Les Westerns 2ème partie

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par kiemavel »

Chip a écrit :" Les comanches passent à l'attaque" ? on en parle sur Westernmovies... Je crois savoir que le film devrait sortir chez Sidonis-Calysta. Vu cette série B lors de sa sortie, jamais revu, un western qui ne m'a pas marqué, j'attends le dvd, Mac Murray a fait mieux dans le genre (Face of a fugitive, Quantez). Dans " Série B " de Pascal Merigeau et Stéphane Bouroin, Gene Fowler, jr, regrette ce film " ....Nous avons tourné dans le hangar à chariots de la Fox, devant un immense cyclorama. Tout paraissait débile.... "
Face of a Fugitive, Quantez et surtout At Gunpoint sont de mon point de vue aussi de meilleurs films. Je ne me souvenais plus du tout que Fowler avait évoqué ce film (et sa carrière ?) dans ce bouquin que j'ai aussi dans ma bibliothèque (à laquelle je n'ai pas accès actuellement) sinon je l'aurais cité. Tu l'aurais donc vu vers 61 puisque je crois savoir que le film n'etait pas sorti immédiatement en France. Je ne sais pas si ces séquences avaient pu te marquer au point que tu t'en souviendrais mais les séquences filmées en studio sont effectivement horribles et j'ajoute même que "'...devant un immense cyclorama", c'est beaucoup dire :fiou: Tiens, du coup Face of a Fugitive, je vais en parler très vite...
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par Chip »

FACE OF A FUGITIVE, je ne l'ai vu qu'en VO avec des s/t portugais, qui ne m'ont pas aidé, mais bon , j'avais lu pas mal de choses positives sur le film et j'ai pu suivre et apprécier ce beau scénario. Encore une perle inédite que l'on aimerait voir édité en zone 2 s/t.
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Face of a Fugitive

Message par kiemavel »

Face of a Fugitive - Paul Wendkos (1959)

avec Fred MacMurray (Jim Larsen/Ray Kincaid), Lin McCarthy (Le shérif Mark Riley) , Dorothy Green (Ellen Bailey), Alan Baxter (Reed Williams), James Coburn (Purdy)

Le voleur de banques Jim Larsen vient d'être capturé et est convoyé vers la prison où il doit purger une lourde peine. Il parvient à neutraliser le shérif qui l'accompagnait mais l'irruption inattendue de son jeune frère Danny, loin de faciliter l'évasion, fait qu'elle tourne mal. Avant de prendre la fuite avec son frère, Danny abat le shérif qui venait de l'atteindre d'une balle. Son jeune frère meurt rapidement des suites de sa blessure ; Jim Larsen se débarrasse de son corps et monte à bord du premier train venu afin d'échapper aux autorités qui le traquent et le tiennent pour responsable de la mort du shérif...

Une variation sympathique sur le thème du bad boy sur la voie du rachat mis en scène par Paul Wendkos sans beaucoup d'imagination, sans gros défauts non plus mais on peut quand même estimer que le très sympathique Fred MacMurray n'était pas le meilleur acteur pour figurer un criminel au lourd passé et que le scénario ne l'aide pas à donner l'impression que les habitants de la petite ville où il cherche à se refaire une virginité ont beaucoup à craindre de lui.

On ne voit pas le supposé criminel en action puisque le film démarre par l'évasion de Larsen qui aurait dû se terminer sans gros dommage pour quiconque puisque c'est l'intervention maladroite autant qu'inutile de son jeune frère qui provoque la mort du shérif qui devait le convoyer en prison. Il n'y a donc pas véritablement de rupture avec ce qui suit mais néanmoins trop vite nous montre un personnage beaucoup trop sympathique. La "rupture" s'opère par une scène symptomatique des petits ratés du scénario puisque c'est une scène avec enfant qui nous donne à voir beaucoup trop tôt la véritable nature du soi disant criminel. À bord du train dans lequel Larsen a pris place pour échapper à ses poursuivants, il fait la connaissance d'une petite fille espiègle. Il sympathise avec elle et assez habilement tire parti de sa naïveté pour recueillir des informations sur sa famille et à partir de là réussit à se faire passer auprès d'elle pour une relation de son grand-père qui travaille dans le milieu minier. Profitant de ce 1er succès -puisque c'est grâce à la petite fille qu'il réussi à passer sans se faire prendre un contrôle d'identité- ll descend là où la petite fille est attendue, fait la connaissance de sa mère avant de poursuivre avec beaucoup de malice à se construire une nouvelle identité, passant aux yeux des habitants de Tangle Blue pour un inspecteur des mines du nom de Ray Kincaid.

