Kurosawa et le monde contemporain
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11 ans après CHIEN ENRAGE, LES SALAUDS DORMENT EN PAIX montre un Japon toujours hanté par la guerre (les ruines de l'usine, le complice de Mifune...) mais en état de reconstruction. Ce n'est pas un hasard si l'action se déroule dans le milieu des spéculations immobilières. Ces responsables de l'avenir du pays, en quelque sorte, abusent de leur position. Ils détournent l'argent public, argent que les japonais gagnent à leur sueur. C'est donc une trahison que dénonce cette corruption. Le film critique aussi ouvertement le système de la fonction publique, dont on dit clairement dans le film que c'est un système à part. On voit bien la dévotion et les sacrifices que les fonctionnaires accordent à leur hiérarchie. La dernière scène en est un exemple avec ce supérieur invisible, que l'on frole à plusieurs reprises et qui se sortira du scandale sans l'ombre d'une tache.
Le film démarre comme un polar financier et se termine en mélodrame. La première séquence est très pertinente et diablement mise en scène. C'est une scène de mariage dont Kurosawa utilise les codes (le maitre de cérémonie) pour présenter ses personnages. Les journalistes sont présents (et aussi la police) et commentent dans leur coin la vie de ces invités et hotes. Cela nous permet d'avoir une double présentation: officielle (connue de la population) et officieuse (les rumeurs et ce qu'ils essaient de cacher). Procédé très original et qui met très vite le film en place, c'est peut-être la partie qui m'a le plus marqué. Une autre scène est assez moderne pour l'époque: pendant l'enterrement, placés dans une voiture, les protagonistes écoutent une bande audio tandis qu'on voit à l'image ceux qui parlent, en train de se prosterner pour la cérémonie. Judicieuse utilisation du son et du temps. Comme dans d'autres parties du film également où l'on ellipse certaines actions que l'on aurait peut-être vues dans un film US (par exemple quand on va déterrer l'argent ou chercher les livres de compte, ou plus simplement l'accident de la fin)
Film très riche, trop peut-être, qui n'évite pas non plus un surjeu de certains comédiens (mais je comprends que cela puisse être "local"). L'abondance de personnages et de noms japonais au début m'a un peu laissé sur le carreau, malgré une intrigue claire. C'est peut-être pour ça que je n'ai pas autant accroché qu'avec CHIEN ENRAGE. En tout cas très intéressant dans son fond. Ca m'a rappelé bien sûr MAIN BASSE SUR LA VILLE, par son thème, et aussi LE CONVOYEUR, par le personnage de Toshiro Mifune (beaucoup de points communs).
Et puis je ne peux m'empêcher d'être déçu par ce master tant loué. Il est propre, certes, les contarstes sont globalement corrects, la définition aussi, mais je ne supporte pas les transcodages à partir d'une source NTSC. Je n'aime pas ça dans la collec' Pocket des éditions Montparnasse (leurs masters sont quand même plus abimés, c'est vrai), je n'apprécie pas plus ici. Dommage...
Le film démarre comme un polar financier et se termine en mélodrame. La première séquence est très pertinente et diablement mise en scène. C'est une scène de mariage dont Kurosawa utilise les codes (le maitre de cérémonie) pour présenter ses personnages. Les journalistes sont présents (et aussi la police) et commentent dans leur coin la vie de ces invités et hotes. Cela nous permet d'avoir une double présentation: officielle (connue de la population) et officieuse (les rumeurs et ce qu'ils essaient de cacher). Procédé très original et qui met très vite le film en place, c'est peut-être la partie qui m'a le plus marqué. Une autre scène est assez moderne pour l'époque: pendant l'enterrement, placés dans une voiture, les protagonistes écoutent une bande audio tandis qu'on voit à l'image ceux qui parlent, en train de se prosterner pour la cérémonie. Judicieuse utilisation du son et du temps. Comme dans d'autres parties du film également où l'on ellipse certaines actions que l'on aurait peut-être vues dans un film US (par exemple quand on va déterrer l'argent ou chercher les livres de compte, ou plus simplement l'accident de la fin)
Film très riche, trop peut-être, qui n'évite pas non plus un surjeu de certains comédiens (mais je comprends que cela puisse être "local"). L'abondance de personnages et de noms japonais au début m'a un peu laissé sur le carreau, malgré une intrigue claire. C'est peut-être pour ça que je n'ai pas autant accroché qu'avec CHIEN ENRAGE. En tout cas très intéressant dans son fond. Ca m'a rappelé bien sûr MAIN BASSE SUR LA VILLE, par son thème, et aussi LE CONVOYEUR, par le personnage de Toshiro Mifune (beaucoup de points communs).
