Les vedettes féminines des films musicaux

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ernst Preston Wilder
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Message par Ernst Preston Wilder »

eh bien, entre deux maux, il faut choisir le moindre !! Quand les deux premiers That's Entertainment sont sortis, il y a pas mal de temps, c'était à une époque ou les différents supports (cable, dvd, internet) n'existaient pas encore et ou voir une comédie musicale à Paris signifiait aller au Mac Mahon ou aux Actions voir des copies dans des états parfois assez pathétiques !

Ces deux films ont eu au moins le mérite de rappeler à tout le monde la richesse de la grande époque du musical aux US, depuis 1929 jusqu'à 1959 grosso modo.

Il est certain que maintenant, si les films sont un peu plus accessibles sur les supports pré-cités, les deux Opus en questions font parfois grincer des dents car avec le temps et les films originaux, on se rend effectivement compte que beaucoup de scènes ont été charcutées dans le but de ne pas gaver le spectateur de base moyen à l'aide de séquences ne dépassant pas 30 secondes

Il faut néanmoins leur rendre hommage, car je pense que beaucoup de gens - moi y compris - ont découvert l'univers du musical grâce à ces films.
JT : Son époux est le grand grand acteur polonais Josef Tura. Vous avez déjà entendu parler de lui?
CE : Oh oui. D'ailleurs je l'avais vu en scène avant la guerre à Varsovie
JT : Vraiment ?
CE Ce qu'il faisait à Shakespeare, nous le faisons maintenant à la Pologne.
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Ernst Preston Wilder a écrit :eh bien, entre deux maux, il faut choisir le moindre !! Quand les deux premiers That's Entertainment sont sortis, il y a pas mal de temps, c'était à une époque ou les différents supports (cable, dvd, internet) n'existaient pas encore et ou voir une comédie musicale à Paris signifiait aller au Mac Mahon ou aux Actions voir des copies dans des états parfois assez pathétiques !

Ces deux films ont eu au moins le mérite de rappeler à tout le monde la richesse de la grande époque du musical aux US, depuis 1929 jusqu'à 1959 grosso modo.

Il est certain que maintenant, si les films sont un peu plus accessibles sur les supports pré-cités, les deux Opus en questions font parfois grincer des dents car avec le temps et les films originaux, on se rend effectivement compte que beaucoup de scènes ont été charcutées dans le but de ne pas gaver le spectateur de base moyen à l'aide de séquences ne dépassant pas 30 secondes

Il faut néanmoins leur rendre hommage, car je pense que beaucoup de gens - moi y compris - ont découvert l'univers du musical grâce à ces films.
Je dois avouer que la seule vision de That's Entertainment ne m'a pas ouvert les yeux sur le musical. C'est plutôt en découvrant The Band Wagon, Singin'in the Rain et An American in Paris au ciné-club ou au cinéma de minuit que je me suis vraiment devenue accro. Missiaen critique également l'absence totale de perspective chorégraphique ou historique avec des extraits qui se succèdent dans le désordre. En tant que documentaire sur le musical, ce n'est pas une réussite. D'ailleurs, je n'ai jamais vu de très bon documentaire sur le sujet.... Il y a le Musicals, Great Musicals de 1996 sur les productions d'Arthur Freed de la MGM qui est pas mal, mais, limité dans son propos. Quelqu'un a-t-il un bon documentaire à suggérer?
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Le goût pour le genre m'est justement venu grâce à ces documentaires découverts aux périodes de Noël sur les chaînes hertziennes. Ce qui prouve quand même qu'ils ont parfois atteint leur but et qu'ils ne sont pas aussi mauvais qu'on veut bien le dire. Quant au charcutage, il ne faut pas exagérer, plus de la moitié des extraits étant diffusés dans leur intégralité
Sailor G.Kelly
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Message par Sailor G.Kelly »

Jeremy Fox a écrit :Le goût pour le genre m'est justement venu grâce à ces documentaires découverts aux périodes de Noël sur les chaînes hertziennes. Ce qui prouve quand même qu'ils ont parfois atteint leur but et qu'ils ne sont pas aussi mauvais qu'on veut bien le dire. Quant au charcutage, il ne faut pas exagérer, plus de la moitié des extraits étant diffusés dans leur intégralité
+1

