Olivia de Havilland (1916 - 2020)

[Cathy]

Four's A Crowd - Quatre au paradis, Michael Curtiz, 1938



Robert Kesington Lansford (Errol Flynn), habile spécialiste des relations publiques veut prouver son talent, et prend pour client le millionnaire à la réputation déplorable John P. Dillingwell afin de redorer son image. Ce faisant, il prendra le temps de séduire la fille du millionnaire Lorri (Olivia de Havilland) ainsi qu'une journaliste Jean Christy (Rosalind Russell) qui travaille justement dans le journal dirigé par Pat Buckley (Patrick Knowles) et qui dénigre le millionnaire

Michael Curtiz signe ici une comédie dans la plus pure tradition américaine de l'époque, avec le millionnaire excentrique dont la passion est les trains électriques et qui est gardé par une horde de danois, sa fille capricieuse et jouée avec charme par OIivia de Havilland qui montre une fois encore l'étendue de ses talents. Connue pour Mélanie, Marianne et ses rôles de jeune femme de bonne famille, elle montre à travers ce film qu'elle pouvait aussi être une actrice de comédie, ce qui semble moins le cas d'Errol Flynn plus à l'aise dans la partie séducteur du rôle que dans la partie "comique". Rosalind Russell impose sa personnalité débordante et attachante. Patrick Knowles qui avait déjà tourné avec Olivia de Havilland et Errol Flynn sous la direction de Michael Curtiz la Charge de la Brigade Légère complète le casting de cette comédie agréable, même si elle est loin d'être inoubliable.

[someone1600]

Ca a l'air bien tout de meme... lol.

La bande annonce présente sur je ne sais quel dvd de films d'Errol Flynn me donne le gout tout de meme de voir le film.

[Cathy]

To each his own - A chacun son destin (1946), Mitchell Leisen



Durant la seconde guerre mondiale, une femme seule attend un aviateur, elle se rémémore son passé celui d'une jeune femme séduite par un aviateur mort durant la première guerre mondiale et dont elle a eu un enfant;

Ce film montre encore une autre facette de l'immense talent de Olivia de Havilland. Vieillie pour les besoins du rôle, elle est parfaite dans son rôle de vieille fille du début du film, avant de redevenir une ingénue puis une femme combative dans le reste du film. Nous sommes là dans un parfait mélo, la fille séduite dont l'amant meurt, le fils illégitime, l'adoption, les querelles etc, mais le traitement n'est nullement larmoyant. La mise en scène de Mitchell Leisen est efficace sans être inoubliable. Roland Culver est totalement à sa place dans son rôle de vieil ours qui tombe amoureux immédiatement de cette femme, Mary Anderson est absolument parfaite dans son rôle d'épouse "délaissée". John Lund joue avec conviction le double rôle du père et du fils. Le film tourne autour de la personnalité d'Olivia de Havilland qui réalise un splendide numéro d'actrice, dans ce film très plaisant.

[Kimm]

To each his own - A chacun son destin (1946), Mitchell Leisen



Durant la seconde guerre mondiale, une femme seule attend un aviateur, elle se rémémore son passé celui d'une jeune femme séduite par un aviateur mort durant la première guerre mondiale et dont elle a eu un enfant;

Ce film montre encore une autre facette de l'immense talent de Olivia de Havilland. Vieillie pour les besoins du rôle, elle est parfaite dans son rôle de vieille fille du début du film, avant de redevenir une ingénue puis une femme combative dans le reste du film. Nous sommes là dans un parfait mélo, la fille séduite dont l'amant meurt, le fils illégitime, l'adoption, les querelles etc, mais le traitement n'est nullement larmoyant. La mise en scène de Mitchell Leisen est efficace sans être inoubliable. Roland Culver est totalement à sa place dans son rôle de vieil ours qui tombe amoureux immédiatement de cette femme, Mary Anderson est absolument parfaite dans son rôle d'épouse "délaissée". John Lund joue avec conviction le double rôle du père et du fils. Le film tourne autour de la personnalité d'Olivia de Havilland qui réalise un splendide numéro d'actrice, dans ce film très plaisant.

Certainement un de mes "De Havilland" favori, puisqu' Olivia nous livre une magistrale interprétation (Oscar 1946), de la vieille femme aigrie, à la douce ingénue, en passant par la femme d'affaire active.
On ne s'ennuie pas une minute; Olivia raconte que Mitchell Leisen n'était guère enthousiaste quant au scénario, qui pouvait passer pour un effroyable mélo, mais à mesure qu'il tournait le film, il devint de plus en plus investi et passionné;
Grâce au savoir faire de Leisen et à son actrice principale, le film est remarquable et mérite les éloges peu accordés jusqu'à maintenant.

