Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1960)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Mama Grande!
- Accessoiriste
- Messages : 1598
- Inscription : 1 juin 07, 18:33
- Localisation : Tokyo
Re: Notez les films naphtas - Janvier 2010
Les yeux sans visage de George Franju
Glaçant et dérangeant. Franju nous emmène dans un univers de cauchemar où la seule possibilité de sortie repose sur le bon vouloir de ses créateurs. Les flics sont inutiles, seule la "princesse" de cet univers pourra sauver un peu la mise. Film sur l'horreur qui couve derrière une surface fragile, Christiane n'est peut être pas encore un monstre parce qu'elle n'a pas encore été recouverte de surface. Contrairement à la maitresse du docteur, elle garde une certaine innocence. Visuellement envoutant, ce conte d'horreur tendant vers le gore est un sommet du cinéma horrifique, à découvrir de toute urgence si ce n'est déjà fait.
Glaçant et dérangeant. Franju nous emmène dans un univers de cauchemar où la seule possibilité de sortie repose sur le bon vouloir de ses créateurs. Les flics sont inutiles, seule la "princesse" de cet univers pourra sauver un peu la mise. Film sur l'horreur qui couve derrière une surface fragile, Christiane n'est peut être pas encore un monstre parce qu'elle n'a pas encore été recouverte de surface. Contrairement à la maitresse du docteur, elle garde une certaine innocence. Visuellement envoutant, ce conte d'horreur tendant vers le gore est un sommet du cinéma horrifique, à découvrir de toute urgence si ce n'est déjà fait.
-
- Entier manceau
- Messages : 5463
- Inscription : 7 sept. 05, 13:49
- Localisation : Entre Seine et Oise
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1959)
Une légère déception par rapport à mes attentes...j'ai trouvé les contours de l'enquête en décalage avec les enjeux, et Brasseur ne m'a pas autant convaincu que ses partenaires. Sa sécheresse manque de nuances et de gravité pour m'emporter...tandis que les personnages secondaires ne semblent jamais exister. Leurs scènes deviennent trop vite anecdotiques, même si elles peuvent servir provisoirement à évacuer une tension immense.
Car pour le reste, il y a tant de passages sublimes...l'opération est absolument tétanisante, le masque d'Edith Scob est bouleversant d'expression, et Alida Valli émeut dans son obstination démesurée.
Franju mêle poésie déchirante et violence froide avec une aisance confondante. Entre don et rejet de soi, les relations Brasseur/Scob/Valli sont nouées jusqu'à la mort, figées par la douleur.
Car pour le reste, il y a tant de passages sublimes...l'opération est absolument tétanisante, le masque d'Edith Scob est bouleversant d'expression, et Alida Valli émeut dans son obstination démesurée.
Franju mêle poésie déchirante et violence froide avec une aisance confondante. Entre don et rejet de soi, les relations Brasseur/Scob/Valli sont nouées jusqu'à la mort, figées par la douleur.
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1959)
Aujourd'hui, DVDClassik propose sa chroniques du Blu-ray des Yeux sans visage.
Soyez indulgents avec la (courte) partie "analyse de film". Courte car il s'agit de l'une de nos premières chroniques qui bénéficie seulement d'une mise à jour graphique pour la sortie du Blu-ray.
Les Yeux sans visage
Soyez indulgents avec la (courte) partie "analyse de film". Courte car il s'agit de l'une de nos premières chroniques qui bénéficie seulement d'une mise à jour graphique pour la sortie du Blu-ray.
Les Yeux sans visage
-
- I want to be alone with Garbo
- Messages : 8963
- Inscription : 4 nov. 10, 07:47
- Localisation : San Galgano
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1959)
Et bien bravo pour cette chronique courte mais qui va à l'essentiel et qui est un excellent complément à la chronique des versions Criterion/René Chateau J'avais l'intention de prendre ce film en BR et je pense que je ne vais pas tarder à craquer
-
- Déçu
- Messages : 24377
- Inscription : 12 oct. 04, 00:42
- Localisation : dans les archives de Classik
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1959)
Redécouvert via le blu-ray Gaumont d'excellente facture (très bon master, piqué plus que réjouissant, contrastes très bien gérés).
