Top 20 Shaw Brothers

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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C2302t
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par C2302t »

bruce randylan a écrit :Tu vas sur http://www.amazon.com ; tu tapes The spirit of the sword dans le moteur de recherche (ou tu fais Copier-coller) et tu regardes s'il y a un résultat.

A priori, c'est pas très compliqué.
Je voulais dire zone 2 et non 1. :fiou:
C'est quoi le titre français?
En tout cas sur le zone 1, pas de résultats probants. :(
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hellrick
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par hellrick »

C2302t a écrit :
bruce randylan a écrit :Tu vas sur http://www.amazon.com ; tu tapes The spirit of the sword dans le moteur de recherche (ou tu fais Copier-coller) et tu regardes s'il y a un résultat.

A priori, c'est pas très compliqué.
Je voulais dire zone 2 et non 1. :fiou:
C'est quoi le titre français?
En tout cas sur le zone 1, pas de résultats probants. :(
Je ne pense pas qu'il y ait un titre français (à moins d'une obscure sortie en province à l'époque) par contre je suis certain qu'il n'y a pas de zone 2.
Pour ma part j'ai juste un vcd (eh oui) avec st anglais :wink:

Sinon pour ce genre de film HKcinemagic est ton ami: http://www.hkcinemagic.com/fr/movie.asp?id=3180
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par C2302t »

hellrick a écrit :
C2302t a écrit : Je voulais dire zone 2 et non 1. :fiou:
C'est quoi le titre français?
En tout cas sur le zone 1, pas de résultats probants. :(
Je ne pense pas qu'il y ait un titre français (à moins d'une obscure sortie en province à l'époque) par contre je suis certain qu'il n'y a pas de zone 2.
Pour ma part j'ai juste un vcd (eh oui) avec st anglais :wink:

Sinon pour ce genre de film HKcinemagic est ton ami: http://www.hkcinemagic.com/fr/movie.asp?id=3180
Merci. :D
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par Tutut »

On peut encore trouver The Spirit Of The Sword en DVD Z3 édition Thai, avec sous-titres anglais. L'édition HK semble en rupture de stock.
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par bruce randylan »

Tutut a écrit :On peut encore trouver The Spirit Of The Sword en DVD Z3 édition Thai, avec sous-titres anglais. L'édition HK semble en rupture de stock.
Oui, heureusement qu'il y a ces éditions éditions thaï. Elle m'ont dépanné à plusieurs reprises.
C2302t a écrit : Je voulais dire zone 2 et non 1. :fiou:
C'est quoi le titre français?
En tout cas sur le zone 1, pas de résultats probants. :(
Je confirme aucune sorti pour ce titre-ci chez nous et donc aucun titre français. Je crois d'ailleurs que Chu Yuan n'a quasiment jamais vraiment été distribué à l'époque en dehors de l'Asie. Ca explique sans pourquoi les critiques réduisent souvent la Shaw Brothers à Chang Cheh et Liu-chia Liang. :(

Du coup, je ne sais pas si tu as déjà vu des Chu Yuan mais ceux sorti en France par Wild Side sont d'excellentes portes d'entrée à commencer par La guerre des clans, le sabre infernal et le tigre de jade.
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par Tutut »

bruce randylan a écrit : Je confirme aucune sorti pour ce titre-ci chez nous et donc aucun titre français. Je crois d'ailleurs que Chu Yuan n'a quasiment jamais vraiment été distribué à l'époque en dehors de l'Asie. Ca explique sans pourquoi les critiques réduisent souvent la Shaw Brothers à Chang Cheh et Liu-chia Liang. :(
De plus, l'essentiel de ce qui est sorti en France est du film de sabre, alors qu'IVL/Celestial proposait bien plus, des comédies, des films musicaux, des films d'action et surtout des grands classiques comme Diau Charn, Love Eterne, Enchanting Shadow et bien d'autres, les grandes actrices de la Shaw des années 50-60 comme Li Li Hua, Linda Lin Dai ou Betty Loh Ti ont été occultées.
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par bruce randylan »