Dans un premier temps, le hors-la-loi cherche à quitter la ville mais il en est empêché par les hommes du shérif qui bloquent les différentes routes sortant de Tangle Blue car Larsen est supposé, à juste titre, être dans le secteur. À partir de là, il va agir de manière un peu suspecte pour un homme qui a appris du shérif qu'un portrait de lui va arriver à Tangle Blue dans les heures ou les jours à venir car bien que risquant d'être démasqué à tout moment, Larsen va rester en ville. Même si évidemment une femme est de la partie puisqu'une idylle se noue entre Larsen/Kincaid et la mère de la petite fille du train (qui est aussi la soeur du shérif), ce n'est pas cette relation qu'il refuse d'abord qui incite le criminel recherché à s'exposer (l'évolution de leur relation est d'ailleurs assez finement montrée, sans les facilités conduisant bien souvent à la constitution du "couple Hollywoodien").

Ce qui semble l'obliger moralement à rester en ville, c'est le danger auquel s'est exposé le jeune, borné, courageux mais inexpérimenté shérif Riley qui tente d'assoir son autorité sur sa ville mais qui voit celle ci contestée par Reed Williams, un propriétaire terrien s'étant approprié indûment des terres communautaires. À l'évidence, Larsen voit en ce jeune shérif un double de son frère et il va tenter de lui sauver la vie...Tout ceci est d'ailleurs plutôt intéressant mais encore une fois le personnage central manque de l'ambiguité qui aurait permis au spectateur de douter, même un seul instant, des motivations profondes du bandit. Il est quand même un peu tourmenté par son passé puisque ses états d'âme perturbent un peu l'idylle naissante mais il se montre tellement sympathique que quand il va vouloir soulager sa conscience en tentant de révéler sa véritable identité, personne ne va le croire et peut-être même vouloir l'entendre.

Si le personnage aurait pu être plus crédible et intéressant, MacMurray est lui-même irréprochable et même parfaitement à son aise dans les séquences où il doit s'imposer, physiquement ou les armes à la main, face à Williams et ses hommes. J'ajoute enfin que toute la partie finale qui se déroule dans une ville fantôme est très réussie et mise en scène de manière habile et dynamique par le metteur en scène quasi débutant. D'autres débutants talentueux avaient participé à ce film : Jerry Goldsmith signe un score très agréable bien que peu westernien, même pour un western urbain et James Coburn, dans son second film, tient un second rôle relativement important en tant que principal employé de Reed Williams. Wendkos tire parti de sa trogne unique et il est de quelques bonnes scènes : une tentative d'intimidation dans un bar puis surtout une séquence assez violente à la fin de laquelle il se retrouve enroulé dans du fil barbelé. Ce film était donc aussi un des premiers films de Paul Wendkos qui avait signé deux ans plus tôt, dès son premier film, celui qui est le meilleur de ceux que j'ai vu jusque là : Le cambrioleur (The Burglar). Assez bon western ; à voir. vu en vost.
Dernière modification par kiemavel le 4 déc. 15, 11:21, modifié 1 fois.
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SAND

Message par kiemavel »

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Sand (1949)
Réalisation : Louis King / Production : Robert Bassler ( 20th Century Fox) / Scénario : Martin Berkeley et Jerome Cady d'après un roman de Will James / Photographie : Charles G. Clarke / Musique : Daniele Amfitheatrof

Avec Mark Stevens ( Jeff Keane), Coleen Gray (Joan Hartley), Rory Calhoun (Chick Palmer), Charley Grapewin (Doug), Robert Patten (Boyd), Mikel Conrad (Tony)