Moi qui habite dans une petite ville, il m'est difficile de me rendre dans un cinema pour voir un "musical". Ces documentaires nous font decouvrir cet age d'or du "musical" en 2h. C'est court, certes. Mais sans ces documentaires, je ne connaitrais pas Bill Bojangles Robinson, Mario Lanza, Joan Mc Cracken...Je n'aurai jamais vu un numero de Eleanor Powell (si dur de voir ses films...)
Bref, ces documentaires me donnent envie d'en voir d'avantage sur le genre..(et puis, c'est genial d'avoir un documentaire qui regroupe autant d'excellents numeros).Et puis que ca soit Gene Kelly, Mickey Rooney, Debbie Reynolds, Ann Miller, Cyd Charisse...qui nous fassent decouvrir le genre, je trouve ca genial.
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Message par Lylah Clare »

Ann Harding a écrit : Je dois avouer que la seule vision de That's Entertainment ne m'a pas ouvert les yeux sur le musical. C'est plutôt en découvrant The Band Wagon, Singin'in the Rain et An American in Paris au ciné-club ou au cinéma de minuit que je me suis vraiment devenue accro. Missiaen critique également l'absence totale de perspective chorégraphique ou historique avec des extraits qui se succèdent dans le désordre. En tant que documentaire sur le musical, ce n'est pas une réussite. D'ailleurs, je n'ai jamais vu de très bon documentaire sur le sujet.... Il y a le Musicals, Great Musicals de 1996 sur les productions d'Arthur Freed de la MGM qui est pas mal, mais, limité dans son propos. Quelqu'un a-t-il un bon documentaire à suggérer?
Euh... sur le musical US en général, non. Mais je crois que l'ambition de ce type de films est plutôt une compilation grand public, qui n'ambitionne pas d'écrire l'histoire du musical, mais avec de jolis extraits, bien que charcutés il est vrai (je crois me souvenir que le charcutage était moins flagrant dans That's dancing, mais de ce fait il y avait moins de numéros, et sans doute souvent de moins grande renommée).

ça permet quand même un survol, même superficiel, des années 50 MGM, parce que c'est vrai que Patrick Brion, l'homme à la voix d'or, ou Claude-Jean Philippe, programmaient de temps à autre des musicals, mais essentiellement des Minnelli ou des Donen/Kelly (+ quelques exceptions).

C'était qualiteux, certes, mais un peu resserré au niveau du choix :?
Music Man
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Message par Music Man »

C'est vrai qu'il y a 20 ans, avant les DVDs, les chaînes cablées, le satellite, il fallait surveiller de près les programmes de la cinémathèque pour avoir une chance de voir certaines comédies musicales qui sortaient des sentiers battus. En Province, ce devait être encore plus difficile.
Des compils comme That's entertainment faisaient rêver en donnant l'opportunité d'apprécier de brefs extraits de films que dans certains cas je n'ai pu voir en entier que 15 ou 20 ans après sur TCM.
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Miss Nobody
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Message par Miss Nobody »

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Je serai interessée par un petit article sur Peggy Lee...
Je sais qu'elle n'a pas fait beaucoup de films, mais ne mérite t'elle pas une petite place sur ce topic quand même?
Music Man
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Message par Music Man »