Dernières découvertes du genre :

My rebellious son (Sun Chung - 1982)
Très sympa cette kung-fu comedy où un pharmacien et son fils espiègle tentent d'empêcher le vol d'une relique bouddhique par des japonais pour des commerçants étrangers.
Pas mal de choses intéressantes dans cette histoire qui évoque par plusieurs aspects l'excellent Shaolin contre ninja de Liu Chia-liang. Comme dans celui-ci, l'accent est surtout mis sur l'opposition des techniques plus que sur la xénophobie qui tournait à plein régime à l'époque. D'ailleurs My rebellious son est bien moins violent que d'autres représentants du genre et il me semble que personne ne trouve la mort à ce titre.

L'autre point à signaler est le traitement de l'influence des occidents. C'est moins abouti et demeure un MacGuffin avec des chinois qui commencent à s'adapter aux modes et coutumes américaines/anglaises. Celà le thème du pillage du patrimoine chinois gagne une nouvelle résonance vue certaines affaires récentes où le pays voulait rapatrier des biens culturels illégalement acquis. Par contre, l'influence occidentale permet une excellente séquence où le héros, qui n'a jamais dansé de valse, se retrouve sur une piste de danse et doit utiliser ses compétences martiales pour riposter aux attaques de ses ennemis qui voudraient le ridiculiser. Scène un peu inutile mais très réjouissante et bien exécutée sans en faire trop non plus (et qui évoque aussi Lady Kung Fu toujours de Liu).
C'est un peu les limites de son scénario : ne pas vraiment traiter les questions abordées.

Il faut surtout souligner que le héros est interprêté par Alexander Fu Sheng assez charismatique malgré un cabotinage excessif. Il est en tout cas très convaincant dans les séquences d'arts-martiaux, ce qui ne peut que faire regretter son décès prématuré.
Assez peu soutenu en combats dans la première moitié (sans jamais être ennuyeux), My rebellious son s'accélère dans la seconde avec des échanges rapides et intenses, surtout face aux sabreurs japonais. Avec Tang Chia aux chorégraphies, il aurait été dommage de se priver ! :D
Les confrontations entre différents pays permettent ainsi une très grande variété de styles et de combats pour un plaisir jamais redondant.

Un bon représentant qui ne se hisse pas non plus au niveau des références du genre.

[youtube]xmRIcAzOmIg [/youtube]


C'est bien meilleur que The master strikes back (1984) toujours réalisé par Sun Chung mais à l'époque où la Shaw Brothers allait bientôt fermé. Ca se ressent fortement avec des décors peu variés, une histoire racoleuse et un net repli de l'action au profit de l'humour bien gras. En gros Ti Lung est le nouveau chef d'une garnison dont les soldats préfèrent passer leur temps dans un bordel. Ti Lung va donc se charger de les remettre dans le droit chemin, ce qui contrarie les finances des tenanciers du bordel, désirant rapidement se débarrasser de lui.

En gros, il ne se passer rien pendant 1h10, si ce n'est des gags pas drôles. Ca se réveille quand le fils de Ti Lung est kidnappé par les méchants qui vont même jusqu'à le castrer ! :o
Il faudra donc attendre les 10 dernières minutes pour avoir un combat (le seul vrai du film). Rageant car il est assez furieux et nerveux. Sinon, Sun Chung n'est pas un manche à la réalisation mais il ne film que du vide. :?

Sinon pas grand chose à raconter sur Five tough guys (Pao Hsueh Lieh - 1974) qui s'oublie très rapidement et qui a dû être conçu dans cette optique : concevoir un divertissement sans prétention pour occuper le public durant 80 minutes. Il ne faut rien en attendre de plus malgré un scénario de Ni Kuang et un casting sympathique. Tout le reste est en pilotage automatique.


