King Vidor (1894-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ann Harding
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Ann Harding »

Oui, je connais très bien les différences des 25 im/sec au lieu des 24 im/sec sur les DVD PAL. Cela fait une accélération de 4%. Par contre, pour The Big Parade, c'est nettement plus. J'ai calculé 12%. Cela me semble énorme. TCM pourrait très bien diffuser la version à la vitesse correcte au lieu de conserver cette version accélérée.
bruce randylan
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par bruce randylan »

Ann Harding a écrit :
feb a écrit :Envie de découvrir enfin The Big Parade même si j'ai l'impression que CinéGéants diffuse une version plus courte que la durée originale (IMDb annonce 141 min pour celle-ci/130 pour une ressortie US/126 pour la version TCM). Un spécialiste "silent film" (Ann, allen john :wink: ) pourra sans doute apporter des infos.
J'ai maintenant en main les deux versions de 121 min et 138 min de The Big Parade. En les comparant hier, je me suis rendue compte que c'est en fait exactement la même copie qui tourne à des vitesses différentes. Mais, ce qui est plus grave, la musique de Carl Davis a été également accélérée sur la version rapide de TCM (121 min). Cela signifie que l'on entend une partition distordue: les tempi sont plus rapides et sans aucun doute, les notes ont grimpées d'un ton ou d'un demi-ton. Franchement, je ne comprends pas pourquoi TCM a accéléré la cadence.... :roll:
Pour gagner du temps sur le temps de diffusion, avoir plus vite la pub' et passer plus rapidement au film suivant.
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par someone1600 »

Ca veut donc dire que mon enregistrement TCM est la version de 121 min ? :?
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Père Jules
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Père Jules »

Plaignez vous. Moi j'ai pas d'enregistrement TCM et pas d'accès à Orange CinéGéants :cry:
bruce randylan
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par bruce randylan »

Un pote m'a fait un rip de son Laserdisc ( :mrgreen: ), je regarderai la durée à l'occasion
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Ann Harding
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Ann Harding »

bruce randylan a écrit :Un pote m'a fait un rip de son Laserdisc ( :mrgreen: ), je regarderai la durée à l'occasion
(là, je bosse à Reims)
Bonne pioche. Il dure 142 min. Détails ici.
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Profondo Rosso
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Profondo Rosso »

Une romance américaine (1944)

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Nombreux sont ceux qui vinrent aux Etats-Unis, en cette fin de XIXe siècle, pour croire de toutes leurs forces au rêve américain. Ils venaient de tous les pays, souvent d'Europe Centrale ainsi cet ouvrier tchèque fait-il le long chemin de sa promotion sociale à travers les différentes régions, en espérant trouver du travail...

A mi-chemin entre ses œuvres proches du peuple comme La Foule ou Street Scene et la célébration de la réussite individuelle du Rebelle, King Vidor endossait avec An American Romance sa veine la plus épique pour cette épopée individuelle et industrielle. Né au Texas, King Vidor comme de nombreux américains à des racines en Europe avec un grand-père émigrant venu de Hongrie et le film lui donne l'occasion de s'attacher au destin d'un de ses nombreux anonymes venus tenter l'aventure au pays de tous les possibles.

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Partagé constamment entre tonalité intimiste et pure grandiloquence, le film rattache constamment l'existence de son héros aux grands soubresauts que vit l'Amérique. Le ton se fait féérique et grandiose dès la scène d'ouverture où l'on assiste à l'arrivée d'un bateau d'émigrants à New York. Dans la foule se distingue déjà notre héros Steve Dangols (Brian Donlevy) la mine déterminée puis à l'instar de ses voisins émerveillée quand surgit de la brume comme dans un rêve les hauts bâtiments new yorkais. Ceci est l'Amérique et il compte bien y réussir. King Vidor enchaîne ainsi les grandes visions "americana" et chaleureuse illustrant la bienveillance et la beauté de la contrée s'offrant aux nouveaux venus (le long voyage de Dangols de New York au Minnesota) tandis que s'affirme avec tendresse et humour la maladresse de Dangols dans la découverte des us et coutume de sa terre d'adoption.

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Le script n'en fera pourtant pas un simple travailleur satisfait de sa condition, à la différence de ses camarades Dangols à la soif de s'élever et d'apprendre. L'imagerie du film s'élève donc au fil de la connaissance grandissante acquise par Dangols sur son obsession, la fabrication de l'acier. On démarre sur la plus simple des échelles lorsque Dangols interroge sa future épouse institutrice (Ann Richards) sur la manière de passer de la motte de terre qu'il tient dans sa main gauche à l'outil de métal de sa main droite. Au fil de son ascension les mines exigües deviennent des fonderies plus vastes et étouffantes puis des ateliers de fabrication aux proportions titanesques, le pic étant atteint lors d'une scène finale en forme de célébration absolue de l'industrie triomphante.