Et puis je ne peux m'empêcher d'être déçu par ce master tant loué. Il est propre, certes, les contarstes sont globalement corrects, la définition aussi, mais je ne supporte pas les transcodages à partir d'une source NTSC. Je n'aime pas ça dans la collec' Pocket des éditions Montparnasse (leurs masters sont quand même plus abimés, c'est vrai), je n'apprécie pas plus ici. Dommage...
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Ca y est j'ai fini le coffret! Et encore une bonne surprise...
Pourtant c'était pas gagné, car j'ai trouvé la première heure un peu lassante, pas très entrainte. Bizarre car il y a pourtant pas mal de choses à noter. C'est un huis-clos pendant plus de 50mn, qui commence comme un thriller industriel et qui vire, soudainement au bout d'une demi-heure je crois, dans le polar. C'est le 1er virage du film, il y en aura un autre un peu plus tard quand on laissera le personnage de Mifune pour suivre les enquêteurs. Deux changements de cap (un, surtout, assez marquant) qui surprennent. Je me suis un peu lassé de la 1ere heure, donc, par ce côté presque statique (malgré le rythme donné par Kurozawa), il me tardait de sortir de la maison.
La scène du train et assez prenante, et Kurozawa joue assez bien du décor exigu imposé (quel sens du cadre et des placements! Je me suis fait la réflexion pendant tout le film). Et surtout l'enquête qui s'étalera sur tout le reste du film s'avère passionnante. C'est une description très réaliste, presque complète du dispositif policier pour retrouver le kidnappeur: investigation, interrogations, filatures, méthodes scientifiques. Cette description est passionnante, et montre également le travail d'équipe. Quelle bonne idée (encore une!) de montrer la réunion de débriefing de l'équipe policière. Ainsi, on a un réusmé complet de la situation par chacun des responsables de l'enquête. Très malin, et très bien utilisé avec ce montage parrallèle des enquêteurs sur le terrain.
La critique sociale est peu présente (à mon goût) mais il y a quand même quelques remarques sur l'industrie notamment (dans la 1ere heure) et son fonctionnement impartial sans scrupules (ils fabriquent des produits bas de gamme uniquement pour le profit). Ou bien cette descente aux enfers, presque littéralement, avec cette séquence limite fantastique dans le bouge de drogués, à l'aspect de zombies. Il n'y a pratiquement pas de musiques dans le film sauf à ce moment-là: le score angoissant et mystérieux joue à fond dans l'aspect irrationnel.
On croise aussi dans la boite de nuit pas mal d'occidentaux, notamment des noirs, probables soldats US en permission. On y écoute aussi une musique très occidentale, un twist à l'américaine: les influences extérieures avancent peu à peu...
Pourtant c'était pas gagné, car j'ai trouvé la première heure un peu lassante, pas très entrainte. Bizarre car il y a pourtant pas mal de choses à noter. C'est un huis-clos pendant plus de 50mn, qui commence comme un thriller industriel et qui vire, soudainement au bout d'une demi-heure je crois, dans le polar. C'est le 1er virage du film, il y en aura un autre un peu plus tard quand on laissera le personnage de Mifune pour suivre les enquêteurs. Deux changements de cap (un, surtout, assez marquant) qui surprennent. Je me suis un peu lassé de la 1ere heure, donc, par ce côté presque statique (malgré le rythme donné par Kurozawa), il me tardait de sortir de la maison.
