Les Westerns 2ème partie

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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AtCloseRange
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Re: Les Westerns 2ème partie

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O'Malley a écrit :Les portes de l'enfer de Charles Marquis Warren (1951)

Bref, le véritable western anti-maccarthyste (avec le Johnny Guitar de Nicholas Ray où l'on retrouve à nouveau Hayden et Bond) n'est t-il pas celui-ci plutôt celui-ci?
et Silver Lode aussi.
O'Malley
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par O'Malley »

AtCloseRange a écrit :
O'Malley a écrit :Les portes de l'enfer de Charles Marquis Warren (1951)

Bref, le véritable western anti-maccarthyste (avec le Johnny Guitar de Nicholas Ray où l'on retrouve à nouveau Hayden et Bond) n'est t-il pas celui-ci plutôt celui-ci?
et Silver Lode aussi.
oui en effet.. Il doit sûrement en avoir d'autres aussi (de plus explicite, donc plus courageux qu'un High Noon) mais j'ai juste voulu faire un petit focus sur cette découverte, et surtout sur cet aspect qu le rend encore plus intéressant...
Après réflexion, le final du film de Marquis Warren rend le propos plus ambigüe ou confus pour dire qu'il est anti-maccarthyste (je dirais plutôt qu'il traite du maccarthysme). Néanmoins, le film a le mérite de placer le spectateur du côté du personnage de Sterling Hayden et de son parcours personnel et je pense que c'est ce qui compte pour apprécier le film.
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Supfiction
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par Supfiction »

O'Malley a écrit :Les portes de l'enfer de Charles Marquis Warren (1951)
On nous bassine du courage de Carl Foreman et Stanley Kramer pour Hign Noon (alors que vraiment le thème de lâcheté collective dépasse largement le cadre politique de l'époque sans que que le film de Zinneman, je trouve, le rattache précisément à la période) alors que là, nous avons une intrigue avec un homme interprété par Sterling Hayden (avec le passif personnel que l'on sait) qui est envoyé en prison par un tribunal militaire pour avoir aidé (côtoyé) momentanément des guerilleros (sic!), après en avoir été même un quelques années auparavant (c'est surtout son passé qui lui est reproché au moment du procès). De plus, le commandant de la prison lui promet, un peu plus tard dans le film, la vie sauve s'il dénonce ses anciens complices. Et alors, là, qui joue le commandant? Ward Bond (avec les opinions politiques du monsieur que l'on sait)...
Étonnant quand même, dans ce cas comment expliquer le casting de Sterling Hayden en pleine "expiation" et de Ward Bond ?
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
O'Malley a écrit :Les portes de l'enfer de Charles Marquis Warren (1951)
On nous bassine du courage de Carl Foreman et Stanley Kramer pour Hign Noon (alors que vraiment le thème de lâcheté collective dépasse largement le cadre politique de l'époque sans que que le film de Zinneman, je trouve, le rattache précisément à la période) alors que là, nous avons une intrigue avec un homme interprété par Sterling Hayden (avec le passif personnel que l'on sait) qui est envoyé en prison par un tribunal militaire pour avoir aidé (côtoyé) momentanément des guerilleros (sic!), après en avoir été même un quelques années auparavant (c'est surtout son passé qui lui est reproché au moment du procès). De plus, le commandant de la prison lui promet, un peu plus tard dans le film, la vie sauve s'il dénonce ses anciens complices. Et alors, là, qui joue le commandant? Ward Bond (avec les opinions politiques du monsieur que l'on sait)...
Étonnant quand même, dans ce cas comment expliquer le casting de Sterling Hayden en pleine "expiation" et de Ward Bond ?
Le film a été tourné avant le début des audiences du comité des activités anti-américaines. Bien aimé aussi ce film de Warren mais ce n'est que mon numéro 3 de ce cinéaste.
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Supfiction
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
Supfiction a écrit :
Étonnant quand même, dans ce cas comment expliquer le casting de Sterling Hayden en pleine "expiation" et de Ward Bond ?
Le film a été tourné avant le début des audiences du comité des activités anti-américaines. Bien aimé aussi ce film de Warren mais ce n'est que mon numéro 3 de ce cinéaste.
Ok. Dans ce cas, si le film est engagé contre la chasse aux sorcières, comment expliquer la présence de Ward Bond ? C'est pour brouiller les pistes ?
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par AtCloseRange »

Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit : Le film a été tourné avant le début des audiences du comité des activités anti-américaines. Bien aimé aussi ce film de Warren mais ce n'est que mon numéro 3 de ce cinéaste.
Ok. Dans ce cas, si le film est engagé contre la chasse aux sorcières, comment expliquer la présence de Ward Bond ? C'est pour brouiller les pistes ?
Je ne me rappelle de quel film il s'agit mais je crois bien avoir vu Ward Bond dans un film contre le KKK. Je ne suis pas sûr qu'il faille regarder la filmo de ces acteurs (surtout un second rôle comme Bond) avec un prisme politique. Ils jouaient dans ce qu'on leur proposait.
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit : Le film a été tourné avant le début des audiences du comité des activités anti-américaines. Bien aimé aussi ce film de Warren mais ce n'est que mon numéro 3 de ce cinéaste.
Ok. Dans ce cas, si le film est engagé contre la chasse aux sorcières, comment expliquer la présence de Ward Bond ? C'est pour brouiller les pistes ?
Même si le film a été tourné avant le début des audiences proprement dites, la chasse aux rouges étaient dans l'air depuis un bon moment et comme le relève O'Malley, il ne fait à peu près aucun doute que cette atmosphère a du inspirer le scénariste du film (qui n'est autre que Warren lui même). Ward Bond a effectivement pu tourner des films dont le message politique ne reflétait pas ses opinions mais ici il incite Hayden à la délation...
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Message par O'Malley »

Je crois que Ward Bond était un peu c... Il ne réalisait pas trop la portée de ce qu'on lui faisait jouer. Je crois que c'est Nicholas Ray qui a rapporté l'anecdote selon laquelle Bond ne se rendait pas compte que le personnage qu'il jouait dans Johnny Guitar était un reflet de lui-même. C'était peut-être le cas ici aussi... :mrgreen:

Ceci-dit, l'année 1951 est une année charnière dans le maccarthysme et le fait que le film ait été tourné cet année là, comme le dit Kiemavel, n'est, à mon avis, pas anodin sur le traitement de l'histoire... que les audiences aient eu lieu après ou avant, on était en plein dans la chasse aux rouges.
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Re: Les Westerns 2ème partie

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O'Malley a écrit :Je crois que Ward Bond était un peu c... Il ne réalisait pas trop la portée de ce qu'on lui faisait jouer. Je crois que c'est Nicholas Ray qui a rapporté l'anecdote selon laquelle Bond ne se rendait pas compte que le personnage qu'il jouait dans Johnny Guitar était un reflet de lui-même. C'était peut-être le cas ici aussi... :mrgreen:

Ceci-dit, l'année 1951 est une année charnière dans le maccarthysme et le fait que le film ait été tourné cet année là, comme le dit Kiemavel, n'est, à mon avis, pas anodin sur le traitement de l'histoire... que les audiences aient eu lieu après ou avant, on était en plein dans la chasse aux rouges.
Oui mais ça répondait à Supfiction qui s'étonnait de la présence du "jaune" Sterling Hayden dans ce film.
D'autres ont rapporté que Ward Bond était même fier d'avoir porté ce personnage (surement après coup…quand on lui a expliqué :mrgreen: ). J'ignore s'il était aussi con que ça mais ce qui est sûr c'est qu'il n'était pas con au point de ne pas causer aux cocos. Quelque pages en arrière, à la fin d'un texte sur The Halliday Brand de Joseph H. Lewis, j'avais rapporté les propos de Betsy Blair, ex sympathisante communiste et blacklisté, qui raconte dans ses mémoires qu'elle s'était plutôt bien entendu avec Ward Bond (on comprenait qu'elle s'était attendu à rencontrer un gros con et avait trouvé l'homme charmant et très pro).
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par O'Malley »

kiemavel a écrit :
O'Malley a écrit :Je crois que Ward Bond était un peu c... Il ne réalisait pas trop la portée de ce qu'on lui faisait jouer. Je crois que c'est Nicholas Ray qui a rapporté l'anecdote selon laquelle Bond ne se rendait pas compte que le personnage qu'il jouait dans Johnny Guitar était un reflet de lui-même. C'était peut-être le cas ici aussi... :mrgreen:

