Tomu Uchida (1898-1970)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par bruce randylan »

Découvert en ciné-concert à la Cinémathèque
Le policier (1933)

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Un jeune policier retrouve par hasard son meilleur ami qu'il n'a pas vu depuis l'université. il ne tarde pas à le soupçonner d'être celui qui a mortellement blessé son supérieur lors d'un hold-up

Après plusieurs films à conscience sociale, Uchida se voit confier cette production, commandé par le ministère de l'intérieur pour mettre en valeur les forces de l'ordre. Il parvient à éviter le film de propagande en privilégiant la dimension psychologique, avec quelques touches réalistes en privilégiant le tournage en extérieur notamment. Ca ne l'empêche pas de s'attarder malgré tout sur certaines techniques d'enquêtes (filature, planque, relevé d'empreinte) mais celles-ci sont intégrées au cheminement du héros, rapidement déchiré par la crainte de voir son ancien ami être un criminel. La résolution devient ainsi bientôt une affaire personnelle où les nouveaux indices éloignent davantage les camarades. De plus Uchida laissent presque sous-entendre qu'ils étaient amants dans leur jeunesse. Il y a de beaux moments pour décrire le désarroi grandissant du policier avec des trouvailles visuelles inspirées : le montage éclaté évoquant les souvenirs fugaces se mélangeant, les surimpression lors du comparatif des empreintes ou le travail sur les gros plans quand le policier s'empare du briquet de son ami pour en faire une pièce à conviction (rupture brutale d'une formidable intensité dramatique).
Par contre il est dommage que le scénario ne soit pas si bien soignée dans divers sous-intrigues comme les voisins (et le cerf-volant coincé dans un arbres) qui ne sert que de facilité plus tard pour espionner la maison du suspect ou encore la fille du supérieur qui passe également rapidement aux oubliettes. Tout cela alourdit un peu le rythme et crée des moments de flottements superflus. De plus l'intrigue général manque de surprise et l'on ne se fait guère de surprise quant à l’identité de l'assassin même si la réalisation d'Uchida joue intelligemment d'une focalisation en majeure partie centrée sur son héros. Mais tout cela conduit à une œuvre frôlant les 2h qui n'étaient pas nécessaires.
Et pour rester sur la réalisation, il faut relever qu'elle est d'une grande qualité avec tout d'abord une admirable direction d'acteurs qui accorde beaucoup d'attention au visages et aux réactions. Et la caméra est extrêmement mobile et très dynamique avec des panoramiques rapides et beaucoup de plans embarqués en voiture pour plus de nervosité. Uchida crée ainsi une tension à la fois visuelle et psychologique qui explose dans le final lors d'une descente policière dans la cache des brigands pour une virtuosité époustouflante à base de travelling rageurs, de corps sans cesse en mouvements, d'une violence sèche, d'une gestion formidable de l'espace et de l'architecture et une utilisation viscérale de la lumière avec les projecteurs balayant l'arrière plan. Un morceau d'anthologique d'une profonde modernité qui se conclut dans un sublime moment humaniste.
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Alexandre Angel
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par Alexandre Angel »

Merci pour ce beau compte-rendu qui donne envie.
D'Uchida, je ne connais que les films du coffret Wild Side paru en 2006. Je remettrais bien le nez dedans.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par Jack Carter »

Alexandre Angel a écrit :Merci pour ce beau compte-rendu qui donne envie.
D'Uchida, je ne connais que les films du coffret Wild Side paru en 2006. Je remettrais bien le nez dedans.
il y a celui-çi aussi : https://www.amazon.fr/Miyamoto-Musashi- ... rds=uchida
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Alexandre Angel
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par Alexandre Angel »

Jack Carter a écrit :
Alexandre Angel a écrit :Merci pour ce beau compte-rendu qui donne envie.
D'Uchida, je ne connais que les films du coffret Wild Side paru en 2006. Je remettrais bien le nez dedans.
il y a celui-çi aussi : https://www.amazon.fr/Miyamoto-Musashi- ... rds=uchida
Ah oui, mais il ne m'avait pas super attiré, j'avoue. (les films de genre asiatiques sont moins attirants pour moi que pour bon nombre de classikiens, qui en sont bien plus friands, à commencer par Bruce Randylan, sauf quand ce sont les plus grands cinéastes qui s'y collent sporadiquement)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par k-chan »

bruce randylan a écrit :Découvert en ciné-concert à la Cinémathèque
Le policier (1933)