SPOILERS
J'ai trouvé LES YEUX SANS VISAGE très moderne dans son approche, utilisant au départ le spectre (classique) du savant fou pour finalement développer une ambiance à la fois poétique et oppressante. C'est un film qui joue subtilement sur les dérives causées par la pureté: amour inconditionnel pour sa fille ou recherche d'un absolu, la morale et l'éthique sont systématiquement franchies, sabordées, à cause des sentiments: originalité qui offre à cette histoire une richesse bienvenue, un apport de quasi-tragédie très surprenant en même temps qu'une sensation déstabilisante (le Mal qui s'insinue dans une démarche du Bien). C'est surtout une danse macabre rythmée par le score de Maurice Jarre, ritournelle entêtante à mi-chemin de la musique de manège ou de l'orgue de barbarie, qui souligne le processus impitoyable et répétitif de ce couple "serial killers" inavoué, le cercle vicieux dans lequel s'est plongé ce chirurgien aveuglé par l'amour filial et la réussite scientifique.
Etait-ce l'attention accrue? J'ai été assez sensible à la façon dont Franju utilisait les décors, les filmait, les présentait au spectateur - et en particulier dans la maison de Brasseur: dans un rez-de-chaussée assez sombre, caché derrière le garage, le laboratoire secret, avec au-delà le chenil. Puis on commence à s'élever, à monter les escaliers, découvrir les appartements, une partie plus claire, la "prison" de sa fille perchée au sommet de la maison, comme une princesse enfermée dans un donjon.
L'horreur décrite ici est abordée avec une sorte de recul glaçant (forme pure et peu dramatisante) qui plonge ce tableau lugubre dans une réalité quotidienne - ce qui le rend d'autant plus dérageant: c'est du cinéma mais c'est aussi très crédible. Franju impose en effet à son film un réalisme troublant, quasi méthodique (les photos du délabrement du visage quelques jours après l'opération), et met à mal le spectateur dans quelques plans frontaux qui ont dû sacrément impressionner à l'époque et dont certains gardent encore toute leur force aujourd'hui: par exemple l'opération chirurgicale montrée dans la durée et dans un cadre assez large mais qui ne cache pourtant aucun détail.
Assez surpris d'y trouver Edith Scob, angélique, une actrice que je remarque seulement depuis quelques années (elle joue assez régulièrement dans le cinéma actuel et ne passe pas inaperçue).
SPOILERS
J'ai trouvé LES YEUX SANS VISAGE très moderne dans son approche, utilisant au départ le spectre (classique) du savant fou pour finalement développer une ambiance à la fois poétique et oppressante. C'est un film qui joue subtilement sur les dérives causées par la pureté: amour inconditionnel pour sa fille ou recherche d'un absolu, la morale et l'éthique sont systématiquement franchies, sabordées, à cause des sentiments: originalité qui offre à cette histoire une richesse bienvenue, un apport de quasi-tragédie très surprenant en même temps qu'une sensation déstabilisante (le Mal qui s'insinue dans une démarche du Bien). C'est surtout une danse macabre rythmée par le score de Maurice Jarre, ritournelle entêtante à mi-chemin de la musique de manège ou de l'orgue de barbarie, qui souligne le processus impitoyable et répétitif de ce couple "serial killers" inavoué, le cercle vicieux dans lequel s'est plongé ce chirurgien aveuglé par l'amour filial et la réussite scientifique.
Etait-ce l'attention accrue? J'ai été assez sensible à la façon dont Franju utilisait les décors, les filmait, les présentait au spectateur - et en particulier dans la maison de Brasseur: dans un rez-de-chaussée assez sombre, caché derrière le garage, le laboratoire secret, avec au-delà le chenil. Puis on commence à s'élever, à monter les escaliers, découvrir les appartements, une partie plus claire, la "prison" de sa fille perchée au sommet de la maison, comme une princesse enfermée dans un donjon.