MA COUSINE RACHEL (Henry Koster, 1952) est également une très belle réussite cinématographique;
la composition d'Olivia, tout en ambiguité, et celle de Richard Burton, en romantique passionné et ombrageux, sont saisissantes.
Olivia De Havilland a environ 36 ans lorsqu'elle tourne ce film, et elle est renversante de beauté; sa maturité nous livre un visage altier, aux traits éminemment réguliers, mais inquiétant dans sa sérénité. Ce visage est un contrepoint idéal quant aux intentions du personnage, qui deviennent plus manifestes durant une scène mémorable dans un escalier,au cours de laquelle toute la fureur de Richard Burton est débridée.
La mise en scène se concentre autour du mystère du personnage féminin, dont l'apparition est reculée, et se fait de dos, ce qui aiguise notre curiosité. C'est un rôle troublant, dans une ligné toute hitchckokienne, tout en nuance, en non-dit, qui provoque le malaise, et la fascination...

[Cathy]

Hold back the dawn - Par la porte d'or (1944), Mitchell Leisen



Un roumain Georges Iscovescu (Charles Boyer) vient raconter son histoire à un réalisateur d'Hollywood. Pour obtenir son visa d'entrée aux USA, et suite aux conseils de son ancienne partenaire Anita (Paulette Goddard), il épouse une jeune institutrice américaine Emmy Brown (Olivia de Havilland).

Comédie dramatique, ce film de Mitchell Leisen montre les ruses qu'utilisent les candidats à l'émigration pour entrer légalement aux USA. Comme dans "A Chacun son destin", le film se déroule en flash back. L'essentiel de l'histoire se déroule à la frontière mexicaine, dans un hôtel où demeurent plusieurs familles. Le réalisateur peut ainsi dresser plusieurs portraits pittoresques, celui qui peut devenir citoyen honoraire de par ses origines, la famille autrichienne dont le mari est malade, etc. mais surtout celui de cet ancien danseur pas très sympathique mais qui petit à petit parvient à susciter l'empathie pour son cas. Charles Boyer est en effet remarquable dans l'évolution de ce roumain et sa transformation au contact de son épouse jouée une fois encore avec brio par Olivia de Havilland, pleine de fraicheur et de spontaneité, même si nous sommes dans son registre "à la Mélanie". Paulette Goddard est parfaite dans ce rôle de véritable garce, élément clé de toute l'histoire. Walter Abel complète la distribution en incarnant un agent de l'émigration cynique à souhait. Le film est absolument remarquable dans sa construction, sa mise en scène, son éclairage, bref un très beau film.

[francesco]

Mon préféré peut-être : je trouve De Havilland extraordinaire, alors que le rôle aurait pu être insupportable (genre Blanche-Neige) elle est d'une dignité et d'une émotion bouleversante pendant tout le film.
C'est pour ce film qu'elle a été pour la première fois nommée aux oscars comme meilleure actrice. C'est sa soeur qui a gagné pour Soupçons. Quand Olivia s'est précipité pour la féliciter, Joan Fontaine l'a publiquement repoussé, sans jamais s'expliquer réellement sur son geste. C'est là qu'un point de non retour entre les deux soeurs a été atteint.

[Cathy]

My Love came back (1940), Curtis Bernhardt



Julius Mallette (Charles Winninger), directeur d'une usine de matériel musical et Président d'une Académie de musique décide d'aider une jeune violoniste prodige Amelia Cornwell (Olivia de Havilland) à rester à l'Académie. Outre le soutien financier, il l'emmène voir les spectacles à la mode jusqu'au jour où retenu par une réunion familiale, il envoie son assistant Tony (Jeffrey Linn).

L'argument est sans doute mince, mais nous sommes ici dans un des genres de prédilection des américains, à savoir la comédie romantique. Tous les ingrédients y sont, les jeunes premiers, les amis un peu farfelus, les seconds rôles pittoresques comme S.Z Sakall, pilier de bon grand nombre de films, et naturellement les quiproquos. Olivia de Havilland une fois encore est magnifique dans ce rôle de jeune violoniste, à ses côtés Jeffrey Linn campe le jeune premier idéal, tandis qu'une Jane Wyman méconnaissable en blonde est charmante et pétillante tandis que Charles Winninger est parfait en vieux père de famille "séducteur". Sans aucun temps mort, Curtis Bernhardt plus habitué des mélodrames que des comédies réalise un film efficace. D'ailleurs d'après Imdb, ce serait ce film qui l'aurait fait "reconnaître". Bref une comédie américaine typique, agréable comme seuls les américains savent en faire.