Ceci-dit, l'année 1951 est une année charnière dans le maccarthysme et le fait que le film ait été tourné cet année là, comme le dit Kiemavel, n'est, à mon avis, pas anodin sur le traitement de l'histoire... que les audiences aient eu lieu après ou avant, on était en plein dans la chasse aux rouges.
Oui mais ça répondait à Supfiction qui s'étonnait de la présence du "jaune" Sterling Hayden dans ce film.
D'autres ont rapporté que Ward Bond était même fier d'avoir porté ce personnage (surement après coup…quand on lui a expliqué :mrgreen: ). J'ignore s'il était aussi con que ça mais ce qui est sûr c'est qu'il n'était pas con au point de ne pas causer aux cocos. Quelque pages en arrière, à la fin d'un texte sur The Halliday Brand de Joseph H. Lewis, j'avais rapporté les propos de Betsy Blair, ex sympathisante communiste et blacklisté, qui raconte dans ses mémoires qu'elle s'était plutôt bien entendu avec Ward Bond (on comprenait qu'elle s'était attendu à rencontrer un gros con et avait trouvé l'homme charmant et très pro).

Attention, je ne porte pas un jugement sur la personnalité générale du comédien (qui devait sûrement être charmant comme bcp d'autres), même si ses prises de position politiques ne me sont pas très sympathiques, mais sur sa manière, peut-être, de ne pas se poser trop de questions sur la nature profonde des personnages qu'on lui proposait de jouer, en partant sur l'anecdote rapportée plus haut...
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par Chip »

Perso, les idées politiques d'un acteur n'interfèrent en rien le jugement que je porte sur lui, pour faire bref , je m'en moque.
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Re: Les Westerns 2ème partie

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O'Malley a écrit :
kiemavel a écrit : Oui mais ça répondait à Supfiction qui s'étonnait de la présence du "jaune" Sterling Hayden dans ce film.
D'autres ont rapporté que Ward Bond était même fier d'avoir porté ce personnage (surement après coup…quand on lui a expliqué :mrgreen: ). J'ignore s'il était aussi con que ça mais ce qui est sûr c'est qu'il n'était pas con au point de ne pas causer aux cocos. Quelque pages en arrière, à la fin d'un texte sur The Halliday Brand de Joseph H. Lewis, j'avais rapporté les propos de Betsy Blair, ex sympathisante communiste et blacklisté, qui raconte dans ses mémoires qu'elle s'était plutôt bien entendu avec Ward Bond (on comprenait qu'elle s'était attendu à rencontrer un gros con et avait trouvé l'homme charmant et très pro).
Attention, je ne porte pas un jugement sur la personnalité générale du comédien (qui devait sûrement être charmant comme bcp d'autres), même si ses prises de position politiques ne me sont pas très sympathiques, mais sur sa manière, peut-être, de ne pas se poser trop de questions sur la nature profonde des personnages qu'on lui proposait de jouer, en partant sur l'anecdote rapportée plus haut...
Entièrement d'accord mais comme il est souvent qualifié de conservateurs hystériques, on aurait pu penser que même si l'homme pouvait être charmant par certains aspects, il aurait pu manifester de l'hostilité pour sa collègue tout juste sortie de la liste noire. çà n'a pas été du tout le cas selon Betsy Blair.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Pour le reste, oui, il devait être comme bcp d'américains, encore aujourd'hui : faut juste éviter de parler : de religion, de politique, etc... :mrgreen: Autour d'un barbecue après un rodéo, sont sympas les ricains, même au fin fond du Wyoming. Par contre, au même endroit, un patelin, 2 semaines plus tôt un spectacle en plein air, genre Puit du fou + mise en scène de Robert Hossein, avait attiré plusieurs dizaines de milliers de spectateur. Le show ? La crucifixion de Jesus avec tout : Blood and tears. J'ai raté ça :oops:
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Re: The Road to Denver

