Arthur Penn (1922-2010)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

Ratatouille a écrit :
Boubakar a écrit :
Non ; j'adore aussi ce western très décalé, où Brando s'empare du film en jouant ce rôle à l'opposé de ce qu'il devait être ; un peu foufou.

Et Nicholson, poussé par son partenaire, en fait aussi des caisses.
Mais ça sert assez bien le film. Quel dommage qu'il n'y ait pas un dvd à la mesure du film (image pourrie, son étouffé...)
Et puis...quelle musique de Willams, aussi !?
(eh oui, fallait bien que je la place)
Je vous rejoins pour rejoindre ce très beau film d'Arthur Penn. De toute façon, il n'a pas raté un film dans les 70s. Brando est excellent. Le personnage est clairement décalé mais, si on aime pas ça, je ne vois vraiment pas comment on pourrait l'imputer à Brando. C'est forcément un choix de mise en scène, choix plutôt intéressant même s'il est assez déstabilisant.
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Spongebob
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Message par Spongebob »

Ratatouille a écrit :
Profondo Rosso a écrit :"Missouri Breaks" de Arthur Penn (1976)
Suis-je le seul à avoir apprécié ce film ?
Non non, moi aussi j'aime beaucoup ce western. Il a même été mon film du mois il y a quelques temps.
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Alice's restaurant

Le film est inspiré d'un morceau de bravoure du folk, une titre de 18 minutes autant chanté que raconté Alice's restaurant massacre d'Arlo Guthrie ( le fils de Woody ) et Arthur Penn a l'idée trés émouvante de mélanger l'histoire de la chanson à des parties autobiographiques où Arlo rend visite à son père à l'hopital. Ce sont d'ailleurs les séquences les plus émotionnelles du métrage d'autant que Pete Seeger vient jouer son propre rôle. Gros moment de nostalgie pour ces moments pour qui connait un peu le destin tragique de l'immense Woody Guthrie, encore trop méconnu en France.

Pour la partie inspirée de la chanson, le film se veut plus un portrait d'une communauté hippie forcement mal vue par les voisins et les autorités. L'aspect purement sociologique du film me parait tout de même un peu édulcorée pour fonctionner ( même si j'ai pas du tout connu cette époque ) et il faut vraiment attendre la scène des ordures pour suivre avec interêt les tribulations de Arlo.
Il faut dire que Arthur Penn a déjà été beaucoup plus inspiré qu'ici. Son but est certes de capter l'esprit d'une génération en pobtant pour une approche d'observation qui ne prend jamais parti mais le résultat est que du coup le spectateur ne s'implique pas non plus en retour.
Dans sa première partie, seul le montage s'évère de temps en temps travaillé avec quelques accélèrations. Quand on arrive justement à la scène des ordures, le film passe à une vitesse supérieure en collant à la chanson de Arlo d'ailleurs utilisée en voix off sur cette séquence et le moment irréstible où Arlo passe les test à l'armée. Le chant rapide et nerveux, les textes trés drôles et la mise en scène alerte font regretter d'ailleurs que le procédé ne fut pas exploité sur plus de passages quoiqu'on on puisse deviner que le procédé aurait fini par lasser sur un métrage entier.
La suite du film se révèle plus désenchantée avec quelques instants trés forts à l'image de la fuite en moto d'un drogué vers une mort certaine, le mariage dans l'église et surtout un plan final magnifique et inoubliable.

Alice's Restaurant
ne propose peut être pas un repas du meilleur cru mais les ingrédients et la sympathie des serveurs en font une cuisine finallement trés chaleureuse.
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Zelda Zonk
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Re: Votre Top Arthur Penn

Message par Zelda Zonk »

Je déterre ce topic datant de ... 2003 ! (j'étais tout nouveau à l'époque :P )

Mon Top (page 1) a été mis à jour pour tenir compte de ma récente dévouverte de Georgia.
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manuma
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Re: Votre Top Arthur Penn

Message par manuma »

1 - La Fugue
2 - Little Big Man
3 - Miracle en Alabama
4 - La Poursuite impitoyable
5 - Dead of winter
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AtCloseRange
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Re: Votre Top Arthur Penn

