Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Dave Garver
Producteur Exécutif
Messages : 7512
Inscription : 14 avr. 03, 09:28
Localisation : dans la tête d'Elgrog
Contact :

Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Dave Garver »

Revu hier soir grace à l'excellent dvd sorti chezparamount en zone 1.

Un film épique à l'équipe exceptionnelle : Gore Vidal et Coppola à l'adaptation. Musique de maurice Jarre. Belmondo, Boyer, cassel, douglas, delon, montand, perkins, signoret, welles et bien d'autres comme acteurs... Et bien sûr Clément à la réa.

J'avais relu le livre de Collins et Lapierre il y a peu de temps et j'ai ainsi pu me faire une idée plus précise de la qualité de l'adaptation. Le film peche par plusieurs défauts que le livre se charge d'éclaircir... Comme il s'agit après tout d'histoire, le livre est plus agréable à lire et évite les longueurs du film ainsi que ses nombreux clichés 'films de guerre'...

Bref un film que l'on se doit de posséder plus pour son côté international que pour ses qualités cinématographiques. Je salue néanmoins le travail du directeur photo et le boulot réalisé dans l'intégration au film de documents d'archive.
Image
Vazymollo
Charly Oleg
Messages : 30657
Inscription : 13 avr. 03, 12:55
Last.fm
Localisation : à Sion

Message par Vazymollo »

:lol:
Dave Garver
Producteur Exécutif
Messages : 7512
Inscription : 14 avr. 03, 09:28
Localisation : dans la tête d'Elgrog
Contact :

Message par Dave Garver »

Vazymollo a écrit ::lol:
:wink:
Image
Jean Claude Dus
Postman Sans Gêne
Messages : 9206
Inscription : 12 avr. 03, 14:11
Localisation : In front of a convenience store in New Jersey

Message par Jean Claude Dus »

Dave Garver a écrit :
Vazymollo a écrit ::lol:
:wink:
hum, ca sent la private joke dans le coin...

Z1 commandé la semaine dernière 8)
Image
Image
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22213
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Supfiction »

Quelques anecdotes trouvées sur le film.
Étrangement, Claude Rich joue Leclerc mais est doublé (peut-être pour le distinguer du second rôle qu’il interprète dans le film ?)
Très plaisant à voir, le film manque un peu de réalisme et subit censure gaulliste et probablement aussi la pression du PCF.
Mais on sent aussi que beaucoup d’anecodtes sont véridiques.

Michel Fugain, Michel Berger, Michel Sardou étaient figurants.

