Et on l'aurait alors appelé Les DrakkarsRick Blaine a écrit : Les Vikings aurait pu être un simple film à grand spectacle, sans plus, .
Richard Fleischer (1916-2006)
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Oui, tu as raison.hellrick a écrit :Et on l'aurait alors appelé Les DrakkarsRick Blaine a écrit : Les Vikings aurait pu être un simple film à grand spectacle, sans plus, .
Même si le film de Cardiff ne me déplait pas, notamment grâce à son casting, force est de constater qu'il est parfaitement oubliable, contrairement au Fleischer.
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Le Temps de la colère (1956)
Sam Gifford est un riche propriétaire de champs de coton dans le sud des États-Unis. Il est marié avec Jenny Cousins, la fille d'un militaire. Imbu de lui-même, il mène une vie de plaisir et montre un mépris évident pour ses ouvriers. Lorsque la guerre éclate, il est mobilisé comme sergent. Suite à une violente altercation avec le lieutenant de son groupe, il est dégradé et envoyé dans une enclave disciplinaire au cœur de la jungle.
Richard Fleischer délivre une des visions les plus puissante de La Guerre du Pacifique dans Between Heaven and Hell, sommet de ce mouvement de film de guerres américains des années 50 (Attack de Robert Aldrich, La Gloire et la peur de Lewis Milestone, Baïonnettes au canons de Fuller) où La Guerre de Corée avait semé l'angoisse et le doute dans les intrigues même lorsqu'elle traitaient de conflits antérieurs. Le ton belliqueux laisse donc place à une atmosphère oppressante et dépressive à travers le parcours du soldat Sam Gifford (Robert Wagner). On le découvre désinvolte et détaché après qu'il se soit rendu coupable d'une agression sur un officier. En guise de punition, il est envoyé dans une section constitué de rebus plus pathétique encore, à commencer par son supérieur Waco Grimes (Broderick Crawford) lâche cherchant avant tout à sauver sa peau dans cette enclave dangereuse au cœur de la jungle. Là, isolé et abattu, Gifford va pouvoir se souvenir des évènements l'ayant mené jusque-là dans des flashbacks remarquablement introduit par Fleischer.
Riche et arrogant propriétaire de plantations de cotons dans le sud des États-Unis, il est aussi aimant avec son épouse Jenny (Terry Cook) qu'il est impitoyable et froid avec ses métayers auxquels il mène la vie dure. Mobilisé en tant que soldat réserve de la Garde Nationale, c'est pourtant en ceux qu'il a tant rudoyé qu'il va se trouver les compagnons les plus solides et fidèles sur le front. Le scénario n'exploite pas les frictions pouvant naître des cartes de l'autorité redistribuée entre le patron et ses employés pour au contraire célébrer l'amitié et l'unité du groupe, le changement qui s'opère chez Sam Gifford. Cela se manifeste par le premier grand morceau de bravoure où soudés comme jamais, Gifford et ses compagnons réalise un grand acte d'héroïsme en tuant des snipers embusqués dans une grotte qui décimait leur compagnie. Les mains tremblantes de Gifford après l'exploit annoncent pourtant que la mort et la peur vont hanter l'ensemble du film. Un officier pétrifié qui va mitrailler ses propres soldats, un moment de camaraderie interrompue par une mine piégée, une balle perdue stoppant net dans son élan, des embuscades japonaises traîtresses à la tombée de la nuit : il y a mille façons de mourir dans cette jungle suffocante toutes plus éprouvantes les unes que les autres. Fleischer filme avec force ces moments guerriers brutaux, alternant crudité inattendue et mise en scène virtuose avec notamment ses travellings véloce accompagnant les avancées éperdues au cœur de cette jungle, la plus intense étant la dernière où Wagner traverse les lignes japonaise comme un dératé.
Le film évite le désespoir complet en donnant du sens à l'héroïsme de Gifford, qui en devant sauver un compagnon retrouve le courage qu'il n'avait plus à donner la mort envahissante de part en part. Robert Wagner jeune premier de la Fox est remarquable et trouve un de ses meilleurs rôles tandis que Fleischer démontre une fois de plus son brio avec ce film annonçant le Trop tard pour les héros de Robert Aldrich aux thèmes voisins. 4,5/6
Sam Gifford est un riche propriétaire de champs de coton dans le sud des États-Unis. Il est marié avec Jenny Cousins, la fille d'un militaire. Imbu de lui-même, il mène une vie de plaisir et montre un mépris évident pour ses ouvriers. Lorsque la guerre éclate, il est mobilisé comme sergent. Suite à une violente altercation avec le lieutenant de son groupe, il est dégradé et envoyé dans une enclave disciplinaire au cœur de la jungle.
