Miklós Jancsó (1921-2014)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

bruce randylan a écrit :Arghhh tout ça me tente bien ( ayant mis Rouges et blancs comme film du mois d'Avril )
Va falloir que je me renseigne sur les prix
Bis :|
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Re: Re:

Message par Emergency »

bruce randylan a écrit :
bruce randylan a écrit :Arghhh tout ça me tente bien ( ayant mis Rouges et blancs comme film du mois d'Avril )
Va falloir que je me renseigne sur les prix
Bis :|
Si "Rouges et Blancs" est bien passé chez toi et que tu souhaites continuer avec un autre titre, je te conseille "Les Sans Espoir" en premier lieu.
씨발 !
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Re: Cinq films de Miklos Jancso

Message par bruce randylan »

J'en prends bonne note, mais l'histoire des masters 4/3 me freîne un peu d'autant plus que j'ai prévu d'acheter un écran 16/9 le mois prochain 8)
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Re: Cinq films de Miklos Jancso

Message par Blue »

bruce randylan a écrit :J'en prends bonne note, mais l'histoire des masters 4/3 me freîne un peu d'autant plus que j'ai prévu d'acheter un écran 16/9 le mois prochain 8)
Il est sorti le mois dernier chez Second Run. Testé ici
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Re: Cinq films de Miklos Jancso

Message par bruce randylan »

Cool.

C'est quand même un vrai casse-tête pour mettre la main sur la meilleur copie existante...
Dernièrement, c'est Andrei Roublev qui est sorti dans une copie sublime chez Lizard mais sans aucun sous-titre. :(
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Re: Cinq films de Miklos Jancso

Message par bruce randylan »

Big Up :D
C'est pas vraiment naphta mais bon...

La lanterne du seigneur à Budapest (Miklos Jancso-1999)

De Jancso j'avais déjà vu "les rouges et blancs" (1968) virtuose film historique évoquant la lutte entre les révolutionnaires et l'armée du Tsar en 1917 dont les long plan-séquences m'avait fortement impressionné.

Si on retrouve ici une technique parfois bluffante (certain mouvements de caméra spectaculaire et des plan assez longs), le reste est très rebutant. Pour tout dire, j'étais même prêt à quitter la salle au bout de 30 minutes. :|

La raison ?
Le film est un délire expérimental et abstrait sans queue ni tête où le réalisateur, le poéte Gyula Hernadi (tous deux y font des apparitions dans leurs propres rôles) et ses acteurs ont improvisés les scènes pour un résultat très surjoué, parfois hystérique, parfois horripilant mais toujours insaisissable.
On en comprend jamais ce qu'ils veulent nous raconter ni pourquoi... Enfin on devine qu'ils critiquent un certain capitalisme et les mentalités de certains hongrois... mais à quel dessein ?
On comprend donc vite qu'on devant un bad trip autiste et on regrette d'être assis dans la salle.

Je suis malgré tout resté et finalement je le regrette pas pour deux-trois passages hypnotiques, décalées et poétiques.
La séquence autour de la tentative de suicide est plutôt réussie (c'est la seule que j'ai vraiment compris en fait :lol: ), l'intermède musical au milieu assez planant (c'est le cas de le dire) mais c'est surtout de dernier 1/4 d'heure qui m'a emballé.
A ce fois, le réalisateur laisse tomber les histories à sketchs pour se recentrer sur des moments plus courts, plus poétiques et lumineux qui laissent enfin apparaitre une philosophie, celle de vouloir profiter de la vie.
Quelques précieuses minutes touchés par la grâce qui sauvent in-extrémis le film
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Re: Cinq films de Miklos Jancso

Message par AtCloseRange »

Psaume Rouge (1972)
Que dire d'un tel film... Le film se passe en intégralité dans un champ enchaînant les longs plans séquences symboliques (28, je crois bien). On y danse, on y chante, on y déclame des discours prolétariens, on s'y déshabille (les actrices y sont d'ailleurs toutes plus mignonnes les unes que les autres - pas fou, le Jancso). Le rouge y est omniprésent à petites doses (des bouts de tissus, du faux sang).
Je n'ai pas bien suivi ce que Jancso voulait exprimer mais je n'ai pas pu m'empêcher d'être hypnotisé par la beauté des images (cette photo!), par la fluidité des mouvements de caméra et par l'utilisation inspirée de la profondeur de champ.
Finalement, ce que j'aime dans un tel cinéma, c'est que c'est paradoxalement le contraire d'un film intello en ce sens qu'on peut se contenter de s'y immerger sensoriellement sans qu'il soit nécessaire de le comprendre.