Image
Autour du film
Les sections « Anecdotes », « Autres détails », « Le saviez-vous ? », « Citations », « Autour de... » , etc., peuvent être inopportunes dans les articles (juin 2012).Pour améliorer cet article il convient, si ces faits présentent un intérêt encyclopédique et sont correctement sourcés, de les intégrer dans d’autres sections.
Claude Rich joue deux rôles dans ce film : le général Leclerc (avec moustache) et le lieutenant Pierre de La Fouchardière (sans moustache) ; il n'est crédité au générique final que du rôle du général Leclerc. Le fait qu'il incarne le jeune lieutenant n'est pas un hasard. En effet, pendant la libération de Paris, Claude Rich, jeune adolescent, porta secours à l'un des hommes de l'officier qui avait été blessé durant les combats[5]. Clément l'avait engagé pour ce rôle, lorsqu'il s'aperçut durant les essais de maquillage qu'il ferait un "général Leclerc" saisissant[6].
Kirk Douglas n'accepta le rôle qu'après avoir obtenu que Jean-Paul Belmondo ferait également partie du casting. Ils n'eurent toutefois aucune scène ensemble[7].
Jean-Paul Belmondo devait jouer le rôle du colonel Rol-Tanguy. Mais celui-ci, conseiller technique du film, s'y opposa pour des raisons non élucidées. René Clément pensa alors à Bruno Cremer dont la ressemblance avec l'ancien chef FFI est frappante. Le cinéaste invita Henri Rol-Tanguy et son épouse à visionner le film "La 317e section" de Pierre Schoendoerffer qui venait de sortir, et dans lequel Bruno Cremer tient l'un des rôles principaux. Après la projection, l'ancien FFI donna son accord pour que son personnage soit joué par Bruno Cremer (Sources Henri Rol-Tanguy lui-même)[réf. insuffisante].
Le thème musical composé par Maurice Jarre va se transformer en une chanson à succès et emblématique de Paris, « Paris en colère », grâce aux paroles de Maurice Vidalin et à l'interprétation de Mireille Mathieu.
Le film fut tourné en noir et blanc car les autorités refusèrent que de vrais drapeaux nazis flottent sur les bâtiments officiels de Paris. Ils acceptèrent seulement des drapeaux noir et blanc, avec la croix gammée[réf. nécessaire].
La glorification de la police parisienne a été diversement appréciée[réf. nécessaire], des mêmes policiers ayant participé pendant quatre ans aux rafles et arrestations de résistants, et ne retournant leur veste qu'au tout dernier moment.
Tournage
Darryl F. Zanuck producteur de la 20th Century Fox voulut faire le premier un film sur le sujet, pour renouveler le succès du Jour le plus long, en utilisant les mémoires du général von Choltitz. Mais le tournage ne put se dérouler à terme, et ce fut Paul Graetz de la Paramount qui l'emporta, voulant produire un équivalent européen du Jour le plus long[8],[9]. C'est ce producteur, qui décèdera peu avant la sortie du film, qui propose à René Clément l'adaptation du livre de Lapierre et Collins. René Clément avec qui Graetz avait travaillé pour Monsieur Ripois fut choisi par le producteur pour réaliser le film ; pour Clément, c'était le moment ou jamais, les travaux d'urbanisation du centre de ville de Paris devant changer le décor des affrontements passés[9].

Tourné lors du second mandat de Charles de Gaulle à la présidence de la République française, le film nécessitait de nombreuses autorisations, tant de la part des protagonistes toujours vivants et représentés à l'écran, que de la part des autorités officielles (préfecture de Police et ministères de l'Intérieur et de la Culture) quant aux lieux de tournage[10]. Le PCF, en déléguant Henri Rol-Tanguy comme conseiller historique sur le film, marquait également sa volonté de garder un œil sur le contenu du film. Le projet concurrent de Zanuck avait d'ailleurs échoué devant l'opposition de la Fédération du spectacle, émanation de la CGT : celle-ci avait fait publier un communiqué dans lequel elle s'opposait à « une falsification historique qui consisterait, pour un producteur américain, à tourner une histoire de la résistance française, d'après le livre écrit par un général allemand[11] ». Ce double contrôle était durement ressenti par Gore Vidal, qui ne pouvait utiliser tous les éléments du livre, sans risquer d'offenser soit de Gaulle soit les communistes[12].

Les personnalités présentes dans le film et encore actives dans la vie politique de 1966 sont privilégiées : Jacques Chaban-Delmas est interprété par Alain Delon, et les scénaristes soulignent son influence sur les événements ; Edgard Pisani, ministre de l'Agriculture du gouvernement Georges Pompidou, et dont l'action fut plus modeste durant la bataille, est mis toutefois en avant par la mise en scène. À quelques mois des élections législatives de 1967, certains journaux d'opposition virent dans le film un tremplin électoral à l'usage de certaines personnalités gaullistes, d'autant plus que d'autres personnalités plus polémiques disparaissaient de l'intrigue (notamment Georges Bidault)[10]. Cette occultation de Bidault est en fait une constante de l'histoire officielle des années 1958-69[10].