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Un jeune policier retrouve par hasard son meilleur ami qu'il n'a pas vu depuis l'université. il ne tarde pas à le soupçonner d'être celui qui a mortellement blessé son supérieur lors d'un hold-up
Merci. Je devais y aller, mais j'ai annulé pour un truc de dernière minute (en plus de la fatigue). J'irais à la diffusion du 14 octobre.
Je ne suis pas là ce week-end, mais à partir de lundi, je vais aller très régulièrement à la cinémathèque 8) . Normalement, sauf imprévu, je pourrais voir toute cette première partie de la rétro. Tu es resté pour les films suivants ?
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par bruce randylan »

Yep, j'ai vu la séance suivante, j'en parlerai un peu plus tard. :wink:
Très sympa le Gosho en tout cas :wink:
Alexandre Angel a écrit :
Jack Carter a écrit : il y a celui-çi aussi : https://www.amazon.fr/Miyamoto-Musashi- ... rds=uchida
Ah oui, mais il ne m'avait pas super attiré, j'avoue. (les films de genre asiatiques sont moins attirants pour moi que pour bon nombre de classikiens, qui en sont bien plus friands, à commencer par Bruce Randylan, sauf quand ce sont les plus grands cinéastes qui s'y collent sporadiquement)
Je n'ai pas encore vu les films de ce coffret mais j'ai vu d'autres adaptations (Mizoguchi et Inagaki) et j'ai surtout lu le fantastique diptyque initiatique La pierre et le sabre / la parfaite lumière et on ne devrait pas vraiment dans le cinéma de genre. Il y a des scènes d'actions bien-sûr mais l'intérêt du récit est l'évolution spirituelle du héros qui passe d'un jeune chien fou assoiffé de combats à une homme en quête de sérénité et de pure maîtrise de soi.
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par Alexandre Angel »

bruce randylan a écrit :Je n'ai pas encore vu les films de ce coffret mais j'ai vu d'autres adaptations (Mizoguchi et Inagaki) et j'ai surtout lu le fantastique diptyque initiatique La pierre et le sabre / la parfaite lumière et on ne devrait pas vraiment dans le cinéma de genre. Il y a des scènes d'actions bien-sûr mais l'intérêt du récit est l'évolution spirituelle du héros qui passe d'un jeune chien fou assoiffé de combats à une homme en quête de sérénité et de pure maîtrise de soi.
Je crois que ce qui m'attire moyennement est le côté saga, c'est à dire plusieurs films avec le même personnage, le côté Baby Cart si tu préfères (je ne sais si c'est la bonne référence, car profane je suis). Alors peut-être aurais-je une révélation un jour mais pour l'instant je coince légèrement.
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-Kaonashi-
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par -Kaonashi- »

bruce randylan a écrit :Découvert en ciné-concert à la Cinémathèque
Le policier (1933)
Merci pour ce compte-rendu.
Pour ma part ce sera pour le 14/10 !
Alexandre Angel a écrit :Je crois que ce qui m'attire moyennement est le côté saga, c'est à dire plusieurs films avec le même personnage, le côté Baby Cart si tu préfères (je ne sais si c'est la bonne référence, car profane je suis). Alors peut-être aurais-je une révélation un jour mais pour l'instant je coince légèrement.
Franchement si tu as vu et aimé les trois film de l'autre coffret Wild Side, tu peux acheter celui-ci les yeux fermés. À côté de cette dimension de saga, on retrouve pas mal des thématiques humanistes d'Uchida, une grande finesse dans le parcours psychologique des personnages, et de grands moments de de cinéma. La mise en scène est très fluide, très élégante, et vire même au quasi-"expérimental" pour le dernier film, un peu hors-série (produit dans un autre studio, après avoir bouclé la saga dans le 5ème film.
Pour ma part je ne suis pas du tout un inconditionnel de Baby Cart, dont je n'ai vu qu'un ou deux films je crois.
Par contre j'ai lu le roman d'origine, et si l'essentiel est dans l'adaptation d'Uchida, c'est fidèle et personnel à la fois.
Vraiment, je recommande très fortement !
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par Alexandre Angel »

