Preston Sturges (1898-1959)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Profondo Rosso
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Profondo Rosso »

AtCloseRange a écrit :Et la géniale Mary Astor et Sid Arno en Toto?
C'est quand même ce qu'il y a de plus drôle dans le film avec cette méomorable battue dans le train.
Ils sont effectivement très amusant mais en fait le déroulement de l'histoire à partir de ce moment là est assez attendu et prévisible finalement, alors que la première partie avait su me surprendre bien plus à coups de personnage (le milliardaire texans leader de la saucisse est excellent :lol: ) et de situations bien loufoque (la partie de chasse dans le train donc) et je ne retrouve rien de complètement équivalent ensuite dans le film.
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Profondo Rosso
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Profondo Rosso »

Hail The Conquering Hero (1944)

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Woodrow Truesmith, malgré son désir de prendre part à la guerre et de devenir l'un de ces héros qu'il envie maintenant, a dû rester à l'arrière par suite de déficience physique. Dans un bar où il noie son chagrin, six combattants de retour de Guadalcanal réussissent à le convaincre que, pour devenir un héros, il lui suffit de se faire passer pour l'un des leurs. Avec la complicité de ses nouveaux camarades, Woodrow, habillé en soldat, arrive dans sa ville natale. Une réception enthousiaste l'accueille. Le voici proposé comme maire.

Comme toujours avec Preston Sturges un pitch génial qui au delà de la comédie aborde des thèmes bien plus ambitieux et universel. Ici il aborde l'aura et la poudre aux yeux amené par la célébrité et comment un malheureux mensonge entraîne le héros dans un tourbillon de problèmes. Contrairement à son habitude, le couple de héros est la gentillesse et la sobriété même tandis que l'entourage est totalement hystérique. Eddie Bracken campe un brave gars du pays rongé par la culpabilité à cause de sa notoriété basée sur du vent, et la ravissante Ella Raines son ex fiancée qui ne le reconnait plus en idole des foules. Autour de cela Sturges force le trait bien comme il faut pour dépeindre la folie qui s'empare des concitoyen subjugué par le moindre mot de Woodrow et fustige ainsi le caractère suiveur des masses en quête d'icône clinquante. Cela occasionne nombre de situation comique, notamment par les amis militaires de Woodrow rivalisant de superlatif énormes pour narrer ses exploits de guerre. L'honnêteté et la simplicité de Woodrow finiront par payer, en opposition du personnage de maire bien roublard sans donnant un aspect plus positif à un propos assez acide au final. L'histoire d'amour toute simple est assez réussi grâce au deux personnage sincères et on a très beaux second rôle avec l'excellent William Demarest en sergent, ainsi que le soldat poussant Woodrow par amour pour une mère qu'il n'a jamais eu. Très belle réussite pour Sturges en parfait équilibre entre discours incisif et l'aspect plus tendre. 5/6
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par santiago »

Et sinon, quelqu'un a t-il vu Les carnets du major Thompson ?
Une alimentation saine dirige l'énergie sexuelle dans les parties concernées
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Profondo Rosso »

The Great McGinty (1940)

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Un patron corrompu reussit, par des moyens frauduleux,a faire d'un vagabond demeuré un gouverneur d'Etat ...

Premier film de Preston Sturges et tout le génie est déjà là. Un sujet à la Capra totalement dynamité par Sturges dans son absence de d'humanisme et de sentimentalisme. La corruption et les magouilles politique sont décrite dans le détail et cela sans que le héros ne s'y oppose, profitant tranquillement de l'agréable situation qui lui a été offerte. A peine le temps d'une prise de conscience qu'il est déjà hors d'état de nuire. Le tour de force est de réussir à le rendre sympathique et attachant, porté par un Brian Donlevy épatant et qui sait bien user de son image façonnée par ses rôle de méchants. Du coup son héros grande gueule et toujours près pour une bonne bagarre parait plus dépassé par les évènements que réellements corrompu, parti de rien comme il est. De la même façon le truand joué par Akim Tamiroff qui l'a sorti du caniveau épaté par sa morgue est très réussi aussi et parvient à susciter la sympathie également. Une très belle relation faussement interessée avec sa femme jouée par Muriel Angelus approfondi bien le héros qui s'adouci et prend conscience du monde qui l'entoure. La construction en flashback est très réussie mais sert finalement une fin un peu baclée et expéditive (on aurait aimé le voir rentrer auprès de sa famille) qui atténue un peu la belle réussite qu'est ce premier Sturges. Ce coffret regorge décidément de pépites ! 4,5/6
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Profondo Rosso »

