Jean Harlow (1911-1937)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Alligator
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Re: Jean Harlow

Message par Alligator »

Elle est très bien aussi dans La blonde platine. D'une sensualité folle. Je n'ai pas du tout trouvé comme toi que Loretta Young efface Harlow. http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... e#p1639295
francesco
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Re: Jean Harlow

Message par francesco »

En lisant ton post je comprends mieux la raison de notre désacord sur ce point précis :mrgreen:
Sans entrer dans le débat sur sa sensualité un peu cartoonesque j'ai simplement trouvé qu'elle ne parvenait pas à jouer une jeune fille chic de la haute société, un peu pimbèche et très snob. Mais ce n'est pas du tout ce que tu dis dans ton post non plus cela dit ! 8)
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Re: Jean Harlow

Message par francesco »

Oui je relis une deuxième fois ton post : on n'est pas du tout en désacord en réalité, sauf qu'effectivement pour moi Young me semble "meilleure" et donc plus marquante.
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Re: Jean Harlow

Message par Alligator »

Je réagissais surtout à la mention si vous voulez découvrir Harlow n'optez pas pour La blonde platine ou une phrase approchant. J'ai découvert Harlow par ce film et je suis tout de même charmé. De plus, quand il s'agit d'un Capra, on ne se trompe que rarement. Parce qu'après effectivement, l'aura d'une actrice, c'est affaire de goût.
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Re: Jean Harlow

Message par francesco »

Ouep ..... j'ai même souvent le sentiment que la qualité de jeu d'un acteur dépend de la perception du spectateur ! On définit tous la même chose quand on nous parle d'un bon jeu et on est rarement d'accord sur le résultat final !
Ah : j'avais trouvé Harlow très, très bien, beaucoup moins sexy mais extrêmement touchante et naturelle dans Sa femme ou sa secrétaire.
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Re: Jean Harlow

Message par Sybille »

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Red-headed woman / La belle aux cheveux rouges
Jack Conway (1932) :

D'une espièglerie réjouissante, "Red-headed woman" révèle une Jean Harlow extrêmement piquante en arriviste provinciale décidée à séduire son patron. Cela faisait longtemps que j'avais entendu parler de ce film, et je n'ai à vrai dire pas du tout été déçue. Pré-code oblige, le sujet principal est abordé frontalement, sans manière, et ce dès les premiers plans du film, où l'on aperçoit tour à tour le visage, la silhouette, puis les jambes d'Harlow, le tout sur une petite mélodie fort agréable. En l'espace de quelques secondes, on sait déjà à quoi s'attendre, c'est donc par le physique que la belle va parvenir à ses fins (le moment où elle met une photo de son patron dans sa jarretière :uhuh: donne immédiatement le ton. Comme elle le dit, ça me sera plus utile ici qu'accroché au mur). Le film offre une sympathie teinté d'apitoiement au personnage de l'épouse trompée, il est dit que cette dernière ne doit pas abandonner la partie trop rapidement (j'adore quand elle dit à son mari : J'aurai pu comprendre, si ça n'avait pas été pour... une fille comme ça !), mais puisque Jean Harlow est tout de même l'héroïne du film, le scénario ne porte aucun jugement réellement négatif à son égard, étonnamment l'immoralité est sauve et triomphante jusqu'au bout. Les hommes sont les garants de la sécurité financière et du confort matériel, mais ce sont avant tout des êtres faibles, incapables de résister au charme offensif d'Harlow qui ne doute jamais de ses capacités car, eh bien, c'est un homme, non ?. Peu de seconds rôles marquants excepté Una Merkel dans le rôle de la "bonne copine", petite blonde pas aussi audacieuse qu'Harlow, mais néanmoins dotée d'une candeur moins innocente qu'elle ne s'en donne les airs. Description teintée d'ironie de la petite bourgeoisie de province, "Red-headed woman" est un film qui possède indubitablement le charme de son époque. 7/10
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Re: Jean Harlow (1911-1937)

Message par Sybille »

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Libeled lady / Une fine mouche
Jack Conway (1936) :

Comédie typique de la MGM des années 1930, "Libeled lady", c'est donc d'abord les stars, à savoir Spencer Tracy, Jean Harlow, William Powell et Myrna Loy. Tous sont plutôt bons : Spencer et Harlow dans l'énergie tant physique que verbale, bourrue pour lui, piquante et vindicative pour elle ; William Powell avec toujours sa suave élégance mâtinée d'humour ; seule Myrna Loy me paraît un peu démériter, manquer un peu de punch par rapport aux trois autres, sans rien de rédhibitoire pour autant heureusement. A sa décharge, son personnage est peut-être également le moins intéressant, le moins amusant du lot. Contrairement à l'habitude, il y a ici très peu de seconds rôles d'importance, on peut toutefois remarquer le personnage du père joué par Walter Connolly, dont la présence bienvenue reste néanmoins toujours plus ou moins effacée. Car c'est évidemment sur le quatuor que se concentre action et dialogues. Le scénario parfaitement alambiqué est plutôt drôle, à l'origine de petites scènes pleines d'un humour avant tout simple et rafraîchissant. Le sujet et le traitement qui en est proposé convient parfaitement à un film de cette époque : le jeu et les allusions sur le mariage, le divorce, la presse, la riche héritière... Cela n'empêche pas certaines longueurs, principalement dues il me semble à une construction un peu trop lâche, au fait des différents allers-et-retours entre les situations des 4 personnages, mais dans l'ensemble le spectacle proposé est parfaitement honnête. 6,5/10
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Re: Jean Harlow (1911-1937)