Pour se faire une bonne idée de l'expérience, un extrait ici:
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Re: Miklos Jancso

Message par Jeremy Fox »

Jean-Gavril Sluka, notre spécialiste du cinéma d'Europe de l'Est, nous parle aujourd'hui de Pour Electre sorti en DVD chez Clavis.
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Re: Miklos Jancso

Message par Viggy Simmons »

Clavis était pas censé sortir un coffret DVD avec 10 films de Jancso ? Je trouve rien.
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Re: Miklos Jancso

Message par bruce randylan »

D'après leur page Facebook, ca sortira début décembre mais le contenu n'est pas précisé (on peut deja supposer les 9 films dans leur catalogue).
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Re: Miklos Jancso

Message par bruce randylan »

C'est parti pour la rétro à la cinémathèque :D

Rhapsodie hongroise (1978)

Miklos Jancso revisite à sa sauce l'histoire de l'armée hongroise durant la première moitié du 20 siècle.

Alors j'ai pas compris grand chose et il y a un paquet de références historico-culturelles qui me sont passées au dessus de la tête mais j'ai bien aimé même s'il m'a fallut quand même pas loin de 30 minutes pour rentrer dans la forme si atypique du cinéaste.
En gros, j'ai commencé à apprécier le film quand on sort de la grange au milieu des champs et qu'on se dirige vers différents événements mettant en scène l'armée. J'ai pas forcément plus saisi le sens mais j'ai trouvé le travail sur les plans-séquence autrement plus fascinants et hypnotiques. Certaines passages y sont vraiment époustouflant avec sa logistique impressionnante (la fontaine, les lances à incendies, la maison près du lac et sa brume matinale...)
Par contre j'ai l'impression que le cinéaste tourne un peu en rond formellement à cette époque (les jeunes filles nues, les chevaux qui galopant en rond, les travelling plus ou moins circulaire qui effectuent de nombreux en aller-retours, les orchestres...). Comme je connais encore assez mal le cinéaste (c'est le 4ème que je découvre), ça ne m'a pas dérangé plus que ça mais j'ai tout de même quelques inquiétudes d'overdose de voir une douzaine de films de ce genre là en moins d'un mois.

Sa "suite" Rhapsodie hongroise 2 - Allegro Barbara tourné la même année est plus accessible, plus linéaire. Presque trop car la magie n'est plus tout à fait la même que dans le précédent. Il faut aussi dire que les 2/3 du film se déroule dans le même cadre : la maison qui tourne le dos au lac.
Ca crée un inévitable sentiment de répétition même si les plans-séquences sont encore plus époustouflants avec quelques effets surprise qui laissent chaos tel l'arrivée du soleil rougeoyant tandis que des danseurs passent avec des draps au dessus de la tête d'un père qui vient de gifler sa fille.
Je pourrais en citer 3-4 comme ça (le dernier par exemple en 360° dans la maison et ses ouvertures sur l'extérieur) et chacun dépasse facilement les 5 minutes.
Miklos voulait tourner une troisième épisode mais l'ultime volet ne fut jamais tourné.
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Re: Miklos Jancso

Message par bruce randylan »

Clavis Film lance une campagne Ulule pour la pré-commande de leur coffret 10 films. Le 10ème titre sera d'ailleurs Le coeur du tyran et on trouvera aussi 10 court-métrages et pas mal de documentaires.

http://fr.ulule.com/miklos-jancso/

Ca permet accessoirement d'avoir le coffret pour 64 euros au lieu des 79 lors de sa sortie en magasin :)
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Re: Miklos Jancso

Message par bruce randylan »

Agnus Dei (1970)

Une nouvelle fois Jancso met en scène les troubles révolutionnaires (1919 ici) avec cette lutte entre prolétaires fermiers et brigades chrétiennes. Connaissant vraiment mal l'histoire hongroise, j'ai été un peu paumé dans cette histoire qui refuse les explications, les motivations psychologiques et tout simplement une narration conventionnelle. Il est cependant moins abstrait que certains de ses films plus tardifs. On se demande ainsi tout le temps qui est qui, qui fait quoi, pourquoi.