Cent quatre-vingt lieux de tournage ont été nécessaires, principalement les rues de Paris (excepté les batailles dans la rue de Rivoli tournées en studio[9]) pendant l’été 1965, entre 5 et 7 heures du matin pour ne pas gêner la circulation, les rues étant maquillées à la suie[13]. La scène du départ du train de déportés à Pantin (Seine-Saint-Denis) le mardi 15 août 1944 a été tournée sur les lieux-mêmes, sur le site ferroviaire dit « Quai aux bestiaux »[14]. Seul anachronisme reconnu : Yves Montand porta un calot à la place du béret noir, ce qui valut de nombreuses critiques d'anciens Bérets Noirs de l'Armée française[9]. On voit aussi courir au devant des libérateurs d'élégantes parisiennes de 1960, au brushing en choucroute[réf. nécessaire]. Par ailleurs, les Jeeps sont des M.201 Hotchkiss de 1960, bien reconnaissables à la tôle de protection des essuie glaces, fixée sur le haut du pare-brise[réf. nécessaire]. Durant une scène se déroulant à la Préfecture de Police, Belmondo et Delon (que Clément a dirigé plusieurs fois), bien aidés par Gélin et Piccoli, font enrager Clément. Celui-ci ne put se venger sur Belmondo, le tournage étant terminé pour l'acteur, et c'est Delon seul qui subit les foudres du réalisateur dans une scène suivante[15].

Un reportage de François Reichenbach sur le tournage du film fut utilisé par l'ORTF pour promouvoir le film et diffusé le 18 octobre 1966. Ce document a été retrouvé récemment[16][réf. insuffisante], c'est un des premiers making-of. La "première" le 24 fut l'occasion d'une quasi-cérémonie officielle, les invités étant accueillis par la garde républicaine, et une reconstitution de l'arrivée de la colonne Leclerc dans Paris étant mise en scène, tandis que les monuments principaux de Paris étaient illuminés[8],[10]. Un feu d'artifice, prévu à l'issue de la projection, fut annulé en raison du violent orage qui s'abattit ce soir-là sur Paris[10].
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17117
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Watkinssien »

Oui, je prends toujours du plaisir en visionnant Paris brûle-t-il?.

René Clément assure une mise en scène carrée et totalement efficace, le casting est synonyme de classe et l'on suit sans jamais s'ennuyer les "soubresauts résumés historiques" de ce condensé brillant et volontairement portée sur l'héroïsme et les quelques travers.

Mais c'est vrai que René Clément + Gore Vidal + Francis Ford Coppola + Jean Aurenche + Pierre Bost + Yves Boisset + Jean-Paul Belmondo + Charles Boyer + Bruno Cremer + Claude Dauphin + Alain Delon + Kirk Douglas + Glenn Ford + Yves Montand + Anthony Perkins + Michel Piccoli + Claude Rich + Simone Signoret + Jean-Louis Trintignant, entre autres et bien sûr le grand Orson! Pour un cinéphile, c'est toujours agréable!
Image

Mother, I miss you :(
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24136
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Rick Blaine »

Exactement la même chose pour moi. Ce concentré de talents est toujours très plaisant.
Avatar de l’utilisateur
Stromboli
Machino
Messages : 1190
Inscription : 10 août 04, 10:18
Liste DVD

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Stromboli »

C'est plaisant mais au final ça ressemble plus à un bêtisier de noël cet étalage de stars dans des scénettes improbables qu'au grand film historique sur la libération de Paris espéré.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 14073
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Alexandre Angel »

Le film (et je parle pour moi) est une sorte de faux-ennemi. On pourrait facilement l'assimiler à une manière de Jour le plus long (ce qui n'est pas nécessairement une insulte) à la française ou à un ersatz avant l'heure de ce que fera avec des moyens ultérieurs le Claude Lelouch des Uns et des Autres.
Paris brûle-t-il? en emprunte bon nombre de traits mais ce qui frappe à la révision est la main mise totalement non académique de René Clément, lequel, jouant le jeu de la superproduction internationale, ne fait que poursuivre, avec de plus amples moyens, un travail déjà développé dans Les Maudits et surtout, Le Jour et l'Heure, fait de malaxage plus ou moins expressionniste de textures vibrantes, contrastées, mêlant reconstitution maniaque des combats de rues aux archives (à l'image véridique d'un FFI noir blessé répond son équivalent fictionnel, bien plus tard, dans le flux de l'action) de telle sorte que le film finit par répercuter les volutes trépidantes du Train, de Frankenheimer, anticiper la teneur épique du Patton, de Franklin J. Schaffner, en même temps qu'annoncer, toute proportion gardée bien évidemment, l'avènement des participations chorales façon Ligne Rouge.
J'exagère bien sûr mais c'est en proportion de la redécouverte d'une œuvre qui prend bien moins la poussière que je l'aurais imaginé.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24136
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Rick Blaine »