[Cathy]

Je sais, Ivy met en scène Joan Fontaine et non Olivia de Havilland, mais je trouve plus logique de regrouper les critiques sur les deux soeurs ensemble que de mettre mon commentaire dans le film du mois. Il ne restera plus à Kim que de nous faire le portrait de Joan Fontaine, si comme lui je préfère de très loin la personnalité d'Olivia de Havilland à celle de sa soeur, plus beauté froide comme les aimait Hitchcock.


Ivy - Le Crime de Madame Lexton (1947) Sam Wood



Une jeune femme vénale Ivy Lexton (Joan Fontaine) cherche à s'échapper de son mariage par tous les moyens. Elle est entourée de trois hommes Jervis Lexton son mari (Richard Ney), Roger Gretorex, le premier amant médecin (Patric Knowkes) et Miles Rushworth (Herbert Marshall), le millionnaire et second amant.

Sam Wood a réussi un film brillant, peu connu qui mériterait de sortir totalement de son anonymat. L'histoire est sans doute banale, mais le traitement est magnifique dans ce jeu de noir et blanc continuel, l'héroine toujours vêtue de blanc jusqu'à la mort de son mari, (d'où le titre français très spoiler) puis entièrement de noir. La mise en scène combine magnifiques gros plans de ce visage à la fois si doux et si froid et scènes assez intimes avec des éclairages de clair-obscur recherchés. Le film se déroule quasiment toujours en intérieurs. Dès le début l'ambiance est donnée avec cette scène chez une voyante jouée par Una O"Connor au physique si particulier qui met en jeu tout le processus de désir d'Ivy Lexton qui doit quitter son premier amant, pour en trouver un plus riche le soir même, mais qui ne lui dit pas qu'elle voit un grand malheur dans sa vie. On se dit que l'histoire aurait très bien pu plaire aussi à Hitchcok, tant Joan Fontaine est le type même de l'héroine froide, mais angélique. On se rend compte à quel point les deux soeurs de Havilland étaient différentes, et on a du mal à comprendre leur brouille, tant leur carrière ne joue pas sur le même registre. Les trois acteurs qui l'entourent sont aussi parfaits les uns que les autres qui dans le rôle du mari faible, qui dans le rôle de l'amant. Certes la scène finale est prévisible, mais tout est si bien réalisé et si bien "éclairé que l'on passe un moment superbe en la compagnie de cette Mme Lexton pourtant bien peu recommandable. A noter que la copie diffusée en septembre dernier par Ciné Polar est de toute beauté, seul problème que ce soit la VF qui ait été donnée et non une VO, même si le doublage est correct, on se demande si une édition DVD n'est pas prévue, à la vue de cette copie aux noirs et blancs éclatants.

[francesco]

J'avais aimé le film, mais une deuxième vision m'avait un peu ennuyé, le film tirant légèrement en longueur. Cela dit effectivement le film est splendide visuellement (les décors, la photo, la composition des cadres, les costumes, le maquillage -Fontaine a rarement été belle à ce point là) selon Tavernier et Coursodon c'est du davantage au producteurs qu'au réalisateur, Sam Wood.
Deux ou trois choses m'ont marqué : la fin, effectivement prévisible mais impressionnante, un petit leimotif inquiétant et l'interprétation glaçante de Joan Fontaine que je trouvais très sensuelle, jouant les scènes de meurtre comme des scènes d'amour. Je confirme que c'est dommage pour la VF parce qu'elle jouait énormément de sa voix "sussurante" (comme souvent).

Elle et sa soeur étaient déjà rivales enfants et Joan s'est surtout plainte ensuite d'avoir eu l'impression de passer toujours derrière sa soeur quand celle-ci était en train de devenir une star : elle a dit que les gens la recherchait uniquement pour cela, qu'elle en avait souffert et qu'Olivia n'avait pas cherché à arranger les choses.
Au tout début de sa carrière Fontaine a eu du mal à trouver sa voix : dans Gunga Dinn elle avait effectivement un rôle "à la Olivia" (celle des Errol Flynn), la même année elle a été sérieusement envisagée (avec sa douceur et son angélisme) pour jouer Mélanie et l'année suivante par contre Selznic se battait pour que De Havilland joue Mrs de Winter (c'était compliqué parce qu'elle était sous contrat avec la Warner) mais finalement de Havilland s'est retirée elle-même de la course parce que sa soeur était également pressentie pour le rôle et qu'elle ne voulait pas accroitre la tension entre elles.
En 41 Fontaine a gagné un oscar pour Soupçon, Olivia également nommée a voulu la féliciter s'est fait rabrouer publiquement, les explications de Fontaine n'ont jamais été très claires ou convaincantes à ce ce propos et à partir de là elles ne se sont plus adressées la parole. Les producteurs ont voulu les réunir (notamment dans Devotion) mais elles ont toujours refusé.
Manifestement elles sont toujours restées extrêmement rivales et elles n'avaient ni l'une ni l'autre le caractère soumis de certains de leur personnage. Au contraire on les sent pleines de (mauvais ?) caractère !

