Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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tenia
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Message par tenia »

acide mo a écrit : sinon, pour le côté sexuel de la tetralogie, on peut penser aux 4 films comme 4 étapes de la vie (sexuelle ?) d'une jeune fille :

:arrow: alien : elle découvre le sexe, c'est d'abord la peur face à cette créature phallique
:arrow: aliens : elle s'assume, prend de l'assurance et multiplie les multiples expériences symbolisées par les multiples aliens...
:arrow: alien 3 : elle tombe enceinte, la peur à nouveau... jusqu'à l'accouchement et la mort de la jeune fille...
:arrow: alien 4 : elle est mère ! elle est forte ! transformation symbolisée par la résurrection...

oui, je sais, c'est un chouïa capillotracté (quoique, j'ai simplifié, mais je crois que ça pourrais mériter réflexion, même si je pense que cette évolution n'est pas consciente :wink: ), mais il est quand même 5h18 :P :wink:
Capillotracté, je ne pense pas. Nombre d'analyses du film ont été faites autour de cette symbolique de la maternité d'un monstre, etc.
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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott, 1979)

Message par Federico »

Gil Westrum a écrit :Alien, ça reste le seul film au monde qui m'ait traumatisé dans mon enfance, après n'avoir vu qu'une simple bande-annonce à la télé. On y voyait même pas le monstre, mais rien que le fait de voir cette femme apeurée, marchant dans des couloirs sombres et enfummés, visiblement traquée par quelquechose, ça m'avait foutu la pétoche de ma vie.
Du coup, bien des années plus tard, lorsque je me suis décidé à sauter le pas et à le visionner, j'ai choisi de le faire durant un bel après-midi ensoleillé. Mais même avec ça, j'en ai pas mené large. La peur du monstre, tapi dans le noir, a fait son effet. Je crois bien que c'est devant ce film que j'ai battu mon record de sursaut en hauteur.
Pour moi, il reste aujourd'hui le mètre-étalon de l'autenthique film de trouille.
J'étais un peu plus vieux au moment de sa sortie mais je ne risque pas d'oublier sa découverte au cinéma et dans des conditions tip-top pour l'époque question écran et son. Déjà, le bouche à oreille et l'habile campagne médiatique avait fonctionné à plein régime (le film faisait la une de tous les journaux et magazines et je me rappelle d'une réunion familiale où on en parla beaucoup avant même de l'avoir vu). Dire que j'en ai eu pour mon argent (plutôt celui de mes parents :wink: ) est faible. Un souvenir très... physique aussi : quand John Hurt flatula du nombril, la dame assise derrière moi poussa un cri doublé d'un redoutable kick du genou dans mon dos !
Ce qui m'a pas empêché de le revoir maintes et maintes fois à la télé, sans me lasser ni courbatures mémorielles.
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Re: Re:

Message par Federico »

acide mo a écrit : sinon, pour le côté sexuel de la tetralogie, on peut penser aux 4 films comme 4 étapes de la vie (sexuelle ?) d'une jeune fille :

:arrow: alien : elle découvre le sexe, c'est d'abord la peur face à cette créature phallique
:arrow: aliens : elle s'assume, prend de l'assurance et multiplie les multiples expériences symbolisées par les multiples aliens...
:arrow: alien 3 : elle tombe enceinte, la peur à nouveau... jusqu'à l'accouchement et la mort de la jeune fille...
:arrow: alien 4 : elle est mère ! elle est forte ! transformation symbolisée par la résurrection...

oui, je sais, c'est un chouïa capillotracté (quoique, j'ai simplifié, mais je crois que ça pourrais mériter réflexion, même si je pense que cette évolution n'est pas consciente :wink: ), mais il est quand même 5h18 :P :wink:
Euh... ça marcherait (éventuellement*) si Ripley/Weaver n'était pas une jeune femme aussi aguerrie (dans les deux sens du verbe).

