est en effet une nouvelle démonstration du caractère surréaliste, mystique, du personnage campé par Kim Novak. "Disparition fantômatique", c'est une formulation qui me plaît. :)
C'est clair, c'est déstabilisant... :D
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Akrocine »

Demi-Lune a écrit :
Memento a écrit :
Je trouve au contraire que "débarrassé" de son intrigue, le film gagne en révélations et en nouvelles pistes d'analyse à chaque nouveau visionnage. On peut par exemple se concentrer uniquement sur son aspect formel (y'a de quoi faire, ne serait-ce que sur le traitement des couleurs, des formes et des figures), ou bien sur l'affliction de Scottie.
L'intrigue principale n'est que le vernis apparent des nombreuses sous-couches qui constituent cette oeuvre et forment son ADN.
Absolument ! Et en plus, c'est si bien dit. Ce film est d'une richesse interprétative telle qu'on peut le regarder avec un oeil différent à chaque fois, se focaliser sur la réalisation d'Hitchcock, certains thèmes, certains personnages, certaines pistes de réflexion qui n'apparaissent pas dès les premières visions, sans pour autant qu'on éprouve une quelconque lassitude. Comme pour Blade Runner, on ne finit jamais d'explorer les méandres de Vertigo !
Tout à fait, mais le but 1er est quand même l'histoire et cela vaut encore plus pour un film d'Hitchcock! Mais je n'étais certainement pas dans un bon jour de concentration pour le regarder avec un œil avertis...
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par cinephage »

Akrocine a écrit :Tout à fait, mais le but 1er est quand même l'histoire et cela vaut encore plus pour un film d'Hitchcock! Mais je n'étais certainement pas dans un bon jour de concentration pour le regarder avec un œil avertis...
Ce que tu dis est à la fois vrai, et en même temps, pas tout à fait : bien entendu, on peut revoir un film qu'on a déja vu pour retrouver le plaisir de la première vision, se laisser emmener par l'intrigue, émouvoir par les personnages, et retrouver, souvent à un niveau amoindri, l'émotion d'un film qu'on verrait pour la première fois. Mais pour que ça marche, mieux vaut espacer la révision, histoire d'oublier un peu le film, de redevenir "un spectateur vierge" de toute connaissance du film. Sinon, l'ennui peut vite venir.
Sous cette optique, qui est assez répandue, certains de mes amis s'étonnent que je sois prêt à revoir un film que je connais pourtant très bien pour la dixième fois. C'est que, pour ma part (et je ne suis pas le seul, loin s'en faut), je revois les films que j'aime pour de toutes autres raisons que celle énoncée ci-dessus.

En effet, je revois les films pour toutes sortes de raisons, conjuguées, et, s'il m'arrive de vibrer comme la première fois lors d'une révision, j'aime aussi, plus modestement, revoir un moment que j'aime bien, retrouver des personnages auxquels je me suis attaché, des situations qui font partie de mon "patrimoine culturel" (par-là, j'entends que si je met le pied dans un pot de peinture, je pense immédiatement au grand blond avec une chaussure noire, bref, que j'ai en stock une grande bibliothèque d'images fortes, plaisantes, drôles ou effrayantes, que la révision d'un film réactive pour mon plus grand bonheur). Bref, on peut revoir un film pour s'entourer de choses qu'on aime, musique, image, comédiens, costumes ou répliques, la découverte n'étant pas le seul plaisir que peut offrir un film.

Mais aussi, débarrassé de la tension du récit (puisque je sais ce qui va se passer), je m'intéresse beaucoup à 'comment ils ont fait', la cohérence du récit, le jeu des acteurs, l'usage du son ou de la musique, la beauté des plans ou du découpage... Il s'agit là moins de jouer les critiques que d'approfondir sa connaissance d'un objet que l'on aime, qu'on a envie de détailler, de mieux connaître encore. Parfois, mon esprit vagabonde, et repère des sous-intrigues invisibles en première vision (comme par exemple le jeu avec le tabac dans Rio Bravo), des répliques mémorables qu'on ne retient pas forcément la première fois qu'on les entend... Des personnages secondaires qu'on remarque mieux en faisant moins attention aux héros... Bref, j'aime revoir un film pour mieux le connaître, mieux percevoir ce qui s'y trouve, ce qui a su me plaire sans que je le repère de premier abord...

Enfin, comme pour les autres arts, car, je pense que tu conviendras qu'on peut revoir indéfiniment un tableau, même si on l'a déja vu, ou réécouter une musique que l'on apprécie, voire relire un texte que l'on aime, je prends plaisir à la familiarité avec les oeuvres que j'aime. Une familiarité que j'entretiens et nourris en revoyant ces films. Et, si j'en crois le nombre d'internautes qui rachètent des films qu'ils ont vu en salle, possèdent en VHS, puis en dvd, puis en bluray, ma façon de "consommer un film" et de le revoir n'est pas si rare chez les cinéphiles.

