Michael Powell (1905-1990) / Emeric Pressburger (1902-1988)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Alligator
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Age of Consent (Michael Powell, 1969) :

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Un Powell quelque peu décevant, c'est chose extraordinaire. Si l'histoire ne me bouleverse pas, au moins l'esthétique, la recherche formelle du cinéaste ont souvent permis au final d'emporter la mise, ici... même pas. Les superbes vues de la barrière de corail n'y changent rien. Je ne retiendrais qu'un superbe plan séquence de nuit avec Helen Mirren péchant le homard au flambeau, près de l'embarcadère de Mason : un coucher de soleil érotique chargé d'un romantisme fugace autant que magique.

Pour le reste, l'interprétation de Mirren ne fait d'étincelle. Elle fait le boulot. Elle est jeune, fraîche, une fraîcheur qu'on lit dans ses yeux... et dans ses seins quand Mason lui demande avec désinvolture de poser topless sur la plage.
Mason en vieux baroudeur, dépassé par son art, dépourvu de jus, d'envie, d'amour s'en va trouver une égérie et peut-être plus que cela sur cette plage pas si abandonnée. Et pour le coup, le gaillard tient bien son personnage.

Ce qui me chagrine c'est essentiellement le rôle comique attribué qui m'a paru enlever peut-être pas tout mais une bonne partie du charme discret et délicat du film. Il vient un peu comme un cheveu sur la soupe. Effectivement pour donner du piment, pour tourmenter la relation étrange mi-artistique, mi-idyllique entre les deux personnages principaux, mais il me semble que l'on prête beaucoup trop d'attention à ce personnage. Et le climax (dans tous les sens du terme en l'occurrence) entre la voisine et cet uluberlu parasite touche presque au burlesque et pèse un peu.

Bon, il est vrai que je chipote mais c'est en adorateur powellien. J'aurais voulu découvrir un autre Colonel Blimp, un autre Je sais où je vais... Misère, que l'absence de Pressburger se fait cruellement sentir! Pire misère, que celle de Powell le fait tout autant!

Malgré cela je suppose qu'une relecture ne se ferait pas dans la douleur. J'ai trouvé le film pas mauvais non plus. La relation entre Mirren et Mason, pleine de troubles, d'émois zigounettoires, mais aussi d'ambiguité entre posture artistique, ambition créatrice et élan du coeur et du corps, ce chambardement est bel et bien troussé par la caméra et le montage savamment élégant. Le film est bon malgré tout. C'est juste que ce n'est pas aussi bon qu'à l'habitude. Tsss, les habitudes contrariées, ça fait de ces ravages!

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Je crois que je peux raisonnablement entamer un top powell, même s'il en manque encore pas mal.

1/ The Life and death of Colonel Blimp
I know where I am going
Black Narcissus
The edge of the world
A Canterbury Tale
Peeping Tom
Age of consent
49 parallel
Return to the Edge of the World
The spy in black
11/ The battle of the river plate
santiago
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Message par santiago »

Sur le superbe coffret anglais Powell/Pressburger figure le tardif They're a weird mob (sans st) tourné en Australie. Une vraie curiosité qui est aussi un bon film quoique éloigné du style habituel de Powell.
Une alimentation saine dirige l'énergie sexuelle dans les parties concernées
Barbara Cartland
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A Matter of Life and Death (Question de vie ou de mort) (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1946) :

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Aouch, que voilà une belle et grande déception! J'attendais des monts et merveilles de ce P&P réalisé entre "I known where I'm going" et "The black narcissus", et j'ai eu le sentiment d'avoir droit à une petite colline sans grande surprise.
Rien d'extraordinaire dans cette histoire somme toute assez mièvre. "Sur Terre l'amour est plus fort que tout", ok, voici une sentence qui est très loin de me tournebouler. La morale un peu simplette me consterne un peu. Le couple P&P m'avait habitué à bien plus profond et intense.