Au final, je ne pense pas que ça soit très gênant car on sent que Jancso veut surtout mettre en scène l'absurdité de cette guerre civile dont les exactions se répètent inlassablement, à tour de rôle.
Beaucoup de scènes sont ainsi assez répétitives avec des actions qu'on retrouve presque à chaque scène (prêtre courant vers l'eau ou exécutions froides). Le procédé est à fois efficace mais aussi forcément un peu lassant car il n'y a pas grand chose d'autre sur laquelle se rattraper. En effet, sa réalisation n'a pas encore viré dans le baroque expérimental tout en commençant à tourner le dos à la rigueur des ses premiers films. Du coup, l'effet de fascination ne fonctionne qu'à moitié.
Un peu déçu donc.
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Re: Miklos Jancso

Message par bruce randylan »

Ah ça ira (1968)

Jancso délaisse les troubles de 1919 pour les déplacer 1948 où des étudiants marxistes tentent d'ouvrir un débat avec une autre école, tenue par l'église. Tournant le dos également aux plaines et aux champs, son histoire se déroule en majeure partie à proximité d'une bourgade en montagne et plus principalement dans la cour de l'école religieuse.
Celà dit, ça ne change pas grand chose à la forme (y-a juste beaucoup moins de nudité :oops: ) avec chansons révolutionnaires, beaucoup de rondes, des plans-séquences et autres débats idéologiques qui finissent par devenir totalement abstraits à la longues. Et un peu rébarbatifs. De plus, comme son histoire est souvent enfermée en endroits clos, j'ai trouvé sa réalisation plus "statiques" et moins libre que d'habitude, avec assez peu de mouvements circulaires par exemple. Le lyrisme et la poésie de ses autres films demeurent ainsi absents.
Par contre, l'utilisation sur les couleurs est beaucoup plus brillants, avec un symbolisme évident qui permet d'opposer les étudiants selon leurs chemises et de faire évoluer les rapports de pouvoir.

Ah ça ira n'apporte ainsi pas grand chose à son cinéma même si le cadre apporte quelques variations visuelles un peu rafraîchissantes avec cette très jolie bourgade. Après, je ne pense pas que ce genre de rétrospective soit le meilleur moyen pour savourer les films de Jancso tant ceux demeurent similaire formellement et thématiquement.
(Ca m'a un peu fait penser à Oshima et Nuit et brouillard au Japon en 1960 avec ses plans-séquences questionnant l'engagement politiques des jeunes étudiants qui m'a paru bien plus pertinent)

Celà dit, ça ne m'a pas empêché d'adorer Psaume rouge (1971) diffusé dans la foulée qui bénéficie de plans beaucoup plus soignés et d'un scénario moins bavard. Surtout son symbolisme donne des images très impressionnantes et marquantes qui lui confèrent une vraie force poétique et donc une émotion inattendue (le plan large sur la foule en ronde se faisant massacrée, la rivière se teintant de rouge, les révolutionnaires descendant une petite colline en chantant, les corps aux sols qui deviennent des vêtements tachés de sang, les impacts de balles représentés par des fanions... ). Les chansons sont à ce titre toutes sublimes.
Et j'ai beaucoup apprécie la photographie vraiment lumineuse (qui s'obscurcie tout de même de plus en plus durant les 30 dernières minutes) pour rendre palpable le souffle et l'élan de ses héros.
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Re: Miklos Jancso

Message par Jeremy Fox »

Une occasion de voir ou revoir Les Sans espoirs : Clavis films ressort le film en salles dès demain.
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