(*)
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Oui bon, c'est sûr que l'on peut trouver des seconds sens sexuels presque partout (pour me moquer de la freudisation excessive, je sers toujours l'exemple de Lucky Luke, "homme qui tire plus vite que son ombre" donc... forcément éjaculateur précoce).
[ Fin du mauvais esprit ] Il reste que l'oeuvre de Giger a toujours été très sexuée et particulièrement ici (formes matricielles, sous-machoire érectile de la créature avec fluide à l'appui etc.). Les plus pervers apprécieront aussi la scène à la fois grotesque et terrifiante où Ash introduit de force une revue pliée en tube dans la gorge de Ripley...
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Federico a écrit :(*)
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Les plus pervers apprécieront aussi la scène à la fois grotesque et terrifiante où Ash introduit de force une revue pliée en tube dans la gorge de Ripley...
Oui, tiens, je n'ai jamais compris cette scène. :|
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tenia
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Re: Re:

Message par tenia »

Major Tom a écrit :
Federico a écrit :(*)
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Les plus pervers apprécieront aussi la scène à la fois grotesque et terrifiante où Ash introduit de force une revue pliée en tube dans la gorge de Ripley...
Oui, tiens, je n'ai jamais compris cette scène. :|
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J'ai toujours pensé que Ash, clairement, était devenu fou mais essayait de la tuer malgré tout, d'où le moyen incongru.
Le fait que ça n'est pas vraiment de sens ne fait que renforcer le sentiment d'effroi et de panique, je trouve. Et puis, cette sensation du robot allant contre les possibilités du corps humain, essayant malgré tout de forcer le magazine quand il est évident que cela ne fonctionnera jamais, c'est assez terrible.
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Commissaire Juve
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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Message par Commissaire Juve »

Toi, visiblement, tu n'as jamais eu envie de zigouiller quelqu'un ! :mrgreen: Dans ces moments-là, tout est bon, même les idées les plus saugrenues. :uhuh:

Cela dit, dans le roman (que j'ai), il est écrit à la fin du chapitre 12 :
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... Ash qui, indifférent à cette manoeuvre, continuait de serrer la gorge de Ripley...
Dernière modification par Commissaire Juve le 20 janv. 11, 18:55, modifié 1 fois.
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Message par Federico »

tenia a écrit :
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J'ai toujours pensé que Ash, clairement, était devenu fou mais essayait de la tuer malgré tout, d'où le moyen incongru.
Le fait que ça n'est pas vraiment de sens ne fait que renforcer le sentiment d'effroi et de panique, je trouve. Et puis, cette sensation du robot allant contre les possibilités du corps humain, essayant malgré tout de forcer le magazine quand il est évident que cela ne fonctionnera jamais, c'est assez terrible.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Je ne crois pas que l'androïde pète un câble, plutôt qu'il agit sur commande (programmation serait plus exact) tout comme le HAL 9000 de 2001 mais il a tellement imité l'apparence et la psyché humaine qu'il agit avec la violence extrême et le sadisme gratuit dont sont capables les homo sapiens. Cette scène est assez terrifiante, heureusement contrebalancée peu après par l'humour noir d'une de mes séquences préférées : l'interrogatoire de la tête d'Ash et son ultime réplique à l'ironie acide "Vous avez toute ma sympathie". :D
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Major Tom
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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Message par Major Tom »

Merci pour vos points de vue. ;)
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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Message par Nomorereasons »

Ender a écrit :Je me souviens d'un très bel article dans un numéro de Trafic (après vérification : numéro 43) sur le premier Alien, écrit par Jean-Claude Pons, et qui s'appelle "Un cas de refoulement dans l'espace". Si vous pouvez mettre la main dessus, je vous le conseille, c'est une belle réflexion sur l'essence libidinale du film.
Ce qui est pratique quand tu mets un monstre dans un film, c'est que le spectateur averti est tout disposé à te faire crédit d'une ébauche du conflit nature/culture, notre civilisation est-elle aussi civilisée qu'elle le prétend? voire en cas de secours monstre=capitalisme atomique totalitaire, et quand tu mets une nana en face du monstre, c'est le jackpot: il n'est pas jusqu'au dernier des croquants qui vienne te tartiner du refoulement de pulsions sexuelles.
T'es pas d'accord?
Je t'offre un paquet de carambars si tu me démontres le contraire (Bugsy Siegel n'est pas venu chercher le sien et c'est tant pis pour son vilain nez)
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Ender
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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Message par Ender »