Sur le plan de la réalisation, Powell ne concocte guère de jolis plans séquences. Rien d'extraordinaire non plus dans le casting. Kim Hunter me parait bien incolore, ne dégageant que trop peu d'émotion (la scène où elle est sensée tomber amoureuse de Niven est à ce propos extrêmement fade et impersonnelle). C'est un réel plaisir cependant de retrouver Niven, tout jeune et vaillant, surtout de voir la démarche ursidée et d'entendre la voix ronde et chaude de Roger Livesey.
Quelques scènes valent plus que le coup d'oeil : les scènes en pleine nature (sur la plage), la poursuite amicale en moto, la confrontation Livesey/Massey lors du procès et quelques plans célestes plutôt charmants. Toujours est-il que je ne peux me contenter de cela dès lors que Powell et Pressburger sont aux manettes. A ce propos, le scénario de Pressburger ne recèle pas de ces petits intants de bonheur pûr, cette intelligence hongroise pleine d'humour et de malice. Dommage.
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Alligator a écrit :A Matter of Life and Death (Question de vie ou de mort) (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1946) :

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Aouch, que voilà une belle et grande déception! J'attendais des monts et merveilles de ce P&P réalisé entre "I known where I'm going" et "The black narcissus", et j'ai eu le sentiment d'avoir droit à une petite colline sans grande surprise.
Rien d'extraordinaire dans cette histoire somme toute assez mièvre. "Sur Terre l'amour est plus fort que tout", ok, voici une sentence qui est très loin de me tournebouler. La morale un peu simplette me consterne un peu. Le couple P&P m'avait habitué à bien plus profond et intense.

Sur le plan de la réalisation, Powell ne concocte guère de jolis plans séquences. Rien d'extraordinaire non plus dans le casting. Kim Hunter me parait bien incolore, ne dégageant que trop peu d'émotion (la scène où elle est sensée tomber amoureuse de Niven est à ce propos extrêmement fade et impersonnelle). C'est un réel plaisir cependant de retrouver Niven, tout jeune et vaillant, surtout de voir la démarche ursidée et d'entendre la voix ronde et chaude de Roger Livesey.
Quelques scènes valent plus que le coup d'oeil : les scènes en pleine nature (sur la plage), la poursuite amicale en moto, la confrontation Livesey/Massey lors du procès et quelques plans célestes plutôt charmants. Toujours est-il que je ne peux me contenter de cela dès lors que Powell et Pressburger sont aux manettes. A ce propos, le scénario de Pressburger ne recèle pas de ces petits intants de bonheur pûr, cette intelligence hongroise pleine d'humour et de malice. Dommage.
Absolument pas d'accord (mais alors pas d'accord du tout, hein) avec l'avis de Alligator !

Pour moi, tout le film est extraordinaire et demeure un trésor d'inventivité, à la fois visuelle et sur un fond poétique. Je vois mal comment passer à côté de séquences audacieuses qui imprègnent la rétine autant que la mémoire dans ce pur bijou, constamment inventif.
Aucune mièvrerie mais une vraie tendresse quasi surréaliste, alliée à un souci de propagande pour l'alliance britannico-américaine, mais surtout une histoire parfaitement mise en scène, expérimentale à souhait, fulgurante toujours. Cette "petite colline" est clairement une des oeuvres majeures de Powell et Pressburger et un classique incontesté du cinéma fantastique.
Somptueux !
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Strum
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Je ne me souviens guère de A Matter of Life and Death, vu il y a plus d'une quinzaine années. Je me souviens simplement qu'à l'époque, ébloui par la découverte successive de Colonel Blimp et des Chaussons Rouges, qui étendaient devant mon esprit étroit les champs du possible du cinéma en le mêlant à la littérature et au rêve, je m'étais comme Alligator fait la reflexion que Powell et Pressburger pouvaient aussi faire des films plus communs.

Dans les grands P&P, on pénètre littéralement dans un autre monde, car P&P sont des briseurs de frontières. Cela ne m'est pas arrivé dans A matter..., dont je suis resté simple spectateur. C'est peut-être parce que A matter... est plus discursif, plus pédagogique. Les grands P&P, eux, sont si vifs qu'ils paraissent habités par un souffle divin. On peut à peine comprendre ou deviner d'où ils viennents, saisir quelle alchimie mystérieuse a présidé à leur conception. Ils voguent, libres et chatoyants, là où nul film ne va, et nous les suivons.