L'horreur décrite ici est abordée avec une sorte de recul glaçant (forme pure et peu dramatisante) qui plonge ce tableau lugubre dans une réalité quotidienne - ce qui le rend d'autant plus dérageant: c'est du cinéma mais c'est aussi très crédible. Franju impose en effet à son film un réalisme troublant, quasi méthodique (les photos du délabrement du visage quelques jours après l'opération), et met à mal le spectateur dans quelques plans frontaux qui ont dû sacrément impressionner à l'époque et dont certains gardent encore toute leur force aujourd'hui: par exemple l'opération chirurgicale montrée dans la durée et dans un cadre assez large mais qui ne cache pourtant aucun détail.
Assez surpris d'y trouver Edith Scob, angélique, une actrice que je remarque seulement depuis quelques années (elle joue assez régulièrement dans le cinéma actuel et ne passe pas inaperçue).
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
-
- Producteur
- Messages : 9706
- Inscription : 15 oct. 10, 21:58
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1959)
En effet,une des rares réussites du cinéma français dans le film d'horreur.Je pense que le film (que je n'ai pas revu depuis assez longtemps) peut toujours impressionner aujourd'hui.
A noter que c'est un des rares films (sinon le seul) qui réunit les Brasseur père et fils (Claude jouant un -court-rôle de policier ).Edith Scob a fait un beau retour au cinéma,après avoir été absente -ou du moins très rare- longtemps des écrans.Elle a toujours ce côté "angélique",avec beaucoup de grâce.Même dans un film comme On peut toujours rêver (Pierre Richard,1990).
A noter que c'est un des rares films (sinon le seul) qui réunit les Brasseur père et fils (Claude jouant un -court-rôle de policier ).Edith Scob a fait un beau retour au cinéma,après avoir été absente -ou du moins très rare- longtemps des écrans.Elle a toujours ce côté "angélique",avec beaucoup de grâce.Même dans un film comme On peut toujours rêver (Pierre Richard,1990).
-
- Déçu
- Messages : 24377
- Inscription : 12 oct. 04, 00:42
- Localisation : dans les archives de Classik
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1959)
Elle a peut-être encore ce côté angélique mais c'est surtout physique car elle est aujourd'hui beaucoup utilisée pour sa sécheresse de ton. Je l'ai régulièrement croisé dans des rôles de vieille dame aigrie et rigide, limite désagréable avec son entourage.riqueuniee a écrit :Edith Scob a fait un beau retour au cinéma,après avoir été absente -ou du moins très rare- longtemps des écrans. Elle a toujours ce côté "angélique",avec beaucoup de grâce.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
-
- Producteur
- Messages : 9462
- Inscription : 9 mai 09, 12:14
- Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1959)
Oui, si elle est angélique dans le très beau film de Franju, j'ai souvent eu l'impression que cette comédienne un peu à part aimait jouer (ou s'était vue offrir) des rôles assez excentriques voire un peu barrés.Nestor Almendros a écrit :Elle a peut-être encore ce côté angélique mais c'est surtout physique car elle est aujourd'hui beaucoup utilisée pour sa sécheresse de ton. Je l'ai régulièrement croisé dans des rôles de vieille dame aigrie et rigide, limite désagréable avec son entourage.riqueuniee a écrit :Edith Scob a fait un beau retour au cinéma,après avoir été absente -ou du moins très rare- longtemps des écrans. Elle a toujours ce côté "angélique",avec beaucoup de grâce.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Joseph L. Mankiewicz
-
- Cadreur
- Messages : 4436
- Inscription : 25 nov. 06, 10:14
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1959)
Je viens de découvrir ce film.
Un peu déçu car ce n'est pas un chef d'oeuvre à mes yeux: vu le genre auquel il appartient, je m'attendais à une mise en scène davantage portée sur le visuel et l'abstrait.
Mais si on oublie ça (et la BO de Maurice Jarre, qui est certes de qualité, mais pas en phase avec les images par moments), c'est un excellent film.
J'aime beaucoup l'idée de ne pas voir (ou alors au détour d'un plan flou) le visage ravagé de la jeune femme, incarnée par Edith Scob.
