Johnny Belinda (Jean Negulesco - 1948)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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David Olivier
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Johnny Belinda (Jean Negulesco - 1948)

Message par David Olivier »

Avez-vous vu ce film sorti l'année dernière en zone 1 chez Warner ?
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Geoffrey Firmin
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Re: Johnny Belinda de J. Negulesco

Message par Geoffrey Firmin »

David Olivier a écrit :Avez-vous vu ce film sorti l'année dernière en zone 1 chez Warner ?
Oui je l'ai.
phibes
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Message par phibes »

super bon film , je conseille :P
David Olivier
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Re: Johnny Belinda de J. Negulesco

Message par David Olivier »

Geoffrey Firmin a écrit :
David Olivier a écrit :Avez-vous vu ce film sorti l'année dernière en zone 1 chez Warner ?
Oui je l'ai.
et l'as-tu vu ?
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Supfiction
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Re: Johnny Belinda de J. Negulesco

Message par Supfiction »

En attendant de voir le film, je mets ici un extrait :


Jane Wyman a gagné l'oscar pour ce film en 1948. Année ou étaient nommées, excusez du peu (!), Stanwyck, Irene Dunne, Bergman, de Havilland (et accessoirement Joan Fontaine même pas dans le carré final pour le Ophuls).
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Re: Johnny Belinda de J. Negulesco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :En attendant de voir le film, je mets ici un extrait :


Jane Wyman a gagné l'oscar pour ce film en 1948. Année ou étaient nommées, excusez du peu (!), Stanwyck, Irene Dunne, Bergman, de Havilland (et accessoirement Joan Fontaine même pas dans le carré final pour le Ophuls).
C'était un rôle à oscar. Jane Wyman sourde/muette que tout le monde y compris son père croient un peu neuneu. Ensuite le pire (un viol) et le meilleur (un gentil qui la révèle à elle même et à son entourage). Un des très bons films de
Negulesco. Comme dit plus haut DVD zone 1 avec st français
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Karras
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Re: Johnny Belinda de J. Negulesco

Message par Karras »

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Découvert ce joli mélo au thème un peu "metoo" dans cette édition coréenne bénéficiant d'une vf et vostf (ntsc).
Une approche assez naturaliste et la composition de Jane Wyman, qui mérite amplement son oscar, rendent le film tout à fait remarquable.
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Supfiction
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Re: Johnny Belinda de J. Negulesco

Message par Supfiction »

Karras a écrit :Image
Découvert ce joli mélo au thème un peu "metoo" dans cette édition coréenne bénéficiant d'une vf et vostf.
Une approche assez naturaliste et la composition de Jane Wyman, qui mérite amplement son oscar, rendent le film tout à fait remarquable.
Merci de l’info.
https://www.amazon.fr/Johnny-Belinda-Ja ... ny+belinda
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Profondo Rosso
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Re: Johnny Belinda (Jean Negulesco - 1948)

Message par Profondo Rosso »

Je remets ça ici très bon film effectivement !

Johnny Belinda (1948)

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Sur sa propriété agricole, Black McDonald, le père de la jeune Belinda traite sa fille sourde-muette avec rudesse comme une domestique simple d'esprit. Le docteur Richardson a toutefois remarqué l'intelligence de la jeune fille qu'il tente d'éveiller en dépit de l'hostilité de la tante Angie. Violée par Locky McCormick, un vil séducteur, Belinda a un enfant nommé Johnny Belinda par la famille McDonald, qui supporte mal ce déshonneur, sauf Angie qui s'humanise en constatant le courage de sa nièce.

Jean Negulesco signe un superbe mélo avec ce Johnny Belinda le voyant adapter la pièce éponyme de Elmer Blaney Harris jouée à Broadway en 1940. La noirceur du film et certaines situations mettant à mal les limites du Code Hays semblent conservées de la pièce, cela étant sans doute dû à sa base réelle. Elmer Blaney Harris s'inspira pour celle-ci du destin tragique de Lydia Dingwell, sourde muette morte dans la misère dans sa région de l’Île-du-Prince-Édouard. La pièce et le film donc reprennent ce cadre insulaire, notamment lors de la scène d'ouverture où Negulesco fait découvrir ce somptueux environnement et la vie exaltante que l'on y mène. En parallèle la voix-off contredit la majesté des images en soulignant l'isolation et le poids de la communauté de ces lieux. Dès lors en partant avec un handicap comme la jeune sourde-muette Belinda (Jane Wyman) on sera forcément mis au ban de cette société. Aimée avec une certaine rudesse par son père (Charles Bickford) et sa tante (Agnes Moorehead) qui la pensent simple d'esprit, elle suscite d'autant plus de mépris au reste de la communauté. Le docteur Richardson (Lew Ayres) saura ainsi déceler sa sensibilité et son intelligence puis décider de contribuer à son éveil en lui enseignant le langage des signes.

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Jean Negulesco adapte sa mise en scène à cet éveil émotionnel et intellectuel, le monde se faisant plus vaste au fil de l'apprentissage de Belinda. On part ainsi de l'intime à travers les champs contre champs entre Richardson et Belinda, les premiers mots n'évoquant que l'environnement de la ferme. Belinda part ainsi à la recherche de sa féminité lorsqu'elle s'interroge devant une enseigne de dessous avec Richardson bien gêné. La nature peut également prendre toute sa majesté et Belinda de la dominer de son savoir dans cette somptueuse image où assise sur une branche d'arbre elle apprend ses leçons tandis que l'immensité du paysage se déploie en arrière-plan. Negulesco procèdera de ce même point de vue empathique envers son héroïne pour mettre en scène son malheur.

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L'ombre et l'oubli s'abattent ainsi lors d'une traumatisante scène de viol qu'elle va chercher à occulter de son esprit, les éléments se déchainent parallèlement à son cœur tourmenté lorsque le violeur révèle son visage (Stephen McNally détestable) les éclairages feutrés se conjugue à sa peine lors de la mort de son père dans une des plus belles scènes du film. La communauté peut prendre des visages tour à tour anonyme (le village se réunissant pour décider de lui enlever son enfant) ou plus concret entre médisance et malveillance là aussi guidé par la mise en scène inspirée de Negulesco. Le film prend ainsi un tour sensible et sobre pour nous attacher à Belinda et peut se faire incroyablement baroque (le cadre naturel mais aussi les décors oppressants de William Wallace) pour déchaîner des passions qui la dépasse. Jane Wyman est extraordinaire et fait passer une infinie gamme d'émotion à travers ce rôle muet, récoltant un Oscar mérité (Charles Bickford très touchant en père découvrant l'âme qui abrite son enfant sera nominé aussi) et le film sera un des grand succès de l'année. La pièce fit l'objet de deux remake télévisés en 1967 et 1982, le premier suscitant une certaine curiosité puisque c'est Mia Farrow qui y reprend le rôle de Belinda. 5/6

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