Sinon, je ne sais pas, Watkinssien, ce que veulent dire dans ton message: "tendresse quasi surréaliste" (par définition, le surréalisme est une expérience radicale qui est l'inverse de la tendresse) et "expérimentale à souhait" (on ne peut juger de la juste mesure de ce qui est expérimental indépendamment du récit et des thèmes d'un film ; ce qui importe, c'est de savoir si les inventions du film le servent). Enfin, le qualificatif de "classique incontesté" attribué au film, ne doit pas empêcher Alligator d'émettre des réserves, sauf à ce que nous nous limitions ici à recopier des notices encyclopédiques en guise d'avis sur les films vus.
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Watkinssien
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Strum a écrit :

Sinon, je ne sais pas, Watkinssien, ce que veulent dire dans ton message: "tendresse quasi surréaliste" (par définition, le surréalisme est une expérience radicale qui est l'inverse de la tendresse) et "expérimentale à souhait" (on ne peut juger de la juste mesure de ce qui est expérimental indépendamment du récit et des thèmes d'un film ; ce qui importe, c'est de savoir si les inventions du film le servent). Enfin, le qualificatif de "classique incontesté" attribué au film, ne doit pas empêcher Alligator d'émettre des réserves, sauf à ce que nous nous limitions ici à recopier des notices encyclopédiques en guise d'avis sur les films vus.
Mon terme de "surréaliste" provient surtout du fait que l'amour transcende la Mort, ce qui est quand même un des thèmes les plus importants du film. Mais les rapports amoureux sont beaucoup plus tendres que violents, (comme chez Bunuel où là les rapports sont féroces et douloureux), par exemple. Quand je parle du côté expérimental, il est clairement évident lors des procédés ingénieux des cinéastes, déjà l'utilisation de la photographie, mais également les arrêts sur images, un plan subjectif à l'intérieur d'un oeil, que n'aurait pas désavoué un Dali ou un Magritte (pour rester dans le ton), l'abstraction des décors.

Ensuite pour permettre que soit justifié ton arbitrage pour les messages, je suis entièrement d'accord avec le fait qu'Alligator émette des réserves sur un classique (dans le sens où l'histoire l'a retenu comme tel), le débat n'est pas nouveau et je suis pour critiquer les oeuvres importantes quand on argumente à bon escient.

Je me permettais d'exprimer mon désaccord envers la critique en proposant un versant positif de ce que je pense du film, mais en aucun cas de ne pas respecter les réserves de Alligator, mais juste de rebondir sur des idées qui m'interpellent !
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Strum
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Watkinssien a écrit :Mon terme de "surréaliste" provient surtout du fait que l'amour transcende la Mort, ce qui est quand même un des thèmes les plus importants du film.
Dans ce cas, il me semble que le terme "surréaliste" est impropre.

En ce qui concerne l'expérimental, c'était le concept d'expérimental à souhait que je ne comprenais pas. "A souhait", je ne sais pas ce que cela veut dire. Il y aurait une dose objectivement mesurable dans l'expérimental et si on l'atteint, c'est bien ?

Sinon, bien sûr que tu peux exprimer ton désaccord ! :)
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Strum a écrit :
Watkinssien a écrit :Mon terme de "surréaliste" provient surtout du fait que l'amour transcende la Mort, ce qui est quand même un des thèmes les plus importants du film.
Dans ce cas, il me semble que le terme "surréaliste" est impropre.

En ce qui concerne l'expérimental, c'était le concept d'expérimental à souhait que je ne comprenais pas. "A souhait", je ne sais pas ce que cela veut dire.
Non, je ne pense pas, ce terme peut paraître souvent lorsqu'on discute du film, sans le catégoriser bien évidemment en plein dedans, juste des réminiscences.

"A souhait", veut exprimer la chose suivante: le côté expérimental m'a plu lors de sa première apparition ou sa première forme et dès lors, ses audaces plaisantes à mes yeux se multiplient à foison dans le film, ce qui m'a comblé, d'où le terme de "à souhait" !

