Le polar italien des années 60/70

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Rick Blaine
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rick Blaine »

pti denis a écrit :Je parlais des meilleurs polars avec Maurizio Merli :)
Ah oui. :)
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Rick Blaine
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rick Blaine »

Italia a mano armata (Flic en jean/Opération jaguar, Marino Girolami - 1976)

Le commissaire Betti - déjà protagoniste de Roma Violenta et Napoli Violenta est confronté à une vague de crimes dans la région de Turin. Criminels impitoyables et police dépassée mais menée par un flic qui n'hésitera pas à aller jusqu'au bout, il y a dans ce film tous les ingrédients typiques du polar italien à la sauce Maurizio Merli. Et nous sommes clairement dans le haut du panier, avec un rythme extrêmement soutenu, de nombreuses cascades et scènes d'action qui nous maintiennent constamment dans un récit mené à cent à l'heure par Girolami. Merli est évidemment parfait dans son rôle habituel, flanqué d'un très bon Raymond Pellegrin. A noter l'excellente B.O. de Franco Micalizzi, et une fin sublime et surprenante. Un poliziottesco typique qui ravira les fans du genre.

Il commissario di ferro (Stelvio Massi - 1978)

Merli est confronté à une prise d'otage dans le commissariat où il a été mutée, menée par le parent d'un homme dont il a causé la mort. Un polar original car jouant un peu plus qu'à l'habitude sur la dimension psychologique de ses personnages et qui fait preuve d'une belle ambition visuelle notamment dans les séquences nocturnes d'ouverture et de cloture. Malheureusement le film manque un peu de rythme, traînant en longueur dans soin deuxième tiers. Ce loin d'être désagréable et finalement tout à fait plaisant à voir, mais quelques séquences d'actions supplémentaires n'auraient pas nuit.
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Jeremy Fox
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Jeremy Fox »

On peut trouver ces films facilement avec sous titres ?
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :On peut trouver ces films facilement avec sous titres ?
Les deux que je cite non.
Le premier n'est sorti nul part, je l'ai vu à la TV italienne sans ST.
Le second est dispo en BR allemand avec STA (je l'ai vu dans les mêmes conditions)

Dans le genre avec STF, seuls existent les six titres sortis par feu Neo Publishing (Brigade Spéciale, La Rançon de la peur, Le clan des pourris, Rue de la violence, Squadra Volante et L'executeur vous salue bien), Le cynique l'infame et le violent en BR chez Ecstasy of films, la lame infernale et La guerre des gangs en DVD aussi chez Ecstasy of films.
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Jeremy Fox
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Jeremy Fox »

Rick Blaine a écrit :
Dans le genre avec STF, seuls existent les six titres sortis par feu Neo Publishing (Brigade Spéciale, La Rançon de la peur, Le clan des pourris, Rue de la violence, Squadra Volante et L'executeur vous salue bien), Le cynique l'infame et le violent en BR chez Ecstasy of films, la lame infernale et La guerre des gangs en DVD aussi chez Ecstasy of films.

Je note d'autant que j'en rencontre souvent à Noz dans cette collection.
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit : Je note d'autant que j'en rencontre souvent à Noz dans cette collection.
Je ne garantis pas que tu aimeras, mais les Neo Publishing sont de bons films, représentatifs du genre. Donc à bon prix, ça permettra de tester.
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rockatansky »

Je serais quand même bien surpris qu'il aime :D
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rick Blaine »

Rockatansky a écrit :Je serais quand même bien surpris qu'il aime :D
Moi aussi.
Mais à bon prix, il y aura finalement peu de casse. :D
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rick Blaine »

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Banditi a Milano (Bandits à Milan, Carlo Lizzani - 1968)

Le récit des méfaits de la « Banda Cavallero », un groupe de cambrioleurs violents et soi-disant révolutionnaires qui agît à Milan et Turin durant les années 60