Merci je me le note!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par -Kaonashi- »

Récemment j'ai feuilleté deux livres sur le ciné japonais que j'avais acheté et parcouru à l'époque de mes études de ciné : Pour un observateur lointain de Noël Burch, et Le cinéma japonais, de Max Tessier. À l'époque je n'avais jamais entendu parler de Tomu Uchida. Ce fut l'occasion d'une recherche dans ces deux ouvrages.
Le premier se contente de remarques complétement futiles et à côté de la plaque, prouvant que l'auteur ne connaissait pas les films de ce réalisateur.
Le second, quant à lui, appuie bien la place importante d'Uchida dans le cinéma japonais de l'âge d'or, et parle notamment de ses films Le Col/Le Passage du grand Bouddha comme ses chefs d'oeuvre.

À tout hasard, avez-vous une idée de comment voir ces films ?
Ils n'ont pas l'air édité en DVD ou BR, et une première recherche en streaming n'a rien donné. Peut-être en direct download ?
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par Spike »

Ces films sont disponibles en VoD 1080p sur Amazon Prime Japon (accessible via VPN ?) :

Souls in the Moonlight
Souls in the Moonlight II
Souls in the Moonlight III

Après, il n'y a pas de sous-titres et je ne sais pas s'il est possible d'en ajouter en cours de lecture.

Sinon, je me souviens que la Warner avait proposé en streaming HD des films HK avant de rapidement les retirer parce que des pirates avaient eu l'outrecuidance d'enregistrer ceux-ci. Qui sait si ces ignobles individus, qui ne méritent que l'opprobre, le mépris et la flagellation en place publique, ont recommencé ? ...

Par ailleurs, pour la disponibilité de ce genre de films en DVD, une discussion avait également eu lieu sur le présent forum.
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par -Kaonashi- »

Merci pour les indications, je vais fouiller par là.
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par The Eye Of Doom »

La Légende de Musashi Miyamoto
Deux amis ont survécus à la bataille qui a vu la defaite de leur clan. Ils sont hébergés chez une veuve et sa fille. L’un des deux devient l’amant de la veuve et l’autre veut qu’ils retournent au village pour retrouver soeur, mere et fiancée,

Je n’ai lu que la 1ere partie de la saga, en gros celle transcrite dans ce film. Le style du roman me plaisant moyennement j’en suis resté la.

Le film démarre assez fort. On retrouve certaines des splendeurs plastiques du remarquable « The mad fox » que Tomu filmera juste apres.
Ainsi qu’un sens de l’espace et des compositions assez impressionnant.
Le ton est sec, assez audacieux meme (la longue scene où la veuve aspire et recrache le pus de la blessure d’un des deux personnages : difficiles de ne pas y voir une allusion sexuelle).
Malheureusement, on s’enlise pas mal avec le retour du heros au village et le tres long intermède avec le chef d’escouade.
On se réveillera sur la fin pour le long supplice et la conversion.

C’est visiblement un film de prestige de studios: decors imposants, durée,…
Comme indiqué on a deci dela des fulgurances visuelles impressionnantes.
L’acteur qui joue Musashi en fait des tonnes : on a l’impression de voir un clone du Mifune de Rashomon, en caricaturé.
C’est probablement tout à fait assumé mais il faut bien le dire assez lassant.
J’espère que la suite sera plus enlevée.

Belle copie
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Message par -Kaonashi- »

The Eye Of Doom a écrit : 28 déc. 22, 09:29 La Légende de Musashi Miyamoto
Deux amis ont survécus à la bataille qui a vu la defaite de leur clan. Ils sont hébergés chez une veuve et sa fille. L’un des deux devient l’amant de la veuve et l’autre veut qu’ils retournent au village pour retrouver soeur, mere et fiancée,

Je n’ai lu que la 1ere partie de la saga, en gros celle transcrite dans ce film. Le style du roman me plaisant moyennement j’en suis resté la.