Bonsoir Miss Nobody. Comme toi j'aime beaucoup Peggy Lee. Quelques claquements de doigts, une voix chaude et sensuelle qui murmure « you give fever »…, voici probablement un des succès les plus mémorables de la chanson américaine des années 50 et de cette grande dame de la variété américaine du jazz que fut Peggy Lee.
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Née en 1920, Peggy perd très jeune sa maman. Son père, d’origine suédoise, se remarie avec une femme particulièrement méchante et violente. Souvent frappée, Peggy quitte jeune sa famille pour travailler pour un laitier, puis tenter sa chance dans différents petits orchestres pour des radios locales. Engagée par l’orchestre de Benny Goodman, le roi du swing, elle grimpe rapidement les marches de la gloire. Why don’t you do right (1942), qu’elle interprète devient un très gros succès populaire (la chanson sera réutilisée dans le dessin animé qui veut la peau de Roger rabbit) et Peggy la reprend, coiffée d’un chignon à la Betty Grable (avec laquelle elle présente une légère ressemblance) dans le film le cabaret des étoiles (1943) toujours avec l’orchestre de Benny Goodman.
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Après son mariage avec Dave Barbour, le guitariste de l’orchestre, Peggy opte pour une carrière de chanteuse en solo. « Manana »1947, une samba humoristique dont elle est aussi l’auteur sera un gros succès populaire (version française par Lily Fayol) et « it’s a good day », un numéro plein d’allégresse sera repris dans une pub bien des années après.
Pour emprunter les mots de Marlène Dietrich, qui l’admirait beaucoup, Peggy Lee c’est avant tout une « voix de miel », une façon de chanter sur un ton confidentiel, mais aussi un sens du swing et une musicalité qui lui vaudront souvent d’être comparée avec les plus grandes chanteuses blacks de l’époque (Bilie Holiday notamment).
Après avoir chanté avec Bing Crosby dans Mister Music (1950), elle est enfin engagée dans un premier rôle pour le fade remake du chanteur de jazz (1952) avec Danny Thomas. Si la trame du film parait complètement démodée, Peggy resplendit. D’une part, elle n’a jamais été aussi belle, et ses chansons sont vraiment fort bien choisies (notamment une reprise très syncopée de « lover », à 1000 lieux de l’original de Jeanette mac Donald , qui lui vaudra un disque d’or.
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L’année suivante, Peggy interprète et écrit les paroles de l’envoûtante chanson du fameux western « Johnny Guitar ».
Sur un plan cinématographique, 1955 est sa grande année. Elle compose les musiques du dessin animé de Disney « la belle et le clochard » et double vocalement le personnage de la belle et les chats siamois. (Des années plus tard, Peggy Lee traînera les productions Walt Disney devant les tribunaux pour obtenir un intéressement sur la vente du film en cassette vidéo, et finira par avoir gain de cause). La même année, elle joue dans un polar de Jack Webb « la peau d’un autre – le gang du blues ». Situé pendant la période de prohibition, ce film très violent pour l’époque est assez original, mais au final plutôt décevant. Les chansons interprétées par Peggy sont toutes soporifiques et ne tiennent pas la comparaison avec la chanson titre interprétée brillamment par Ella Fitzgerald. Cependant, Peggy révèle des qualités insoupçonnées de comédienne dans son rôle de chanteuse frappée si violemment par son compagnon, qu’elle perd la raison.
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En 1958, Peggy Lee triomphe avec la chanson Fever . Un standard repris par Elvis Presley, Madonna, Caterina Valente (en français avec de curieuses paroles de Boris Vian). Autant dire qu’aucune de ces copies n’arrive à la cheville de la version de Miss Peggy Lee.
Contrairement à ses consoeurs de l’époque, Peggy Lee n’aura pas à souffrir de l’explosion du rock n’roll et de la pop music à la fin des années 50. Sa façon déjà très moderne de chanter lui permettent même de reprendre « a hard day’s night » des Beatles ou « bridge over troubles waters » de Simon et Garfunkel. Très éclectique, elle n’hésite pas à se frotter à la soul music comme aux rythmes afro cubains. Elle chante quelques génériques de film (notamment « rien ne sert de courir » l’un des derniers films avec Cary Grant, qui fut un de ses meilleurs amis (je l’aurais bien traîné jusqu’au lit si j’avais pu » aurait-elle déclaré !). Dans sa bio, elle indique avoir eu une liaison avec un célèbre acteur (marié) dont elle préfère taire l’identité. Peggy Lee va se marier 5 fois au total.
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Dans les années 70, son étoile finit par pâlir. Elle cumule les problèmes de santé (diabète, pneumonies, accidents) et a beaucoup de mal à garder la ligne. Ce qui ne l’empêche pas de garder sa longue chevelure blonde et d’affectionner les robes rose bonbon, pour un résultat pas toujours très heureux. Elle va ainsi inspirer le personnage de Peggy la cochonne dans le Muppet show. En 1983, la comédie musicale basée sur sa vie qu’elle monte à Broadway est un fiasco. Bientôt condamnée au fauteuil roulant, l’artiste va continuer à ce produire sporadiquement, et à enregistrer (notamment un duo avec Gilbert O’Sullivan) même si sa voix n’est plus qu’un soupir.
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Elle est morte en 2002. Pour ceux qui voudraient la découvrir, je ne sais quel disque conseiller, tant elle en a enregistré. J’aime beaucoup « Black coffee » un album du milieu des années 50, très jazzy ou les morceaux très swing de la fin des années 40 (sa jolie version des cavaliers du ciel notamment). Les amateurs « d’easy listening » et de variétés, préfèreront ces nombreux disques pour la Columbia dans les années 60 avec l’inoubliable fever, le très « soul » I’m a woman, le « broadwesque » big spender et le très nostalgique et désabusé « is that all there is », un de ces meilleurs morceaux et son dernier gros tube (1969). Il y a quelques années, on trouvait sur le marché un superbe longbox avec toutes les périodes réunies (dont sa superbe version du « Everybody loves somebody sometime » peut-être meilleure que celle de Dean Martin.
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En 2006, Gwyneth Paltrow a tenu le rôle de Peggy dans la biographie filmée de Truman Capote (même si le personnage porte un autre nom dans le film).
Peggy Lee, une très grande dame de la chanson américaine. Impossible d’ignorer celle que Duke Ellington surnommait « la Reine »: ses chansons ont été tellement reprises dans des spots publicitaires, films, etc.. que vous l’avez sûrement déjà entendue et appréciée sans le savoir !
Sur youtube, un extrait du fameux « Is that all there is »