Message par AtCloseRange »

Je n'ai trouvé que ce pauvre sujet sur Arthur Penn.
Etonnant pour un des cinéastes les plus importants des années 60 et 70.
Enfin, tout ça pour signaler la diffusion du très rare Froid Comme L'Hiver sur Ciné Polar ce soir.
Pas un grand film (ni même un très bon d'ailleurs) mais pour les complétistes, ce thriller hivernal est à voir même s'il m'a laissé vraiment peu de souvenirs.
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Re: Arthur Penn

Message par Grimmy »

Ce n'est pas plutôt "Froid comme la mort" ?
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Re: Arthur Penn

Message par AtCloseRange »

Grimmy a écrit :Ce n'est pas plutôt "Froid comme la mort" ?
Oui, j'ai fait un lien avec le titre original "Dead of Winter" :oops:

Je l'ai donc revu et c'est en fait assez mauvais. Si derrière la caméra, c'est compétent (c'est Arthur Penn quand même et visuellement assez chouette), c'est malheureusement côté scénario, c'est un vrai salmigondis grotesque qui tourne au grand-guignol. C'est le remake d'un film méconnu (et inédit en DVD) de Joseph Lewis (le réalisateur de Gun Crazy et The Big Combo), My Name is Julia Ross. C'est peut-être ce qui explique le côté très daté de l'entreprise. En tout cas, bien difficile d'y retrouver la patte d'Arthur Penn.
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Re: Arthur Penn

Message par Nestor Almendros »

LA FUGUE (1975)

J’ai profité de « TCM à la demande » pour revoir ce film que j’avais découvert sur TCM (déjà) au début des années 2000 et qui m’avait alors laissé un souvenir très moyen.

Le visionnage d’hier permet une réévaluation mais l’ensemble garde un aspect fortement bancal. On peut apprécier le style particulier qu’Arthur Penn met en œuvre ici, notamment sur l’étrange impression créée par le montage et qui saute aux yeux dans les premières minutes. Le rythme est soutenu, les scènes ont un équilibre particulier, car raccourcies, coupées plus tôt, avant leur fin « logique ». Les ellipses sont alors plus évidentes, plus brutes.

On s’attache ici davantage à l’ambiance et au personnage principal qu'à une intrigue qui apparaît finalement très accessoire et surtout brouillonne: l’enquête est utilisée comme trame narrative mais, très vite, l’aspect « suspense » se délite. C’est encore plus flagrant dans la toute dernière partie où le film, après des étapes hors du genre, revient brutalement dans les conventions policières (avec de l’action et des séquences « choc » : l’attaque par l’avion). On a un peu l’impression, à ce moment-là, de voir une histoire rattrapée à la dernière minute.

Mais vraisemblablement, l’intérêt était ailleurs et je n’en ai pas saisi toutes les clefs. Reste Hackman, toujours très bon (c’était une période assez qualitative pour lui, niveau richesse des rôles), la toute jeune Melanie Griffith (qui interprète déjà une jeune "dévergondée", comme elle le refera la même années dans LA TOILE D’ARAIGNEE avec Paul Newman) et le charme certain de ces films 70’s où, visiblement, la mode préférait alors se passer de soutiens-gorges et où Hollywood se plaisait à dénoncer ses dérives morales.
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Re: Arthur Penn

Message par Stoker »

J'ai trouvé La fugue très bon. Je pense que ce n'est pas un "bête" polar et qu'il mérite d'être analysé. Si quelqu'un connaît un article de référence en français ça m'intéresserait. J'ai lu quelques échanges intéressants sur ce film sur imdb. Déjà le titre original est Night Moves qui phonétiquement peut se dire Knight moves, pas anodin quand on sait qu'il est question de jeu d'échecs durant le film.
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Cathy
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Re: Arthur Penn

Message par Cathy »

Miracle en Alabama, The Miracle Worker (1962)

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L'histoire vraie d'Helen Keller devenue sourde et aveugle suite à une fièvre puérile et d'Annie Sullivan qui va réussir à communiquer avec elle, malgré l'hostilité des parents de la fillette.