Le fortuné éleveur Jeff Keane perd son meilleur cheval lorsque celui ci, affolé par un incendie qui s'était déclaré à bord du train qui le transportait, parvient à s'échapper du wagon avant que Keane ne puisse intervenir. Le cheval s'enfuit dans une contrée sauvage du Colorado et est aperçu à proximité du ranch dirigé par Joan Hartley. L'étalon cherche à entrainer avec lui la jument de prix de Chick Palmer, un des cow-boys travaillant au service de la jeune femme. L'homme tente alors d'abattre l'étalon mais il tue accidentellement sa jument. Contacté par Joan, Jeff Keane arrive au ranch, identifie son cheval et tente de le capturer ; en vain. L'étalon a pris gout à sa liberté nouvelle et surtout, il est devenu agressif à la suite de ses rencontres avec les animaux sauvages (un puma) et surtout pour avoir été traqué par les hommes qui successivement ont essayé de le capturer : des indiens, les cow-boys de Joan et surtout Chick Palmer qui va surtout essayer de l'abattre à plusieurs reprises lorsque le cheval voudra lui échapper et se montrera même menaçant. Avec l'aide de Joan, Keane part à la recherche de l'étalon…
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Deux spécialistes des histoires de chevaux, le romancier Will James (né Ernest Dufault au Québec) et le cinéaste Louis King, conjuguent leurs efforts dans ce western moderne qui ne casse pas des briques mais qui est tout de même assez original en raison de son traitement plus dramatique que d'ordinaire de son sujet dans un sous genre du western, moderne ou pas, pourtant très calibré et destiné à toute la famille…et avec même pour coeur de cible les tous petits. La course au cheval sauvage (ou ici qui le devient) ne prend pas souvent un tour aussi dramatique car certaines séquences sont dans celui ci d'une violence assez inhabituelle. L'étalon a en effet pris gout à sa liberté nouvelle au point qu'il est prêt à tuer pour la préserver. Il tue un autre étalon (sans doute vécu comme un rival. Le dialogue ne vous permet pas de comprendre les motivations du tueur :oops: ) puis il cherche par tous les moyens à échapper à ses poursuivants quitte à piétiner ceux qui cherchent à l'approcher. Une scène au cours de laquelle le cheval cherche à tuer Joan, endormie lors d'un bivouac, est d'ailleurs limite et pourra faire sourire.
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Le reste est assez routinier. Coleen Gray a beau être au centre d'un triangle amoureux, on ne l'a voit pas assez. Elle accompagne parfois Mark Stevens au cours de ses recherches mais leurs plus belles séquences sont nocturnes et se déroulent au ranch sous le regard amusé du grand père de Joan (un personnage un peu amusant) qui cherche à faciliter l'idylle entre des jeunes gens qu'il trouve bien moins entreprenants que de son temps... Le couple fonctionne en tout cas parfaitement. Le rival -et doublement- est en revanche assez faible. Le colérique Chick (Chuck dans la VF) est interprété par Rory Calhoun. Après avoir abattu, en raison de sa maladresse et de son impulsivité, sa jument de valeur (son meilleur cheval de rodéo), il va chercher à se venger en capturant l'étalon de Keane, quitte à l'abattre. Il est aussi amoureux de sa patrone mais cet aspect là est totalement inintéressant et le comédien pas à la hauteur des 2 têtes d'affiche. Calhoun grimace, tente de résister ; une bagarre perdue ne lui suffira pas mais il s'incline finalement sans trop résister...
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À voir par les fans de Coleen Gray, ceux de Mark Stevens (le président du fan club français est auvergnat. En fait, il en est aussi le secrétaire, le trésorier… :wink: )… Pour les fantastiques paysages et pour la façon dont ils sont mis en valeur par le petit frère de Henry King et son directeur de la photographie Charles G. Clarke. Cette splendeur visuelle a d'ailleurs été récompensée par une nomination à l'oscar de la meilleure photographie (tournage dans les environs de Pagosa Springs et de Durango dans le Colorado). Simplement, il faudrait tout de même se pencher sur le cas de ce petit chef d'oeuvre (visuel) en péril car la copie que j'ai visionné est quand même très moyenne (Ahhhhhhhhh :D ) . À signaler également la belle musique de Daniele Amfitheatrof. Louis King était donc l'un des spécialistes des films familiaux plus ou moins adultes type "L'étalon noir" mettant au prise un cheval plus ou moins malin avec un enfant, ou parfois avec un ou des adultes (Sand, Le lion et le cheval). Il a ainsi tourné Thunderhead (Le fils de Flicka) en 1945 ; Smoky (1946) avec Fred MacMurray et Anne Baxter ; L'herbe verte du Wyoming (1948) avec Peggy Cummins et Le lion et le cheval (The Lion and the Horse) en 1952 avec Steve Cochran. Celui là est Not Rated, facile à comprendre et donc recommandé pour tous, même les Daltons et les daltoniens (surtout que les couleurs sont assez passées). DVD gravé (VF)
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par Chip »