Message par kiemavel »

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Colorado Saloon - The Road to Denver ( 1955 )
Réalisation : Joseph Kane / Production : Herbert J. Yates (Republic Pictures) / Scénario : Horace McCoy et Allen Rivkin d'après une histoire de Bill Gulick / Photographie : Reggie Lanning / Musique : R. Dale Butts

Avec : John Payne (Bill Mayhew), Mona Freeman (Elizabeth Sutton), Lee J. Cobb (Jim Donovan), Skip Homeier (Sam Mayhew), Ray Middleton (John Sutton), Lee Van Cleef (Pecos), Andy Clyde (Whipsaw)

Le cow-boy Bill Mayhew a toujours veillé sur son jeune frère Sam dont le caractère irascible et les accès de violence lui ont souvent attiré des ennuis. Un jour, assistant aux préparatifs d'un rodéo, Sam, à la suite d'un pari, fait un essai sur un des chevaux, chute lourdement et réagit aux moqueries en frappant violemment un spectateur. Il est aussitôt emprisonné et les autorités, souhaitant donner une bonne leçon à Sam, envisage de le garder enfermé pendant un mois. Bill lui permet de s'évader et les deux hommes fuient pour le Colorado. Dans un saloon de Denver, Bill parvient à leur trouver un emploi dans un ranch mais aussitôt après Sam s'emporte contre le rancher et se bât à nouveau contraignant une nouvelle fois les deux frères à fuir. N'en pouvant plus, Bill décide de se séparer de son frère. Il arrive dans la petite ville de Central City ou très vite il sympathise avec John Sutton, un des deux grands entrepreneurs de la ville, qui le prend à son service et Bill devient même le prétendant de sa fille Elisabeth. Quelques temps plus tard, Sam arrive à son tour en ville…
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Un assez bon western signé par le prolifique Joseph (ou Joe) Kane. Derrière Courage Indien (The Vanishing American), le film qu'il réalisera juste après -un film plus fauché et inégal mais plus original- The Road to Denver me semble être son meilleur film ; en tout cas parmi les 6 westerns, deux films d'aventure et deux policiers que j'ai pu voir à ce jour ce qui laisse quelques espoirs même si son ordinaire, c'est à dire les westerns avec Roy Rogers, Gene Autry ou plus tard Rod Cameron ne m'intéressent pas. Joseph Kane avait sans doute assez rarement bénéficié d'autant de budget (qui restait malgré tout sans doute modeste) et d'un casting aussi prestigieux car pour lui : John Payne + Lee J. Cobb + Skip Homeier, c'était un casting royal. Il réussissait certes de temps en temps à attraper un poids lourd (plusieurs fois John Wayne mais dans ses années de vaches maigres, les années 30, puis pour le médiocre La belle de San Francisco) et encore plus rarement plusieurs. Dans La horde Sauvage (nan, nan, pas celui là : The Maverick Queen), on lui avait donné Barbara Stanwyck, Barry Sullivan et Scott Brady + une ribambelle de seconds rôles bien connus mais ça ne s'est jamais reproduit.
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La mise en place était prometteuse et même si le scénario ne tient pas toutes les promesses entrevues, ça reste un western correct. Si je schématise, la situation se présente comme suit. Deux frères, un bon et un mauvais sont engagés par les deux plus grands entrepreneurs de la ville, évidemment rivaux. Un bon (interprété par Ray Middleton), entre autres propriétaire des écuries de la ville … et un mauvais (interprété par Lee J. Cobb), propriétaire d'un saloon mais qui s'intéresse fortement aux affaires lucratives des autres : ce qui est à vous est à lui. Il lorgne évidemment sur les affaires de son concurrent direct , et par conséquent les deux frères vont devoir