AtCloseRange a écrit :Il y a quelque chose d'indéfinissable dans la réussite de ce film. On se dit qu'avec son point de départ, on va avoir du mal à être passionné jusqu'au bout mais il y a un côté flâneur fait de digressions permanentes qui confine à la magie. J'ai vu qu'il était décrit comme un film de propagande, ce qui est assez surprenant même s'il a une façon très subtile de défendre un certain état d'esprit anglais tout en mettant en avant l'amitié entre anglais et américains. Les scènes finales (magnifiques) à Canterbury peuvent effectivement exalter un sentiment patriotique mais tout cela est fait avec une grande légèreté.
Je suis complètement d'accord !
J'ai eu la chance de découvrir A Canterbury Tale au cinéma, et je trouve ce film bellement déroutant, imprévisible, au ton singulier, à la fois décontracté, tranquille et lyrique, rapide. Bref, une drôle d'impression pour un film au charme bucolique et à l'humour tendre et délicat.
Alligator a écrit :
Ce qui a maintenu mon regard plein d'indulgence ce sont justement tous ces petits à-côtés, ces petits moments de prime abord anodins mais qui s'affirment comme de véritables petits bijoux, des mini odes à la joie, de vivre (on reconnait là la patte du couple P&P), ces instants et ces mots qui vouent une sorte de culte élégiaque, qui saluent sans arrêt le spectacle de la nature et la beauté de savourer la simplicité de la vie.
Il y a également quelque chose de très sensuel tout le long du film. Bien entendu le bruit du vent dans les arbres, le mouvement des nuages, les perspectives offertes par la ville de Canterbury dans la campagne du Kent environnante, l'enthousiasme des trois personnages principaux à suivre une route commune, sur les pas parallèles des pélérins du passé, l'un voulant oublier une femme qu'il pense avoir perdue, l'autre cherchant à oublier la perte de son homme pendant la guerre et le dernier vouant son énergie à oublier son rêve d'enfant musicien.
Voilà ce que j'ai adoré dans ce très beau film : les moments en dehors de l'intrigue, une campagne anglaise rarement aussi bien filmée, des moments de grâce élégiaques, l'éloge des choses simples. Juste dommage que le film ait une intrigue en l’occurrence car lorsque le cinéaste se focalise trop dessus, j'ai été beaucoup moins réceptif. Ceci étant dit, une oeuvre fantaisiste au charme certain.
Jeremy Fox a écrit :Juste dommage que le film ait une intrigue en l’occurrence car lorsque le cinéaste se focalise trop dessus, j'ai été beaucoup moins réceptif.
Après quelques années, je dois dire que je n'ai pas le moindre souvenir de l'intrigue justement. Par contre la beauté des images, les moments de grâces dont tu parles, restent bien ancrés dans ma mémoire. Je garde ainsi le souvenir d'un très beau film, d'un instant de poésie précieux. Un des premier Powell que j'aie vu et qui m'a immédiatement convertit à son cinéma.
Oui, film magnifique que plusieurs visions n'épuisent pas, au contraire.
Je garde aussi un très bon souvenir de la scène formidable et rafraichissante avec les gamins qui jouent à la guerre.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.