Président, trésorier et unique membre du fan club, à moins que tu sois le second, c'est le cinquième film analysé... :)
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Re: SAND

Message par Major Dundee »

kiemavel a écrit :
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Curieux, sur la première affiche le film est attribué à Henry King :roll:
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par Chip »

Une erreur réitérée, sur les 8 lobby cards d'époque.
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par kiemavel »

Chip a écrit :Président, trésorier et unique membre du fan club, à moins que tu sois le second, c'est le cinquième film analysé... :)
Ben oui, j'aime beaucoup cet acteur mais pour monter le fan club il va encore falloir attendre car je crois malheureusement qu'il faille encore pas mal de chroniques pour, non pas le réhabiliter puisqu'il est tout de même apprécié par les amateurs de série B connaissant le western et le film noir au delà des films très commentés et faciles d'accès, mais pour le mettre à sa vraie place. Le problème, c'est que ce n'est pas forcément dans ses films les plus connus qu'il montre en quoi il est singulier...
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Re: SAND

Message par kiemavel »

Major Dundee a écrit :
kiemavel a écrit :
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Sand (1949)
Curieux, sur la première affiche le film est attribué à Henry King :roll:
Chip répond aussi mais oui, j'avais vu cette erreur au moment où j'avais collecté cette photo…et puis j'ai oublié. Initialement je voulais en trouver une avec le bon King :wink:
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Re: SAND

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
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Encore du Coleen Gray ?! :oops: Après le film noir (Lucky Nick Cain), maintenant le western.. tu veux nous achever ?

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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par Supfiction »

C'est le mois Coleen Gray!
Jack Carter a écrit :le 5 novembre, un nouveau titre pour le parcours westernien de Jeremy

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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par kiemavel »

La ville sous le joug d'Edward Ludwig. Je connais (en VF) Si tu en es toujours au même point avec Free, je pense que tu ne l'auras aussi qu'en VF ce qui est quand même ballot ?

Malgré la grosse affiche, ça reste un petit souvenir mais assez ancien. J'adore Coleen Gray mais j'aime presque autant Jan Sterling souvent formidable dans les rôles de garce (avec pour point culminant peut-être Ace in the Hole)

EDIT : revu ce soir et je confirme mon ancienne impression. Plus de détails rapidement.
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Re: Reprisal !

Message par kiemavel »