Christmas in july de Preston Sturges (1940)

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Un jeune homme, Jimmy MacDonald, a participé à un concours de slogans organisé par une marque de café et espère gagner un des prix, le premier étant de 25 000$. Ses collègues décident de lui faire une farce en lui faisant croire qu'il a gagné le concours. Jimmy décide d'acheter plein de cadeaux pour sa famille dont le premier sera une bague pour sa fiancée Betty Casey.


Comme d'habitude avec Sturges, un pitch plein de promesses parfaitement tenues. Un couple de héros diablement attachant avec un Dick Powell en attente du coup de pouce qui lui donnera enfin sa chance et sa fiancée aimante et le soutenant en toute circonstances joué par la charmante Ellen Drew. La tendresse avec laquelle Sturges les dépeint, ainsi que leur entourage évoque la description des braves gens simple du Lubitsch de "The Shop around the corner". La belle première scène du couple sur le toit avec les voisins qui râlent dépeint en quelques minutes leurs rapport et leurs attachement porté par les deux acteurs époustouflant. Du coup quand intervient le quiproquos où il se croient riche, on ressent constamment une petite pointe de tristesse face à leurs emballement car on sait que cette embellie est factice, Sturges a tellement bien fait exister ces personnages qu'il ne peut tourner à la farce et au grotesque leurs fausse réussites. Du coup c'est les personnages secondaires qui assurent leurs délire cartoonesque et survolté. Le jury du concours de slogan est tordant et totalement survolté, Raymond Malburn est énorme donateur à la poursuite de son chèque et sous couvert d'humour le scénario dress un portrait grinçant de l'hypocrisie de la réussite avec des comportements qui changent du tout au tout d'une minute à l'autre durant tout le film envers le personnage de Dick Powell selon qu'on le croit en réussite ou pas. La séquence la plus manifeste étant son patron se mettant à débiner ses slogans qu'il adorait un instant auparavant quand il le croyais vainqueur du concours. Il y avait certainement moyen de tirer vers encore plus de noirceur vu la tournure de la situation (poignante réaction de Dick Powell quand il découvre qu'il n'a pas vraiment gagné) mais Sturges préfère réserver un sort plus honorable à ses héros, voire plus avec une astucieuse eet attendue pirouette finale. 5/6 décidément le coffret Preston Sturges est un vrai réservoir à petit bijoux de comédie.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Septembre 2009

Message par Profondo Rosso »

The Great Moment de Preston Sturges (1944)

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L'histoire vraie du dentiste Dr.W.T.Morton qui au XIXème siècle invente l'anesthésie et tente de faire accepter cette pratique par ses patients et les autres médecins.