Tous ces titres sont dispo en zone 3 chez Celestial Pictures en VOSTA et dans des copies restaurées très belles. :wink:
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par bruce randylan »

Masked Avengers (Chang Cheh - 1981)

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En pleine période pour le moins inégale chez le cinéaste, cette production Shaw brothers s'avère un divertissement correct bien qu'endommagé par de nombreuses scories. La plus visible est un budget famélique où toute l'histoire se résume à 2-3 décors (dont une sorte de clairière usée jusqu'à l'os).
Chang Cheh est en plein pilotage automatique et ne cherche même pas à essayer clarifier un scénario incompréhensible où des méchants masqués passent leur temps à vouloir décimer un clan entier. Pourquoi, on ne le saura jamais par exemple. Les personnages sont tellement creux et interchangeables qu'on se dit régulièrement : "mais il est pas déjà mort celui-là ?"

En gros tout ce qui intéresse le cinéaste est de mettre à morts les protagonistes. On a souvent parler de la dimension érotico-gay des films de Chang mais dans Masked Avengers, on dirait qu'il le fait presque exprès tant le "taux de pénétration" est élevé ! Lances, flèches, tridents sont ainsi les seules armes utilisées dans ce film qui est plutôt avares en combat en réalité, et assez court de surcroit, bien que dans l'honnête moyenne.
Par chance le final de 10 minutes non-stop est pour le coup vraiment excellent avec des chorégraphies inventives et des enchaînement vraiment très longs : on est souvent pas loin de la vingtaine de passes sous coupure.

Il va sans dire que c'est ce réjouissant final qui rend recommandable cet univers un brin kitsch (sauf si vous aimez les jeunes éphèbes transpercés à longueur de scènes :mrgreen: )

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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par bruce randylan »

Beyond the great wall (Li Han Hsiang - 1959)

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Première découverte de Li Han-Hsiang, cinéaste phare de l'âge d'or du cinéma HK durant les 60's, spécialiste des films historiques ou des adaptations des classiques de la littéraires chinoise, qui demeure pourtant assez peu connu en occident.

J'avais quelques appréhensions à lancer le film en craignant un opéra strident et ce fut en fait une oeuvre bien plus riche, entre mélodrame, histoire d'amour, reconstitution historique, film musical et un peu d'action via des scènes de batailles.
Ce qui frappe aux yeux est l'immense qualité de la direction artistique qui est une véritable splendeur à tous points de vue : couleurs, photographie, décors ou costumes témoignent d'un extrême raffinement et sans doute d'une grande connaissance des coutumes de l'époque (le cinéaste est réputé pour son savoir encyclopédique).
L'histoire en elle-même n'est pas d'une grande originalité et demeure quelque peu prisonnière d'une interprétation théâtralisée qui date forcément mais pas suffisant pour entacher le plaisir d'un film par ailleurs bien rythmé et dont les chansons sont vraiment très agréables (bien qu'irrémédiablement un peu répétitives dans les mélodies). D'ailleurs, l'émotion finit bel et bien par s'installé durant plusieurs scènes.

Il va falloir donc approfondir vraiment ce cinéaste (y-a pas que des kung-fu chez Shaw !)



La restauration Celestial est magnifique. Par contre, j'avais acheté le DVD à San Francisco dans le quartier chinois et il s'est avéré qu'il s'agissait d'une copie pirate à la compression limite. J'imagine que la vraie édition ne possède pas ce problème. :mrgreen:
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par bruce randylan »

What price honesty ? (Yuan Hao Chuan - 1979)

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Trois amis sortent de l'école de police, plein d'enthousiasme pour leur métier. Ils ne vont pas tarder à découvrir la sordide réalité avec des rues et une administration gangrénées par la corruption.

