Nashville (Robert Altman - 1975)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Watkinssien
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par Watkinssien »

Alexandre Angel a écrit :
Watkinssien a écrit :Enfin revu !
Tu l'as revu en salles ? Et il ne devait pas passer sur Arte ?
Non en Blu-Ray criterion. :wink:
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Flol
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par Flol »

Et il sera diffusé le jeudi 18 février à 23h sur TCM.

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Jeremy Fox
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par Jeremy Fox »

A revoir dans un meilleur état de fraîcheur mais beaucoup aimé ce film dont on reconnait la patte d'Altman dès les premières minutes : filmage de loin, jamais vraiment frontalement (et souvent derrière quelques obstacles) dans le but de ne pas éprouver immédiatement de l'empathie pour cette galerie d'une vingtaine de personnages qui se croisent. Et c'est vrai que l'on peut être décontenancé au début ; mais au fur et à mesure et à condition de ne pas décrocher tous ces protagonistes nous deviennent touchants. Un film sans intrigue mais au scénario d'une étonnante virtuosité tout comme d'ailleurs sa mise en scène hallucinante de précision.

Portrait ironique mais jamais méprisant d'une Amérique qui se cherche, tableau politique et social d'une grande lucidité à travers le parcours de quelques américains plus ou moins aisés qui se rencontrent lors de quelques concerts de Country (superbe soundtrack) et d'une tournée des républicains lors d'une primaire pour les présidentielles. Quelques séquences formidables comme la chanson de Keith Carradine et ses regards à Lily Tomlin, le quart d'heure final et bien d'autres encore. Tout comme MASH le mois dernier, Je pense encore bien plus l'apprécier lors d'une revision dans d'encore meilleures conditions.

7/10
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Père Jules
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par Père Jules »

Toute l'Amérique post-Vietnam/Kennedy/Watergate est condensée dans ce film. Une maestria hallucinante. Chef-d'oeuvre.
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Flol
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par Flol »

La fin est géniale.
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odelay
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par odelay »

J'ai le Blu ray Master of cinema de chez Eureka et je me demandais si le Paramount apportait qq chose de nouveau à part des sstr Fr.
Ben j'ai la réponse.
Ouch! pour une des deux éditions :
https://caps-a-holic.com/c.php?a=1&x=43 ... 0&i=1&go=1
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Jeremy Fox
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par Jeremy Fox »

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Joshua Baskin
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par Joshua Baskin »

odelay a écrit : 16 sept. 21, 23:38 J'ai le Blu ray Master of cinema de chez Eureka et je me demandais si le Paramount apportait qq chose de nouveau à part des sstr Fr.
Ben j'ai la réponse.
Ouch! pour une des deux éditions :
https://caps-a-holic.com/c.php?a=1&x=43 ... 0&i=1&go=1
Laquelle selon toi ? Je suis assez circonspect.
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par gnome »

Pour moi, il n'y a pas photo pour le Eureka.
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ed
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par ed »

Oui, l'exercice comparatif sur images n'est en l'occurrence pas forcément très flatteur pour le Paramount.
Ceci étant, je n'ai jamais eu l'Eureka entre les mains, et ce que j'ai pu tester du Paramount m'a semblé très satisfaisant (et je ne suis pas le seul). Comme quoi...
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Thaddeus
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par Thaddeus »

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Peuple, politique et spectacle


