A l'Angle du Monde (Michael Powell - 1937)
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A l'Angle du Monde (Michael Powell - 1937)
A l'angle du monde
Diffusé ce soir sur CineCinema Classic et recommandé par Martin Scorsese, ce film de Michael Powell première période (1937) qui se déroule sur les côtes écossaises. Quelqu'un connait ? Ca vaut le coup d'oeil (je suppose que oui, comme tous les Powell vous me direz...) ?
Thanx
Diffusé ce soir sur CineCinema Classic et recommandé par Martin Scorsese, ce film de Michael Powell première période (1937) qui se déroule sur les côtes écossaises. Quelqu'un connait ? Ca vaut le coup d'oeil (je suppose que oui, comme tous les Powell vous me direz...) ?
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Re: A l'Angle du Monde (M. Powell)
ça vaut le coup d'oeil du fait que c'est le premier film personnel de Powell. Il a eu pas mal de libertés pour un premier film dans le contexte du cinéma anglais fin années 30. Il expérimente, fait des images assez inattendues, l'histoire est plutôt passionnante (même si le scénario a quelques défauts, dans mes souvenirs).Margo a écrit :A l'angle du monde
Diffusé ce soir sur CineCinema Classic et recommandé par Martin Scorsese, ce film de Michael Powell première période (1937) qui se déroule sur les côtes écossaises. Quelqu'un connait ? Ca vaut le coup d'oeil (je suppose que oui, comme tous les Powell vous me direz...) ?
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C'est un peu plus qu'une curiosité.
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ce n'est pas vraiment un premier long, en effet avant ce film M Powell avait deja réalisé un grand nombre de films de commande (quick quota) ou un ou deux titre surnage mais son vrai 1er film perso est celui-ci. Cela à été une aventure epique a faire dont un carner de bord ecris par Powell himself est paru chez faber and faber (donc en anglais).Beule a écrit :Powell sous l'influence de Flaherty. Et comment que ça vaut le coup d'oeil. Des premiers longs comme ça, j'en veux tous les jours
Le film par ailleur rappel bien Flaherty (l'homme d'aran) par plein d'aspect et se suit avec plaisir.
En 1978 Powell est retourné sur l'ilepour y faire un pelerinage filmé qui dure 20 minutes (emouvant)
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The Edge of the World de Michael Powell, 1936
DVD zone 2 anglais (BFI)
Quel film
Ce premier chef d'oeuvre de Powell (avant sa rencontre avec Emeric Pressburger) relate dans un noir & blanc splendide les derniers mois d'une communauté perdue sur une île au large des côtes de l'Ecosse.
Il est rarissime que le cinéma remplisse pleinement sa fonction : saisir le temps avant qu'il ne disparaisse, lui voler des instants d'éternité.
C'est pourtant ce qu'accomplit ce film qui saisit d'un même élan le réel le plus cru (la rude vie de ces insulaires éloignés de tout) et la poésie qu'elle évoque.
Certains plans sont renversants de poésie et de force combinées.
Est-ce l'impression constante d'un réel prêt à basculer dans l'oubli - on est pourtant loin du style documentaire - ou l'allure de conte donnée au récit qui provoque un tel enchantement ?
John Ford avait sans doute dû être très impressionné par ce film car son How green was my Valley s'en inspire grandement, mais sans atteindre toutefois la froide grandeur de l'original, qui bénéficiait d'extérieurs époustouflants alliés au sens du spectaculaire que possédait Powell.
Dans le documentaire Return to the Edge of the World, Powell et les autres survivants de l'aventure parlent du tournage de ce film comme d'un âge d'or.
Il n'ont pas tort : plus que la plus riche expérience de leur jeunesse, c'est du cinéma en état de grâce.
DVD zone 2 anglais (BFI)
Quel film
Ce premier chef d'oeuvre de Powell (avant sa rencontre avec Emeric Pressburger) relate dans un noir & blanc splendide les derniers mois d'une communauté perdue sur une île au large des côtes de l'Ecosse.
Il est rarissime que le cinéma remplisse pleinement sa fonction : saisir le temps avant qu'il ne disparaisse, lui voler des instants d'éternité.