J'ai pas mal hésité pour savoir si je devais mettre ce titre dans ce topic shaw brother ou plutôt celui de la nouvelle vague hong-kongaise tant Yuan détourne le film d'art-martiaux pour aller vers un cinéma engagé, militant et rageur.
L'histoire a beau se dérouler il y a plusieurs siècles, il ne fait aucun doute que la société évoquée par le cinéaste est celle contemporaine à sa réalisation et qui traversait une profonde crise identitaire.
J'ai beau avoir vu désormais pas mal de film sombres et sans concessions provenant de l'ancienne colonie, ce what price honesty continue d'être un sacré hyppercut dans l'estomac pour une intensité et une virulence qui n'ont rien perdue de leur force. Yuan Hao Chuan a mis beaucoup d'éléments de son côté pour se mettre au niveau de l'ambition de son scénario : la direction d'acteur est vraiment solide et le trio d'acteurs principaux livre à ce titre d'excellentes prestations grâce à des rôles plus complexes et profonds que la moyenne il faut dire. Tout en étant inscrit dans un cinéma de genre, il y a véritable recherche d'un certain réalisme, y compris dans certains composantes issues de la pure exploitation. On trouve ainsi une séquence de viol, assez gratuite au demeurant, mais qui parvient presque à prendre à rebours les clichés par sa longueur et sa dimension grotesque où la victime finira totalement nue à se débattre en vain contre son agresseur pour une séquence qui évite ainsi le simple voyeurisme. Même chose pour la violence graphique qui trouve quelques fulgurances qui n'auraient pas déplu à Fuller telle cette première victime du film, un officier de police qui se fait décapiter brutalement en pleine passe d'armes et dont la tête vient voler au milieu des nouvelles recrues arrivées en renfort et qui découvrent la dangerosité de leur métier.
Ce sentiment de réalisme se retrouve surtout dans sa description pessimiste tout à fait crédible de cette ville où l'argent et les relations règlent tous les problèmes. Avec son extrême noirceur, la construction du scénario parvient à éviter la complaisance avec une logique inéluctable dans sa progression dramatique.

Enfin, et ce c'est loin d'être anodin, le réalisme se trouve également dans les chorégraphies qui évitant à 98% les câbles ou les trucages au montage. Ici, les échangent sont très longs et parfois très techniques avec toujours cette recherche de l'intensité et de l'emprisonnement. Même si les combats sont moins présents que dans d'autres films du studio, ils s'imposent régulièrement parmi les monuments du genre. Difficile de ne pas avoir le souffle suspendu durant le traquenard dans le restaurant et le duel époustouflant contre Lo Lieh dans la prison. Des moments d'autant plus nerveux qu'ils accompagnent des scènes pivots de la narration, encadrant une descente au envers morale éprouvante avec des sévices douloureuses subies par les différents protagonistes qui ne se donnent aucune limites (toujours avec ce sentiment de véracité, sans chercher la stricte authenticité).
Il va sans dire que les 90 minutes sont tendues comme un fil à plomb et sans le moindre temps mort. Tout juste pourrait-on regretter une dernière séquence prévisible et quelques décors qui semblent vraiment recycler d'autres productions du studio.

Il est dommage que Yuan Hao Chuan n'est pas pu faire plus de films. Provenant du théâtre, il est sans doute arrivé trop tôt dans le cinéma, pas encore prêt à une telle noirceur. Il n'aura donc signé que 3 films (et quelques séries télé).

Cette perle est sorti à Hong-Kong chez Celestial (zone 3 ; VOSTA) dans une copie globalement très belle même si le début souffre de quelques problèmes de compression.
Voilà bien à titre à redécouvrir absolument (et qui pourrait plaire au réfractaire des Wu Xia Pian traditionnels) :D
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par bruce randylan »

Magnificent Wanderers (Chang Cheh - 1977)
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Trois escrocs sympathiques aident un aventurier souhaitant apporter sa richesse pour aider la lutte contre ces mécréants de mongols.