s'affronter. Mais il ne s'arrête pas là. Il envoie ses employés intimider un éleveur qui ne veut pas céder ses bêtes à bas prix ; il est aussi voleur de chevaux, etc…Parmi ses employés, on reconnait plusieurs têtes bien connus et le principal homme de main n'est autre que ce bon Lee Van Cleef dans un rôle plus important que ce qui faisait son ordinaire à l'époque. Il voit d'ailleurs la fin du film même si tout du long il subit tous les outrages : humilié, désarmé, cogné, frappé sur le crâne (il est même à un moment donné enturbanné), bref, il est systématiquement vaincu aussi bien les armes à la main qu'à poings nus. C'est peut-être à cause de ce film qu'il demandera un visa italien ? :P
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Le conflit se cristallise autour de la création d'une compagnie de diligences entre Central City et Denver que projette Sutton et à partir de là, le scénario offre des plongements qui restent en dessous des promesses entrevues, faute notamment d'une mise en scène à la hauteur de l'histoire. Je ne connais pas de films de Joe Kane dans lesquels je n'ai pas eu cette impression d'assister à l'enregistrement d'un scénario sans le moindre apport en terme de mise en scène mais parfois c'est au delà d'un manque de personnalité, on peut parler de maladresse ou de paresse. Dans une séquence au cours de laquelle les hommes de Donovan tentent de voler les chevaux convoyés par ceux de Sutton (qui vont permettre de lancer la compagnie de diligences), on assiste à un double retournement de situation, avec une figure pourquoi pas amusante, ou possiblement crédible mais à condition de la mettre en boite de manière convaincante. Je l'a résume ainsi : Haut les mains ! Nan, nan, haut les mains !!! Les deux surgissements successifs dans le dos de l'adversaire sont enregistrés par Kane en 5 secondes chrono sans changements d'angle de prise de vue ni montage !! (1).
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Le film tient en revanche relativement ses promesses dans ce qui est montré de la relation entre les deux frères au tempérament si différent même si les ultimes prolongements de cette relation centrale entre un frère responsable et souhaitant construire une vie stable et une tête brulée sont malheureusement très prévisibles et amenés de manière trop brutale. Comme on peut évidemment s'y attendre, les deux frères étaient également devenu des rivaux amoureux :o . À son arrivée à Central City, qui croise immédiatement le jeune Sam ? Elisabeth, la fille de l'employeur de son frère, qui d'emblée à été séduite par l'inconnu arrivé en ville peu auparavant. Pour résumer, cette rivalité amoureuse ne donne presque rien de bon, Mona Freman étant même assez terne mais elle n'est sans doute pas aidé par le scénario. Du coté des deux frères, c'est mieux. La tête d'affiche John Payne, dans le rôle du frère d'abord protecteur, a un rôle moins intéressant que son cadet Skip Homeier (dans son emploi de bad boy de l'époque)…lequel est lui même dépassé par Lee J. Cobb qui est excellent en notable rapace, à l'affut de tout ce qui pourrait lui rapporter, quelque soit les moyens employés. Il se montre manipulateur (y compris avec ses employés), inquiétant, ironique voir franchement moqueur quand il va aller ricaner sous le nez de son concurrent Sutton dont il a appris les projets. On remarque aussi Ray Middleton (Sutton), très bien en homme compréhensif et bon, Andy Clyde dans un rôle comique (qui a quand même du mal à nous arracher un sourire), Hank Worden dans un rôle minuscule et donc Lee Van Cleef en victime professionnelle. vu en vost.