Nashville, Tennessee. Capitale officieuse de l’âme blanche yankee, patrie de la musique country, pandémonium de l’industrie du disque, centre amical et chaleureux de la Middle America. Le spectacle qu’on y vend a tout d’un rituel permanent et auto-reproducteur. Sa fonction est de réaffirmer, à l'opposé de l’activisme, des conflits raciaux ou de la discrimination sexuelle, un principe collectif fait d’émotions délicates et d'indéfectible loyauté. En quête d'accomplissement personnel, on y troque la violence affective contre un langage de regret et un évangile de résignation, afin d’échapper aux contraintes, aux obligations, aux ruptures, aux souvenirs traumatisants ou aux désirs inassouvis. Pendant cinq jours de fiction et deux heures quarante de métrage, à l’occasion du grand festival organisé pour promouvoir Hal Philip Walker, invisible candidat hillbilly à la présidence, une multitude de personnages s’y croisent, s’y rencontrent, tissent ou détruisent des liens : journalistes, stars brillantes ou déchues, groupies en déroute, candidats à la célébrité, assistants, imprésarios, avocats, requins affairistes… Il y aura des cris, des larmes, des rires, de l’amour. Beaucoup d’ironie et autant de compassion. Tout s’achèvera sur un meurtre, filmé en direct, devant la foule. Pas de hasard (sinon objectif) ou de coïncidences, ni de solutions mélodramatiques. La liaison est assurée par le cadre lui-même : les studios d’enregistrement, les boîtes de nuit, la campagne politique et ses agents. Altman mène tout son monde d’une main de fer, agence avec une habileté hors-pair les pièces du puzzle, échelonne avec un art de parfumeur, de chimiste ou d’artificier le ballet des entrées et des sorties. Il sature la bande sonore de chansons, de musiques, de bruits composites, de conversations téléphoniques, d’émissions télévisées, les élève à la hauteur de contre-script, de texture formelle, de trame non-narrative. Il dissèque la machine socioculturelle, en démonte les rouages, en analyse le fonctionnement, en rend palpable l’extraordinaire force d’inertie. Il donne à voir rien moins que l’Amérique de son époque, avec ses discordances, son orgueil, ses faiblesses, ses mythologies. Épicentre dynamique du cinéma altmanien, Nashville est un happening géant, un patchwork unanimiste et multipiste jusqu’au vertige, la portrait-fleuve d’un peuple et d’une nation qui, émergeant de la guerre du Vietnam et de la démission de Nixon, s’apprête à célébrer son bicentenaire. Par son ampleur, son ambition, sa richesse de tons et sa diversité de registres, cette vaste fresque polyphonique pourrait s’intituler U.S.A. 1975.


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La mise en scène semble découler des exigences du paradoxe qu'explore le film avec obstination : le spectacle comme forme spécifique d’aliénation d’une culture médiatique de l’image, comme réalisation d'un nouveau genre de communauté — spontanée, instable, moléculaire, ouverte sur le possible et sur le hasard mais pulvérisant toutes les catégories de l'expérience en stimuli et chocs sensibles. Tout n'est qu'une suite de scènes et de mini-scènes, qu'elles soient permanentes comme le fameux Grand Ole Opry, ou improvisées comme la bienvenue à l'aéroport et l'embouteillage au départ de la manifestation : dès que le mouvement s'arrête, les gens se répartissent entre auditoire et acteurs, un numéro s'élabore, s'épanouit, occupe du temps et de l'espace et se transforme en une foire qui est aussi une entreprise commerciale. Chaque lieu est une estrade dès qu'il y a un public, et s'il y a un public, on trouve du monde en représentation pour combler l'attente : les majorettes avec leurs tambours, ou Albuquerque qui se lance dans une chanson rendue inaudible par le rugissement des moteurs pendant la course automobile. Réifié au point de demeurer la seule partie du réel qui subsiste, le spectacle semble être devenu, dans la sphère du conscient, ce qu'est l'argent dans celle de l'économie : un facteur de nivellement, une force qui soumet toutes les autres valeurs à ses propres lois. En ce sens, il est antagoniste au récit parce que celui-ci affirme qu'il y a évolution, que les énergies tendent à la signification, tandis que le spectacle dans son essence est la distribution au hasard des flux, la négation du projet, de l'intention ou de la nécessité, le sacrifice de l'histoire, confondue dans une somme nouvelle, déterminée par une configuration où la téléologie rencontre la résistance du regard. D’où une ambiguïté féconde dans Nashville entre un espace quasiment cérébral et un concept de direction qui traite le film comme une tapisserie murale, organisée en termes de surfaces planes et activant une espèce de degré zéro de la vision en perspective, dont le zoom n'en est pas le dernier des moyens.