J'ai l'impression qu'Amoldovar a pompé (ou fait un hommage, c'est au choix, c'est comme tu le sens) l'oeuvre de Franju, sur son dernier film en date...
Un peu déçu car ce n'est pas un chef d'oeuvre à mes yeux: vu le genre auquel il appartient, je m'attendais à une mise en scène davantage portée sur le visuel et l'abstrait.
Mais si on oublie ça (et la BO de Maurice Jarre, qui est certes de qualité, mais pas en phase avec les images par moments), c'est un excellent film.
J'aime beaucoup l'idée de ne pas voir (ou alors au détour d'un plan flou) le visage ravagé de la jeune femme, incarnée par Edith Scob.
J'ai l'impression qu'Amoldovar a pompé (ou fait un hommage, c'est au choix, c'est comme tu le sens) l'oeuvre de Franju, sur son dernier film en date...
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2285
- Inscription : 2 mai 05, 16:19
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1959)
Beaucoup d'autres ont pompé le film de Franju: John Woo avec Volte-face, Jess Franco avec L'horrible docteur Orloff ou Les prédateurs de la nuit.Jericho a écrit : J'ai l'impression qu'Amoldovar a pompé (ou fait un hommage, c'est au choix, c'est comme tu le sens) l'oeuvre de Franju, sur son dernier film en date...
Comme le disait une fois Jean-pierre Dionnet, avec Les diaboliques de Clouzot ou Les yeux sans visages de Franju, le cinéma français a donné deux classiques du cinéma français qui ont inspiré le cinéma mondial.
- Jerome
- Producteur Exécutif
- Messages : 7615
- Inscription : 23 mai 03, 15:29
- Localisation : Parti chercher des archives inédites
- Contact :
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1960)
lu sur le forum devildead :
http://dorian.gray.free.fr/ysv.html
déjà le René château était coupé par rapport au Gaumont.j'ai revu le film hier et j'ai regardé le dvd gaumont, puis j'ai jeté un oeil sur le dvd criterion pour comparer et je me suis rendu compte qu'il manquait une scène sur le gaumont : juste après l'opération , après le plan où brasseur retire la peau du visage de la victime, fondu enchainé sur une scène dialoguée entre un employé de la fourrière ( blavette) qui apporte à Brasseur un chien que celui-ci met ensuite en cage dans le chenil. elle dure environ 1 mn 30 quand meme !
le gaumont reprend quand arrive alida Valli...
http://dorian.gray.free.fr/ysv.html
"Sa place est dans un Blu-Ray"
-
- Producteur
- Messages : 9462
- Inscription : 9 mai 09, 12:14
- Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1960)
Rediffusion dans la nuit de dimanche sur France Culture à 3h55 d'une courte émission consacrée en 1961 au Cinéma fantastique et d'épouvante avec en invité Georges Franju.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Joseph L. Mankiewicz
-
- Producteur
- Messages : 9462
- Inscription : 9 mai 09, 12:14
- Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1960)
Je viens d'écouter l'entretien radiophonique de 1961 avec Franju (donc peu de temps après la sortie des Yeux sans visage) qui fait une remarque surprenante de la part d'un connaisseur. Interrogé sur l'érotisme dans le cinéma d'épouvante, il déclare qu'à son avis, les victimes sont rarement de jeunes et jolies femmes. C'est pourtant depuis toujours un standard du genre, le plus fameux restant Fay Wray aux mains de Kong (sans parler de centaines de films-bis et serials). Juste après, il déclare que les films avec Boris Karloff n'appartenaient pas à l'épouvante mais à l'insolite. Puis loue l'efficacité terrorisante des films en relief tout en prédisant que ça ne durera qu'un temps... avant de conclure qu'il ne croit de toute façon pas en l'avenir du cinéma.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Joseph L. Mankiewicz
-
- Stagiaire
- Messages : 61
- Inscription : 1 nov. 09, 08:20
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1960)
Quote: "déjà le René château était coupé par rapport au Gaumont."