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Vidor eut à subir quelques déconvenues lorsque la MGM amputa son film de trente minutes pour le réduire à une durée de deux heures. Cela se ressent dans le positivisme parfois forcé (tout semble réussir à Dangols sans le moindre obstacle majeur) et la manière quelque peu elliptique dont sont traités les moments dramatiques, tel la mort du fils aîné au front mise en parallèle de l'acquisition de la nationalité américaine par Dangols qui le lui avait promis. La scène est néanmoins touchante mais aurait pu être plus puissante encore. De même il y a une forme d'édulcoration dans la volonté d'assombrir la volonté de Dangols, homme qui s'est construit seul à la dure et devenu entrepreneur ne saura comprendre les revendications légitimes de ses ouvriers. Même si on rêve à l'interprétation fabuleuse qu'aurait pu en donner Spencer Tracy prévu à l'origine (tandis qu'Ingrid Bergman devait interpréter l'épouse finalement jouée par la solide mais moins charismatique Ann Richards), Brian Donlevy est excellent dans le mélange de naïveté, chaleur et détermination avec cet immigrant qui saura aller au bout de sa vision.

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Les moments le voyant tâtonner puis s'affirmer par son ingéniosité dans le milieu de l'automobile sont fort ludique et Vidor annonce déjà Le Rebelle dans les scènes où Dangols sûr de sa réussite refuse de céder aux financiers voulant lui imposer leurs exigences. Les architectures déroutantes du film de 1949 illustration de la personnalité de Gary Cooper cèdent ici la place aux usines (automobiles puis aéronautiques) surchauffées et débordant d'activités. Si Le Rebelle célèbre le respect du génie individuel, An American Romance est plus une ode à l'abnégation, à la volonté et à la collectivité par ce destin embrassant le rêve américain. Dans les deux cas, le caractère inflexible des héros fera leur réussite en dépit de tout. Un beau film qui sera néanmoins un échec commercial cuisant pour Vidor...5/6

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Jeremy Fox
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Jeremy Fox »

Tu m'as donné envie de le revoir ; de mes lointains souvenirs, il reste à peu près ce que tu en dit. Si Vidor est loin de n'avoir réalisé que des bons films durant sa période parlante, celui-ci fait partie de ses réussites à mon avis.
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Profondo Rosso »

Oui en plus ça semble vraiment former une sorte diptyque avec Le Rebelle, j'ai trouvé mon film du mois provisoire ! Et la copie du Warner Archives est plutôt pas mal.
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Ann Harding
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Ann Harding »

Vidor est un de mes réalisateurs favoris. Mais, An American Romance souffre à mon avis de la prestation d'un Brian Donlevy passablement monochrome. C'est un bon 'heavy', mais il n'a pas de nuances. Néanmoins, cette 'symphonie de l'acier' a une beauté plastique et une puissance visuelle qui rend le film passionnant. J'ai été fascinée de découvrir dans le coffret Treasures III: Social Issues in American Film, un court-métrage produit par US Steel Co intitulé An American in the Making (1913). Il semble que ce CM ait servi d'inspiration à Vidor car l'histoire de l'immigrant européen qui y est racontée est identique à celle de son film. Le comportement de la MGM vis à vis de Vidor sur An American Romance a été vraiment scandaleux. On voit les coupes réalisées à la hache, avec la musique qui a été également coupée n'importe comment... pas étonnant qu'il ait quitté la firme au lion peu après.
Dernière modification par Ann Harding le 10 oct. 11, 14:17, modifié 1 fois.
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Profondo Rosso »

Ann Harding a écrit :Le comportement de la MGM vis à vis de Vidor sur An American Romance a été vraiment scandaleux. On voit les coupes réalisées à la hache, avec la musique qui a été également coupée n'importe comment... pas étonnant qu'il ait quitté la firme au lion peu après.
En plus au lieu d'eventuellement couper sur les nombreuse scènes d'usines il semble qu'ils aient taillé sur les scènes du quotidien de la famille et du coup certains personnage (la fille aînée qui doit avoir deux phrases à tout casser) ont du mal à exister, c'est plus le côté monumental que intimiste qu'on retient. D'accord avec toi pour Brian Donlevy même s'il ne s'en sort pas mal quand même...
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par feb »

The Big Parade - King Vidor (1925)
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Un jeune américain issu d'une riche famille, James Apperson (John Gilbert), s'engage lors de l'entrée en guerre des Etats-Unis dans le 1er conflit mondial. Envoyé près du village de Champillon, il devient amis avec 2 soldats de son régiment et tombe amoureux d'une jeune française, Melisande (Renée Adorée). Alors que les premiers jours sont relativement plaisants, il va être vite confronté au vrai visage du conflit et quitter celle qu'il aime...