Richard Fleischer délivre une des visions les plus puissante de La Guerre du Pacifique dans Between Heaven and Hell, sommet de ce mouvement de film de guerres américains des années 50 (Attack de Robert Aldrich, La Gloire et la peur de Lewis Milestone, Baïonnettes au canons de Fuller) où La Guerre de Corée avait semé l'angoisse et le doute dans les intrigues même lorsqu'elle traitaient de conflits antérieurs. Le ton belliqueux laisse donc place à une atmosphère oppressante et dépressive à travers le parcours du soldat Sam Gifford (Robert Wagner). On le découvre désinvolte et détaché après qu'il se soit rendu coupable d'une agression sur un officier. En guise de punition, il est envoyé dans une section constitué de rebus plus pathétique encore, à commencer par son supérieur Waco Grimes (Broderick Crawford) lâche cherchant avant tout à sauver sa peau dans cette enclave dangereuse au cœur de la jungle. Là, isolé et abattu, Gifford va pouvoir se souvenir des évènements l'ayant mené jusque-là dans des flashbacks remarquablement introduit par Fleischer.
Riche et arrogant propriétaire de plantations de cotons dans le sud des États-Unis, il est aussi aimant avec son épouse Jenny (Terry Cook) qu'il est impitoyable et froid avec ses métayers auxquels il mène la vie dure. Mobilisé en tant que soldat réserve de la Garde Nationale, c'est pourtant en ceux qu'il a tant rudoyé qu'il va se trouver les compagnons les plus solides et fidèles sur le front. Le scénario n'exploite pas les frictions pouvant naître des cartes de l'autorité redistribuée entre le patron et ses employés pour au contraire célébrer l'amitié et l'unité du groupe, le changement qui s'opère chez Sam Gifford. Cela se manifeste par le premier grand morceau de bravoure où soudés comme jamais, Gifford et ses compagnons réalise un grand acte d'héroïsme en tuant des snipers embusqués dans une grotte qui décimait leur compagnie. Les mains tremblantes de Gifford après l'exploit annoncent pourtant que la mort et la peur vont hanter l'ensemble du film. Un officier pétrifié qui va mitrailler ses propres soldats, un moment de camaraderie interrompue par une mine piégée, une balle perdue stoppant net dans son élan, des embuscades japonaises traîtresses à la tombée de la nuit : il y a mille façons de mourir dans cette jungle suffocante toutes plus éprouvantes les unes que les autres. Fleischer filme avec force ces moments guerriers brutaux, alternant crudité inattendue et mise en scène virtuose avec notamment ses travellings véloce accompagnant les avancées éperdues au cœur de cette jungle, la plus intense étant la dernière où Wagner traverse les lignes japonaise comme un dératé.
Le film évite le désespoir complet en donnant du sens à l'héroïsme de Gifford, qui en devant sauver un compagnon retrouve le courage qu'il n'avait plus à donner la mort envahissante de part en part. Robert Wagner jeune premier de la Fox est remarquable et trouve un de ses meilleurs rôles tandis que Fleischer démontre une fois de plus son brio avec ce film annonçant le Trop tard pour les héros de Robert Aldrich aux thèmes voisins. 4,5/6
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Suite à la découverte de Violent Saturday, qui vient s'ajouter à la très longue liste de films que je considère exceptionnels chez ce réalisateur, je me suis penché sur la bibliographie qui traiterait de sa carrière.
Et la récolte est bien maigre, j'ai identifié un bouquin de Stéphane Bourgoin, qui semble aujourd'hui introuvable et une autobiographie, Just Tell Me When to Cry, qui peut se trouver.
Quelqu'un connait-il d'autre références? Ça me parait bien peu pour un réalisateur de ce calibre.
Et la récolte est bien maigre, j'ai identifié un bouquin de Stéphane Bourgoin, qui semble aujourd'hui introuvable et une autobiographie, Just Tell Me When to Cry, qui peut se trouver.
Quelqu'un connait-il d'autre références? Ça me parait bien peu pour un réalisateur de ce calibre.
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Toi qui est bilingue, tu peux t'offrir son autobiographie, ou plutôt ses mémoires, seulement édité aux USA :
Attention le prix est dissuasif !