C'est tout à fait exact mais ce sont deux faits totalement différents. Le DVD de René Château partait de la copie censurée du film, déjà vue à deux ou trois reprises à la télévision, et ces coupures concernaient certains plans durant la scène d'opération de Juliette Mayniel. Elles n'étaient pas le fait de René Château, mais d'un mauvais choix de copie.
Le cas de Gaumont (DVD et BluRay) est bien plus surprenant, car il manque une scène entière avec Blavette, employé de la fourrière, amenant un chien au docteur Génessier. Ensuite, le docteur met le chien dans une cage et visite quelques-uns des autres chiens prisonniers, dont l'un au moins semble avoir déjà subi une opération.
Or cette scène, avant les DVD et BluRay Gaumont, n'a jamais été absente d'aucune copie du film. Elle figure bien dans le René Château également. C'est donc totalement inexplicable.
Comme j'avais fait remarquer que le DVD de Criterion aux USA était, lui, intégral, quelques personnes ont voulu défendre Gaumont (que je n'attaquais nullement, je m'interrogais juste sur le pourquoi de cete coupure) en disant que le Criterion remontait à quelques années, que quand ils le sortiraient en BluRay il leur faudrait renégocier les droits avec Gaumont, que Gaumont leur ferait parvenir un nouveau master, et que "selon toutes probabilités", le BluRay Criterion serait donc lui aussi coupé.
Eh bien, "pan sur le bec" comme on écrit au "Canard Enchaîné", le BluRay Criterion vient de sortir et est plus complet que le Gaumont, car il comporte bien la scène décrite plus haut. La différence est d'un peu plus d'une minute et demie.
On en revient donc au même point, à savoir pourquoi le DVD et le BluRay de Gaumont sont coupés.
C'est tout à fait exact mais ce sont deux faits totalement différents. Le DVD de René Château partait de la copie censurée du film, déjà vue à deux ou trois reprises à la télévision, et ces coupures concernaient certains plans durant la scène d'opération de Juliette Mayniel. Elles n'étaient pas le fait de René Château, mais d'un mauvais choix de copie.
Le cas de Gaumont (DVD et BluRay) est bien plus surprenant, car il manque une scène entière avec Blavette, employé de la fourrière, amenant un chien au docteur Génessier. Ensuite, le docteur met le chien dans une cage et visite quelques-uns des autres chiens prisonniers, dont l'un au moins semble avoir déjà subi une opération.
Or cette scène, avant les DVD et BluRay Gaumont, n'a jamais été absente d'aucune copie du film. Elle figure bien dans le René Château également. C'est donc totalement inexplicable.
Comme j'avais fait remarquer que le DVD de Criterion aux USA était, lui, intégral, quelques personnes ont voulu défendre Gaumont (que je n'attaquais nullement, je m'interrogais juste sur le pourquoi de cete coupure) en disant que le Criterion remontait à quelques années, que quand ils le sortiraient en BluRay il leur faudrait renégocier les droits avec Gaumont, que Gaumont leur ferait parvenir un nouveau master, et que "selon toutes probabilités", le BluRay Criterion serait donc lui aussi coupé.
Eh bien, "pan sur le bec" comme on écrit au "Canard Enchaîné", le BluRay Criterion vient de sortir et est plus complet que le Gaumont, car il comporte bien la scène décrite plus haut. La différence est d'un peu plus d'une minute et demie.
On en revient donc au même point, à savoir pourquoi le DVD et le BluRay de Gaumont sont coupés.
- Jerome
- Producteur Exécutif
- Messages : 7615
- Inscription : 23 mai 03, 15:29
- Localisation : Parti chercher des archives inédites
- Contact :
Re: Les Yeux sans Visage (Georges Franju - 1960)
la réponse dans le sujet Blu-Ray Gaumont
voilà, je confirme, j'étais là hier soir.Nestor Almendros a écrit :Possible: si j'ai bien tout compris, JS nous a expliqué hier que Criterion avait fabriqué son master à partir du négatif US, comprenant cette scène supplémentaire qui ne figure pas sur le négatif français (celui que Gaumont a utilisé). JS a dépêché un émissaire pour enquêter là-bas et si possible récupérer cette nouvelle scène.
"Sa place est dans un Blu-Ray"