Henry Fonda (1905-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Henry Fonda (1905-1982)

Message par Music Man »

Image
LA BAIE DU DESTIN (wings of the morning) de Harold D SCHUSTER – GB- 1937
Avec ANNABELLA, Henry FONDA et Leslie BANKS

Un lord irlandais tombe amoureux d’une gitane et l’épouse, à la grande honte de sa famille. Quand il meurt d’un accident de cheval, elle est chassée sans ménagement de la propriété.

La baie du destin est le premier film anglais (et européen) en technicolor. On sent que le cinéaste a voulu profiter au maximum des nouvelles possibilités en proposant un film-patchwork , presque décousu, avec des éléments disparates semblant issus d’histoires différentes, mais toujours hauts en couleurs : une fête gitane, une course de chevaux au Derby, un récital d’un ténor irlandais légendaire…
Le film n’a d’autres ambitions que distraire et dépayser au maximum le public : ici, aucune analyse psychologique des personnages, c’est plutôt un conte de fée bariolé dans la verte Erin. Les couleurs sont jolies même si le vert des prairies n’est pas très bien rendu. Energique et fougueuse, la resplendissante Annabella y paraît de façon très avantageuse, qu’elle joue une brune gitane, qu’elle se déguise en adolescent ou incarne une élégante lady. Elle est même meilleure que dans beaucoup de ses films français et particulièrement épatante dans les séquences où elle se fait passer pour un garçon, qui sont fort cocasses et rappellent la reine Christine. Un film sans substance certes, mais absolument charmant qui rend grâce à une délicieuse Annabella : il remporta un très grand succès international et valut à la star française d’obtenir un contrat pour Hollywood.
Image
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18487
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Henry Fonda (1905-1982)

Message par Profondo Rosso »

La Poupée brisée de Irving Reis (1942)

Image

C'est l'histoire d'amour à sens unique entre A. Pinks, serveur dans un music-hall et sa chanteuse vedette Gloria Lyons. Pinks aime secrètement Gloria, entretenue par le patron de la boîte, Case Ables, jusqu'au jour où elle se retrouve à l'hôpital à la suite d'une chute provoquée par Ables, jaloux d'un riche oisif, Decatur Reed pour qui elle s'apprête à le quitter. Pinks va mettre tout son temps et son argent, avec l'aide de ses amis, à essayer de soigner Gloria, qu'il vénère toujours comme "son altesse"

La Poupée brisée est un joli mélo qui participe à l'évolution de l'emploi habituel d'Henry Fonda de jeune homme naïf et bienveillant vers un registre plus adulte tout en étant un des premiers rôles majeur de Lucille Ball au cinéma (même si son succès se construira surtout dix ans plus tard à la télévision). Le film adapte la nouvelle Little Pinks de Damon Runyon et dépeint la romance à sens unique entre le modeste serveur Pinks (Henry Fonda) et la chanteuse de music-hall et "gold digger" Gloria Lyons (Lucille Ball). Les deux personnages sont des rêveurs dont l'idéal ne se rejoint pas, Pinks aimant à distance une Gloria rêvant de châteaux en Espagne par l'entremise du riche et séduisant Decature Reed (William T. Orr). Le rapport entre eux est bienveillant et hautain pour Gloria envers Pinks et béat et énamouré pour ce dernier. Les contours glamour, l'attitude hautaine et les cadrages avantageux d'Irving Reis pour capturer Gloria sur scène contrebalancent ainsi la gestuelle empruntée et la nature timide filmé dans sa tenue de serveur et réduit à cette nature subalterne soumise par la mise en scène et la composition de plan (toujours en retrait, raide et en attente face à Gloria). Ce rapport se poursuivra de manière plus injustifiée et cruelle après la déchéance physique et sociale de Gloria qui maintient ses exigences de diva envers Pinks, seul bienfaiteur qui voit par son aide dévouée une manière de se rapprocher d'elle.

Le récit pourrait être sinistre mais le scénario contrebalance cela par la description de la faune pittoresque (et les truculentes interprétations de (Agnes Moorehead et Eugene Pallette notamment) de Broadway fait de parieurs et d'escrocs en tout genre. Cela crée des moments décalés déconcertants (le concours du plus gros mangeur en ouverture) mais qui trouvent sa justification sur la longueur, l'esprit d'entraide de cette cour des miracles contrebalançant tout le paraître et l'hypocrisie de la haute société que Gloria idolâtre tant. Les héros évitent par cette approche et les nuances des interprètes les clichés dans lesquels ils s’inscrivent. Henry Fonda exprime plus un amour éperdu que la naïveté, et Lucille Ball (suggérée par son amie Carole Lombard initialement envisagée par le studio) malgré quelques situations et répliques cruelles s'agrippe de manière maladive et confinant à la folie à sa soif de paillettes. Quelques rebondissements tarabiscotés nous amènent ainsi au clou du film avec cette fastueuse soirée mondaine qu'organise Pinks pour Gloria qui en sera la reine. Un bref instant, leurs attentes se conjuguent pour une belle émotion dans une conclusion touchante. 4,5/6
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22129
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Henry Fonda (1905-1982)

Message par Supfiction »

Je regardais Wanda Nevada (1979), la comédie d’aventure , un peu poussive, un peu charmante réalisée par Peter Fonda.
Fonda père y fait une apparition méconnaissable en vieux chercheur d’or. Tellement méconnaissable que ce n’est qu’à la voix que je l’ai reconnu (pour appuyer le cameo, on a également droit à une discrète version instrumentale de My darling Clementine).
C’est à priori le seul film ayant le père et le fils au casting.

Image

Avec êgalement Brooke Shields (un an de plus à peine que dans le Louis Malle) et Fiona Lewis.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Avatar de l’utilisateur
Roilo Pintu
Accessoiriste
Messages : 1839
Inscription : 7 oct. 17, 15:13

Re: Henry Fonda (1905-1982)

Message par Roilo Pintu »

La maison du lac - Mark Rydell (1981) : 6/10

Un mélo qui reste anecdotique, et peu surprenant, un film avant tout porté par son casting 4 étoiles, un plaisir évident de voir ces acteurs, dont on peut deviner certaines vérités dans les rapports, dans les échanges entre Henry et Jane Fonda. Même si Katharine Hepburn et Henri Fonda sont un merveilleux couple de cinéma, c'est dans la relation père-fille que réside et se partage l'émotion du film.

Un morceau que j'ai toujours aimé dans la B.O.F de Grusin :


Et l'affiche du film, toute simple et belle

Image
Répondre