Deux films (faits pour soutenir l'effort de guerre américain) réalisés la même année par Edward Dmytryk.
Voilà donc une bonne occasion pour les réunir dans une chronique.
(Deux DVD Montparnasse testés avec un peu de retard... )
Les Enfants d'Hitler / Face au soleil levant
Les Enfants d'Hitler/Face au soleil levant (E.Dmytryk, 1943)
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- Jeremy Fox
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Je n'ai pas vu ces films (à vrai dire, je n'en ai pas franchement envie, Dmytryk et moi, ça n'a jamais vraiment été le grand amour même si récemment j'ai mis un peu d'eau dans mon vin) mais j'adore toute la partie de ton texte concernant les relations complexes qui existent entre cinéma et propagande ; je partage entièrement tes idées non manichéennes sur le sujet.
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Chronique intéressante malgré un oubli de taille, le chef d'oeuvre maudit de Dmytryk : Give us this Day (Christ in Concrete) 1949.
Dmytryk tourna ce film en Grande Bretagne suite à son refus initial de témoigner devant la "commission des activités anti-américaines", avant de purger une peine de prison de quelques mois à son retour aux USA pour ne pas avoir donné de noms.
Comme chacun sait, il finira par balancer quelques collègues déjà cités pour pouvoir retravailler...
C'est l'adaptation (très libre) d'un best-seller écrit par le fils d'un immigrant italien racontant la vie de ce dernier, un prénommé Geremio, qui travaillait comme maçon dans le New York des années 20-30.
C'est un alliage superbe de film noir et de néo-réalisme qui bénéficie d'un casting de quasi inconnus (à l'exception de Lea Padovani dans le rôle de l'épouse - qui obtint le rôle sur sa seule réputation alors qu'elle ne parlait pas un mot d'anglais ) qui sont simplement extraordinaires de vérité et d'humanité.
Par une mise en scène extrêmement dramatique, à la limite de l'expressionnisme, Dmytryk instaure d'emblée une tension qui se mue progressivement en une approche presque documentaire du destin de ces bâtisseurs et de leurs familles qui subirent de plein fouet la Grande Crise.
On a un peu l'impression de voir la suite du bel America, America de Kazan avec lequel il forme un dyptique d'une sincérité et d'une compassion uniques.
Certaines scènes sont particulièrement marquantes et justifient à elles seules que l'on réévalue ce cinéaste qui n'est toujours pas sorti de son purgatoire.
Il existe un DVD zone 1 bien fait mais sans sous-titres (OOP il me semble). Que font les éditeurs français?
Dmytryk tourna ce film en Grande Bretagne suite à son refus initial de témoigner devant la "commission des activités anti-américaines", avant de purger une peine de prison de quelques mois à son retour aux USA pour ne pas avoir donné de noms.
Comme chacun sait, il finira par balancer quelques collègues déjà cités pour pouvoir retravailler...
C'est l'adaptation (très libre) d'un best-seller écrit par le fils d'un immigrant italien racontant la vie de ce dernier, un prénommé Geremio, qui travaillait comme maçon dans le New York des années 20-30.
C'est un alliage superbe de film noir et de néo-réalisme qui bénéficie d'un casting de quasi inconnus (à l'exception de Lea Padovani dans le rôle de l'épouse - qui obtint le rôle sur sa seule réputation alors qu'elle ne parlait pas un mot d'anglais ) qui sont simplement extraordinaires de vérité et d'humanité.
Par une mise en scène extrêmement dramatique, à la limite de l'expressionnisme, Dmytryk instaure d'emblée une tension qui se mue progressivement en une approche presque documentaire du destin de ces bâtisseurs et de leurs familles qui subirent de plein fouet la Grande Crise.
On a un peu l'impression de voir la suite du bel America, America de Kazan avec lequel il forme un dyptique d'une sincérité et d'une compassion uniques.
Certaines scènes sont particulièrement marquantes et justifient à elles seules que l'on réévalue ce cinéaste qui n'est toujours pas sorti de son purgatoire.
Il existe un DVD zone 1 bien fait mais sans sous-titres (OOP il me semble). Que font les éditeurs français?
"There is Paramount Paris and Metro Paris, and of course the real Paris. Paramount's is the most Parisian of all."
Mon top 20
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Une remarque fort à-propos, merci.
Je ne connaissais ce film tourné en Angleterre que de nom et ne savais pas qu'il pouvait se révéler aussi intéressant. Son existence n'a que peu à voir avec le sujet central de ma chronique mais j'aurais donc sans doute du le mentionner parmi les réussites du réalisateur.
Ce Give Us the Day ne doit pas être facile à dénicher (EDIT : ah ben si en zone 1...). America America étant l'un de mes films fétiches, je serai bien curieux de le voir.
Je ne connaissais ce film tourné en Angleterre que de nom et ne savais pas qu'il pouvait se révéler aussi intéressant. Son existence n'a que peu à voir avec le sujet central de ma chronique mais j'aurais donc sans doute du le mentionner parmi les réussites du réalisateur.
Ce Give Us the Day ne doit pas être facile à dénicher (EDIT : ah ben si en zone 1...). America America étant l'un de mes films fétiches, je serai bien curieux de le voir.