Alors que la Californie des Flambeurs et du Privé béait dans l’espace, voici donc matérialisé le microcosme d’une ville. Nashville trace le périmètre d’une lice, propose une aire balisée par sa géographie urbaine et fournit la carte de toute une série de lieux : l’aéroport, l’hôpital, l’embouteillage, le cabaret, le théâtre, l’église, enfin la fête finale en plein air ; carrefours collectifs, points chauds où se compose partiellement, parfois presque exhaustivement, la mosaïque de la faune altmanienne. Ces lieux, qui brassent les rencontres, sont constamment livrés aux médias, harcelés par l’enregistrement, la télévision ou la photographie. Toute une technologie de civilisation tend à reproduire ces éphémérides, de la chanson au meurtre. Le cinéaste observe un monde dans le duplicata de sa propre image. L’unité originelle se double d’une autre unité qui l’affine et la précise. Les chanteurs connaissent à peine les noms de Julie Christie et d’Elliott Gould, dieux lares d’une chapelle concurrente. La mise en scène s’exerçait auparavant dans les grands pans d’une perception générale, moments privilégiés où l’image émergeait d’un magma vital, ne racontait qu’à contre-cœur un récit qu’elle explicitait mal (Le Privé). Or on assiste ici au déploiement de cette représentation, comme le cubisme étalait les volumes en contestant la perspective. Témoin l’alignement fréquent des personnages : spectateur d’un show, convives d’une party, trio musical sur la scène, chanteurs piaffant en coulisses sur un pied d’égalité de l’attente, dans une linéarité équitable des corps. Altman fait un film sur la convergence des destins, leur résolution sur la scène collective, bien que chaque soliste ne danse pas toujours selon la chorégraphie que lui dicte sa vie. Il nomme chaque fois l’affluent et le point où il grossit le groupe, où il enrichit le drame. Il isole aussi de fréquents duos, même embryonnaires, pour que tous les vases communiquent, conformément à l’interpsychologie de Moreno. Symptomatique de sa méthode est le personnage d’Opal, la pseudo-reporter britannique de la BBC. Plus qu'un catalyseur de l'action et un filtre enregistreur de nuances, elle est une cheville ouvrière qui matérialise par l'absurde tout ce que l’auteur, avec son mépris du didactisme et du militantisme, veut souligner sans le désigner. Son errance pathétique dans le parking des autocars scolaires ou dans le cimetière des voitures est en vérité une tentative fébrile et désespérée pour extraire de la surface des choses, de leur collage et de leur collision, des symboles et des images, survivances fossilisées d’un sens que les Européens cherchent encore.


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Le behaviorisme d’Altman étreint le quotidien sans jamais le singer. Il renonce au jeu traditionnel mais sans la quête naïve d’un faux naturel : afféteries érotiques de Sueleen Gay devant son miroir encombré d’images pieuses, regard d’Opal prenant une fixité de serpent en apercevant Elliott Gould pendant la garden-party, tics sociaux de l’affairiste local Delbert Reese, langage de sourds-muets qu’emploient Tom et Linnea, la femme mariée très square, comme brève thérapeutique de leur incommunicabilité. L’obsession privée, la monomanie, les naïves amours nouent des liens puissants avec l’essaim collectif, s’insèrent dans une geste. Car Nashville est loin de n’être qu’un film sur l’immense bêtise d’une majorité silencieuse, frappée d’hystérie par le spectacle. Bien sûr l’auteur caricature de façon un peu chansonnière un mythe américain comme le kennedysme, observe férocement l’union factice des renards et des bécasses, brocarde la campagne électorale, orchestrée sur un melting-pot d’idées reçues, de banalités assoupissantes et de dérisoires points de détail. Mais la caractérisation n'est jamais naïvement grinçante. Ainsi le mari de Barbara Jean, victime propitiatoire, fragile sacrificielle qui court d'accident en crise de nerfs, eut été montré par un réalisateur superficiel comme un pur vautour exploitant sa femme ; ici il parle d’elle les larmes aux yeux, et une scène unique (la malade et son mentor, liés à la même chaîne) suggère la nature de leur connivence maudite. Certains personnages occupent des fonctions symétriques, tels le soldat et l’assassin. Le premier idolâtre Barbara Jean, le second la tue. Les rôles pourraient s’inverser, le même œdipe régit leur démarche, et la même hébétude leur comportement. D’autres demeurent aux confins : laconisme du freak prestidigitateur, marginalité du chauffeur de taxi tentant constamment de s’intégrer à une action qui le nie (confident avorté, musicien raté, ligoté par un mot d’Opal à un statut ancillaire). Pas de hiérarchie dans la caractérisation, pas de héros positifs. Les angles de la caméra et le montage structurent les évènements selon des termes supérieurement pensés de point de vue et d’implication émotionnelle. Lors du striptease de Sueleen, Altman montre le public se détériorer et devenir une assemblée d’ivrognes aux regards salaces, la frêle jeune femme étant presque totalement masquée par la plate-forme de l’orchestre : le spectateur (voyeur et hôte indésirable) doit se contenter d’un fauteuil mal placé. À l’inverse, celui-ci est au point d’intersection des échanges de regards pendant la scène poignante où Tom chante I’m easy devant Linnea : les plans que l’on attend le plus d’un tel moment dramatique sont supprimés en faveur d’une ouverture visuelle qui l’engage plus profondément.