yaplusdsaisons a écrit :
Ender a écrit :Je me souviens d'un très bel article dans un numéro de Trafic (après vérification : numéro 43) sur le premier Alien, écrit par Jean-Claude Pons, et qui s'appelle "Un cas de refoulement dans l'espace". Si vous pouvez mettre la main dessus, je vous le conseille, c'est une belle réflexion sur l'essence libidinale du film.
Ce qui est pratique quand tu mets un monstre dans un film, c'est que le spectateur averti est tout disposé à te faire crédit d'une ébauche du conflit nature/culture, notre civilisation est-elle aussi civilisée qu'elle le prétend? voire en cas de secours monstre=capitalisme atomique totalitaire, et quand tu mets une nana en face du monstre, c'est le jackpot: il n'est pas jusqu'au dernier des croquants qui vienne te tartiner du refoulement de pulsions sexuelles.
T'es pas d'accord?
Je t'offre un paquet de carambars si tu me démontres le contraire (Bugsy Siegel n'est pas venu chercher le sien et c'est tant pis pour son vilain nez)
Pas d'accord en effet. Une démonstration je ne sais pas, mais au moins des contre-exemples : de King Kong aux films de monstres des années 50, y a souvent une simple histoire d'amour contrarié qui se met en place et ne laisse pas nécessairement beaucoup de prise pour un contenu très sexué à l'analyse.
Après, on ne va pas nier que le monstre est une ressource élémentaire de la figuration de l'angoisse de plusieurs sortes, dont l'angoisse sexuelle. Ce n'est pas tant une question d'analyse critique que de fondamentaux de la représentation.
Ignorer le caractère sexuel d'Alien me semble un contre-sens énorme comme le canon du vaisseau crashé, d'une mauvaise foi visqueuse comme les fluides de la bête. :wink:
Mais au final je ne distingue pas vraiment si tu déplores la réception des films en ce sens ou une "facilité" filmique à cet égard. Auquel cas je ne trouve pas que ce soit très pertinent pour Alien qui ne se contente pas d'une femme vs. un monstre et explore quand même plus avant le caractère sexuel de ce postulat...
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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Message par Nomorereasons »

Ok. Plutôt caramel ou tutti frutti?
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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Message par Ender »

Caramel
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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Message par Nomorereasons »

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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Message par julien »

Ender a écrit :Une démonstration je ne sais pas, mais au moins des contre-exemples : de King Kong aux films de monstres des années 50, y a souvent une simple histoire d'amour contrarié qui se met en place et ne laisse pas nécessairement beaucoup de prise pour un contenu très sexué à l'analyse.
J'suis pas d'accord. D'ailleurs dans King Kong, le caractère sexuel de la bête, est ouvertement présent dans la fameuse séquence finale sur l'Empire Building dont la tour n'est pas s'en rappeler, la forme d'une bite en érection.

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Re: Alien, le 8eme passager (Ridley Scott - 1979)

Message par Ender »

Je me suis peut-être mal exprimé, et en effet ton exemple visuel est très éloquent, mais je voulais dire qu'un bon nombre de films de monstres ne dépasse pas le sous-texte sexuel minimal à tout film qui confronte femme (ou humain) et monstre (comme semble s'en chagriner yaplud') , au point qu'on peut le résorber dans la romance, quand Alien lui va beaucoup plus loin.

Tant qu'on est dans le sujet, je n'ai pas vu le film mais pour le choix de ses créatures, Mole People m'a toujours semblé relever d'une symbolique pas finaude. :mrgreen:

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