C'est pourtant ce qu'accomplit ce film qui saisit d'un même élan le réel le plus cru (la rude vie de ces insulaires éloignés de tout) et la poésie qu'elle évoque.
Certains plans sont renversants de poésie et de force combinées.
Est-ce l'impression constante d'un réel prêt à basculer dans l'oubli - on est pourtant loin du style documentaire - ou l'allure de conte donnée au récit qui provoque un tel enchantement ?
John Ford avait sans doute dû être très impressionné par ce film car son How green was my Valley s'en inspire grandement, mais sans atteindre toutefois la froide grandeur de l'original, qui bénéficiait d'extérieurs époustouflants alliés au sens du spectaculaire que possédait Powell.
Dans le documentaire Return to the Edge of the World, Powell et les autres survivants de l'aventure parlent du tournage de ce film comme d'un âge d'or.
Il n'ont pas tort : plus que la plus riche expérience de leur jeunesse, c'est du cinéma en état de grâce.
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The edge of the World (Michael Powell, 1937) :
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Véritable premier film de Powell. Déjà un somptueux petit bijou. Pressburger n'est pas encore dans ses parages qu'un souffle d'amour pour ces personnages humains est d'ores et déjà présent et donne à tout le film une respiration peu commune.
Le sujet se prête à ses élans. On assiste par un flash-back ingénieux - lequel nous permet par la même occasion de découvrir notre Powell adoré avec sa Frankie de femme - aux dernières heures d'une île. Ses habitants beaucoup trop isolés se voient obligés de la quitter. Tiré d'un évènement réel - l'évacuation de l'île de St Kilda en 1930 - le scénario de Powell romance sans excès un récit autour de cette inexorable issue. Il raconte l'histoire d'amour d'un couple qui pourrait être maudit. Lui lors d'une course folle dans laquelle se jouait le destin de la population voit mourir son meilleurs ami et frère de sa fiancée. Et avec lui la sympathie et l'assentiment du beau-père.
Ce canevas faussement romantique laisse une très large place à une sorte de faux documentaire sur la vie quotidienne de cette population. Le portrait collectif ne verse jamais dans le trop folklorique ni dans le réalisme à tout crin. A l'image de "A canterbury tale" ou de "I Know where I'm going", le film propose un voyage aimable au sein de gens sympathiques et ballotés par des évènements que la nature - rude, ici- peine à dépassionner. Bien au contraire, elle est image, reflet des errements humains.
On the edge of the world, effectivement, au bord du monde, tout comme cette falaise escarpée, majestueuse, dégageant une puissance extraordinaire, trop puissante pour les hommes, au bord du précipice de leurs propres vies, les gens que nous présente Powell sont confrontés à leur propre nature. Celui-ci ne peut s'imaginer quitter l'île, celui-là ne peut plus supporter l'exiguité des lieux et le visage douloureux du père en deuil. Une île on passe son temps à la quitter ou à y accoster. Et difficile de ne lui donner qu'un sens. En abordant cet aspect identitaire du lieu de vie, Powell interroge le spectateur et les liens qu'il tisse avec son environnement, sa culture, sa vie tout entière. Il se dégage de ce périple un arrachement, une émotion que les acteurs portent sur leur visages et leurs postures, en même temps que les paysages sauvages ou à moitié domestiqués expriment tout aussi bien. Powell s'en donne à coeur joie. Les angles de vues, les cadrages sont jubilatoires; le montage est virevoltant et assure à la contemplation un rythme qui sauve de la paresseuse et oisive observation.
Film émotion. Histoire passionnante. Paysages magnifiques et réalisation époustouflante.
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Return to the Edge of the World (Michael Powell, 1978) :
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Dernier film de Michael Powell.
Plus de trente ans après avoir tourné à Foula le film The edge of the world, Powell revient avec quelques rescapés de ces temps lointains sur le lieu d'un tournage qui est pour beaucoup une expérience fondamentale dans leur carrière.
Powell mais plus encore John Laurie expriment une grande émotion, pleine de malignité juvénile en même temps que de joie toute simple et souriante. Laurie ne peut s'empêcher en acteur shakespearien de cabotiner, inspiré par la rudesse et la beauté des lieux battus par les vents, sur les hauteurs des falaises au bord du monde.