Après quelques notes d’une musique moderne et enjouée, le film s’ouvre sur des images de violence filmes sur un mode documentaire : le lynchage d’un homme, dont nous saurons plus tard qu’il est l’un des membres de la bande qui vient d’être appréhendé. Puis rapidement, et toujours sur ce ton documentaire marqué par la présence d’une voix off, Lizzani s’intéresse à la criminalité moderne, avec la fausse interview d'un gangster « à l’ancienne » parlant de l'évolution de la violence des braqueurs, un reportage sur le racket comme une nouvelle forme de criminalité qui s'installe à Milan ou l'évolution de la prostitution avec l’histoire saisissante d’une jeune femme recrutée dans un concours de chant et qui subira un destin tragique. Après cette introduction destinée à ancrer l’histoire qui suit dans la réalité, et à démontrer l’évolution de la société italienne, qui voit une violence mafieuse « du sud » envahir toute l’Italie, Lizzani resserre son récit autour du commissaire Bassevi – sobre et impeccable Tomás Milián – qui interroge le bandit vu dans les premières images pour identifier ses complices. En utilisant le flash-back, le film va alors lentement basculer sur le point de vue des criminels, en conservant cette forme documentaire que Lizzani ne lâchera jamais, Une histoire de gangsters aussi spectaculaire que glaçante avec des éléments typiques de ce type de récit, couvrant l’ascension et la chute des protagonistes, tout en gardant un ancrage fort dans la réalité sociale de l’Italie.

Bandits à Milan saisit par sa modernité, et démontre le lien très fort qui existe entre le néo-réalisme – dans lequel est né Carlo LiIzzani – et le néo-polar italien qui naît sous nos yeux. Un néo-réalisme dopé aux hormones, notamment le montage de Franco Fraticelli, d’une modernité et d’un dynamisme incroyable, ainsi que l’excellente musique de Riz Ortolani qui relie à la jeunesse, à la modernité, à la réalité contemporaine. Dans son récit de l’aventure sanglante des bandits, Lizzani continue de capter des gestes quotidiens de personnages anonymes, ancrant son film dans la réalité sociale, comme cet homme qui vient acheter ses cigarettes dans un bar où attendent les bandits et sur lequel la caméra s'attarde, et qui sera plus tard une victime de leur course folle : tout le monde est concerné par la violence de ces criminels, chaque citoyen, chaque spectateur. Lizzani place également beaucoup des éléments qui feront le polizzioteschi. Bandits à Milan est un film totalement urbain, nous naviguons essentiellement dans les rues de Milan et de Turin, et le film est marqué par les décors et les bruits de la ville. Les personnages sont des éléments de la ville, des émanations de la vie urbaine. Le seul moyen de réduire le danger que représentent les gangsters sera d’ailleurs de les exclure de la ville : lors du final, obligés de se cacher dans les campagnes, ils redeviendront alors des personnages inoffensifs. Nous trouvons également, évidemment, la grande course poursuite qui sera la marque de fabrique du genre. Réglée par l’inévitable Rémy Julienne, qui sera un technicien central du polar italien, cette séquence est extrêmement impressionnante : longue, spectaculaire, violente, elle est à la fois une captation du Milan de son époque et l’illustration absolue de la violence dont parle le film, gratuite et aveugle : les truands sont désormais des fous comme le note un des policiers qui pourchassent la bande.

Hélicoptères, voitures, fusillades, tout le spectaculaire qui fera le cœur du poliziotteschi est déjà là. La figure du criminel fou aussi, portée par un Gian Maria Volonté incroyable, exubérant et effrayant et dont le rire glaçant offre une conclusion terrible au film. Rythmé, Bandits à Milan gagne en intensité au fur et à mesure des minutes avec une seconde partie qui ressemble à un morceau de bravoure, qui ressemble à un film de casse, avec la préparation minutieuse du dernier coup de la bande, son exécution et la fuite tragique. Filmé presque en temps réel, elle concrétise la déferlante de violence que représente ce nouveau banditisme, jusqu’à la grande chasse à l'homme finale, seule excursion campagnarde du film qui sort le mal de son milieu naturel. On retrouve alors la voix off, qui nous ramène à la scène d’introduction, et boucle le film, lui donnant une cohérence impressionnante. Seul élément qui distingue encore l’œuvre des polars italiens qui suivront : la place de la police, qui reste active et déploie d’énormes moyens, même si elle n’a pu éviter toutes les victimes de la bande. Nous sommes à deux pas de la police débordée, et de la nécessité de faire émerger le héros de la loi, qui devra combattre sans pitié les criminels.