Je suis d'accord avec ça.
L'accumulation des talents est une des parts de la réussite de ce film, mais pas la seule (d'ailleurs j'y incluais scénariste et réalisateur).
Il y a un vrai travail de Clément sur ce film, qui ne le réduit en aucun cas à une successions de saynètes.

C'est d'ailleurs un raccourci qui me semble inaproprié pour pas mal de ces superproductions de l'époque qui valent mieux que ça. Le jour le plus long a été évoqué, je trouve ce film très réussi, avec sa construction sur le mode du film de casse conclu dans la sublime séquence du débarquement qui reprend beaucoup des codes du genre, et très cohérent. On peut penser aussi à Un pont trop loin, que j'aime beaucoup également. Au délà du plaisir des castings formidables que proposent ces films, beaucoup offrent un souffle épique marquant et un récit réussi.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 14073
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Alexandre Angel »

Rick Blaine a écrit : Le jour le plus long a été évoqué, je trouve ce film très réussi, avec sa construction sur le mode du film de casse conclu dans la sublime séquence du débarquement qui reprend beaucoup des codes du genre, et très cohérent. On peut penser aussi à Un pont trop loin, que j'aime beaucoup également.
Ce sont des films effectivement bien construits, d'inspiration épique et auxquels le temps rend justice.
Leur charme inaltérable vient de l'exaltation qu'ils procurent, donnant l'impression au spectateur de participer à une grande aventure, sentiment qui renvoie, pour couronner le tout, à des sensations de l'enfance (quel souvenir la première fois que j'ai vu Le Jour le plus long!).
C'est le charme de ces films, c'est aussi leur limite car tu ne peux plus voir les choses de la même façon après le débarquement, façon Spielberg, et surtout après The War, de Ken Burns, où la guerre transforme l'homme en petite chose misérable, laminée par du métal en furie.
Un pont trop loin essaie, avec talent, de conjuguer exaltation et violence, et se termine sur une défaite. Chose assez rare, sinon unique, dans ce type de production et qui aura la peau du film au box office.

Paris brûle-t-il? appartient à cette tradition mais avec des partis-pris plus sophistiqués. On pense à un certain cinéma soviétique et aussi au Exodus, d'Otto Preminger, avec son côté geste collective.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Stromboli
Machino
Messages : 1190
Inscription : 10 août 04, 10:18
Liste DVD

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Stromboli »

Non mais j'y reviens car trop de messages dithyrambiques là...
D'abord historiquement le film est rempli d'importantes inexactitudes et biais politiques (tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil...), ce qui est quand même un souci pour une fresque "historique" sérieuse.

Ensuite il y a beaucoup de scènes ratées et gênantes: les scènes d'actions sont souvent ridicules avec des cascadeurs qui bondissent et rebondissent d'une manière assez comique, le consul de Suède joué par Orson ramené à un gros gourmand qui sue et qui pique des parts de gâteau mais dont on ne comprend pas bien comment il arrive à ses fins, Montand cabotinant sur son char, Claude Rich qui gambade jusqu'à l'hôtel Meurice...

La scène à la fois assez joliment filmée (travellings presque dignes d'un film épique russe) mais aussi un peu ridicule du départ de train de prisonniers avec un nazi aussi caricatural que dans un film de Tarentino et un prisonnier qui semble avoir gagné le concours de regards éplorés...