Un film assez différents des autres Preston Sturges qui malgré les francs élans comiques par instants distille une intrigue plus humaniste et poignante (même si on pouvait dire aussi cela du génial "Les Voyages de Sullivan). L'histoire narre le vrai destin du Docteur Morton, modeste dentiste régulièrement confronté à des patients récalcitrant aux affres de la douleur qu'occasionne son exercice sur eux. Son cabinet régulièrement vide car la souffrance occasionnée fait fuir tout le monde, il va chercher d'atténuer la douleur et par la même occasion révolutionner la médecine en inventant purement et simplement les anesthésiant. Campé par Joel Mcrea , Morton acquiert immédiatement une chaleur, une humanité et une présence attachante qui sied parfaitement au différents ton que Sturges confère au film. Dans un premier temps le comique bat son plein entre les patients fuyant apeuré le cabinet de Morton, puis les différents tâtonnement de ce dernier occasionne d'irrésistible moment de drôlerie comme lorsqu'un ami expérimente du gaz hilarant pour calmer les patient, la première tentative d'anesthésie mal dosée où le patient est pris d'une crise de folie ou encore lorsqu'il est empoisonné par l'éther et s'écroule dans son salon. Le film nous fait également découvrir une douloureuse époque où les opérations médicale étaient un véritable calvaire pour les patients, notamment une séquence d'opération assez insoutenable. Cela permet de saluer le mérite de Morton qui décide de mettre son invention au service de la médecine plutôt qu'à son seul profit, essuyant mépris et railleries des incrédules. Comme toujours à l'apparition d'une innovation majeure, le héros se trouve confronté au réticents et au profiteurs voulant s'approprier l'invention, le tout dans une dernière partie nettement plus dramatique (annoncée par la narration en flashback où on apprend la mort de Morton dans l'oubli de tous) où l'ordre des médecins refusent l'utilisation de l'invention s'ils ne peuvent se l'attribuer, méprisant le statut de dentiste de Morton. La dernière scène est ainsi une des plus belles filmées par Sturges, où Morton bouleversé par le spectacle d'une jeune fille allant à l'amputation à vif décide de renoncer à l'exclusivité (et la gloire qui va avec) de son invention pour lui éviter des souffrances d'un autre âge. 5/6
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

THE PALM BEACH STORY

Comme Profondo, le film se laisse gentiment regarder mais ne bénéficie pas d'un scénario suffisamment solide pour marquer suffisamment le spectateur. Ce quasi-conte de fées avec millionnaires à la pelle reste agréable mais ne vaut presque uniquement, à mon goût, que pour les sursauts cartoonesques employés par Sturges. Si le rythme du film est inégal, on note toutefois quelques moments énergiques et, surtout, un potentiel délirant qui aboutit parfois à des scènes réjouissantes (la meute de chiens dans le train ou les chasseurs ivres qui ravagent le compartiment). On sent de l'inventivité et beaucoup d'originalité dans cet humour mais j'en demandais bien davantage. On se consolera avec tous ces personnages "pittoresques" (le texan fabricant de saucisses, Toto, etc.) et jamais vus ailleurs. C'est déjà pas si mal...
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Sybille »

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The Lady Eve
Preston Sturges (1941) :

Excellente comédie de marivaudage, "The lady Eve" est un bon moyen pour découvrir le travail du réalisateur Preston Sturges. Le film n'a l'air de rien de prime abord, mais il recèle au contraire de nombreux atouts dans sa manche (c'est le cas de le dire !). Cette histoire en apparence banale est transcendée par le rythme de la mise en scène, une façon adroite d'assembler les différents épisodes du récit avec une progression qui reste toujours logique, le comique et l'incision mordante des dialogues, sans compter bien sûr les prestations drôlatiques de Barbara Stanwyck, Henry Fonda, et tous les seconds rôles. Mon Sturges préféré à ce jour, j'ai toujours été relativement déçue par le reste. 8/10
bruce randylan
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par bruce randylan »

Hail the conquering Hero ( Héros d'occasion - 1944 )
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Whaou ! Voilà un film totalement ébouriffant au point d'en faire tourner la tête. :o

Preston Sturges se donne à fond et prouve non seulement qu'il fut un grand scénariste mais aussi un réalisateur de génie. Son idée part pourtant d'une idée simple : un militaire qui n'a absolument rien d'un héros ( c'est même le contraire ) est embarqué malgré lui par une troupe de Marines qui profite d'une permission pour le faire passer aux yeux de sa mère comme un soldat courageux et émérite.
Une idée simple mais qui passée à la moulinette Sturges devient une véritable usine à gaz qui pousse sa logique implacable dans une surenchère étourdissante : il est accueilli en héros à la gare, sa ville en fait l'habitant d'honneur, son amour de jeunesse renoue avec lui, les notables veulent faire de lui le maire etc... Bien-sûr ses camarades de l'armée sont les premiers à rentrer dans le jeu et à jeter de l'huile sur le feu et toute les tentatives de notre pauvre héros pour rétablir la vérité ne font qu'aggraver le tout.
Mais là où le réalisateur/scénariste explose le genre c'est en livrant un film presque éreintant tant l'écran est perpétuellement occupé par une masse grouillante de personnes qui parlent tous en même temps. Autant dire que le traitement de son et des dialogues est un travail d'orfèvres qui rend grisante chaque séquence qui pousse toujours jusqu'à son paroxysme chaque idée et situation. Ca serait presque agressif si l'humour et le décalage presque absurde ne venait régulièrement tempérer chaque plan. Sturges passe donc par tout une galerie de seconds rôles formidables qui va du militaire qui refuse qu'on rende une maman triste, au maire caractériel en passant par les notables trop enthousiaste.
En plus, les plans sont très très longs ce qui donne une dynamique visuelle et verbale incessante pour ne pas dire inédite et indépassable. Comme je disais c'est ébouriffant. 8)