1977. Chang Cheh. David Chiang. Alexander Fu Sheng. Ni Kuang.
Il y avait de quoi nourrir quelques espoirs d'un excellent wu xia pian mais Chang Cheh était déjà en pilotage automatique. La décontraction et l'insouciance de la prestation d'Alexander Fu Sheng semblent lui avoir contaminer le cinéaste. Sauf que ce dernier confond insouciance et décontraction avec paresse et m'en-foutisme.
Magnificent Wanderers est un beau plantage qui n'offre guère de bouée de secours à commencer par des chorégraphies médiocres et qui présente pratiquement aucun intérêt. Reste le cabotinage des acteurs qui peut occasionnellement amuser.
Faut croire en tout cas que Chang Cheh a bien voulu signer une comédie car ce film s'avère l'un de ses moins violents et déviants. On compte qu'une scène un peu sanglante et c'est avant tout un gag avec 4 sbires transpercés par la même lance. Soyez rassuré quand même, c'est toujours autant macho. On doit compter une seule présence féminine dans tout le film et elle se fait rapidement remettre à sa place pour disparaître du récit.
Seul point un peu original, David Chiang utilise une sorte de fronde/arc qui envoie des billes en or. Ca fait un peu mal et ça sème le désordre dans les fantassins en face qui se les disputent. Mais c'est un peu absurde de dilapider comme ça son argent alors qu'il veut financer la résistance locale. :mrgreen:

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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par bruce randylan »

The kid from Kwangtung (Hsia Hsu - 1982)

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Deux élèves, appartenant à des écoles d'arts-martiaux différentes, s'affrontent tant à l'école qu'à l'extérieur. Ils ne vont pas tarder à être confronter à des affrontements plus mortels entre rebelles et pouvoirs en place.

Encore un scénario un peu fourre-tout qui donne l'impression de changer de films toutes les 15-20 minutes en piochant allégrement dans tous les succès de l'époque. On passe ainsi de la comédie potache aux combats entre humains maniant des grands animaux articulés jusqu'au fantastique avec détour vers la kung-fu comedy, un peu de violence Chang Cheh ou des techniques de combat façon "Monkey".
Comme on comprend vite le procédé, et que le film ne se prend pas trop au sérieux, on accepte d'être peu regardant sur la narration d'autant que ça permet d'avoir un rythme soutenu pour des scènes d'actions assez rapprochés bien qu'elles demeurent d'une qualité inégale. Le combat par exemple entre "le coq" et le "mille-pattes" est un peu handicapé par les costumes peu malléables qui donnent des chorégraphies un peu décevantes malgré un concept original (et inabouti). Le plus faible segment est celui "ghost kung-fu comedy" totalement hors sujet qui occupe tout de même pas loin de 15-20 minutes, uniquement pour que les élèves découvrent le cadavre d'un ami de leur prof. Les fameux "gyonshi" (les sortes de morts-vivants) sont fort mal exploité pour une séquence qui s'éternise sans grande imagination.

Pour le reste, c'est souvent assez savoureux, surtout la dernière demi-heure assez folle qui enchaîne les longs combats plus technique et excellemment chorégraphiés par Yuen Tak et Hsia Hsu (entre autres) sans pour autant se hisser au niveau des références majeures du studio. On regrette à ce titre que la partie "entraînement" soit expédiée en quelques minutes car l'approche didactique était fort bien menée.
Il fallait cela dit ne pas trop s'attarder pour se diriger vers un final réjouissant. Si ce n'est une accélération un peu trop visible, ce final d'une dizaine de minutes ne démérite jamais avec un très bonne mise en scène et quelques idées originales comme les bâtons d'encens.
Le méchant est campé par le toujours redoutable Hwang Jang Lee dont le jeu de jambes est une nouvelle fois impressionnant et donne beaucoup de fil à retorde au trio de héros (dont Sharon Yeung que je n'avais jamais remarqué auparavant et qui se révèle très convaincante).

Si ce n'est sa dimension bordélique, ce kid from Kwangtung est un chouette Shaw Brothers :)



Dispo en zone 3 HK dans une impeccable restauration.
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par bruce randylan »

Shaolin Prince (Tang Chia - 1983)

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Traqué par des ennemis, un clan est presque entièrement massacré mais deux frères nourrissons échappent à la mort. L'un est placé chez le premier ministre tandis que le second a trouvé refuge chez trois moines de Shaolin. Les années passent et les 2 bébés approche désormais la vingtaine d'années.