Message par feb »

On peut découvrir une jeune Jean Harlow (encore sous le nom de Harlean Carpenter) dans le court métrage muet Liberty avec Laurel&Hardy, diffusé sur Arte jeudi à 22H20...
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...ainsi que dans Son altesse royale (Double Whoopee) diffusé le jeudi 29/12 à 22H.
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Tommy Udo
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Re: Jean Harlow (1911-1937)

Message par Tommy Udo »

feb a écrit :On peut découvrir une jeune Jean Harlow (encore sous le nom de Harlean Carpenter) dans le court métrage muet Liberty avec Laurel&Hardy, diffusé sur Arte jeudi à 22H20...
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C'est vraiment une prestation trèèèèèèèèès furtive. C'est bon que tu l'as signalé car je ne l'aurais absolument pas reconnue.
Du reste, le court-métrage est vraiment excellent... Et la fin... :lol:
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Re: Jean Harlow (1911-1937)

Message par feb »

Ce sont vraiment les débuts de la miss, j'espère que tu n'as pas guetté trop longtemps son apparition :uhuh: Je crois qu'elle est a un role un peu plus "long" dans le second (en même temps difficile de faire plus court que dans le 1er) :mrgreen:
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Tommy Udo
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Re: Jean Harlow (1911-1937)

Message par Tommy Udo »

feb a écrit :...en même temps difficile de faire plus court que dans le 1er :mrgreen:
En effet, je crois que c'est impossible :uhuh:
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Ann Harding
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Re: Jean Harlow (1911-1937)

Message par Ann Harding »

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Bombshell (1933) de Victor Fleming avec Jean Harlow, Lee Tracy, Franchot Tone, Una Merkel, Pat O'Brien et Frank Morgan

Lola Burns (J. Harlow) est la star N°1 du studio Monarch. Sa vie ressemble à un enfer entre son père et son frère qui dilapident son argent et le chef du service publicité, E.J. Hanlon (L. Tracy) qui passe son temps à créer des commérages juteux pour les journalistes...

Cette excellente comédie, au rythme pétaradant, semble être inspirée en partie de la vie de Clara Bow selon le scénariste John Lee Mahin. En fait, on pourrait tout aussi bien l'appliquer à nombres d'autres stars hollywodiennes, même à Harlow elle-même. La Lola Burns que je joue Harlow, avec beaucoup de talent, est le prototype même de la star propulsée au firmament par un mélange complexe de sex-appeal et de publicité dans les fan-magazines. On vend au public du rêve qu'il dévore dans les revues de cinéma et dans les journaux salaces, comme nous le montre les premières images du film. Puis, nous passons derrière la façade. La vie de Lola n'est pas vraiment le paradis que l'on vend aux gogos. Elle est certes riche, mais elle doit subvenir aux besoins de son père alcoolique (délicieux Frank Morgan) qui joue aux courses et de son frère (Ted Healy) un bon à rien de première. Si tout cela n'était déjà beaucoup, elle est également la proie du publicitaire maison qui passe son temps à monter des coups tordus pour que le nom de Lola soit le plus souvent possible à la une de journaux. Invariablement, elle est au centre de commérages salaces pour faire monter sa cote au box-office. Fatiguée par toutes ces batailles, elle tente très maladroitement d'avoir une 'vie normale' et invariablement commet des erreurs grossières. Après avoir posé dans sa cuisine, telle une femme au foyer modèle, elle décide soudain que la 'maternité' est indispensable pour une femme et court dans un orphelinat pour adopter un bébé. Evidemment, Hanlon (un Lee Tracy à la répartie rapide comme l'éclair) est sur le coup et va faire capoter son projet illico presto. Excédée, elle part se resourcer dans le désert où elle fait la connaissance d'un (soi-disant) fils à papa (Franchot Tone qui s'autoparodie avec malice) qui lui murmure que "ses cheveux sont comme un champ de marguerites argentées dans lequel il voudrait marcher pieds nus." :uhuh: Mené avec diligence et talent par une superbe galerie de second rôle, le film offre une vision finalement plutôt juste de la vie à Hollywood du temps de l'Age d'Or. Il y a de nombreuses références, tout à fait charmante, aux films et aux acteurs. J'ai beaucoup apprécié la remarque de C. Aubrey Smith, qui joue un vieux figurant râté, qui ronchonne: "Je ne vois pas ce qu'on trouve à ce Lewis Stone !" Un des meilleurs films de Fleming et de Harlow.