Ce documentaire présentant avec des techniques plus modernes (vues aériennes par hélicoptère) la brutalité de l'environnement, la rudesse des paysages permet ainsi de prendre une autre mesure des lieux. Et par la même occasion, le documentaire rend un hommage mérité au film de 1937 tout en révélant la profondeur de son originalité.
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Un beau doublé, assurément. Tout l'engagement affectif de Michael Powell est bien présent, et on mesure le non-dit(L'ile, jamais atteinte)d'un film comme I know where I'm going lorsque l'on voit The Edge of the world. Ici, l'équilibre entre le conte et le naturalisme documentaire est ténu, fragile, mais constant. Jamais l'un au détriment de l'autre, jamais un plan ne semble volé à un documentaire. Un film parfait, qui augure bien d'une carrière sublime.Alligator a écrit :
The edge of the World (Michael Powell, 1937) :
Véritable premier film de Powell. Déjà un somptueux petit bijou. Pressburger n'est pas encore dans ses parages qu'un souffle d'amour pour ces personnages humains est d'ores et déjà présent et donne à tout le film une respiration peu commune.
Return to the Edge of the World (Michael Powell, 1978) :
Dernier film de Michael Powell.
Pour rejoindre Alligator, j'ai toujours eu un petit faible pour John Laurie depuis The thirty-nine steps, mais dans ce film-ci, il habite littéralement le role, et avec lui la plupart des protagonistes, bien que tant d'entre eux soient non-professionnels. Et c'est vrai qu'en faisant cela, il laisse une grande part à l'ile elle-même, acteur le plus envoutant de ce chef d'oeuvre.
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Re: A l'Angle du Monde (M. Powell)
Revu avec plaisir ce premier long-métrage découvert de Michael Powell.
Il y a un véritable souci ethnographique dans cette oeuvre énigmatique et pleine de cadrages magnifiques.
Une jolie redécouverte.
Il y a un véritable souci ethnographique dans cette oeuvre énigmatique et pleine de cadrages magnifiques.
Une jolie redécouverte.
Dernière modification par Watkinssien le 28 mars 16, 09:06, modifié 1 fois.
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Re: A l'Angle du Monde (M. Powell)
Premier projet personnel, mais pas premier long metrage !Watkinssien a écrit :Revu avec plaisir ce premier long-FIIIIIIILM de Michael Powell.
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Re: A l'Angle du Monde (M. Powell)
-Kaonashi Yupa- a écrit :Premier projet personnel, mais pas premier long metrage !Watkinssien a écrit :Revu avec plaisir ce premier long-FIIIIIIILM de Michael Powell.
C'est quoi cette censure de vocabulaire ?
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Re: A l'Angle du Monde (M. Powell)
Aucune censure iciWatkinssien a écrit :-Kaonashi Yupa- a écrit : Premier projet personnel, mais pas premier long metrage !
C'est quoi cette censure de vocabulaire ?
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Re: A l'Angle du Monde (M. Powell)
Oui, j'ai noté aussi l'apparition d'un étrange cache(FIIIIILM) sur le mot "M-E-T-R-A-G-E". Apparemment, il va falloir faire avec. On n'aura qu'à faire les snobs et parler de "feature", ou carrément passer en Anglais non sous-titré.Watkinssien a écrit :-Kaonashi Yupa- a écrit : Premier projet personnel, mais pas premier long metrage !
C'est quoi cette censure de vocabulaire ?
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Re: A l'Angle du Monde (Michael Powell, 1937)
test : métrage
Je suis pour ! A bas le métrage, vive les films !
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Re: A l'Angle du Monde (Michael Powell, 1937)
Très beau film de Powell sinon. Comme tu le dis, Alli, Powell avait déjà ses marottes, avant même sa rencontre avec Pressburger. Notamment, il avait déjà ce goût de la parabole, où le récit parle certes d'une poignée d'hommes, mais s'adresse à tous les hommes par sa dimension morale et universelle. Pressburger a rajouté du liant dans la narration, mais les thèmes étaient déjà là.