En plus, les dialogues sont vraiment drôles et certaines situations se rapprochent du non-sens loufoque qui est toujours aussi moderne ( l'arrivée à la gare avec les différentes fanfares, la dictée de la lettre qu'on croirait sorti des Monty Python ).
Certains artifices de scénaristes sont un peu plus voyants ( l'opposition entre la foule bruyante et le calme blasé de Eddie Bracken ) mais il ne dérange jamais à l'instar du discours moral final qui n'a rien de moralisateur et d'agaçant. Les réfracteurs de Capra seraient d'ailleurs bien aviser de jeter un coup d'œil à Sturges qui en est un peu le penchant ironique ( sans tomber dans le cynisme de Wilder )

Tout ça pour dire que Hail the conquering Hero est un fantastique tour de force drôle, cinqlant et virtuose. :D
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Profondo Rosso
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Profondo Rosso »

The Miracle of Morgan's Creek (1944)

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Trudy Knockenlocker est la fille du commandant de la garnison locale. Après la fête d'adieu des soldats, lui reviennent de vagues souvenirs d'un soldat auquel elle serait mariée. Pourtant, elle ne se rappelle pas de son nom. Quelques semaines plus tard, elle découvre qu'elle est enceinte... Entre en scène Norval, un camarade de classe. Mis au parfum, lui propose de devenir le père de l'enfant.

Un des très grands Sturges, au script incroyablement osé et provocateur mais si vicieusement peaufiné et cadré par Sturges que la censure n'y trouva rien à redire. L'histoire narre les mésaventures de la jeune Trudy qui suite à une fête d'adieu de soldat trop arrosée se découvre mariée et enceinte sans avoir aucun souvenir du père. Son meilleur ami amoureux d'elle depuis l'enfance entre en scène et décide de l'aider en l'épousant. Mais pour cela il faut trouver le moyen d'annuler le premier mariage, rester discret pour ne pas s'attirer la vindicte morale du village et surtout dissimiler les évènements au très orageux et protecteur père de Trudy génialement joué par William Demarest.
Une situation anodine aujourd'hui prend des proportions monumentales dans la société américaine moralisatrice des années 50 et sous couvert d'humour Sturges dit pas mal de vérité sur les dysfonctionnement de l'époque. Le poids de l'opprobe populaire et des jugements moraux, les filles mères quasiment livrées à elles mêmes, la goujaterie des militaires se payant du bon temps sur des jeunes filles innocentes (et profitant de la fascination pour l'uniforme en temps de guerre), les thèmes sont vraiment risqué et vindicatif et Sturges par sa science de l'écriture parvient à englober le tout dans du pur divertissement. Car le film est un de ses plus drôles, personnages loufoques en pagailles, quiproquos infernaux et situations extravagantes sont légion. Les stratagèmes du couple Trudy/Norval pour contourner la loi offre des moments tordants lorsqu'il tentent de se marier sous de faux noms notamment. Eddie Bracken (dans un rôle voisin de "Hail the conquering Hero") est aussi touchant que drôle en brave type amoureux prêt à tout assumer pour sauver l'honneur de sa dulcinée. Betty Hutto dans un rôle potentiellement frivole ou antipathique dégage aussi une belle émotion dans la culpabilité de son personnage, notamment la scène où elle ne peut se résoudre à piéger Norval pour qu'il l'épouse et lui avoue tout.
Les seconds rôle sont toujours aussi truculents chez Sturges et en plus de William Demarest Diane Lynne (un peu mûre pour les 14 ans de son perso) en petite soeur espiègle à la langue bien pendue est tout aussi adorable. La conclusion est un tour de force exceptionnel dans la manière de décanter une situation inextricable (digne de ce qu'il avait déjà osé à la fin de "The Palm Beach Story" à la chute tout aussi :shock: ) et offre des ultimes gags fabuleux ou sans spoiler il est question de la nature très particulière de l'accouchement de Betty Hudson. Et pour les fans de Sturges c'est l'occasion de revoir Brian Donlevy et Akim Tamiroff qui reprennent leur rôle de "The Great McGinty" (premier film de Sturges 4 ans plus tôt) en ouverture et en conclusion de façon géniale. Quasiment jamais déçu avec Preston Sturges. 5,5/6
Dernière modification par Profondo Rosso le 17 mai 10, 11:29, modifié 1 fois.
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Tancrède »