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Reprisal ! de George Sherman (1956)
Frank Madden, un étranger, arrive dans une petite ville de l'Oklahoma. Il vient prendre possession de terres qu'il vient tout juste d'acheter. A son arrivée, toute la ville est occupée par le procès de 3 frères, les Shipley, qui viennent de lyncher 2 indiens. Le juge relate des faits accablants pour les accusés mais néanmoins le jury, sans même en délibérer, relaxe les meurtriers sous les acclamations d'une partie de la foule. A la sortie du tribunal, Madden fait la connaissance du shérif qui semble désapprouver ce verdict et qui craint des représailles de la part des indiens qui ont assisté impuissants au procès. L'un des anciens, consulté par le shérif, ne crie pas vengeance mais soupçonne certains jeunes de la tribu de vouloir agir. Madden rencontre également le notaire de la ville ainsi que sa fille Catherine qui elle exprime franchement son désaccord et tente de savoir ce que pense Madden du jugement mais celui ci ne dit rien de sa pensée affichant une indifférence apparente et ironisant même sur la naïveté de la jeune femme. Quand Madden va pour découvrir son ranch situé à l'extérieur de la ville, il s'aperçoit que les voisins qui ont utilisé les pâturages de sa propriété depuis l'abandon de celle ci sont les frères Shipley. Madden commence donc par exiger le départ des bêtes et prévient les frères qu'il va clôturer sa propriété. Il engage également un jeune indien…2 raisons pour s'attirer l'hostilité des 3 frères…
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Je ne trahis pas un grand secret en révélant la double identité de Madden qui est confirmée au bout d'une demi heure par l'irruption de Madara, son grand père maternel qui est indien. On comprend assez vite où on veut nous amener mais ce petit film reste passionnant jusqu'au bout malgré quelques défauts mineurs dans l'épilogue. Madden est donc un sang mêlé, mi-indien, mi-blanc. Il a fuit sa tribu pour vivre dignement en dehors des réserves et après avoir enfin pu économiser suffisamment pour acheter son lopin de terre, il veut qu'on lui foute la paix. Il cache donc son héritage indien pour tenter de s'intégrer à la société blanche. Malheureusement pour lui, il ne pouvait pas plus mal tomber. D'une part, il va se lier aux seuls habitants semblant fréquentables et cela va éveiller quelques tourments chez celui qui ne veut pas se faire remarquer et encore moins prendre parti quand il va être asticoté en raison de son apparente indifférence pour le sort réservé aux indiens, surtout quand ces reproches implicites seront formulés par une aussi jolie personne que la jeune femme interprétée par Felicia Farr. Malgré tout, s'il est évident que Catherine s'intéresse au nouveau venu, il est tout aussi évident que le masque que porte Madden l'empêche même sentimentalement, non seulement de se dévoiler, mais de simplement pouvoir envisager construire une relation saine avec quiconque.
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D'autre part, à l'opposé des précédents, c'est à dire le juge, le shérif, le notaire et sa fille (coup de chance quand même :wink: ) ; dans cette ville qui a beaucoup souffert des guerres indiennes, la plupart des habitants sont racistes. De cette communauté, on voit d'ailleurs essentiellement les hommes…et des sévères. Sitôt le procès terminé, on en fête l'issue favorable aux lyncheurs ; on se saoule ; on commence par tirer en l'air en criant yepppeeeee puis on finit la soirée par une bonne ratonnade (un raid dans le village indien, c'est pareil). C'est bien du George Sherman et pas du Yves Boisset mais ça se ressemble. Du coup, dans un tel environnement et avec pour voisins les pires de la contrée, les fameux frères Shipley qui éprouvent une haine profonde pour les indiens ; afin de ne pas se trahir, notre Madden derrière lequel se cache Neola, tout en s'opposant fermement aux frères, va être tenté de donner le change mais il va quand même avoir du mal à dissimuler ses émotions devant le traitement infligé à ses frères. Même s'il est dans la négation de ses racines, et même s'il va souvent afficher une certaine dureté vis à vis des indiens et sembler indifférent au traitement qui leur est réservé, Madden sera tout de même capable de défendre son jeune aide indien quand ce dernier et sa soeur seront frappés par les frères Shipley qui entendent lui interdire l'emploi d'indiens sur sa ferme mais c'est pour aussitôt regretter son geste et les rudoyer à son tour. On ne peut même pas parler d'un homme de nulle part à la recherche de son identité car il dit clairement que s'il a fuit les réserves c'est par refus de la misère mais s'il avait seulement voulu oublier sa part indienne, il se montre de toute façon vite incapable d'accepter la violence -que l'on sent profonde et pas seulement dirigée contre les indiens d'ailleurs- d'une ville de barbares même pas vraiment sous l'influence de 3 cas pathologiques remplis de haine.
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On n'a d'ailleurs pas vraiment de contrepoint et par conséquent pas de vision idéalisée ou pas de l'indien, juste celle de la violence du blanc de cette contrée et de cette époque. Les indiens, on les voit très peu. Sherman les montrent brièvement : dignes quand ils restent calmes et résignés à l'issue du procès ; passifs durant l'attaque de nuit des soudards mais par la suite 3 indiens tiennent des rôles non négligeables. Takola, dont la femme a été lynché par les Shipley (et qui involontairement complique la situation de Madden) ; Taini (Kathryn Grant) qui bien involontairement provoquera la jalousie de Catherine et surtout Matara, le beau personnage du grand père indien. D'autre part, pour pimenter le scénario, dans les 2 camps, on peut compter sur deux maillons faibles. Chez les frères Shipley, Bert (Michael Pate) n'est pas moins monstrueux que les deux autres mais son désir pour Taini le fait passer au yeux du leader de la fratrie (Neil alias Edward Platt) pour un traitre. Et dans l'autre camp, même l'irréprochable Catherine révélera de vieux relents de racisme… sur fond de jalousie donc c'est moins grave (c'est pour rire mais c'est tout de même un peu léger de la part du scénariste…). Mais au rayon regret, c'est surtout un lynchage collectif interrompu de manière curieuse surtout compte tenu de ce qui précédait qui est surtout critiquable mais ces quelques réserves n'empêchent nullement ce petit film du prolifique George Sherman d'être selon moi un de ses meilleurs derrière Tomahawk.
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Pour le reste, l'interprétation est assez remarquable, même celle de Guy Madison dont je suis loin d'être fan, avec pour points culminants les belles scènes avec son grand père. D'autres séquences mériteraient d'être signalées mais j'abrège et n'en signale qu'une, la séquence d'ouverture. La découverte par Madden de l'arbre décharné des pendus puis son entrée dans une ville semblant déserte où seul un chien errant le poursuit et aboie à son passage, est bien fichue (toute la ville est agglutinée au saloon en raison du procès). L'histoire original avait été écrite par Arthur Gordon, un homme du Sud qui avait fait ses études à Yale et Oxford. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il avait lu le récit d'un lynchage dans son état natal de Georgie et fut si outré qu'aussitôt rentré il écrivit Reprisal ! Le roman est une histoire noir / blanc, pas indien / blanc, mais sinon l'histoire semble assez similaire. Bien qu'inédit en France, le film est connu sous différents titres : La vengeance de l'indien, Le sang de l'indien et Représailles ! (en Belgique). DVD gravé (vost). De la petite série B mais tout à fait recommandable...
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Réalisation : George Sherman / Production : Lewis J. Rachmil ( Columbia) / Image : Henry Freulich / Montage : Jerome Thoms / Musique : Mischa Bakaleinikoff

