Gordon Douglas (1907-1993)

[Rick Blaine]

toujours aussi nul, au point d'avoir fini le dernier quart d'heure en accéléré.

A ce point...
C'est mon programme de ce soir, je sens que je vais bien m'amuser...

[daniel gregg]

The charge at feather river (La charge sur la rivière rouge), 1953

Le film est un honnête spécimen de série, qui mériterait précisément une belle copie pour juger du travail de Douglas sur la mise en valeur des extérieurs (le déploiement lent et sinueux des indiens descendant d'une colline tachetée de buissons lors de l'attaque finale est une belle idée). Ce film a au moins le mérite de garder une distance respectable à l'égard de ces indiens (Un homme, revenu à la vie civile après la guerre de sécession reçoit comme mission, de la part de ses anciens supérieurs militaires nordistes, de récupérer deux filles enlevées par les indiens, aidé en cela par une équipe de bras cassés; l'une d'elle, enlevée alors qu'elle était encore enfant, est promise au chef de la tribu et s'est tellement acclimatée à leur culture qu'elle ne souhaite pas du tout revenir chez les blancs, on ne la juge jamais par rapport à ce choix, c'est un parti pris honnête de Gordon Douglas je trouve).
Ajoutée à cela, une allusion bien sentie sur l'absurdité de la guerre de sécession qui vient de se terminer avec le portrait nuancé d'un de ces hommes missionnés, ancien confédéré prisonnier et qui s'avèrera l'un des moins couards de la bande.
Au final un casting sans vedette qui profite à l'action, relativement prenante, et donne à cet exercice de style routinier une vigueur plaisante.

[Flavia]

Young at heart (1954) de Gordon Douglas




Quel plaisir d'avoir enfin découvert cette comédie douce-amère qui décrit l'histoire de cette famille de 3 soeurs vivant avec leur père et leur tante (excellente Ethel Barrymore) où les valeurs traditionnelles de la famille vont être remises en question avec l'arrivée du personnage joué par Sinatra. Il forme avec Doris Day un très joli couple, leur histoire d'amour est vraiment touchante et les scènes chantées sont au diapason (quel dommage qu'ils n'aient tourné qu'un film ensemble). Très belle surprise.

[Profondo Rosso]

I Was a Communist for the FBI (1951)



Ce film raconte l'histoire de Matt Cvetic, un agent du FBI d'origine slovène chargé d'infiltrer la branche locale du parti communiste américain à Pittsburgh en Pennsylvanie, au cours des années 1940, afin de surveiller toutes leurs activités, notamment celles qui auraient pour but de détruire la démocratie.

I Was a Communist for the FBI est en quelque sorte le tribut de la Warner à l'HUAC (House Un-American Activities Committee) avec un pur film de propagande dénonçant la menace communiste sur un ton alarmiste et paranoïaque. Le récit s'inspire du vrai destin de Matt Cvetic, agent du FBI infiltré au sein de de la branche communique de Pittsburgh durant les années 40 et qui las de cette existence révéla publiquement sa nature d'informateur. Le film est un objet très singulier, véritable portrait de la folie anti rouge animant l'Amérique des années 50, diabolisant les communistes comme des manipulateurs malfaisant mais à côté de cela constituant un véritable précis documentaire sur la manipulation des masses et un thriller assez redoutable.

On découvrira ainsi un héros (Frank Lovejoy) véritablement mis au banc de sa famille et de son entourage par son appartenance au parti communiste. Un rejet se manifestant par une invective ordinaire et un mépris au quotidien qui affecte un Cvetic néanmoins inébranlable dans sa croisade. Le Parti s'avère en effet un lieu oppressant où règne la suspicion, l'idéologie soumise et aveugle fustigeant quiconque ayant une opinion divergente. Cvetic doit donc se montrer un des plus virulents pour donner le change car constamment espionné, Gordon Douglas parvenant à instaurer un climat paranoïaque qu'exagérera à peine par son postulat SF L'Invasion des profanateurs de Sépultures (1955) de Don Siegel. Chaque collègues, rencontres amicales est un possible camarade communiste vous scrutant et prêt à vous dénoncer, le parti multipliant les actions invisibles pour placer ses pions tel cet accident d'usine où un ouvrier non membre du parti est estropié par une machine sabotée pour placer un camarade à son poste. Le portrait se fera encore plus glaçant à travers les méthodes de manipulations qui réveillent le courroux des minorités ethniques et sociales afin de monter les américains les uns contre les autres et semer le chaos en Amérique. Si le film en rajoute dans la diabolisation et le cynisme des pontes du parti, la source réaliste du récit donne une portée véridique et inquiétante à l'ensemble, certaines méthodes et projets fous se retrouvant par la suite dans des récits d'espionnages contemporains revenant sur cette époque comme le livre La Compagnie de Robert Littell.

Sous tous ces aspects, le film soutient une tension de tous les instants grâce à la mise en scène remarquable de Gordon Douglas. Le sentiment étouffant et oppressant ne se dément pas du début à la fin et lorsque le tout s'emballe cela donne une mémorable scène d'action où Cvetic affronte deux sbires communiste pour sauver une institutrice (Dorothy Hart) détournée du communisme. Course-poursuite, découpage au cordeau et violence décomplexée (balle en pleine tête, policier tué avec une brutalité choquante) rythment avec une redoutable efficacité ce qui est le meilleur moment du film. Les aspects les plus troubles (le FBI toujours bienveillant et prêt à aider son agent) sont édulcorés au profit du drame humain de Cvetic qui fonctionne bien grâce au jeu nerveux et habité de Frank Lovejoy. C'est un même sentiment mitigé qui nous anime lors de la conclusion où l'on est soulagé de voir le héros réhabilité et faire tomber les méchants mais où tout de même les bons sentiments sont trop forcés pour être honnête. La dernière image sur fond d'hymne américain n'est ainsi rien d'autre qu'une statue d'Abraham Lincoln. 4,5/6