[Cathy]

J'ai oublié effectivement de parler de cette ritournelle qui rythme plusieurs séquences et sonne très "moderne" pour l'époque. Ne l'ayant jamais vu avant, je le découvrais et je n'ai pas trouvé de longueurs.

[francesco]

Une question qui n'a rien à voir, ou presque, on m'a dit qu'une fois sur CinéPolar était passé La Dame en blanc avec Eleanor Parker(autre thriller en costume méconnu) : ça dit quelque chose à quelqu'un ?

[Cathy]

Le problème avec Polar est que les copies sont souvent pourries, du coup je regarde peu leur programmation. J'étais tombée en zappant sur ce crime de Mme Lexton et avait pu l'enregistrer lors de la dernière diffusion, par contre le film que tu évoques avec Eleanor Parker ne me dit rien, mais bon ils vont peut-être le rediffuser !

[someone1600]

C'est bizarre en effet qu'elles ne s'entendait pas. Enfin, je prefere toujours Olivia a Joan, mais elles sont bonnes actrices toutes deux. Enfin.

Connait aucun des films dont tu parles Cathy, mais tu me donnes le gout. Lol.

[Kimm]

Je sais, Ivy met en scène Joan Fontaine et non Olivia de Havilland, mais je trouve plus logique de regrouper les critiques sur les deux soeurs ensemble que de mettre mon commentaire dans le film du mois. Il ne restera plus à Kim que de nous faire le portrait de Joan Fontaine, si comme lui je préfère de très loin la personnalité d'Olivia de Havilland à celle de sa soeur, plus beauté froide comme les aimait Hitchcock.


Ivy - Le Crime de Madame Lexton (1947) Sam Wood



Une jeune femme vénale Ivy Lexton (Joan Fontaine) cherche à s'échapper de son mariage par tous les moyens. Elle est entourée de trois hommes Jervis Lexton son mari (Richard Ney), Roger Gretorex, le premier amant médecin (Patric Knowkes) et Miles Rushworth (Herbert Marshall), le millionnaire et second amant.

Sam Wood a réussi un film brillant, peu connu qui mériterait de sortir totalement de son anonymat. L'histoire est sans doute banale, mais le traitement est magnifique dans ce jeu de noir et blanc continuel, l'héroine toujours vêtue de blanc jusqu'à la mort de son mari, (d'où le titre français très spoiler) puis entièrement de noir. La mise en scène combine magnifiques gros plans de ce visage à la fois si doux et si froid et scènes assez intimes avec des éclairages de clair-obscur recherchés. Le film se déroule quasiment toujours en intérieurs. Dès le début l'ambiance est donnée avec cette scène chez une voyante jouée par Una O"Connor au physique si particulier qui met en jeu tout le processus de désir d'Ivy Lexton qui doit quitter son premier amant, pour en trouver un plus riche le soir même, mais qui ne lui dit pas qu'elle voit un grand malheur dans sa vie. On se dit que l'histoire aurait très bien pu plaire aussi à Hitchcok, tant Joan Fontaine est le type même de l'héroine froide, mais angélique. On se rend compte à quel point les deux soeurs de Havilland étaient différentes, et on a du mal à comprendre leur brouille, tant leur carrière ne joue pas sur le même registre. Les trois acteurs qui l'entourent sont aussi parfaits les uns que les autres qui dans le rôle du mari faible, qui dans le rôle de l'amant. Certes la scène finale est prévisible, mais tout est si bien réalisé et si bien "éclairé que l'on passe un moment superbe en la compagnie de cette Mme Lexton pourtant bien peu recommandable. A noter que la copie diffusée en septembre dernier par Ciné Polar est de toute beauté, seul problème que ce soit la VF qui ait été donnée et non une VO, même si le doublage est correct, on se demande si une édition DVD n'est pas prévue, à la vue de cette copie aux noirs et blancs éclatants.

C'est un de mes graals avec Joan Fontaine
Et j'en ai beaucoup d'autres avec elle !!
Difficile de dire laquelle des 2 sœurs je préfère finalement, peut-être aurais-je une préférence pour la filmographie de Joan Fontaine, sous contrat avec Selcznick.
Quant à une bio sur Joan, pourquoi pas, chère Cathy ! Il me faudra juste un peu de temps !

[tijay]

The dark mirror (Double énigme, 1946 - Robert Siodmak)

Le maitre du film noir dans toute sa splendeur, et une performance d'actrice exceptionnelle de notre chère Olivia ... Tout est parfaitement ficelé et si la fin n'est pas difficile à deviner, l'ensemble est topissime.
Olivia de Havilland porte le film entier sur ses épaules et la qualité technique est habile et m'a bluffée.

10/10