Duel au soleil (King Vidor - 1946)
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Duel au soleil (King Vidor - 1946)
Il est rare qu'une appréciation première clairement négative lors d'un premier visionnage se modifie intégralement lors du second mais c'est pourtant ce qui se passe ici.
Le film est basé sur des fulgurances esthétiques dues à un nombre apparemment impensable de chefs op' et de réalisateurs rassemblés par selznick. La pari d'une volonté aussi clairement affirmée est ardu à tenir tant la moindre panne d'inspiration se fait ressentir. Ici il y en a et nombre de passages ne dépareraient pas une production autrement moins ambitieuse et plus académique que celle-ci. Néanmoins le sens du paysage est assez constant et le réalisateur ne se lasse pas de plans cadrant ses personnages de loin avec une manifestation végétale quelconque en amorce. On se rapproche même du génie à un moment au moins avec le très grand ensemble des cavaliers accourant de toutes parts sur fond de volée de cloches (utilisation très subtile de la musique que l'on retrouvera avec la guitare que jennifer jones semble entendre dans sa tête). Inutile certainement d'insister sur ces couleurs de feu, du rouge volcan du crépuscule envelopant Lionel barrymore et sa chaise roulante au bleu vertigineux du ciel sans fin chargé de nuages d'une apocalypse toute biblique.
Les ressorts de l'intrigue ne sont pas très banals non plus et on s'étonne même des actes impensables de gregory peck. L'interprétation est plutôt bonne même si le côté outrancier quelque peu Actor's studio de jennifer Jones peut déplaire. Lillian Gish me laisse pantois et j'ai bien cru que la larme allait venir durant sa dernière scène. Le médaillon la réprésentant est d'une particulière finesse dans son observation de cet ange aux longs cheveux. Le final est bien digne du réalisateur du Rebelle.
Le film est basé sur des fulgurances esthétiques dues à un nombre apparemment impensable de chefs op' et de réalisateurs rassemblés par selznick. La pari d'une volonté aussi clairement affirmée est ardu à tenir tant la moindre panne d'inspiration se fait ressentir. Ici il y en a et nombre de passages ne dépareraient pas une production autrement moins ambitieuse et plus académique que celle-ci. Néanmoins le sens du paysage est assez constant et le réalisateur ne se lasse pas de plans cadrant ses personnages de loin avec une manifestation végétale quelconque en amorce. On se rapproche même du génie à un moment au moins avec le très grand ensemble des cavaliers accourant de toutes parts sur fond de volée de cloches (utilisation très subtile de la musique que l'on retrouvera avec la guitare que jennifer jones semble entendre dans sa tête). Inutile certainement d'insister sur ces couleurs de feu, du rouge volcan du crépuscule envelopant Lionel barrymore et sa chaise roulante au bleu vertigineux du ciel sans fin chargé de nuages d'une apocalypse toute biblique.
Les ressorts de l'intrigue ne sont pas très banals non plus et on s'étonne même des actes impensables de gregory peck. L'interprétation est plutôt bonne même si le côté outrancier quelque peu Actor's studio de jennifer Jones peut déplaire. Lillian Gish me laisse pantois et j'ai bien cru que la larme allait venir durant sa dernière scène. Le médaillon la réprésentant est d'une particulière finesse dans son observation de cet ange aux longs cheveux. Le final est bien digne du réalisateur du Rebelle.
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Je ne suis pas du tout friand de westerns, mais celui-là, j'y adhère à 100%. C'est peut-être son côté outrancier qui m'a marqué, et le fait que la photo soit parmi les plus belles que j'ai vu pour un western ( avec La Prisonnière du Désert), et le jeu des acteurs qui parfois surjouent mais dont je n'arrive pas à critiquer la ferveur. Le film est brûlant, les thématiques dont il traite sont passionnantes et le final qui signe l'une des apogées du style de Vidor constitue un vrai sommet de cinéma en inscrivant ses héros dans la Mythologie. Et puis difficile d'oublier ce casting prestigieux constitué en partie de Joseph Cotten, Gregory peck et Jennifer Jones, tous trois formant un tryptique parmi les plus inspirés du genre. Je sais qu'il y a des interprétations qui sont fabuleuses comme celle de John Wayne et dean martin dans Rio Bravo, mais celle-ci ne dépareille pas.
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Re: Duel au soleil
Alex Blackwell a écrit :Il est rare qu'une appréciation première clairement négative lors d'un premier visionnage se modifie intégralement lors du second mais c'est pourtant ce qui se passe ici.
Le film est basé sur des fulgurances esthétiques dues à un nombre apparemment impensable de chefs op' et de réalisateurs rassemblés par selznick. La pari d'une volonté aussi clairement affirmée est ardu à tenir tant la moindre panne d'inspiration se fait ressentir. Ici il y en a et nombre de passages ne dépareraient pas une production autrement moins ambitieuse et plus académique que celle-ci. Néanmoins le sens du paysage est assez constant et le réalisateur ne se lasse pas de plans cadrant ses personnages de loin avec une manifestation végétale quelconque en amorce. On se rapproche même du génie à un moment au moins avec le très grand ensemble des cavaliers accourant de toutes parts sur fond de volée de cloches (utilisation très subtile de la musique que l'on retrouvera avec la guitare que jennifer jones semble entendre dans sa tête). Inutile certainement d'insister sur ces couleurs de feu, du rouge volcan du crépuscule envelopant Lionel barrymore et sa chaise roulante au bleu vertigineux du ciel sans fin chargé de nuages d'une apocalypse toute biblique.