Emérite chorégraphe pour Chang Cheh, Sun Chung ou Chu Yuan, Tang Chia fut l'un des piliers de la Shaw Brothers. Son histoire fut plus qu'étroitement lié au studio puisqu'il disparut presque totalement du cinéma lors de sa fermeture. Ca explique pourquoi il ne réalisa que 3 films au début des années 80.
Shaolin Prince est son premier, à priori plus ou moins poussé par les producteurs à passer à temps plein derrière la caméra pour répondre à une situation de crise interne.

Avec Shaolin Prince, Tang Chia fait donc ce qu'il sait faire de mieux : des combats !
Et pas qu'un peu. Sans être un film martial non stop, il ne doit pratiquement jamais avoir plus de 5 minutes entre chaque affrontement. Ca n'empêche nullement le scénario de tenir debout même si bien-sûr il ne faut pas attendre grand chose de la psychologie, de l'originalité du script ou des seconds rôles. Le principal est qu'on suit le déroulement sans être uniquement focalisé sur la baston. D'ailleurs, il faut reconnaître que la narration est bien tenue avec une excellente concision qui sait toujours aller à l'essentiel. Les fulgurantes entrées de champ à chaque nouvelle scène est une manière très efficace de dynamiser le récit sans perdre de temps à introduire les nouvelles séquences.

Il y a aussi une autre très bonne raison qui explique pourquoi le film défile à toute allure : sa variété.
Consciencieux de ne pas lasser son public, le cinéaste multiplie ainsi les décors avec une narration alternant d'un personnage à l'autre. On a ainsi toujours le sentiment d'échapper au surplace et à la répétition. Surtout, le réalisateur applique cette logique à ces chorégraphies qui sont particulièrement diversifiés avec un large palette de technique. C'est bien-sûr sur ce point que Tang Chia est attendu et qu'il ne déçoit pas. Combats traditionnels ou hyper-câblées, à mains nus ou avec une grand multitude d'armes qui sont elles-mêmes classiques ou excentriques (Tang Chia étant réputé pour en avoir conçus une multitude).
On ne sait plus où donner de la tête tant chaque scène ravit et surprend par son approche martial, parfois extrêmement farfelu et déjanté comme les 3 moins chevauchant des espèces de mono-échasse pour que leur pieds ne touchent pas le sol. Citons aussi l'épée enflammée, le gourdin-sabre à piques, la double-lame des disciples, les pyramides humaines (tant verticales qu'horizontales), un gant métallique dont deux doigts relevés permettent de briser l'arme des adversaires sans oublier la chaise portable du méchant capable de se transformer à loisir avec une inventivité délirante.

L'avantage de ce genre de chorégraphies est d'offrir une mise en scène un peu plus découpée et de reposer sur des accessoires qui font oublier les lacunes techniques de Ti Lung. (Hormis le trio paternel pas très subtil niveau humour) on pourrait dire que c'est le seul défaut du film : celui de ne pas proposer des acteurs-athlète aux réelles capacités martiales. Cela dit, je crois que je n'ai jamais vu Ti Lung aussi bien exploité dans un film d'arts-martiaux d'autant qu'il s'amuse pleinement dans ce rôle juvénile et on croit immédiatement qu'il possède vraiment 20 ans (alors qu'il en avait le double).
Un incontournable !

La bande-annonce (en anglais toujours aussi médiocre)


DVD sorti en zone 3 VOSTA toujours d'une belle tenue. A priori, il existe une copie HD sur ITunes.
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par Best »

bruce randylan a écrit :Shaolin Prince (Tang Chia - 1983)
Shaolin Prince et Shaolin Intruders sont excellents, et j'aime bien son Opium and the kung fu master :D

Et parmi ses nombreux faits d'arme en tant que chorégraphe, je repense toujours au génial Soul of the sword :)
bruce randylan
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Re: Top 20 Shaw Brothers

Message par bruce randylan »

J'ai aussi Shaolin Intruders en stock. :)

Opium and the kung fu master est pas mal mais reste quand même quelques crans en dessous.
Soul of the sword est plus que sympa en effet

L'occasion de rappeler que c'est aussi Tang Chia qui a (co-)chorégraphié Les 7 vampires d'or et Cleopatra Jones and the Casino of Gold :o
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