Nashville n’est donc pas une satire énorme mais un film objectif sur le rite. Le familialisme, le militarisme des chansons renvoient aux grandes structures nationales, conduisent aux gestes d’autres cérémonies, ceux de la religion, du baptême dans l’eau, ferveur également chantée par les mêmes voix : superbe séquence que celle des églises qui additionne, en plans morcelés, la totalité d’une croyance. Ce témoignage qui consiste à faire de la fiction et des images avec les plumes prises au paon n'est pas seulement destiné à devenir la scène d'un autre cliché — le meurtre perpétré par un tueur solitaire — mais aussi la preuve que le spectacle est un élément qui signale la dissolution de l'Histoire. Un plan emblématique et mystérieux résume cette idée. Lorsque Walker va finalement apparaître dans une limousine, la caméra zoome dans sa direction mais son arrivée est cachée par les colonnes du monument dédié à l'artifice. La rencontre de l'imitation de la démocratie athénienne et d'une Chevrolet noire pourrait bien être la version altmanienne sarcastique du "Roi est nu". Miroirs et trompe-l'œil créent une note pirandellienne supplémentaire, suscitent un vertige de l'irréel où éclate le coup de feu tiré par Kenny, comme pour rompre le charme qu'a jeté le show sur la réalité. Un regard grossièrement polémique aurait accablé dans la dernière séquence Haven Hamilton, la vedette locale dure et suffisante. Mais la ganache, blessée au bras, perruque tombée, conserve la face. Il n’a pas chanté impunément son grand succès Keep it goin’. C’est bon an mal an une valeur américaine qu’il incarne et qu’Altman, sans l’exalter, souligne un instant dans le grandiose du maelstrom final. Winifred, l’obscure comparse, prend alors le flambeau. Elle donne une voix à l’énergie collective en gospelisant It don't worry me. Et l’ilote sait trouver les mots de la période funèbre, distribuer les fleurs des morts. Chants, larmes publiques : dernier acte du rite, celui de l’obsèque. Toute l’Amérique offre des funérailles à Barbara Jean. Altman n'a concentré son récit que pour mieux l’épandre. Un ultime plan d’ensemble inclut l’aire du drame, où ce pays sans passé a érigé un Parthénon fictif. Lorsque le refrain est repris par la foule, c’est le public qui en est le véritable exécutant. Et naturellement, le film invite le sien à participer. Le cercle est fermé, le spectacle finalement nous a possédés.


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PS - Petit focus sur cette très belle scène proche de la fin, très simple par son filmage et son montage, mais dont la tonalité émotionnelle et les plans signifiants (la douce ondulation du drapeau à 2:26) semblent résumer le film entier et l'un de ses thèmes majeurs : la perte (ou l'illusion) de l'innocence américaine.


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Alexandre Angel
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Re: Nashville (Robert Altman - 1975)

Message par Alexandre Angel »

Pas encore lu. Petit miam d'avance!

EDIT Lu !
Il y a des lignes précieuses sur la forme altmanienne qui porte et sur ce film ci et sur la filmographie en général.
Même si l'univers de la country est le décor évident de Nashville, il n'en constitue pas le cœur thématique. Pour autant, ce décor est suffisamment investi dans ses spécificités pour qu'on puisse imaginer une réelle passion du cinéaste pour cette esthétique musicale, d'autant que son "film testament" The Last Show (titre fallacieusement français) la convoque une fois de plus.
Décor pour décor, je ne saurais que te conseiller le merveilleux documentaire de Ken Burns intitulé Country Music, tout simplement.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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