Arthur Penn réalise ici son second film après le gaucher et on doit avouer qu'il s'agit d'un coup de maître. Le scenario du film pourrait croire qu'il a choisi la facilité et le côté voyeur d'un handicapé. Mais il n'en est rien, dès le générique, avec cette vision de la petite fille aveugle en ombre sur l'escalier ou en reflet dans une boule de sapin de noel, ou dans les scènes où l'éducatrice se remémore sa propre vie de handicapée dans des images naturellement floues (vu qu'elle-même était aveugle). La force du film est aussi la force des scènes filmées sans concession et avec une dureté évidente. La confrontation au repas entre Helen et Annie est impressionnante de réalisme, tout comme le reste du film. Nous ne sommes jamais dans un film de voyeur, ni dans un film larmoyant, le rire parvient même à surgir devant certaines scènes ou certaines mimiques, mais ce n'est jamais un rire ou un sourire malsain. De plus le réalisateur a pris le parti de suivre la pièce de théâtre dont il est adaptée et donc de s''arrêter à l'éveil de la fillette, Ainsi rien n'est évoqué de la vie de la jeune femme qui finalement apprit à parler et devint même écrivain plus tard.
La force du film revient aussi au casting, notamment Ann Bancroft qui est incroyable dans ce rôle, avec ce look si sévère, ces petites lunettes noires, et puis aussi la jeune Patty Duke époustouflante et qui laisse croire qu'elle est réellement handicapée. Il y a aussi ces parents trop aimant campé par Victor Jory et Inga Swenson, parfaits entre leur amour et leurs convictions. On comprend aisément que les Oscars aient récompensé les deux vedettes féminines tellement elles font une prestation éblouissante. Mais tout le film est admirable et passe trop vite. Bref un très beau film jamais larmoyant et mélodramatique malgré le sujet qui pourrait pourtant sombrer très vite dans les clichés du genre.

Juste une précision, Helen Keller avait 19 mois quand elle est tombée malade, elle connaissait donc au fond d'elle-même les mots et avait du commencer à apprendre, ici dans le film, elle n'est qu'un bébé et on se dit que cela doit être autrement plus dur d'éveiller une fillette au monde qui n'avait eu aucun réel contact. Cela n'enlève rien au film qui est vraiment magnifique et dur !
Dernière modification par Cathy le 2 mai 10, 19:54, modifié 1 fois.
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Re: Arthur Penn

Message par Watkinssien »

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Re: Notez les films naphtas : Août 2010

Message par semmelweis »

The Missouri Breaks(Arthur Penn,1976)

C'est pour sa tete d'affiche (Brando et Nicholson) que j'avais vu le film au départ.En effet, je crois que ce film est considéré comme mineur dans la carrière de Penn.Eh ben , je n'ai pas été décu.Je voulais un face à face et au fond j'ai eu un Brando cabotinant à mort,tantot féminisé, tantot sadique mais crevant l'écran.Nicholson est aussi très bon dans un role différent de voleur qui aspire à autre chose que sa condition actuelle.Mais les scenes entre les 2 acteurs peuvent presque se lire sur deux plans.En effet, par moment ,on a l'impression que Nicholson est comme terrifié et admiratif devant la facon dont Brando vampirise le film (qui avait d'ailleurs totalement réecrit son role) en particulier lors de la scene du bain.Après d'un point de vue de la réalisation , ce n'est sans doute pas le meilleur Penn ( on a le droit à beaucoup de plans larges sans réelle imagination) mais la construction du film en fait un western totalement atypique.C'est en cela que le film est déroutant, il n'y a quasiment pas de tir de pistolet.Le personnage de Brando semble plus etre une némésis de toutes les perversions humaines (lui meme d'ailleurs n'a pas peur de mourir) mais on ne compte le nombre de scenes marquantes (dont la fin et l'attaque de la ferme).Un western hors norme porté par deux grands acteurs.A voir 7,5/10
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Re: Arthur Penn (1922-2010)

Message par Player »

Ce grand réalisateur est décédé hier. Un jour après ses 88 ans.
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Re: Arthur Penn (1922-2010)

Message par MrDeeds »

Mort d'un vrai rebelle, un réalisateur qui s'est appliqué à miner le mythe de l'Amérique triomphante.
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