La scène du train et assez prenante, et Kurozawa joue assez bien du décor exigu imposé (quel sens du cadre et des placements! Je me suis fait la réflexion pendant tout le film). Et surtout l'enquête qui s'étalera sur tout le reste du film s'avère passionnante. C'est une description très réaliste, presque complète du dispositif policier pour retrouver le kidnappeur: investigation, interrogations, filatures, méthodes scientifiques. Cette description est passionnante, et montre également le travail d'équipe. Quelle bonne idée (encore une!) de montrer la réunion de débriefing de l'équipe policière. Ainsi, on a un réusmé complet de la situation par chacun des responsables de l'enquête. Très malin, et très bien utilisé avec ce montage parrallèle des enquêteurs sur le terrain.
La critique sociale est peu présente (à mon goût) mais il y a quand même quelques remarques sur l'industrie notamment (dans la 1ere heure) et son fonctionnement impartial sans scrupules (ils fabriquent des produits bas de gamme uniquement pour le profit). Ou bien cette descente aux enfers, presque littéralement, avec cette séquence limite fantastique dans le bouge de drogués, à l'aspect de zombies. Il n'y a pratiquement pas de musiques dans le film sauf à ce moment-là: le score angoissant et mystérieux joue à fond dans l'aspect irrationnel.
On croise aussi dans la boite de nuit pas mal d'occidentaux, notamment des noirs, probables soldats US en permission. On y écoute aussi une musique très occidentale, un twist à l'américaine: les influences extérieures avancent peu à peu...
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Kurosawa est un génie protéiforme et généreux (même s'il explore en réalité toujours les mêmes thèmes) et tu n'es donc pas au bout de tes surprises.Nestor Almendros a écrit :Ca y est j'ai fini le coffret! Et encore une bonne surprise...
Tu peux maintenant poursuivre dans la veine du Kurosawa contemporain avec Vivre (chef-d'oeuvre), L'Idiot (très belle adaptation de Dostoïevski), l'Ange Ivre (puissant et émouvant) et Vivre dans la peur (pas vu mais excellente réputation), ces deux-derniers sortant en dvd à la rentrée.
L'autre choix est d'explorer les autres facettes du bonhomme, en optant pour son magnus opus (Les Sept Samouraïs, film somme absolument époustouflant), ou son grand mélodrame historique Barberousse, ou son chant panthéiste et ode à l'amitié Dersou Ouzala, ou ses visions dantesques de l'enfer sur terre (Le Chateau de l'Araignée et Ran) ou sa vision désenchantée et confinant à l'onirisme des laisser-pour-comptes de la modernité (Dodeskaden), ou sa variation sur la vérité où son art du cadre en triade atteint peut-être son summum (Rashomon), ou son grand film d'aventures La Forteresse Cachée, ou ses parodies de films d'aventures (le cynique Yojimbo, que je n'aime pas tellement, ou le ludique Sanjuro, formidable de drôlerie).
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Beau résumé de l'oeuvre...Strum a écrit :Kurosawa est un génie protéiforme et généreux (même s'il explore en réalité toujours les mêmes thèmes) et tu n'es donc pas au bout de tes surprises.Nestor Almendros a écrit :Ca y est j'ai fini le coffret! Et encore une bonne surprise...
Tu peux maintenant poursuivre dans la veine du Kurosawa contemporain avec Vivre (chef-d'oeuvre), L'Idiot (très belle adaptation de Dostoïevski), l'Ange Ivre (puissant et émouvant) et Vivre dans la peur (pas vu mais excellente réputation), ces deux-derniers sortant en dvd à la rentrée.
L'autre choix est d'explorer les autres facettes du bonhomme, en optant pour son magnus opus (Les Sept Samouraïs, film somme absolument époustouflant), ou son grand mélodrame historique Barberousse, ou son chant panthéiste et ode à l'amitié Dersou Ouzala, ou ses visions dantesques de l'enfer sur terre (Le Chateau de l'Araignée et Ran) ou sa vision désenchantée et confinant à l'onirisme des laisser-pour-comptes de la modernité (Dodeskaden), ou sa variation sur la vérité où son art du cadre en triade atteint peut-être son summum (Rashomon), ou son grand film d'aventures La Forteresse Cachée, ou ses parodies de films d'aventures (le cynique Yojimbo, que je n'aime pas tellement, ou le ludique Sanjuro, formidable de drôlerie).
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Sans oublier sa "tragi-comédie de l'absurde" : Les bas-fonds. (qui, pour moi, compte parmi ses chefs-d'oeuvre)Strum a écrit :...