Je veux pas être complètement à charge car le film est plein de plans et de détails très réussis, et il mérite d'être vu et revu, mais c'est très très loin d'être un chef d'oeuvre.
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24136
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Rick Blaine »

Stromboli a écrit :Non mais j'y reviens car trop de messages dithyrambiques là...
D'abord historiquement le film est rempli d'importantes inexactitudes et biais politiques (tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil...), ce qui est quand même un souci pour une fresque "historique" sérieuse.
La précision historique d'un film n'a pour moi pas la moindre espèce d'importance. Je ne considère pas un film comme un document historique (y compris pour un film documentaire d'ailleurs). Un film est porteur d'un point de vue (celui de ces auteurs, metteur en scène et scénariste), c'est justement ce qui fait l'intérêt d'une œuvre d'art, et par conséquent d'un biais intellectuel. Un film n'est un document historique que par rapport à son époque de production, pour le coup Paris brûle-t-il dit pas mal de chose de ce qu'est la France du milieu des années 60 d'ailleurs, mais je n'attends jamais d'un film la vérité historique sur l'époque qu'il dépeint dans son récit.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 14073
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Alexandre Angel »

Oui, et puis personne ne dit que c'est un chef d'œuvre. Le film a plein de défauts évidents. Personnellement, j'essaie d'exprimer pourquoi j'ai vraiment passé un bon moment de cinéma hier soir.
Stromboli a écrit :des cascadeurs qui bondissent et rebondissent d'une manière assez comique
J'ai pas trouvé.
Stromboli a écrit :Montand cabotinant sur son char
J'ai trouvé :mrgreen:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Il meurt mal
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Zelda Zonk
Amnésique antérograde
Messages : 14748
Inscription : 30 mai 03, 10:55
Localisation : Au 7e ciel du 7e art

Re: Paris brûle-t-il ? (René Clément - 1966)

Message par Zelda Zonk »

Watkinssien a écrit :Mais c'est vrai que René Clément + Gore Vidal + Francis Ford Coppola + Jean Aurenche + Pierre Bost + Yves Boisset + Jean-Paul Belmondo + Charles Boyer + Bruno Cremer + Claude Dauphin + Alain Delon + Kirk Douglas + Glenn Ford + Yves Montand + Anthony Perkins + Michel Piccoli + Claude Rich + Simone Signoret + Jean-Louis Trintignant, entre autres et bien sûr le grand Orson! Pour un cinéphile, c'est toujours agréable!
Découvert hier soir sur Arte, et c'est vrai que j'ai rarement, voire jamais, vu un tel étalage de stars dans un film. Casting 4 étoiles de quasiment toutes les vedettes de l'époque : toutes les 5 minutes, on voit débarquer un grand monstre sacré du 7e art, ne serait-ce que pour une séquence de 3 minutes, c'est vraiment étonnant, limite perturbant.
Ce côté "super-production" a bien sûr ses limites (on a parfois l'impression que Clément a voulu cocher tout son carnet d'adresses d'acteurs/actrices, histoire d'en mettre plein la vue), mais ne serait-ce que pour ce casting hors du commun, le film mérite le détours.
J'ai également apprécié l'approche de Clément d'intercaler des images d'archive au film (facilement repérables par leur grain "sale"). Ce n'est pas un procédé toujours réussi, mais ici ça fonctionne très bien.
Alors oui, certes, le film est sans doute loin d'être un témoignage fidèle de la véracité historique, piochant parfois plus dans l'image d'Épinal que dans les archives officielles de la libération de Paris, mais d'un point de vue purement cinématographique, cette grande fresque reste diablement efficace au niveau de sa mise en scène, et les 2h50 passent d'ailleurs relativement vites.
(sinon oui, assez perturbant de voir Claude Rich doublé, lui qui a un timbre de voix si particulier ; d'autant qu'on le revoit plus tard dans un deuxième rôle, cette fois non doublé, ceci expliquant sans doute cela)
Répondre