Michelangelo Antonioni (1912-2007) & Monica Vitti
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- Supfiction
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Michelangelo Antonioni (1912-2007) & Monica Vitti
3eme tentative de ma part d'apprecier les "chef-d'oeuvres" d'Antonioni, je viens d'acquerir Le desert rouge en dvd et une fois de plus je reste perplexe, et je me dis que sans Monica Vitti, jamais je n'aurais réussi à voir entièrement ce film.
Alors je regarde le bonus et j'ai l'impression qu'ils sont plus intérêssants que le film en lui même.
L'eclipse encore m'avait plu de par sa beauté visuelle et un semblant d'histoire.
Pour L'Avventura, ce fut bien plus difficile, etant mis face à face avec le VIDE EXISTENTIEL, veritable sujet du film... mais le problème c'est que le vide au bout d'un moment c'est chiant... même avec Monica Vitti.
Avec Le Desert rouge, j'ai encore dû utiliser l'avance rapide de la telecommande, chose que je déteste...
La question est donc: faut-il regarder les bonus avant de voir ce genre de film ou le regarder plusieurs fois pour apprecier ?
(Question cachée: mon cerveau a t-il été perverti par les procédés de narration faciles utilisés dans la production courante ?)
Alors je regarde le bonus et j'ai l'impression qu'ils sont plus intérêssants que le film en lui même.
L'eclipse encore m'avait plu de par sa beauté visuelle et un semblant d'histoire.
Pour L'Avventura, ce fut bien plus difficile, etant mis face à face avec le VIDE EXISTENTIEL, veritable sujet du film... mais le problème c'est que le vide au bout d'un moment c'est chiant... même avec Monica Vitti.
Avec Le Desert rouge, j'ai encore dû utiliser l'avance rapide de la telecommande, chose que je déteste...
La question est donc: faut-il regarder les bonus avant de voir ce genre de film ou le regarder plusieurs fois pour apprecier ?
(Question cachée: mon cerveau a t-il été perverti par les procédés de narration faciles utilisés dans la production courante ?)
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J'ai tenté deux fois L'Avventura, et ça me plaît pas. Pas vu les deux autres. Par contre, j'aime Monica Vitti, qui est particulièrement charmante sur ta photo, supfiction. La première fois que je l'ai vue, l'idée selon laquelle c'était la plus belle femme du monde s'est immédiatement imposée à mon esprit.
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A ta place, j'insisterai pas comme ça.
Quand je suis pas en phase j'arrete et je peux parfois réssayer qq mois ou années plus tard avec l'esprit plus serein et receptif.
Personellement de Antonioni, j'avais davantage apprécié Le Amiche (1955 Femmes entre elles ) avec plus de dialogues
que L'Avventura avec Gabriele Ferzetti ou L'eclipse avec Alain Delon.
Quand je suis pas en phase j'arrete et je peux parfois réssayer qq mois ou années plus tard avec l'esprit plus serein et receptif.
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C'est pour satisfaire les sens qu'on fait l'amour ; et c'est pour l'essence qu'on fait la guerre - R.Devos
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Je n'accroche pas non plus au Cinéma d'Antonioni que je trouve très hermétique malgré d'évidentes qualités de styles et de recherches formelles souvent audacieuses; comme on peut le voir dans la première partie de l'AVVENTURA ou dans le plan séquence final de PROFESSION REPORTER. Le théme de l'incommunicabilité qui revient d'ailleurs trés souvent dans les films du cinéaste aurait d'ailleurs plutôt tendance à me faire rire qu'à me fasciner.
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@julien
Un artiste peut avoir plusieurs periodes et differents styles comme un Picasso avec sa periode bleue, rose, cubiste, suréaliste.
Le film que j'ai cité est justement different avec un montage classique et des dialogues abondants & riches qui nous montrent directement les pensées de ces personnages féminins.
C'est possible, surtout si tu reguardes trop les blockbusters.
Paradoxalement ca demande plus d'attention ce minimalisme d'action mais qui en réalité peut donner à celui qui sait les décrypter plus d'informations sur les personnages que bien des scenes agités à l'américaine ou finalement il ne se passe rien d'intéressant.
Un artiste peut avoir plusieurs periodes et differents styles comme un Picasso avec sa periode bleue, rose, cubiste, suréaliste.
Le film que j'ai cité est justement different avec un montage classique et des dialogues abondants & riches qui nous montrent directement les pensées de ces personnages féminins.
supfiction a écrit :Question cachée: mon cerveau a t-il été perverti par les procédés de narration faciles utilisés dans la production courante ?
C'est possible, surtout si tu reguardes trop les blockbusters.