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Dernière modification par Music Man le 22 avr. 08, 21:36, modifié 1 fois.
Jordan White
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Message par Jordan White »

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Née le 19 novembre 1975 à Hyderabad, d'un père officier de la marine et d'une mère modèle, Sushmita Sen est apparue sur le devant de la scène par ses titres de Miss Univers et Miss India gagnés en 1994.
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La même année qu'une certaine Aishwarya Rai qui remportera celui de Miss Monde. La rivalité supposée des deux actrices/modèles sera contredite par Sushmita qui déclarera n'avoir aucune animosité envers sa compatriote. Elle a vingt ans quand les titres lui sont décernés.
La question de savoir si une ancienne modèle peut être aussi une bonne actrice se pose dans un milieu dominé par les étoiles éphèmères plus à l'aise sur les podiums que devant un objectif. Sushmita arrivera à combiner les deux : beauté et talent comique. Mais pas tout de suite.

Elle se lance dans le cinéma, en passant par la case tamoule, là où la plupart des apprenties actrices issues de la mode commencent par des petits rôles légers voire dévêtus surtout dans la langue hindi. Le film s'intitule Dastak et sort en 1996. Aucun écho, et en 1999 elle récidive avec Biwi N°1 pour lequel elle gagne un FilmFare Awards dans la catégorie second rôle.

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En 2000 elle obtient la plus grande reconnaissance de sa vie, loin des studios de ciné, celle de sa fille adoptive Renée. Une étape importante, voire fondamentale dans sa vie de femme.

D'apparitions en rôles secondaires elle creuse son sillon, cultivant sa persévérance là où Kajol, Tabu, Kareena, Karisma, ou encore Madhuri Dixit sont bien installées. Et alors que Rani mukherjee perce elle aussi depuis Kuch Kuch Hota Hai.
Sushmita fait aussi partie de ces actrices qui apparaissent parfois dans le film d'un(e) ami(e) en chantant ou en dansant pour une scène.
Fihaal, Nayak the real hero, les rôles se succèdent jusqu'en 2002 et Tumko Na Bhool Jayenge spectaculaire nanar dans lequel elle tourne avec Diya Mirza et Salman Khan et dont le dernier quart d'heure pulvérise certains des Chuck Norris et Godfrey Ho réunis. Un peu comme si Rambo 3 rencontrait un ersatz de Tex Avery.