Bandits à Milan est une œuvre d’une modernité affolante, qui fait penser avec deux ans d’avance à la réalité brutale et implacable de French Connection. Lizzani, vétéran du néo réalisme, prolonge et modernise le genre pour en créer un tout nouveau, mêlant réalisme social et divertissement musclé, témoignage de la transformation de l'Italie en une terre de violence aveugle et gratuite. Le film semble avoir la prescience des événements à venir : 1 an après sa sortie, l’attentat de la Piazza Fontana la fera définitivement basculer dans les années de plomb.
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Beule »

Rick Blaine a écrit : (...) témoignage de la transformation de l'Italie en une terre de violence aveugle et gratuite. Le film semble avoir la prescience des événements à venir : 1 an après sa sortie, l’attentat de la Piazza Fontana la fera définitivement basculer dans les années de plomb.
Il me semble d'ailleurs (sans en être tout à fait certain, c'est peut-être ailleurs) qu'il était évoqué dans le panorama cinématographique de L'Italie des années de plomb de Lazar et Bonnucci, justement pour cet aspect presque visionnaire.

C'est visible en DVD/BR sous-titré ?
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rick Blaine »

Beule a écrit : Il me semble d'ailleurs (sans en être tout à fait certain, c'est peut-être ailleurs) qu'il était évoqué dans le panorama cinématographique de L'Italie des années de plomb de Lazar et Bonnucci, justement pour cet aspect presque visionnaire.
J'ai justement commandé ce bouquin hier, je regarderai ça.
Beule a écrit :C'est visible en DVD/BR sous-titré ?
Non malheureusement, même les italiens ne l'ont pas édité.
J'ai "trouvé" une copie à peu près correct en Version anglaise STF. Ca mériterait tellement un beau BR.
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rick Blaine »

Il cinico, l'infame, il violento (Le cynique, l'infâme, le violent - Umberto Lenzi - 1977)

Maurizio Merli en flic rangé des voitures qui reprend du service quand un gangster ultra-violent, Le "chinois" (Tomas Milian), sort de prison. Un film d'une densité impressionnante, avec des scènes d'action qui se succèdent sans nous laisser respiré, au point que Lenzi parvient même à en caser durant le générique. Le film nous montre une Italie dans laquelle la violence est partout, et où la police n'a même pas la possibilité de protéger un ancien flic. Beaucoup de ces scènes sont inventives, Lenzi évitant d'ailleurs l'habituelle course poursuite pour une séquence de casse particulièrement inspirée et trouvant quelques "idées" de violence assez insolite, telle la torture infligée par le personnage de John Saxon a un sbire inefficace sur lequel il tire des balles de golf, avant de lâcher les chiens. Les trois personnages principaux sont bien campés, et bénéficient de dialogues assez savoureux, notamment pour les nombreuses punchlines prononcées par le chinois. Un film nerveux et intense, très typique du genre, à nouveau accompagné d'une très bonne B.O signée Micalizzi.
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

Message par Rick Blaine »

Mark Il Poliziotto/Mark Il Poliziotto spara per primo (Un flic voit rouge/Marc la gâchette - Stelvio Massi - 1975)