[Jeremy Fox]

Le western du WE : Sur la piste des Comanches

[Jeremy Fox]

Autant Le Détective m'a déplu et m'a paru avoir horriblement mal vieilli à cause d'une mise en scène bourrée de tics et d'un scénario aujourd'hui banalisé à outrance

On ne peut pas dire que ce second essai m'ait déplu mais il ne m'a guère plus convaincu non plus. Certes le scénario est très moderne dans les problèmes abordés (la nymphomanie, l'homosexualité...) et très cru dans sa manière de les décrire mais l'intrigue ne m'a pas franchement captivé et l'histoire d'amour entre Frank Sinatra et Lee Remick (deux comédiens que j'adore pourtant) ne m'a jamais touché. Beaucoup de trucs de mises en scène qui ont du mal à passer aujourd'hui (les ouvertures et fermetures des flash-back pour ne prendre qu'un seul exemple), quelques interprétations outrancières (le jeune gay qui va passer sur la chaise électrique), une partition de Goldsmith complètement étouffée, sous utilisée... Bref, je vais me rediriger sur les Tony Rome

[Rick Blaine]

Autant Le Détective m'a déplu et m'a paru avoir horriblement mal vieilli à cause d'une mise en scène bourrée de tics et d'un scénario aujourd'hui banalisé à outrance

On ne peut pas dire que ce second essai m'ait déplu mais il ne m'a guère plus convaincu non plus. Certes le scénario est très moderne dans les problèmes abordés (la nymphomanie, l'homosexualité...) et très cru dans sa manière de les décrire mais l'intrigue ne m'a pas franchement captivé et l'histoire d'amour entre Frank Sinatra et Lee Remick (deux comédiens que j'adore pourtant) ne m'a jamais touché. Beaucoup de trucs de mises en scène qui ont du mal à passer aujourd'hui (les ouvertures et fermetures des flash-back pour ne prendre qu'un seul exemple), quelques interprétations outrancières (le jeune gay qui va passer sur la chaise électrique), une partition de Goldsmith complètement étouffée, sous utilisée... Bref, je vais me rediriger sur les Tony Rome

J'aime tout autant les Tony Rome ceci dit. Je n'ai pas souvenir de ces effets de mise en scène en y repensant. Il faudrait que je revois ce film pour me refaire une opinion plus "fraiche", mais il reste dans mon esprit une franche réussite du cinéma policier de cette époque.

[hellrick]

Tiens en parlant du Detective, vous saviez que Piège de cristal en était à l'origine la suite? Le roman à la base de Die Hard était la suite de celui à la base du Détective et on a proposé à Sinatra, par suite d'une obligation de contrat, le rôle de Bruce Willis avant que le nom du personnage ne soit changé.

Voilà

[Julien Léonard]

Autant Le Détective m'a déplu et m'a paru avoir horriblement mal vieilli à cause d'une mise en scène bourrée de tics et d'un scénario aujourd'hui banalisé à outrance

On ne peut pas dire que ce second essai m'ait déplu mais il ne m'a guère plus convaincu non plus. Certes le scénario est très moderne dans les problèmes abordés (la nymphomanie, l'homosexualité...) et très cru dans sa manière de les décrire mais l'intrigue ne m'a pas franchement captivé et l'histoire d'amour entre Frank Sinatra et Lee Remick (deux comédiens que j'adore pourtant) ne m'a jamais touché. Beaucoup de trucs de mises en scène qui ont du mal à passer aujourd'hui (les ouvertures et fermetures des flash-back pour ne prendre qu'un seul exemple), quelques interprétations outrancières (le jeune gay qui va passer sur la chaise électrique), une partition de Goldsmith complètement étouffée, sous utilisée... Bref, je vais me rediriger sur les Tony Rome

Un très grand polar pour ma part, l'un des plus importants du tournant des années 60-70 aux USA (sur le plan fondamental, thématique, descriptif et sociologique), mais je reviendrais dessus très prochainement... Plus je le vois et plus j'en aime l'atmosphère et le regard presque philosophe posé par Douglas/Sinatra sur une situation sociétale (multiple en l'occurence) qui leur échappe totalement.

A l'inverse, je suis totalement conquis par la distribution.

Désolé que ce nouvel essai ne t'aies pas plu mon pauvre Jeremy.

[Jeremy Fox]

Désolé que ce nouvel essai ne t'aies pas plu mon pauvre Jeremy.

Pas autant que moi Mais un Sinatra de plus dans ma vidéothèque me fait très plaisir.

[Julien Léonard]

Désolé que ce nouvel essai ne t'aies pas plu mon pauvre Jeremy.

Pas autant que moi Mais un Sinatra de plus dans ma vidéothèque me fait très plaisir.

Et puis, au pire, la bande originale de Goldsmith est tout de même très belle, qu'en penses-tu ?

[Jeremy Fox]

Pas autant que moi Mais un Sinatra de plus dans ma vidéothèque me fait très plaisir.

Et puis, au pire, la bande originale de Goldsmith est tout de même très belle, qu'en penses-tu ?

Ben comme je le disais ci-dessus, je n'ai pas vraiment eu l'impression qu'il y ait eu une bande originale. Elle est vraiment très discrète et je n'en ai rien retenu

[Julien Léonard]

Arf ! Bon, j'aurais essayé.

[Jeremy Fox]

Le western du Week end : Le tueur au visage d'ange

[Jeremy Fox]

Le western de ce WE : Le Géant du grand Nord sorti en DVD dans les Trésors Warner