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Elle enchaîne encore et encore jusqu'en 2004 où elle joue le rôle de la prof de chimie hyper sexy dans Main Hoon Na qui va faire de la timide Amrita Rao la jeune lycéenne en jean serré la reine du bal de promo. Le ventilo fonctionne à plein régime pour faire tournoyer sa chevelure et souligner chaque déhanchement exécuté dans une ambiance potache à souhait. ShahRukh Khan n'y résiste pas et l'approche de très près lors des séquences façon Tahiti remodelé.

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Elle apparaît à nouveau dans Kisna de Subhash Ghai en 2005, où elle joue le rôle d'une courtisane. Sa performance se hisse à la hauteur de celle d'Aishwarya (sa rivale désignée) dans Devdas.

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Mais la véritable explosion de son talent dramatique arrive dans Chingari en 2006, un rôle tardif mais surpuissant de villageoise se rebellant contre un tyran qui avait décidé de faire sa petite loi et qu'elle affronte en combat singulier.

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Extraordinaire de bout en bout, elle ne s'arrête pourtant pas à cette performance singulière, puisqu'elle récidive avec Zindaggi Rocks, dans lequel elle joue une jeune femme chanteuse de profession, belle et vive, suradorant la vie au point de se sacrifier pour les siens. Son rôle le plus matûre, qui transfigure totalement l'image de super modèle lisse, parfaite, donc sans défaut. Les petites fêlures, la fragilité apparaissent, la rendant d'autant plus accessible et humaine.
Bien loin d'une image un peu glacée de star qi ne vaudrait que pour sa plastique.

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Aujourd'hui reconnue par le profession, elle attend maintenant les faveurs du public qui ne l'a pas encore consacrée.
Elle est annoncée pour le remake de Sholay, et Karma Confessions and Holi

Ne pas trop se fier aux apparences donc, Sushmita Sen est une valeur sûre, capable de porter un film. Se déclarant épanouie grâce à sa fille, elle compte parmi les dix actrices du moment à Bollywood. A mon avis, elle n'est pas prête de descendre, et risque bien de faire parler d'elle en positif dans les mois à venir.
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Music Man
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Message par Music Man »

Salut Jordan.
Merci pour ce beau portrait de Sushmita Sen. Allez, on peut le dire : après Kajol, c'est ton coup de foudre n°2 parmi les actrices du cinéma de Bollywood :wink:
A vrai dire, je ne l'ai vue que dans Main Hoon Na avec SRK. Une jolie femme, au physique moins stéréotypé que ses consoeurs. Il faudrait que je me procure ce Zindaggi Rocks qui me tente bien. Ce sera mon prochain achat au Bollywood Paris.
Au passage, encore bravo pour ton topic (dans la rubrique cinéma d'aujourd'hui) qui fait référence parmi tous les amateurs, de plus en plus nombreux, de films indiens. Toujours un plaisir de te lire et de découvrir grâce à toi de nouveaux films.
Joyeux Noël! :P
Jordan White
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Message par Jordan White »

Je l'ai découverte dans Main Hoon Na, et je me demandais si elle pouvait dégager une image différente de celle qu'elle a dans ce film. Et elle a réussi un double pari : celui de faire quelque chose très différent et surtout celui d'être crédible. Chingari et Zindaggi Rocks sont les meilleures réponses possibles à la question : un modèle sait-elle jouer devant une caméra ?
En outre tu ne devrais pas regretter ton visionnage de Zindaggi Rocks, laisse-toi porter par le film, la musique, les images feront le reste, et Sushmita bien sûr.
Je l'aime beaucoup, elle a une sensibilité et une attitude par rapport à son métier qui lui évitent d'être superficielle. C'est une de ces actrices que j'aimerais rencontrer pour avoir des choses à dire sur son métier, ses rôles, ses espoirs, etc.
Ce qui lui manque c'est de réaliser un carton public. Mais ça viendra, j'en suis persuadé, elle a les cartouches pour que ça se fasse.
Merci pour ton mot et Joyeux Noël à toi aussi. :D
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Jordan White
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Message par Jordan White »