Ces visions se retrouvent dans bon nombre de ses films...Strum a écrit :ou ses visions dantesques de l'enfer sur terre
Et je suppose que tu dois le savoir, qu'un projet avait été pensé, un film à sketch, dans lequel aurait été mis en scène le paradis, le purgatoire et l'enfer. Le paradis devait être réalisé par Bergman, le purgatoire par Fellini, et l'enfer... par Kurosawa.
(je ne sais plus dans quel livre je l'ai lu , sûrement dans la réédition complétée du livre de Tassone)
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C'est ça, c'est dans le Tassone de mémoire.k-chan a écrit :Et je suppose que tu dois le savoir, qu'un projet avait été pensé, un film à sketch, dans lequel aurait été mis en scène le paradis, le purgatoire et l'enfer. Le paradis devait être réalisé par Bergman, le purgatoire par Fellini, et l'enfer... par Kurosawa. :(je ne sais plus dans quel livre je l'ai lu , sûrement dans la réédition complétée du livre de Tassone)
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Ca aurait pu faire un très bon film... même si je vois plus Bergman réaliser l'enfer...k-chan a écrit : Et je suppose que tu dois le savoir, qu'un projet avait été pensé, un film à sketch, dans lequel aurait été mis en scène le paradis, le purgatoire et l'enfer. Le paradis devait être réalisé par Bergman, le purgatoire par Fellini, et l'enfer... par Kurosawa.
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Je reviens préciser que ce n'est pas avec ce coffret que j'ai découvert Kurosawa: j'ai vu il y a 2 ans LES 7 SAMOURAIS que j'avais apprecié sans plus (c'était surtout pour comparer avec le western de Sturges car revu aujourd'hui l'impression serait certainement plus positive encore), mais surtout j'ai vu il y a quelques semaines DERSOU OUZALA qui m'a beaucoup plus enthousiasmé, malgré la copie pourrave de chez Mk2 (curieux de voir l'amélioration prochaine...). Je vais essayer, au hasard des opportunités, de découvrir d'autres titres. Je surveille l'arrivée de L'IDIOT (Mk2) à la médiathèque, notamment.
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En contemporain, Vivre est un chef d'oeuvre absolu...Nestor Almendros a écrit :Je reviens préciser que ce n'est pas avec ce coffret que j'ai découvert Kurosawa: j'ai vu il y a 2 ans LES 7 SAMOURAIS que j'avais apprecié sans plus (c'était surtout pour comparer avec le western de Sturges car revu aujourd'hui l'impression serait certainement plus positive encore), mais surtout j'ai vu il y a quelques semaines DERSOU OUZALA qui m'a beaucoup plus enthousiasmé, malgré la copie pourrave de chez Mk2 (curieux de voir l'amélioration prochaine...). Je vais essayer, au hasard des opportunités, de découvrir d'autres titres. Je surveille l'arrivée de L'IDIOT (Mk2) à la médiathèque, notamment.
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Les Sept Samouraïs est un film qui à chaque vision se révèle plus riche, plus marquant, plus beau, y compris lorsque la première vision déçoit un peu à cause de la réputation du film. Je suis prêt à parier que le film te plairait beaucoup plus aujourd'hui si tu le revoyais.Nestor Almendros a écrit :Je reviens préciser que ce n'est pas avec ce coffret que j'ai découvert Kurosawa: j'ai vu il y a 2 ans LES 7 SAMOURAIS que j'avais apprecié sans plus (c'était surtout pour comparer avec le western de Sturges car revu aujourd'hui l'impression serait certainement plus positive encore).
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Je le pense aussi. Mais c'est surtout que j'ai les yeux plus gros que le ventre et que je m'essaye à des films que je ne suis pas forcément prêt à voir à ce moment-là. Le cinéma asiatique n'est pas ma tasse de thé, je tente d'en voir quand même, des fois avec succès (ex: L'ÎLE NUE, et bientôt j'espère ONIBABA). J'ai envie de découvrir Kurosawa (autant commencer par les auteurs qui le méritent), donc je prends un angle plus facile pour moi: le polar plutôt que le film de samourai. D'ailleurs de tous les Kuorsawa que j'ai vu (et cité) mon préféré est CHIEN ENRAGE pour l'instant... A suivre.k-chan a écrit :Ton rang te va comme un gant !