Avec Guy Madison (Frank Madden/Neola), Felicia Farr (Catherine Cantrell), Kathryn Grant (Taini), Michael Pate (Bert Shipley), Edward Platt ( Neil Shipley), Otto Hulett (le shérif Dixon)
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Dernière modification par kiemavel le 3 nov. 15, 10:43, modifié 3 fois.
Chip
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par Chip »

Avant d'aller manger des pâtes en Italie, Madison avez tourné quelques westerns non négligeables, celui-ci, mais aussi " the hard man" , inédit , mais diffusé à la TV en VF sous le titre "Le shérif d' El Solito", les deux réalisés par George Sherman, j'ajouterai l'amusant " Bullwhip" pour le personnage joué par James Griffith, la chevelure rousse de Rhonda Fleming et un superbe Technicolor.
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Re: Les Westerns 2ème partie

Message par kiemavel »

Chip a écrit :Avant d'aller manger des pâtes en Italie, Madison avez tourné quelques westerns non négligeables, celui-ci, mais aussi " the hard man" , inédit , mais diffusé à la TV en VF sous le titre "Le shérif d' El Solito", les deux réalisés par George Sherman, j'ajouterai l'amusant " Bullwhip" pour le personnage joué par James Griffith, la chevelure rousse de Rhonda Fleming et un superbe Technicolor.
Le shérif d'El Solito est réputé mais je ne connais pas ; quant à Bullwhip, j'en ai parlé ici quelques pages en arrière et c'est quand même léger et assez déroutant. Mais OK pour le tueur énigmatique joué par Griffith mais Madison était lui très moyen dans celui là.
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