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Reckless (1935) de Victor Fleming avec Jean Harlow, William Powell, Franchot Tone, May Robson, Rosalind Russell et Mickey Rooney

Mona Leslie (J. Harlow) est une star de la comédie musicale à Broadway. Elle devient la femme du richissime Bob Harrison (F. Tone), ce qui brise le coeur de son agent Ned Riley (W. Powell)...

Ce film MGM a été produit par David O. Selznick durant la courte période où il travailla pour ce studio dirigé par son beau-père. Il écrivit lui-même l'histoire du film qui fut ensuité adaptée par des scénaristes. Il se serait inspiré de la vie d'une certaine Libby Holman dont l'époux se suicida. La production du film commença mal: le film avait été écrit pour Joan Crawford. Mais, elle ne le fit pas et on imposa Jean Harlow. Finalement, ce changement de distribution apporte un décalage fort intéressant au personnage central. La belle Mona Leslie est une fille au grand coeur qui ne s'en laisse pas compter, mais sans avoir la dureté et la robustesse d'une Crawford. Harlow en fait une fille plus fragile. Certes, Jean Harlow n'est pas chanteuse (elle a été doublée) et elle ne danse pas beaucoup. Mais, tous les numéros musicaux sont filmés avec beaucoup d'intelligence pour leur donner une certaine profondeur et cela évite les longs numéros filmés à hauteur de scène qui plombent nombres de films à cette époque. Le film débute avec un ton de franche comédie. Mona est amoureuse d'un fils à papa (revoici Franchot Tone dans le rôle-type qu'il collectionnait à l'époque) pendant que son agent Ned (William Powell en grande forme) se consumme pour elle. Mais, bizarrement, le film vire brusquement au mélodrame avec le suicide de Bob Harrison. Mona est suspectée de meurtre. Le passage de la comédie au mélodrame n'est pas une réussite totale car la transition est bien trop brutale et le scénario n'est pas suffisamment bien ficelé à ce moment-là. Néanmoins, j'ai trouvé ce film très réjouissant, bien dirigé, et le couple Harlow-Powell (qui filaient le parfais amour à l'époque) fonctionne superbement. On remarque dans des rôles secondaires quelques futures stars comme une jeune Rosalind Russell, en fille de la haute, et un petit Mickey Rooney de 15 ans (et qui en parait moins). Au total, un film moins réussi que Bombshell, mais qui est néanmoins très agréable.
Dernière modification par Ann Harding le 9 janv. 12, 11:55, modifié 1 fois.
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Re: Jean Harlow (1911-1937)

Message par Ann Harding »

Je recopie ici une critique publiée en 2010. Le film est maintenant disponible en Warner Archive.

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Personal Property (Valet de coeur, 1937) WS van Dyke avec Robert Taylor, Jean Harlow, Reginald Owen et Una O'Connor

Raymond Dabney (R. Taylor), un fils à papa, qui a disgracié sa famille en vendant une voiture qui ne lui appartenait pas, est rejeté par son frère aîné Claude (R. Owen). Il se retrouve chez Crystal Wetherby (J. Harlow) une américaine veuve dont il devient majordome. Mais Crystal est fiancé à Claude...

Ce film pur produit des studios MGM a été tourné en seulement deux semaines. A cette époque-là, Harlow a déjà des problèmes de santé et elle mourra quelques mois plus tard. La MGM rassemble deux de ses stars les plus rentables: Taylor et Harlow. Le sujet de cette petite comédie est extrêmement léger. C'est certainement la célérité du tournage (merci Woody!) qui lui évite se sombrer dans l'ennui. Harlow a son abattage habituelle et Taylor, dans un rôle comique, s'en sort plutôt bien. Presque tous les acteurs de second plan dans ce film sont britanniques et donnent une relief amusant à leur personnage. Un certain Arthur Trevelyan (Barnett Parker) ne parle que par onomatopées :uhuh:, histoire de se moquer de l'accent 'upper-class' ridicule de certains lords. Le film patine légèrement par moments. Mais, la scène du repas est très réussie avec un groupe de seconds rôles remarquables. L'opposition Reginald Owen, pompeux et ridicule, et son frère, Robert Taylor, beau gosse et malicieux est également une bonne idée. Dans l'ensemble, un film sympathique, mais certainement pas inoubliable. Ah, juste un petit mot pour signaler que la photo est de William H. Daniels, l'opérateur de Garbo, qui devait être disponible entre deux films de la Divine.
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Re: Jean Harlow (1911-1937)

Message par Ann Harding »

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Riffraff (1936) de J. Walter Ruben avec Jean Harlow, Una Merkel, Spencer Tracy, Mickey Rooney et Joseph Calleia

Hattie (J. Harlow) travaille dans la conserverie de thon d'un petit port. Elle vit chez sa soeur Lil (U. Merkel) où elle partage la chambre des enfants de Lil dont le turbulent Jimmy (M. Rooney). Hattie est amoureuse d'un pêcheur fort en gueule, Dutch Miller (S. Tracy). Mais celui-ci semble l'ignorer...