:)
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Watkinssien a écrit :Non, je ne pense pas, ce terme peut paraître souvent lorsqu'on discute du film, sans le catégoriser bien évidemment en plein dedans, juste des réminiscences.
Pardon, mais qui est "on" ? N'est-ce pas ton avis personnel que tu avances ici en liant ici "tendresse" et surréalisme ? :wink: Ayant lu les deux manifestes du surréalisme, j'ai un peu de mal à accoler ainsi tendresse et surréalisme. Même si l'on fait le rapprochement avec certains (et plus tardifs) poèmes d'Eluard et écrits de Breton (qui eux-mêmes ne représentent qu'une partie du mouvement) où un certain type d'amour est tenue comme une expérience suprême, je me demande si l'on ne se fourvoie pas en rapprochant P&P du surréalisme (lequel n'a jamais vraiment conquis l'Angleterre). C'est davantage dans le romantisme anglais du 19ème qu'il faudrait rechercher leur ascendance.
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Message par Joe Wilson »

Je ne pense pas que l'on puisse accoler au travail de P&P ici le terme de surréalisme, même en vague référence. Mais Watkissien voulait certainement souligner l'imagination foisonnante des réalisateurs sur cet opus, notamment d'un point de vue visuel (avec le basculement Technicolor/N&B, l'audace de certains plans, les fameux arrêts sur images).
J'aime beaucoup A Matter Of Life And Death...certes il n'égale pas les plus grands films du duo. C'est une oeuvre aux contours légers, pleine de fantaisie, de fougue, mais au contraire d'Alligator, je pense qu'il s'agit d'un des scénarios les plus brillants de Pressburger. Il se régale dans les querelles anglo-américaines (quelle scène du procès), dessine des personnages hauts en couleur (Roger Livesey, Marius Goring dans un rôle tour à tour hilarant et agaçant). L'histoire d'amour ne l'intéresse pas vraiment, il est logique que Kim Hunter soit un peu en retrait. C'est l'opposition entre une Terre luxuriante et un Ciel glacé, une vision nourrie d'une certaine euphorie : P&P conduisent jusqu'au bout un récit improbable avec une belle ténacité et le sens du rythme qu'on leur connait.
Sacré travail en tout cas pour un effort de commande censé souligner les solidarités anglo-américaines. Alors évidemment la proposition est bien moins poignante qu'un Colonel Blimp, mais on y trouve autre chose...et une vivacité parfois proche d'un Lubitsch (Heaven Can Wait, sur un canevas proche, a été réalisé deux ans auparavant).
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Joe, merci, ton message me donne envie de revoir le film.
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Indémodable et merveilleux ce Powell. Presque aussi bien que "Je sais où je vais" qui reste mon chouchou.
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Strum a écrit :Joe, merci, ton message me donne envie de revoir le film.
Ah ben voilà, heureusement que Joe Wilson est là ! :)
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cinephage
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Message par cinephage »

Pour en revenir à ce terme de surréaliste, qui vous gêne tant...

Certes, d'une façon générale, le cinéma de P & P n'est en rien d'essence surréaliste. L'ascendance est sans doute plutôt à chercher dans les grands courants littéraires britanniques du XIX° siècle.

Néanmoins, une parenté me parait exister entre Une question de vie ou de mort et un film adulé parait-il par les surréalistes, Peter Ibbetson, qui relate à son tour l'histoire d'un amour qui dépasse le monde réel (l'emprisonnement) : « un film prodigieux, triomphe de la pensée surréaliste. », nous en dit André Breton. Certes, dans Une question de vie ou de mort, c'est la mort, et non l'emprisonnement, qui est dépassée par un amour "fou".

Reste que je trouve une relation discrète entre les deux films, et que le terme de surréaliste ne me dérange pas tant que ça, du coup (d'une façon générale, le cinéma de Henry Hathaway n'est pas surréaliste non plus, d'ailleurs). :wink:
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Message par Alligator »

cinephage a écrit :Pour en revenir à ce terme de surréaliste, qui vous gêne tant...
Powell dans sa bio revendique un certain héritage ou du moins une influence certaine du surréalisme, notamment par le biais de Bunuel, qu'il appelle son "maître" et rappelle souvent cette filiation. Cependant je ne suis pas sûr qu'il entend le mot surréalisme dans toute son acception. Sa connaissance du mouvement me parait parcellaire ou du moins approximative (se contentant d'allusion à Bunuel et au travail de Dali sur Spellbound). Enfin, je dis ça, mais c'est juste un sentiment à la lecture. Bref, je n'ai pas le sentiment qu'il conçoit véritablement la démarche surréaliste en tant que telle, en tant que projet, concept et démarche. J'ai plus l'impression qu'il se contente de saluer le résultat sur pellicule. Et de coller le terme à tout ce qui s'éloigne du réalisme qu'il cherche à fuir bien souvent.
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