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Oui, je pensais le prendre.daniel gregg a écrit :Toi qui est bilingue, tu peux t'offrir son autobiographie, ou plutôt ses mémoires, seulement édité aux USA :
Attention le prix est dissuasif !Du coup je crois que je vais me le prendre.
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Par contre à ce prix là, c'est d'occasion, et 12 cents, j'ai un peu peur de l'état...
Je vais plutôt essayer de le prendre neuf, il faut que je trouve un plan correct.
Dernière modification par Rick Blaine le 25 mars 13, 14:35, modifié 1 fois.
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
J'ai déjà acheté des livres à ce prix, et je peux te dire que parfois il sont réellement en bon état
Mais bon, maintenant tu peux l'acheter neuf
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Oui, je me doute, mais je ne suis pas très fan de ce genre de paris. J'aime bien être sur...Tommy Udo a écrit :J'ai déjà acheté des livres à ce prix, et je peux te dire que parfois il sont réellement en bon état
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Par contre, Daniel, si tu es intéressé, je te conseille d'aller sur abebooks, où ils sont au même prix, mais où les fdp sont moins prohibitifs que sur la marketplace d'Amazon
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Merci Tommy.
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Super bouquin d'ailleurs, truffé d'anecdotes particulièrement savoureuses.
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Je mets ça ici...
Le film m'a un peu laissé sur ma faim. Distribution pas très emballante (Lee Marvin n'a qu'un petit rôle et Victor Mature est assez souvent en retrait... le reste... euh... un Rock Hudson de contrebande* et des nanas pas inoubliables) et scénar très prévisible. Finalement, j'ai plus été intéressé par l'ambiance, les grosses bagnoles années 50, tout ça...
* Richard Egan... j'ignore d'où on l'a sorti, celui-là, mais... bof ! (EDIT : mais je vois qu'il joue aussi dans "Duel dans la boue" ... il est tellement insipide -- il a une sacrée tête de mister Somebody -- que je ne l'ai même pas reconnu ! )
Côté HD, c'était plutôt très bien.Jeremy Fox a écrit :Et alors Les inconnus dans la ville ? Superbe non ?
Le film m'a un peu laissé sur ma faim. Distribution pas très emballante (Lee Marvin n'a qu'un petit rôle et Victor Mature est assez souvent en retrait... le reste... euh... un Rock Hudson de contrebande* et des nanas pas inoubliables) et scénar très prévisible. Finalement, j'ai plus été intéressé par l'ambiance, les grosses bagnoles années 50, tout ça...
* Richard Egan... j'ignore d'où on l'a sorti, celui-là, mais... bof ! (EDIT : mais je vois qu'il joue aussi dans "Duel dans la boue" ... il est tellement insipide -- il a une sacrée tête de mister Somebody -- que je ne l'ai même pas reconnu ! )
Dernière modification par Commissaire Juve le 3 avr. 13, 23:33, modifié 1 fois.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
J'ai trouve Egan très juste pour ma part. Peut-être même la meilleure idée d'un casting brillant. Autant il ne m'avait pas marqué dans Duel dans la Boue -superbe western par ailleurs- autant ici, il me semble parfait.
- Jeremy Fox
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Philippe Paul vient d'écrire pour le site la critique de Les inconnus dans la ville
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Formidable chronique Mr Blaine pour ce film noir au ton singulier comme tu l'as dit.
Un film de casse dans lequel la représentation du hold up ainsi que sa préparation ne forment pour ainsi dire que la portion congrue, en soi c'était déjà inédit.
Fleischer scrute ses personnages sans bienveillance ni amertume mais avec une sincère et poignante compassion.
Ta conclusion est brillante qui évoque le temps comme suspendu à la fin du film, où l'on quitte des personnages dévastés par le traumatisme et qui vont devoir vivre avec ces blessures.
Bravo et merci pour ce vibrant hommage à Richard Fleischer.
Un film de casse dans lequel la représentation du hold up ainsi que sa préparation ne forment pour ainsi dire que la portion congrue, en soi c'était déjà inédit.
Fleischer scrute ses personnages sans bienveillance ni amertume mais avec une sincère et poignante compassion.
Ta conclusion est brillante qui évoque le temps comme suspendu à la fin du film, où l'on quitte des personnages dévastés par le traumatisme et qui vont devoir vivre avec ces blessures.
Bravo et merci pour ce vibrant hommage à Richard Fleischer.