Comme l'indique le titre 'riffraff' (que l'on pourrait traduire par racaille), la MGM tente avec ce film de concurrencer la Warner sur le terrain du film social. Ce n'est à priori pas gagné d'avance de produire un film avec Harlow et Tracy dans des rôles qui pourraient être joués par Blondell et Cagney. Heureusement, le scénario de ce film est l'oeuvre de la formidable Frances Marion, une des scénaristes les plus respectées d'Hollywood qui a déjà derrière elle deux Oscars et au moins 150 films. Malgré cette renommée, Frances Marion est sur la touche à la MGM. Elle a osé participer à la création d'un syndicat des scénaristes et Louis B. Mayer n'est évidemment pas ravi. Et puis, Marion est l'une des nombreuses femmes scénaristes qui vont être mises au rancart avec l'afflux de jeunes écrivains venus de New York. Comme pour les grandes stars du muet, il y a aussi de profonds changements dans les rangs des scénaristes. Les femmes scénaristes en particulier, très nombreuses dans les années 20, en pâtissent. Marion sait construire une intrigue et des personnages. Elle a écrit The Wind (1928, V. Sjöström), mais aussi un drame sur une émeute en prison, The Big House (1930, G.W. Hill) qui n'a pas à rougir face aux productions les plus violentes de la Warner. Riffraff sera son avant-dernier scénario avant de quitter la MGM. Le film permet à Jean Harlow de sortir de son emploi habituel de blonde platine. Ses cheveux ont retrouvés une couleur plus naturelle et elle n'est ici qu'une fille du peuple qui essaie de s'en sortir. Face à elle, on utilise une nouvelle recrue de la MGM, Spencer Tracy récemment licencié par la Fox. Le début du film, assez proche de la comédie, nous montre l'affrontement de ces deux acteurs au tempérament bien trempé. Hattie a bien du mal avec ce Dutch mal embouché, roublard et passablement sur de lui. Tracy n'est d'ailleurs pas si sympathique que cela. Il est tellement orgueilleux qu'il croit qu'il pourra vaincre le patron de la conserverie Nick Appopolis (Joseph Calleia dans son rôle de gangster huileux). Mais, il s'attaque à un trop gros morceau et le voilà sans le sou après une longue grève. Plutôt que de se battre sur place, il laisse tomber sa jeune épouse Hattie et part à l'aventure. Le film vire alors au mélodrame avec Hattie poursuivie par les assiduités de Nick qui se retrouve en prison tandis que Dutch lui attérit dans un camp pour clochards. Il faut reconnaître que Tracy et Harlow forment un couple bien assorti en terme de jeu. Il se réponde du tac au tac avec entrain. Le tout début du film nous montre la vie guère reluisante de Lil (Una Merkel, le cheveu en berne mais toujours aussi gouailleuse) avec son bon à rien de père et son épouvantable garnement de fils (Mickey Rooney). Quant à Hattie, elle doit subir les assauts du riche Nick qui pense pouvoir l'acheter avec une fourrure. Lorsque le film vire au mélo, on continue à croire aux personnages, même si la construction n'est pas toujours aussi efficace que dans un film de la Warner. Hattie se retrouve dans une prison pour femmes et s'évade par une conduite d'eau. Il n'y a pas beaucoup de traces de glamour dans tout cela, même si Harlow reste plutôt bien coiffée lors de tous ces épisodes. La fin qui se veut optimiste ne semble pas très convaincante. Après tant de noirceur, proche de Heroes for Sell (1933, WA Wellman), on attendrait quelque chose de plus percutant. Mais, c'est vrai, le Production Code est maintenant en vigueur et nous sommes à la MGM. Le réalisateur, J. Walter Ruben, qui avait fait quelques bons Pre-Codes à la RKO avant de rejoindre la MGM, n'est pas un crack, mais un bon technicien de studio. Au total, le film reste un plaisir grâce aux deux interprètes principaux qui donnent le meilleur d'eux-mêmes. Cette tentative de 'film social MGM' est finalement plutôt une réussite, malgré quelques bémols.
feb
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Re: Jean Harlow (1911-1937)

Message par feb »

Merci beaucoup Ann pour cette critique du film :wink:
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