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C'est Noël et je ne résiste pas à l'envie de vous parler de Mme Nandita Das. Music Man me parlait du coup de foudre Kajol. C'est clair que c'en est un. Sushmita Sen est aussi un joli coup de coeur. Nandita est un autre coup de foudre. Un vrai.
Née le 7 novembre 1969 à Delhi, Nandita Das est la fille du célèbre peintre Jatin Das. Sa maman Vasha Das est écrivain. Autant dire que dans la famille Das on baigne dès sa plus tendre enfance dans l'Art.
Après des études en géographie, elle se lance dans l'Enseignement après un master en science sociales, auprès des jeunes élèves défavorisés. Très engagée sur le plan social à l'instar de Shabana Azmi et Rekha quant à elle originaire du Sud de l'Inde, Nandita mène des combats (pacifiques) qui lui tiennent à coeur : l'éducation des enfants, le progrès de leur condition de vie et charpente des manifestations, interventions publiques et autres dans le but d'engager le débat sur des questions parfois épineuses voire tabou.

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Elle ne se destine pas à l'actorat qui n'est pas une priorité pour elle, mais elle finit par fouler un plateau de ciné en 1987 avec Parinati. Elle n'est pas véritablement une vedette de films musicaux, tournant dans des oeuvres qui comptent peu de numéros chantés et dansés, mais elle est rattachée à un genre qui fait appel à la musique de toutes les manières.

Ce n'est que 10 ans plus tard, soit une éternité sur l'échelle d'une carrière d'actrice, qu'elle se remet en selle en choisissant un scénario audacieux afin de promouvoir la liberté des femmes sans attaquer les hommes pour autant comme étant leurs ennemis, bien au contraire, la liberté et l'égalité des sexes étant une de ses préoccupations.
Le film tourné par Deepa Mehta
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s'intitule Fire et est le premier volet d'une trilogie. Elle joue le rôle d'une jeune femme homosexuelle tiraillée entre son envie de quitter la petite ville dans laquelle elle étouffe et celle de vivre son amour pour une femme plus âgée qu'elle, chose impensable dans le système des castes mais plus encore dans un système dominé par les hommes.
Subtil, intelligent, émouvant, le film fait beaucoup parler de lui en gagnant quelques prix prestigieux. Nandita Das est enfin reconnue comme une actrice majeure de sa génération.

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Elle enchaîne l'année suivante avec le bouleversant 1947 Earth, retraçant la période post 1947 et l'Indépendance naissante de l'Inde, avec les premiers conflits religieux qui vont créer des tensions civiles encore aujourd'hui vivaces. Elle a pour partenaire Aamir Khan. Le couple fait des étincelles, et la scène finale, inoubliable permet de les faire rentrer dans la légende. Deepa Mehta, alors ultra inspirée, terminera sa trilogie avec un film moins attachant, le très inégal Water, sorti en france en salles il y a quelques mois.

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En 2000, semble-t-il tiraillée par les questions d'assouvissement et s'emballant pour un rôle qui l'interpelle une fois de plus, elle accepte de jouer le rôle principal de Bawandar, drame politisé et social, dans lequel une femme est réduite à l'esclavage et vendue par des villageois qui ont de plus commis un viol sur elle.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Le crime restera impuni, tandis que Saanvri sillonnera les villages pour porter son témoignage et donner du courage aux femmes qui ont subi le même affront et la même violence.
Pour ce rôle elle est distinguée au Festival de Santa Monica par le Prix de la Meilleure Actrice. Elle recevra le même Prix au festival du Caire pour celui de Amar Bhuvan.

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Elle joue dans Azhagi en 2002, un film tamoul assez dur, pas mal de films sortant en 2001 et 2002 que je n'ai pu visionné.