Le film démarre assez fort. On retrouve certaines des splendeurs plastiques du remarquable « The mad fox » que Tomu filmera juste apres.
Ainsi qu’un sens de l’espace et des compositions assez impressionnant.
Le ton est sec, assez audacieux meme (la longue scene où la veuve aspire et recrache le pus de la blessure d’un des deux personnages : difficiles de ne pas y voir une allusion sexuelle).
Malheureusement, on s’enlise pas mal avec le retour du heros au village et le tres long intermède avec le chef d’escouade.
On se réveillera sur la fin pour le long supplice et la conversion.

C’est visiblement un film de prestige de studios: decors imposants, durée,…
Comme indiqué on a deci dela des fulgurances visuelles impressionnantes.
L’acteur qui joue Musashi en fait des tonnes : on a l’impression de voir un clone du Mifune de Rashomon, en caricaturé.
C’est probablement tout à fait assumé mais il faut bien le dire assez lassant.
J’espère que la suite sera plus enlevée.

Belle copie
De mémoire, Nakamura Kinnosuke m'avait un peu agacé au début, mais le personnage de Takezo est caractérisé ainsi dans cette adaptation, et ça va beaucoup mieux dans les films suivants selon moi. Et pour ma part, à chaque nouvelle adaptation lue ou vue, c'est cette première partie qui m'a le moins intéressée, que je trouve le plus laborieuse, alors que dans le roman j'avais beaucoup aimé.
Pour l'instant je n'ai vu que 2 des 3 films de la version Inagaki avec Mifune, et si je reconnais que ce dernier est certainement meilleur acteur et meilleur dans le rôle, le reste (réalisation, choix d'adaptation, découpage, etc) est un gros cran en-dessous de la version Uchida.
J'espère que tu donneras ton avis sur les films suivants ici.
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Re: Tomu Uchida (1898-1970)

Message par The Eye Of Doom »

Les moines lanciers du temple Hozoin
Notre heros sort de sa reclusion de trois ans en homme neuf, change de nom, decide de suivre la voie du sabre et prends la route.

Plein d’espoir, je decide d’enchainer rapidement sur ce second volet. En famille ce coup ci me disant que si c’etait bien on aurait un petit cycle sympa à suivre ensemble.
Gros déception malheureusement.
Je commence par les aspects positifs : toujours de superbes decors habillement utilisés. On a l’impression de voir s’animer sur l’ecran les estampes d’Hiroshige, qui ont visiblement servies de reference.
Villages, chemins, boutiques,… on retrouve l’imaginaire des 60 provinces.
Toutefois, et c’est dommage, il n’y a pas le coté naturaliste, impressioniste d’un Misumi, dépeignant l’errance d’un Satoichi ou d’un Lone Wolf.
10 ans séparent les films : Tomu reste dans l’esthétique du film de studio, là ou Misumi aura capté l’air vif et frais du western spaghetti.

Pour le reste, on a du mal à accrocher à l’histoire. Les motivations du personnage, au demeurant pas sympathique pour un sou, sont peu compréhensibles.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Pourquoi vas t’il provoqué l’ecole d’art martiaux sous la forme d’un mendiant pouilleux, pour fuir sans explication ?
Et réapparaître, bien propre sur lui tout de suite après ? J’ai cru a un imposteur, profitant de la notoriété…
Que cherche t’il en allant affronter les moines lanciers? Pourquoi s’enerve t’il fasse aux ronins qui veulent intégrer dans leur paris ?
L’acteur a deux expressions en tout et pour tout et le charisme d’une huitre.
Les personnages sont des faire-valoir :
La pauvre fiancée qui vas l’attendre pendant 6 films…
La soeur disparue : d’ailleurs c’etait la priorité du gars de retrouver sa soeur, mais il en est plusquestion du tout: disparue pour de bon la pauvre
L’ex ami, qui noie dans l’alcool sa decheance.
La vieille et son ami, pitoyable, dont le scénario n’ose se débarrasser, afin d’avoir un personnage comique sous la main au cas où
Le gamin de service, side kid, sans intérêt mais fort heureusement pas trop tete a claque.
Ca se laisse regarder mais franchement c’est d’un intérêt limité.
Je renonce a infliger la suite a ma famille, on a d’autre trucs plus intéressants à découvrir. J’irai jusqu’au bout mais seul, si je trouve le temps….

Bien déçu donc. J’attendais un truc plus intense, mieux construit et surtout mieux joué.
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