Les aventures d'un commissaire, Mark Terzi, qui comme souvent dans le genre préfère s'affranchir des règles légales pour combattre le crime.Contrairement aux personnages récurrents interprétés par Merli, on a ici affaire à un flic plutôt cool et un peu débraillé, qui n'est pas sans évoquer Serpico. Et si Mark a lui aussi tendance à tirer avant de poser des questions, c'est ce que l'on attend de ce genre de film, il cherche plutôt à faire tomber les gros poissons qu'à nettoyer les rues de la racaille. C'est vraisemblablement la marque du scénariste Dardano Sacchetti, marqué à gauche, qui apporte le sujet des deux films et contribue aux scénarios. D'un côté Mark donc, incarné par Franco Gasperri, acteur à la carrière très courte (on le retrouvera dans Mark colpisce ancora du même Massi qui n'est pas directement lié à ces deux Mark là, j'y reviendrai demain) mais extrêmement convainquant, avec un charme animal qui n'est pas sans évoquer le Delon des jeunes années. Agile et déterminé, il combat dans les deux films un Lee J. Cobb impeccable en ordure respectable, d'abord industriel dissimulant un traffic de drogue derrière une usine de bonbons à Milan, puis dans le second film briguant des responsabilités politiques à Gênes. Si Mark parviendra à le coincer la première fois, le scénario du second opus est particulièrement pervers, puisqu'il met le commissaire aux prises avec un tueur fou dont la cible finale est ce même Lee J. Cobb. En obligeant son héros à protéger celui qui incarne le mal ultime, Sacchetti démonte ainsi en deux films les mécanismes d'une société pervertie en restant dans les plus purs codes du genre, sans jamais brandir de slogan.
Stelvio Massi sert brillamment ce récit dans les deux films, mettant à profit ses talents de chef opérateur pour nous offrir une photo particulièrement léchée pour le genre. Nous passons par les scènes habituelles, plongeant avec précision et réalisme dans les villes de Milan et Gênes entre les fusillades et courses poursuites - notamment une étonnante et spectaculaire entre une R5 et une Cx dans le premier opus, sur un rythme moins frénétique que celui que peux nous proposer habituellement un Lenzi par exemple. Massi prend un peu plus de temps, fait respirer ses personnages et leur donne une épaisseur assez rare dans le polar italien, une belle humanité. Deux excellents polars, riches, portés par un héros particulièrement charismatique, et évidemment bien servis par leur B.O., notamment celle de Stelvio Cipriani pour le premier opus qui est absolument remarquable.
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Message par Rick Blaine »

Mark colpisce ancora (Agent très spécial 44 - Stelvio Massi - 1976)

Un jeune flic infiltré dans les milieux hippies pour appréhender des dealers et drogués occasionnels se retrouve dans une cellule terroriste. Une description lucide de la complexité du terrorisme des années 70, à la fois outil du crime organisé et du pouvoir politique. Dans son scénario, Sacchetti expose particulièrement la mécanique du terrorisme et ses ramifications. Malheureusement, la situation du héros, infiltré dans le milieu, le rend particulièrement passif, et cela se ressent sur les deux premiers tiers du film, plutôt mous. Ca s’accélère un peu dans la dernière demi heure, avec la prise en otage d'un train et une série de séquences d'action musclées. Le charisme de Gasparri et la mise en scène élégante de Massi font globalement le travail, mais on reste un peu sur sa faim devant ce film longtemps trop verbeux et plat même si le fond est particulièrement intéressant.
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Re: Le polar italien des années 70 (policier / poliziottesco...)

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La polizia al servizio del cittadino (La Police au service du citoyen - Romolo Guerrieri - 1973)

Guerrieri s'inscrit dans la droite ligne de Steno et de Société anonyme anti-crime en mettant à nouveau Salerno en scène dans un rôle de flic usé, intègre, loin de l'archétype viril d'un Maurizio Merli ou d'un Franco Nero. Le film s'ouvre sur l'assassinat d'un transporteur qui est suspendu à une grue du port de Gênes, vision spectaculaire dans un film qui ne joue pas sur une succession de scènes d'action, comme chez Lenzi par exemple, mais qui va frapper le spectateur par quelques séquences marquantes. Ce qui compte, c'est l'évolution du personnage principal, le commissaire Sironi, confronté au mutisme ou à la disparition de témoins, à la destruction de preuves ou à la trahison de son fidèle adjoint. Que peut faire un flic pour respecter son engagement moral dans une telle situation, c'est le sujet même du film, qui s'appuie pour cela sur l'excellente performance de son acteur principal et d'un casting globalement extrêmement convainquant avec, entre autres, Venantino Venantini et Daniel Gelin. Un versant plus psychologique du poliziottesco, convainquant, plongeant l'homme face à une société corrompu, le mal rampant partout et la confiance devenant impossible à accorder.
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