Les ressorts de l'intrigue ne sont pas très banals non plus et on s'étonne même des actes impensables de gregory peck. L'interprétation est plutôt bonne même si le côté outrancier quelque peu Actor's studio de jennifer Jones peut déplaire. Lillian Gish me laisse pantois et j'ai bien cru que la larme allait venir durant sa dernière scène. Le médaillon la réprésentant est d'une particulière finesse dans son observation de cet ange aux longs cheveux. Le final est bien digne du réalisateur du Rebelle.
Pareil, comme quoi redécouvrir un film dans de bonnes conditions est souvent nécessaire :
Baroque, outrancier (Jennifer Jones est parfois limite) mais comportant des plans et travellings parmi les plus étonnants de l'histoire du cinéma : le début dans le 'saloon', la scène du rassemblement des cavaliers, du dressage des chevaux, plans du train, du bal, le final et j'en passe.
Vidor atteint au génie à de nombreuses reprises et beaucoup de ses options de mises en scènes sont hallucinantes de beauté (ses contre plongées, ses plans d'ensemble avec ou sans toiles peintes... ) ! Dommage que Tiomkin ne signe pas l'une de ses grandes partitions même elle se révèle parfois très inspirée
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J'ai aimé ce film dès sa première vision, et mon sentiment s'accentue à chaque nouvelle vision. Le final flamboyant reste une des plus grande scène qu'il m'ait été donné de voir.
Je suis sûr qu'une vision en DVD avec des couleurs vives doit de plus faire oublier la pâleur des copies TV. Le MGM Vaut donc le coup Jeremy ?
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Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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J'en parle dans la section naphtaliné : le son est vraiment pas terrible (aucune ampleur, bouché, grésillant...) mais la copie image est somptueuse. Je pense que tu peux craquerphylute a écrit :J'ai aimé ce film dès sa première vision, et mon sentiment s'accentue à chaque nouvelle vision. Le final flamboyant reste une des plus grande scène qu'il m'ait été donné de voir.
Je suis sûr qu'une vision en DVD avec des couleurs vives doit de plus faire oublier la pâleur des copies TV. Le MGM Vaut donc le coup Jeremy ?
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Tout à fait comparable en effet.Jeremy Fox a écrit :En gros, le rendu des couleurs ressemble à peu près à celui du DVD Autant en emporte le ventphylute a écrit : Je suis sûr qu'une vision en DVD avec des couleurs vives doit de plus faire oublier la pâleur des copies TV. Le MGM Vaut donc le coup Jeremy ?
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Je revenais sur ce topic éditer mon message ayant découvert après coup l'existence de celui consacré au DVD.
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Le plan des cloches est je crois au début d'un chapitre car je l'avais vu en zappant.Alex Blackwell a écrit :Je sens que je vais me refaire le plan avec les cloches dès ce soir: une grande émotion dans la vie d'un cinéphile.
Zut, je ne sais plus trop où c'est
Cette scène du rassemblement des cavaliers Et ces contre jours en plan d'ensemble avec les cow-boys revenant dépités au ranch ; et l'arrivée de la cavalerie. Je crois que je vais moi aussi me revoir quelques scènes sous peu.
Dire que durant le Rebelle, c'est comme ça pendant tout le long : vivement le DVD
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Cela réussit quelque fois: lorsqu'elle est horrifiée et qu'elle se dirige vers la caméra jusqu'à apparaître en très gros plan au début du film par exemple.Jeremy Fox a écrit :Par contre, j'avoue avoir eu un peu de mal à voir Jennifer Jones en pleur et grimaçante : King Vidor ne l'a pas arrangée sur le coup et voir cette belle actrice au visage complètement déformée m'a fait beaucoup de mal
Mais lorsqu'elle est seule dans sa chambre et qu'elle se dirige vers la fenêtre en monologuant sur Joseph Cotten qui n'oubliera jamais ce qu'elle a fait (avec Lewt) ça ne passe pas du tout.
Sinon, force est de reconnaître que je n'ai dû voir que deux ou trois femmes aussi ou plus belles qu'elle à l'écran ou dans la vie (là tout de suite je songe à Marilyn et Gene Tierney).
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Oui, bien sûr, et mon appréciation est hors-sujet car je ne mélange jamais beauté des sujets à l'écran et art, cela va de soiJeremy Fox a écrit :Pas moi mais là c'est autre choseAlex Blackwell a écrit : Sinon, force est de reconnaître que je n'ai dû voir que deux ou trois femmes aussi ou plus belles qu'elle à l'écran ou dans la vie (là tout de suite je songe à Marilyn et Gene Tierney).
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C'est à dire?Jeremy Fox a écrit :En gros, le rendu des couleurs ressemble à peu près à celui du DVD Autant en emporte le ventphylute a écrit : Je suis sûr qu'une vision en DVD avec des couleurs vives doit de plus faire oublier la pâleur des copies TV. Le MGM Vaut donc le coup Jeremy ?
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