Notons qu'à cet égard, Vertigo est un véritable bonheur à revoir : le fétichisme d'Hitchcock, son sens du détail, la précision de sa mise en scène, son jeu sur la couleur ou le cadrage font qu'on peut revoir ce film un sacré nombre de fois, et toujours y découvrir quelque chose de nouveau (certes, pas au niveau de l'intrigue elle-même, mais ne prend-on pas néanmoins plaisir à s'entendre raconter une histoire qu'on apprécie, lorsqu'elle est bien racontée ??). Cette richesse de l'oeuvre d'Hitchcock, presque inépuisable, qui nourrit ses fans à la première, seconde ou énième révision n'est certainement pas pour rien dans la popularité de ce cinéaste auprès des cinéphiles et des critiques.

En espérant que la prochaine fois que tu reverras Vertigo, tu feras moins attention à l'intrigue, et plus au jeu d'Hitchcock sur les attentes du spectateur, à la complexité de la relation Scottie/Maddy et Alfred/Kim, au jeu formel complexe sur les rouges, les verts et les ors, à l'usage de la spirale comme figure majeure de l'intrigue, ou à d'autres choses encore qui m'échappent... Sous cet angle, je suis certain que tu prendras un plaisir égal, quoique d'un ordre différent, à celui de ta première découverte du film. :wink:
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Akrocine »

cinephage a écrit :En espérant que la prochaine fois que tu reverras Vertigo, tu feras moins attention à l'intrigue, et plus au jeu d'Hitchcock sur les attentes du spectateur, à la complexité de la relation Scottie/Maddy et Alfred/Kim, au jeu formel complexe sur les rouges, les verts et les ors, à l'usage de la spirale comme figure majeure de l'intrigue, ou à d'autres choses encore qui m'échappent... Sous cet angle, je suis certain que tu prendras un plaisir égal, quoique d'un ordre différent, à celui de ta première découverte du film. :wink:
Je n'y manquerais pas! Ce n'est pas pour rien que j'ai acheté le coffret Zone 1 :D Mais comme je l'ai dit il était tard et mon cerveau ne ce prêtait pas au jeu de l'analyse, cepandant j'ai quand même passé un bon moment en redécouvrant ce film...

Comme tu a sue très bien l'expliquer, le week end dernier j'ai regarder 2001 Space Odyssey pour la 3ème fois car ce film ce laisse murir au fil des ans, et je me suis étonné de découvrir un bon nombre de plan ou d'idée recopié plus tard par James Cameron, Ridley Scott, ect... J'ai pu m'en rendre compte que par mon expérience cinématographique grandissante au fur et à mesure des mois et des années.
Je ne collectionnerait pas les DvD si je ne voudrait pas les revoir TOUS tout les ans! Et tu à raison : pour certains films il faut laisser passé un certains temps avant de les revoir pour les redécouvrir pleinement et Vertigo en fait inévitablement partie :)
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par cinephage »

Akrocine a écrit :Comme tu as su très bien l'expliquer, le week end dernier j'ai regardé 2001 Space Odyssey pour la 3ème fois car ce film se laisse murir au fil des ans, et je me suis étonné de découvrir un bon nombre de plans ou d'idées recopiés plus tard par James Cameron, Ridley Scott, ect... Je n'ai pu m'en rendre compte que par mon expérience cinématographique grandissante au fur et à mesure des mois et des années.
En effet, encore une très bonne raison de revoir les films que j'ai oublié de mentionner : notre expérience de spectateur évoluant, on perçoit des choses différentes, références, ou influences, quand on revoit un film. Sans parler d'un regard critique qui s'affine avec le temps et l'expérience.
Décidément, quelle excellente chose que de tenir une filmothèque !! :D
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Sybille
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Re: Sueurs froides - Vertigo (Alfred Hitchcock - 1958)

Message par Sybille »

Très bien dit Cinephage, je suis d'accord ! :D

Chez moi aussi, la révision des films tient une place extrêmement importante. J'ai toujours envie, en quelque sorte, de réévaluer mes jugements ou/et de me concentrer davantage sur tel aspect du film. C'est d'ailleurs souvent frustrant, parce qu'il y a aussi les découvertes à faire, et comme chacun sait, le temps n'est pas extensible. Il y a aussi c'est vrai, parmi les films qu'on aime (ça marche bien par genre ou par réalisateur par exemple), le plaisir de retourner, d'évoluer dans quelque chose de familier, d'apprécié, ça devient presque un monde en soi. :?

Sinon, comme beaucoup l'ont dit ici, Vertigo est en effet un film si 'riche' (je ne développe pas), qu'on peut bien le voir et le revoir sans se lasser, toujours à la (re)découvertes de (nouvelles) choses !
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