Paradoxalement ca demande plus d'attention ce minimalisme d'action mais qui en réalité peut donner à celui qui sait les décrypter plus d'informations sur les personnages que bien des scenes agités à l'américaine ou finalement il ne se passe rien d'intéressant.
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Adeptes des films à scénarios très écrits, passez votre chemin. On aime le cinéma d'Antonioni comme on aime celui de Wong Kar-Wai ou de Tsai Ming-Liang, chacun abordant à leur façon la thématique - antonionienne, dirons nous - de l'incommunicabilité des êtres (et plus encore, des couples).
Après, il y a des considérations formelles qui font qu'Antonioni est une référence et l'un de mes cinéastes de chevêt. Particulièrement son sens du cadre.
Mon top Antonioni :
1. "La Notte"
2. "La Désert Rouge"
3. "Blow Up"
4. "Profession Reporter"
5. "L'Avventura"
Sans ordre particulier :
"The Outcry"
"Identification d'une femme"
"L'Eclipse"
"Zabriskie Point"
"Par-delà les nuages"
"Le Amiche"
"Chroniques d'un amour"
"La dame sans camélia"
"Chung Kuo" (documentaire)
Après, il y a des considérations formelles qui font qu'Antonioni est une référence et l'un de mes cinéastes de chevêt. Particulièrement son sens du cadre.
Mon top Antonioni :
1. "La Notte"
2. "La Désert Rouge"
3. "Blow Up"
4. "Profession Reporter"
5. "L'Avventura"
Sans ordre particulier :
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J'ai également un ressenti distant et froid vis à vis de L'avventura qui a provoqué chez moi un ennui discret mais poli dans la plupart de ses développements, alors que les premières minutes m'avaient beaucoup intéressé.
Les discontinuités narratives ne m'ont pas touché et je n'ai pas pu les considérer autrement que comme des arguments certes profondément novateurs mais sans intensité dramatique. La solitude des protagonistes m'est tout simplement apparue avec détachement, comme si je n'étais pas concerné.
Ce n'est quand même qu'un cas isolé et je pense retenter un Antonioni prochainement, que ce soit La nuit, L'éclipse ou Le désert rouge, car l'appréciation du cinéma d'Antononi est fortement lié à un état d'esprit de l'instant et donc propice à des impressions contradictoires.
J'avais d'ailleurs énormément aimé mon premier Antonioni, Chronique d'un amour, synthèse brillante d'une tradition du film noir et des apports du néo-réalisme italien, avec une touche d'Antonioni déjà très personnelle dans sa capacité à dépeindre un isolement affectif, en se détachant d'une intrigue factuelle pour faire apparaitre un espace-temps élargi, troublant et profondément douloureux. Et je m'attache complètement à la souffrance de Lucia Bosè dans ce film tant son personnage semble poignant dans ses déchirures.
Cela montre bien qu'il est avant tout question de résonances émotionnelles dans notre perception critique du cinéma d'Antonioni : dans le cas d'une indifférence ou d'un ennui, il faut laisser de côter et pourquoi pas recommencer à une autre période, même sans aucune garantie de réévaluation.
Les discontinuités narratives ne m'ont pas touché et je n'ai pas pu les considérer autrement que comme des arguments certes profondément novateurs mais sans intensité dramatique. La solitude des protagonistes m'est tout simplement apparue avec détachement, comme si je n'étais pas concerné.
Ce n'est quand même qu'un cas isolé et je pense retenter un Antonioni prochainement, que ce soit La nuit, L'éclipse ou Le désert rouge, car l'appréciation du cinéma d'Antononi est fortement lié à un état d'esprit de l'instant et donc propice à des impressions contradictoires.
J'avais d'ailleurs énormément aimé mon premier Antonioni, Chronique d'un amour, synthèse brillante d'une tradition du film noir et des apports du néo-réalisme italien, avec une touche d'Antonioni déjà très personnelle dans sa capacité à dépeindre un isolement affectif, en se détachant d'une intrigue factuelle pour faire apparaitre un espace-temps élargi, troublant et profondément douloureux. Et je m'attache complètement à la souffrance de Lucia Bosè dans ce film tant son personnage semble poignant dans ses déchirures.
Cela montre bien qu'il est avant tout question de résonances émotionnelles dans notre perception critique du cinéma d'Antonioni : dans le cas d'une indifférence ou d'un ennui, il faut laisser de côter et pourquoi pas recommencer à une autre période, même sans aucune garantie de réévaluation.