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VIVRE
Vanter les mérites de la mise en scène de Kurosawa relève du lieu commun. Pourtant on ne l'aura jamais assez dit, aussi bien pour filmer le Japon d'autrefois que le contemporain, il semble plus inspiré que jamais. Cela donne à mon avis à Vivre ses meilleurs moments, quand le personnage principal traverse les rues de Tokyo, en compagnie d'un écrivain ou d'une jeune collègue. On y découvre une ville grouillante, vivante, et les gens qui la peuplent, que le maitre japonais filme avec amour et, comme tout grand artiste, sait faire ressortir leur humanité au détour d'un seul plan. Une humanité bouleversante que l'on lit aussi sur le visage de l'acteur Takashi Shimura, qui en un regard en dit plus sur sa nostalgie, son désarroi, que de nombreux dialogues. Et là est un peu le problème du film, qui m'empêche de crier au chef-d'oeuvre comme pour Barberousse: Il a tendance parfois à être lourdement explicatif, à un point où ca m'a parfois gêné. Par exemple, lors de la présentation du personnage principal en voix off au début, est-ce vraiment nécessaire de nous dire qu'il a une vie terne, qu'il ne vit pas? D'ailleurs comment juger aussi rapidement que quelqu'un ne vit pas? Personnellement, je trouve ca gênant qu'on réponde si vite, qu'on juge ainsi le personnage. Certes, c'est le propos du film, mais j'ai trouvé cette présentation lourde, trop peu subtile, et qu'elle rendait le film trop lourdement moraliste parfois. Ca m'a parfois fait la même impression que It's a wonderful life, même si en bien moins pire. Ya aussi le passage de la veillée funèbre que j'ai trouvé un peu trop long... Bon n'exagérons rien, je me suis étendu sur ce qui m'avait gêné, et qui m'empêche de considérer le film comme un des plus grands Kurosawa(ce qui vu le niveau général de la filmographie, n'est franchement pas méchant), mais je retiendrai quand même davantage les immenses qualités de ce film.
Vanter les mérites de la mise en scène de Kurosawa relève du lieu commun. Pourtant on ne l'aura jamais assez dit, aussi bien pour filmer le Japon d'autrefois que le contemporain, il semble plus inspiré que jamais. Cela donne à mon avis à Vivre ses meilleurs moments, quand le personnage principal traverse les rues de Tokyo, en compagnie d'un écrivain ou d'une jeune collègue. On y découvre une ville grouillante, vivante, et les gens qui la peuplent, que le maitre japonais filme avec amour et, comme tout grand artiste, sait faire ressortir leur humanité au détour d'un seul plan. Une humanité bouleversante que l'on lit aussi sur le visage de l'acteur Takashi Shimura, qui en un regard en dit plus sur sa nostalgie, son désarroi, que de nombreux dialogues. Et là est un peu le problème du film, qui m'empêche de crier au chef-d'oeuvre comme pour Barberousse: Il a tendance parfois à être lourdement explicatif, à un point où ca m'a parfois gêné. Par exemple, lors de la présentation du personnage principal en voix off au début, est-ce vraiment nécessaire de nous dire qu'il a une vie terne, qu'il ne vit pas? D'ailleurs comment juger aussi rapidement que quelqu'un ne vit pas? Personnellement, je trouve ca gênant qu'on réponde si vite, qu'on juge ainsi le personnage. Certes, c'est le propos du film, mais j'ai trouvé cette présentation lourde, trop peu subtile, et qu'elle rendait le film trop lourdement moraliste parfois. Ca m'a parfois fait la même impression que It's a wonderful life, même si en bien moins pire. Ya aussi le passage de la veillée funèbre que j'ai trouvé un peu trop long... Bon n'exagérons rien, je me suis étendu sur ce qui m'avait gêné, et qui m'empêche de considérer le film comme un des plus grands Kurosawa(ce qui vu le niveau général de la filmographie, n'est franchement pas méchant), mais je retiendrai quand même davantage les immenses qualités de ce film.