d'après Lilian Gish, c'était un des films préférés de D.W Griffith.
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Père Jules »

Vu hier Hail the Conquering Hero.

C'est peu dire que je partage l'enthousiasme de Profondo Rosso et Bruce. C'est un petit bijou de film, la virtuosité d'un Lubitsch et l'humanisme d'un Capra. Un film absolument remarquable comme seuls les Américains savaient en faire. Des répliques ciselées avec une précision d'orfèvre, des situations comiques qui révèlent (ou plutôt confirment) l'immense talent de Sturges pour la mise en scène et la direction d'acteurs. L'art du quiproquo à son paroxysme. Remarquable 5,5/6
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Cathy »

Miracle au Village, Miracle at Morgan's Creek (1944)

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C''est l'effervescence dans le bureau du gouverneur, que peut-on annoncer qui suscite tant d'émotion. Quelques mois plus tôt dans la petite ville de Morgan's Creek, un bal est donné en l'honneur des GI partant à la guerre. Les filles assistent à celui-ci, malgré un article dans le journal qui attire leur attention sur la recrudescence de mariages après ce style de fête. Et en tout premier lieu, Trudy Kockenlocker qui suite à sa nuit se retrouve mariée et pire que tout enceinte mais ne se rappelle plus de rien. Son meilleur ami offre de l'aider.

Comme dans Palm Beach Story, l'histoire commence dès le générique avec ces habitants se précipitant vers le téléphone pour obtenir le gouverneur, et puis on revient très vite à ce qui cause leur émoi ! La fille de l'agent de police local s'est mariée et est enceinte. Comment contourner le code Hayes pour laisser libre court à des relations sexuelles, sans évoquer même le flirt. Car si on voit la jeune fille faire la fête avec des militaires et la fameuse phrase "Et si on se mariait", rien ne reste de cette nuit, qu'une voiture cabossée, un panneau "just married" et des cotillons. Va s'en suivre toute une série de péripéties rocambolesques avec le père policier qui passe son temps à hurler après ses filles mais finalement se montre très compréhensible quand la situation lui est expliquée. Il y a aussi cet amoureux timide qui sait qu'il est laid mais a toujours été amoureux de Trudy, le film est une comédie déjantée totalement dans l'esprit de l'époque. Eddie Bracken se montre très bon dans son rôle malgré un physique désavantageux, tout comme Betty Hutton qui se montre à la fois délirante dans son apparition où elle chante en play back sur le son d'un disque de basse ou plus calme et posée dans le reste du film. Un film totalement délirant !
Julien Léonard
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Julien Léonard »

Les voyages de Sullivan (Sullivan's travels) - Réalisé par Preston Sturges (1941) :

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Petite filmographie (une bonne dizaine de films en tant que réalisateur), mais de qualité. Preston Sturges, à l'image d'un Lubitsch ou d'un Capra (dans un style différent), soigne ses dialogues et dessine des personnages savoureux. Cette histoire de réalisateur hollywoodien blasé se mélangeant aux SDF pour voir la misère a quelque-chose de totalement décalé, efficace, inattendu dans son déroulement, parfois jubilatoire, parfois malaisant (à l'image du réjouissant Mon homme Godfrey de Gregory La Cava), et surtout passionnant. Véritable réflexion sur l'importance du rire (on pense un tout petit peu au Spountz de Pagnol sur cette question), Les voyages de Sullivan est autant un film social qu'une comédie dramatique de premier ordre. En moins de 90 minutes, et grâce à une mise en scène inventive, Sturges y va franchement et réussi à peu près tout ce qu'il tente. De l'insupportable à la compassion, la frontière est ténue chez ce cinéaste unique en son genre.