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- Oustachi partout
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Très juste. Il y a des films que l'on réevalue à leur juste valeur. On ne les avait pas aimé lors d'une premiere vision puis un jour on y trouve un intérêt... et puis il y en a d'autres qui suscitent toujours autant la même consternation, l'indifférence et l'ennui... quelque soit la periode où on les regarde.Joe Wilson a écrit :dans le cas d'une indifférence ou d'un ennui, il faut laisser de côter et pourquoi pas recommencer à une autre période, même sans aucune garantie de réévaluation.
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Le vide, montré comme ça, c'est pas chiant, c'est beau. Quoi de mieux que l'art de l'image en mouvement et du cadrage pour montrer des êtres seuls se mouvoir les uns par rapport aux autres sans se parler, évoluer dans un monde abstrait qui perd de son sens? Néanmoins je préfère la manière dont le montrent ses héritiers asiatiques cités plus haut, peut-être encore plus stylisée plus énergique, avec souvent moins de discours.
D'Antonioni, j'adore La Nuit, j'aime bien malgré leurs quelques lourdeurs L'Avventura et Profession Reporter, pas du tout Blow Up, qui m'a fait l'effet d'un court métrage étalé sur 2h qui ne démarrait qu'au bout du dernier quart d'heure J'attends avec impatience en tout cas de voir L'Eclipse et Le Désert rouge.
D'Antonioni, j'adore La Nuit, j'aime bien malgré leurs quelques lourdeurs L'Avventura et Profession Reporter, pas du tout Blow Up, qui m'a fait l'effet d'un court métrage étalé sur 2h qui ne démarrait qu'au bout du dernier quart d'heure J'attends avec impatience en tout cas de voir L'Eclipse et Le Désert rouge.
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- rat d'auteur
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Autant j'adore Tsai Ming-Liang, autant Wong Kar-Wai et Antonioni me laisse sur la touche. Je ne me l'explique pas, les thèmes abordés étant pourtant, il est vrai, très proches. Peut-être vois-je davantage de frustration dans le cinéma de Tsai, davantage de souffrance qui force mon empathie vis-à-vis des personnages, ceux-ci exprimant avant tout de la mélancolie existentielle, là où je ne vois qu'apathie chez Antonioni.Blue.Velvet a écrit :On aime le cinéma d'Antonioni comme on aime celui de Wong Kar-Wai ou de Tsai Ming-Liang, chacun abordant à leur façon la thématique - antonionienne, dirons nous - de l'incommunicabilité des êtres (et plus encore, des couples).
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- subMarine
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Ce que j'apprécie beaucoup d'un cinéaste comme Tsai Ming-Liang, c'est l'humour qui parsème ses oeuvres (peut être moins pour "La Rivière" qui est assez sombre dans mes souvenirs - mais à revoir pour confirmer), tout aussi subtil et génial que celui d'un Jarmush par exemple. Ses personnages sont désespérement seuls et souffrent, mais Tsai ne donne pas l'impression de cèder au pathos facile et à la surdramatisation pompiériste, ses films jouant beaucoup sur les non-dits, la distance, le comique de situation, et ce sans parler des scénettes musicales de "The Hole" et "La saveur de la pastèque" en forme de décalage dédramatisantPeut-être vois-je davantage de frustration dans le cinéma de Tsai, davantage de souffrance qui force mon empathie vis-à-vis des personnages, ceux-ci exprimant avant tout de la mélancolie existentielle, là où je ne vois qu'apathie chez Antonioni
Et quand il fait pleurer une actrice pendant dix minutes à la fin d'un film (cf : "Vive L'amour"), c'est magnifique
C'est pourquoi j'aime également un type comme Hong Sang-Soo et ce qu'il fait. Lui aussi est un grand descendant d'Antonioni, d'ailleurs.
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- Pipeaulogue
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Le prototype même du film que j'ai apprécié sur le tard. Je n'aimais pas le cinéma d'Antonioni, que je trouvais hermétique et austère. Certaines images continuaient, malgré tout, à me travailler des années après leur visonnage. L'Eclipse constitua un choc esthétique qui me poussa à redonner une chance aux autres opus. A la revoyure, je ne sais pas trop ce qui s'est passé, les mêmes oeuvres qui m'avaient, au mieux, laissé indifférent, me fascinèrent. Il m'est arrivé avec Antonioni, la même chose qu'avec Dylan.Max Schreck a écrit :J'ai tenté deux fois L'Avventura, et ça me plaît pas.
Hier, un ennui poli...aujourd'hui, je suis prêt à prendre les armes pour le défendre (bon j'exagère hein )
"Question cachée: mon cerveau a t-il été perverti par les procédés de narration faciles utilisés dans la production courante ?"
Cette question de supfiction est loin d'être bête.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)