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Même si elle en tient un secondaire, il est particulièrement remarqué dans Kannathil Muthamittal de Mani Ratnam, dominé par l'interprétation impériale de Madhavan et Simran, où elle est la mère de la petite fille qu'elle a dû abandonner et que cette dernière va rechercher dans un contexte de guerre civile. Peu de dialogue, mais une intensité de regard qui subjugue. Tout Nandita Das est là, dans sa capacité à varier les émotions, à en utiliser une large palette, un peu comme le fait Kajol qui peut vous faire exploser de rire puis vous scier par son jeu dramatique la seconde d'après.

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Elle continue de tourner pour des réals tamouls, bien davantage que pour le ciné hindi pour lequel elle n'a pas tant tourné que cela.
Entre temps elle se marie et divorce deux fois.
En 2005, elle fait partie du jury du Festival de Cannes. Elle apparaît le soir de la cérémonie d'ouverture dans un grandiose sari rouge, rendant ainsi honneur à son pays.

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En 2006 elle est à l'affiche de Provoked, le nouveau film avec Aishwarya Rai, et sera en 2007 dans Maati May aux côtés d'Utal Kulkarni remarquable acteur souvent cantonné à des seconds rôles, qui mérite pourtant bien plus. Puis dans Road to the Sky de Santosh Sivan, le génie de la photo et Kamagata Maru le prochain Deepa Mehta qui en fait son actrice fétiche.

En trois films elle a su s'imposer comme l'une des trois actrices majeures du ciné hindi et tamoul, par son jeu, bluffant, à fleur de peau, sensible, par sa beauté naturelle, renversant tous les clichés les uns après les autres, et s'aventurant dans des films osés, courageux et audacieux.
Une immense dame, une femme magnifique dont la carrière nous réserve encore de nombreuses surprises. Et à mes yeux, un modèle.
Vous comprenez désormais la signification de ma signature si besoin était. :wink:

Elle a un site perso :
http://www.nanditadasonline.com
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AlexRow
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Message par AlexRow »

Merci pour cet éclaircissement :wink:. Vivement un duo de madame Das avec Nina Hagen :)
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Message par AlexRow »

Cette perspective laisse tout le monde de glace :?
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Message par Music Man »

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Cette Nandita Das a du caractère : elle a refusé de jouer dans "Mann", une grosse production commerciale, avec le célèbre Aamir Khan car elle trouvait le film , à juste titre, trop mauvais.
Dire qu'elle n'a pas pu jouer dans Lagaan car le réalisateur a jugé qu'elle avait l'air trop cultivée!
Voici un extrait d'une interview intéressante de cette actrice :
"Aujourd’hui, la frontière entre le cinéma d’auteur et ce que vous appelez Bollywood est de plus en plus floue, car de nombreux cinéastes du cinéma d’auteur tournent avec des acteurs de Bollywood et Bollywood s’intéresse de plus en plus aux acteurs venus du théâtre. Prenons le cas de Shyam Benegal qui a tourné Zubeida avec Karishma Kapoor ou bien Aparna Sen qui tourne actuellement avec Ajay Devgan et Saif Ali Khan, voire des comédiens tels que Rahul Bose, Naseruddin Shah et Shabana Azmi qui ont toujours su s’adapter à des registres très divers. Voyez Sudhir Mishra qui a tourné des films d’auteur avec Anil Kapoor, Rani Mukerjee et Kareena Kapoor. Aujourd’hui les règles semblent avoir changé, car l’on se rend compte que ce qui prime avant tout, c’est d’avoir un bon scénario, quel que soit le genre de film que l’on souhaite réaliser. N’oublions pas qu’Aishwarya Rai a été choisie par Rituparno Ghosh pour Choker Bali ! Le cinéma indien est en pleine évolution, il se cherche : expérimenter de nouveaux genres donne parfois de très bon résultats. Je ne dis pas qu’il n’existe plus un genre Bollywood à proprement parler ou un cinéma d’auteur bien marqué. Les deux extrêmes existent, mais depuis quelques années, on voit émerger une "forme médiane" de ces deux piliers du cinéma indien."
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