Le film de King Vidor est clairement une source d'inspiration pour le film de Lewis Milestone, All quiet on the Western Front, sorti 5 ans plus tard et focalisé sur la vie d'un jeune soldat allemand pendant 1ère guerre mondiale. Si le film de Milestone se démarque avant tout par la présence du son, par la violence de ses images et par un point de vue qui se place du coté de l'armée allemande, on y retrouve des éléments déjà présents dans le film muet de Vidor qui permettent de comparer ces 2 films. S'ils offrent des visions différentes - d'un coté le réalisme des images et du son, de l'autre la beauté des images et l'histoire d'amour pour s'affranchir de cette absence - les deux films sont des oeuvres parfaitement ancrées dans cette période de notre histoire et dont la force est aussi importante d'un coté comme de l'autre.
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Mais là où le film de Vidor s'écarte du film de Milestone, c'est sur le traitement de l'histoire : là où Milestone montre très rapidement l'horreur de la guerre et offre de nombreuses scènes au réalisme saisissant, Vidor préfère séparer son film en 2 parties presque distinctes.
La première partie du film introduit le personnage de James, sa relation vis-à-vis de sa famille - une mère aimante et inquiète par l'annonce de ce conflit, un père avec lequel il est en conflit car, à la différence de son frère qui ne vit que pour son travail, James profite de la vie sans penser au travail et enfin une petite amie qui rêve de le voir en uniforme - et son départ très rapide pour la France. Vidor ne cherche pas à rester trop longtemps sur le sol américain, il envoie très vite James en France pour y construire son histoire et développer tout ce qui va être la base de la seconde partie. Arrivé en France, James n'affronte pas directement la guerre mais retrouve un cadre de vie qui lui rappelle celui qu'il vient de quitter : des amis avec qui il tisse des liens solides, le temps qui s'écoule avec peu de contraintes et surtout la rencontre avec Melisande. Ces 3 points vont être les éléments clés du film et qui vont trouver un écho dans la seconde partie mais avec un traitement radicalement opposé. La force de cette première partie réside dans cette vision presque bucolique du conflit où Vidor se plait à jouer sur la franche camaraderie qui unit ces 3 hommes aux origines différentes mais totalement effacées par l'uniforme et surtout à développer une superbe histoire d'amour entre James et cette jeune française qui vit dans la ferme où les soldats ont pris leur quartier.
L'alchimie qui se crée entre ces 2 personnages est très particulière puisqu'ils ne peuvent se comprendre et doivent passer par un travail sur les gestes et les regards, ce qui, dans le cadre d'un film muet, prend une saveur toute particulière qu'il est plus difficile de retrouver dans les films parlants. James essaye donc de retranscrire ses pensées d'abord par les gestes - une bonne claque de la part de Melidande lui remettra les idées bien en place - avant d'essayer de se faire comprendre par le regard ce qui nous offre de très belles scènes où Gilbert, qui fait preuve d'un naturel faisant plaisir à voir, et Renée Adorée sont simplement parfaits.
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Si l'on ne devait retenir qu'une chose de ce superbe muet de King Vidor, ce sont indiscutablement les scènes que partagent ces 2 acteurs, des scènes remplies de tendresse et de naturel, où l'amour se construit au fur et à mesure que le film se déroule et que le réalisateur va choisir de casser au moment du départ sur le front. Alors que Melisande vient de découvrir qu'une autre femme attend le retour de James, elle se retire, préférant pleurer à l'écart de cet homme pour lequel elle ressent quelque chose malgré la barrière de la langue et la guerre qui fait rage à quelques kilomètres de Champillon....une guerre qui fait son apparition à ce moment précis.
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Tout ce que viennent de vivre James et Melisande devient des souvenirs, cet amour naissant est brisé par la guerre car King Vidor décide de rompre cette histoire par la sonnerie du clairon qui annonce le départ de James sur le front. Prise de remords , Melisande se rue vers les colonnes de soldats qui quittent le village à la recherche de celui qu'elle aime et elle le retrouve sans doute pour la dernière fois. Vidor nous offre une scène de séparation d'une force incroyable, à la mise en scène magnifique et où le score de Carl Davis et la peine de Melisande finissent de nous achever.
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Cette étape si difficile de la séparation marque le début de la seconde partie du film où Vidor fait affronter au personnage de James l'horreur de la guerre : les tranchées, la perte de repères, les cadavres qui jonchent le sol, les hommes qui tombent tel des pantins. Le réalisateur présente cette rentrée dans la guerre comme une longue marche vers un point de non-retour. Ils traversent tout d'abord un bois où des mitrailleuses et des snipers les attendent mais qui n'est comparé à ce qui les attend par la suite...tel un gigantesque terrain de jeu, Vidor présente le champ de bataille comme un espace ouvert et vide où les vies disparaissent aussi vite qu'elles y pénètrent.
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Tout comme dans le film de Milestone, la guerre est présentée avec force et avec un traitement plastique des plus riches - explosions, fumée, travellings dans les tranchées et cadres au plus près de l'action - King Vidor fait preuve d'une remarquable maitrise de sa mise en scène et nous plonge réellement dans l'action, accompagnant les 3 soldats jusqu'à ce fameux point de non-retour...
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...obligés de se réfugier dans un trou de mortier, la caméra s'arrête et reste avec eux jusqu'à ce que les ordres prennent le dessus et obligent un des 3 à quitter cet espace de sécurité. Après la perte de Melisande, James va perdre coup sur coup ses 2 amis...
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...puis va se retrouver coincé avec l'ennemi. Blessé mortellement, James n'arrive pas à l'achever et préfère lui offrir sa dernière cigarette en le laissant mourir de ses blessures.
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Vidor continue de nous abreuver des horreurs de la guerre avant de clore cette partie sur un Gilbert blessé qui apprend que Champillon est au coeur des combats. Il décide alors de rejoindre le village seul et handicapé mais sur place il découvre une ferme en ruine et est contraint d'abandonner les lieux de nouveau blessé. La guerre est finie, l'homme est brisé mentalement et physiquement - Vidor prenant soin de nous révéler la perte de la jambe uniquement quand le jeune homme rentre dans le domicile familial - et plus que tout, il se sent désormais seul et étranger dans une famille où seule la mère semble comprendre les épreuves que son fils a traversé. D'ailleurs, le réalisateur prend soin de glisser dans ses retrouvailles des images en sur-impression qui sont celles que se remémore cette mère si attristée de retrouver, dans un tel état, son fils.
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Ce détail montre l'intelligence de King Vidor dans sa démarche narrative, une simple succession d'images montre le lien qui unit la mère à son fils et met en lumière la faille qui existe avec les autres membres de la famille. Seule la mère peut le comprendre et peut accepter de le revoir partir pour retrouver celle qui l'aime.
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Le film de King Vidor n'a nul besoin de paroles pour transmettre ses émotions - la scène de séparation entre James et Melisande en est la parfaite illustration -, la beauté plastique, l'alchimie entre ces 2 interprètes principaux, l'intelligence de sa mise en scène, la force de ses images et la sincérité de son histoire vous emportent littéralement. Ajoutez à cela une partition de Carl Davis magistrale - le thème principal est superbe - et vous n'avez pas besoin de plus d'arguments pour comprendre que The Big Parade est un chef d'oeuvre du cinéma muet et que King Vidor est un grand.
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Jeremy Fox
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Jeremy Fox »