(1) On retrouve une séquence analogue dans le Josey Wales de Clint Eastwood. Au début du récit quand il n'a pas encore réunit la bande hétéroclite d'éclopés qu'il va devoir -ou se faire un devoir- d'escorter, dans une scène amusante, il se fait surprendre par le vieux chef indien…avant que celui ci ne le soit aussitôt après par la jeune indienne qui avait été exploitée dans un poste de traite et qu'il avait recueillie.
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Message par Chip »

Difficile pour moi, de dire si " the road to Denver" est le meilleur western de Joe Kane, je l'ai vu seulement sur Youtube en VO, sans s/t bien sûr,le film m'a semblé moins fauché que beaucoup de produits de la firme à l'aigle, et la filmographie de ce réalisateur très méprisé par la critique française, est longue, les trois quarts de ses films sont inédits chez nous. Perso, j'aime beaucoup " Courage indien", et deux inédits que je possède en dvd( j'ai six ou sept films de Kane) "the savage horde"(1950) et " Wyoming" (1947), tous deux avec William Elliott. Privilège de l'âge, j'ai pu voir à leurs sorties" Tonnerre sur l'Arizona" (1956) avec Skip Homeier en vedette et Jack Elam , comme il se doit en badman, " la horde sauvage" (the maverick queen)avec le couple Stanwyck- Sullivan et " Bagarre à Apache wells"( duel at Apache wells)(1957) avec Ben Cooper, Anna-Maria Alberghetti, Jim Davis, au générique de la VF, Ben Cooper était orthographié Ben Couper, c'est dire le soin apporté à ce genre de productions .
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par kiemavel »

Chip a écrit :Difficile pour moi, de dire si " the road to Denver" est le meilleur western de Joe Kane, je l'ai vu seulement sur Youtube en VO, sans s/t bien sûr,le film m'a semblé moins fauché que beaucoup de produits de la firme à l'aigle, et la filmographie de ce réalisateur très méprisé par la critique française, est longue, les trois quarts de ses films sont inédits chez nous. Perso, j'aime beaucoup " Courage indien", et deux inédits que je possède en dvd( j'ai six ou sept films de Kane) "the savage horde"(1950) et " Wyoming" (1947), tous deux avec William Elliott. Privilège de l'âge, j'ai pu voir à leurs sorties" Tonnerre sur l'Arizona" (1956) avec Skip Homeier en vedette et Jack Elam , comme il se doit en badman, " la horde sauvage" (the maverick queen)avec le couple Stanwyck- Sullivan et " Bagarre à Apache wells"( duel at Apache wells)(1957) avec Ben Cooper, Anna-Maria Alberghetti, Jim Davis, au générique de la VF, Ben Cooper était orthographié Ben Couper, c'est dire le soin apporté à ce genre de productions .
Comme je l'expliquais en préambule, d'après ce que j'ai vu pour l'instant, Colorado Saloon est mon n°2 derrière Courage Indien, que j'aime bien, surtout pour Audrey Totter qui y est excellente. La filmographie de Kane est effectivement longue mais je ne sais pas s'il faut attendre beaucoup de son abondante filmo des années 30 et 40. D'après ce que je sais, il semble qu'il ai été perçu différemment après La belle de San Francisco qui était un gros budget pour Republic. Il y a semble t'il des hauts et des bas après ce film là mais c'est quand même plutôt à partir de ce film qu'il peut y avoir de bonnes surprises, donc sur un nombre assez limités de films finalement. Je n'ai pas vu ceux que tu cites en dehors La horde sauvage avec B. Stanwyck que je connais en VF tout comme La revanche des sioux. On peut aussi voir La loi du plus fort avec Sterling Hayden (mais ce n'est pas tout à fait un western). En dehors du western, Toutes voiles sur Java est aussi passé à la TV mais surement pas hier. Après, mais plus compliqué à voir, il y a aussi La mer des bateaux perdus avec mon copain John Derek, Wanda Hendrix et Walter Brennan et deux titres que je ne connais pas : Le frelon des mers :D et Alerte aux gardes cotes avec Brian Donlevy et surtout Ella Raines (que je préfère largement à Pam Anderson en sauvetrice). Bref, de toute façon, ce n'est quand même pas un metteur en scène que j'ai plus que ça envie d'explorer... mais par contre je vais surement rendre compte de ce Courage Indien qui est fauché mais pas mal du tout.
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