Le duo vedette est excellent. Joel McCrea prouve une fois de plus qu'il est un acteur exceptionnel, capable de jouer beaucoup de choses. L'oubli dans lequel il est tombé aujourd'hui est décevant... Sa sobriété inaltérable, son visage subtil et sa filmographie plutôt redoutable sont autant d'arguments à sa réhabilitation. A ses côtés, Veronica Lake irradie l'écran. Je retire tout ce que j'ai dit jusqu'ici sur elle, car elle m'a beaucoup plu. Elle est à la fois belle et captivante, et son jeu reste équilibré en toutes occasions. La voir déambuler en costume masculin des bas fonds a quelque-chose de forcément attachant, à mi-chemin entre Gavroche et Chaplin. Bref, un très beau film, un grand film même, notamment sur les incompréhensions de ce monde, ménageant autant la comédie que le tragique.
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Re: Preston Sturges (1898-1959)

Message par Federico »

Julien Léonard a écrit :Les voyages de Sullivan (Sullivan's travels) - Réalisé par Preston Sturges (1941) :
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Petite filmographie (une bonne dizaine de films en tant que réalisateur), mais de qualité. Preston Sturges, à l'image d'un Lubitsch ou d'un Capra (dans un style différent), soigne ses dialogues et dessine des personnages savoureux. Cette histoire de réalisateur hollywoodien blasé se mélangeant aux SDF pour voir la misère a quelque-chose de totalement décalé, efficace, inattendu dans son déroulement, parfois jubilatoire, parfois malaisant (à l'image du réjouissant Mon homme Godfrey de Gregory La Cava), et surtout passionnant. Véritable réflexion sur l'importance du rire (on pense un tout petit peu au Spountz de Pagnol sur cette question), Les voyages de Sullivan est autant un film social qu'une comédie dramatique de premier ordre. En moins de 90 minutes, et grâce à une mise en scène inventive, Sturges y va franchement et réussi à peu près tout ce qu'il tente. De l'insupportable à la compassion, la frontière est ténue chez ce cinéaste unique en son genre.

Le duo vedette est excellent. Joel McCrea prouve une fois de plus qu'il est un acteur exceptionnel, capable de jouer beaucoup de choses. L'oubli dans lequel il est tombé aujourd'hui est décevant... Sa sobriété inaltérable, son visage subtil et sa filmographie plutôt redoutable sont autant d'arguments à sa réhabilitation. A ses côtés, Veronica Lake irradie l'écran. Je retire tout ce que j'ai dit jusqu'ici sur elle, car elle m'a beaucoup plu. Elle est à la fois belle et captivante, et son jeu reste équilibré en toutes occasions. La voir déambuler en costume masculin des bas fonds a quelque-chose de forcément attachant, à mi-chemin entre Gavroche et Chaplin. Bref, un très beau film, un grand film même, notamment sur les incompréhensions de ce monde, ménageant autant la comédie que le tragique.
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Sturges fait partie des réalisateurs que j'ai honte de si mal connaître. Je n'ai vu que 2 ou 3 de ses films et depuis le temps que j'entends parler des Voyages de Sullivan, ce que tu écris me donne encore plus envie. Je suis bien d'accord : McCrea fut un comédien aussi intéressant que subtil et trop méconnu de nos jours (alors qu'il fut l'un des plus réputés de sa génération). Sans doute pour n'avoir pas eu l'occasion de s'illustrer après sa grande époque comme purent le faire Stewart ou Fonda (à l'exception de Coups de feu dans la Sierra de Peckinpah). Il m'a souvent fait l'impression d'un John Wayne en plus citadin (même solidité et flegme).
Quant à la merveilleuse Veronica Lake... Le charme personnifié en version tanagra. :oops:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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