Chapeau !
feb
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par feb »

Merci M. Fox :wink:
Jeremy Fox a écrit :Chapeau !
Je transmets tes félicitations à M. Vidor :mrgreen:
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Re: King Vidor (1894-1982)

Message par Ann Harding »

Je ne suis pas sûre qu'il y ait réellement une filiation entre The Big Parade et All Quiet on the Western Front, si ce n'est que les deux auteurs Laurence Stallings et Erich Maria Remarque étaient tous deux des vétérans du 1er conflit mondial et qu'ils ont tous deux voulu promouvoir le pacifisme. King Vidor raconte sa rencontre avec Stallings dans la série Hollywood. Celui-ci avait perdu une jambe (comme son héros) lors de la bataille du bois de Belleau (celle que l'on voit dans le film). Et il avait pendu sa jambe de bois dans le compartiment où il voyageait de nuit avec Vidor. Le balancement du train envoya la jambe de bois direct sur le menton de Vidor. Ce coup de pied lui fut salutaire: il décida que le récit de Stallings devait être représenté de la façon la plus réaliste qui soit.
Il est tout à fait étonnant qu'un autre récit de Stallings sur la première guerre mondiale ait produit un film totalement différent de ton et de contenu: What Price Glory? (1926, Raoul Walsh) qui a tout du 'buddy movie' où deux soldats se disputent les faveurs d'une belle fille. Un film qui m'a toujours laissé de marbre.
The Big Parade est sans aucun doute un des plus grands films de Vidor.
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