francis moury a écrit :PS 1 : Tiens pendant qu'on y est, donnez-moi votre avis sur le DVD zone 2 PAL de I TRI VOLTI DELLA PAURA [Les Trois visages de la peur] édité en son temps sous le label Mad Movies ?
C'est quoi cette édition ? Jamais entendu parler.
Au temps pour moi, vous avez raison...
Une hallucination probablement dûe aux antalgiques que je prends depuis hier soir suite à la dévitalisation d'une de mes dents hier matin : j'étais persuadé avoir vu sa jaquette sous ce label.
fantomas 2 a écrit :Mais le "montage français" et le montage italien sont rigoureusement les mêmes, y compris l'ordre des sketches(Pascal Martinet s'était planté à ce sujet dans son livre sur Bava, paru chez Edilig). La seule différence est que le distributeur français a effectivement coupé la fin ironique voulue par Bava. (...)
C'est la version américaine qui présente un ordre différent pour les sketches. Plus les différences de montage et de présentation - mais l'avantage de cette version, c'est surtout pour les fans de Karloff, bien évidemment.
CQFD cher Fantomas 2. Nous sommes d'accord : je n'avais pas bien compris votre message précédent.
Alligator a écrit :
I tre volti della paura (Les trois visages de la peur) - Mario Bava - 1963 - 7/10
Film à scketchs inégaux forcément. Quel enthousiasme sur le premier avec une merveilleuse Michèle Mercier, l'histoire est multibonne, la réalisation soignée, voire très belle (sur les trois scketchs sur ce point). Le deuxième m'a semblé par contre plutôt empesé, l'histoire misérablement banale, ordinairement médiocre. Mais photo magnifique, faisant penser aux productions de la Hammer parfois. La troisième fait la part belle à la peur, la vraie, celle qui terrasse sa victime et le spectateur. Bien aimé aussi celui-là. 2 scketchs sur 3, ça vaut bien son 7/10.
J'avoue que je ne connaissais pas Bava, et cet essai est un coup de maître. Pas gore, pas trop effrayant mais subtilement inquiétant, avec des atmosphères oppressantes, lugubres à souhait. J'aime.
si tu as apprecié ce Bava je te conseill e vivement "Le Corps et Le Fouet" ou encore "Le Masque du Demon", petite merveille de gothique italien. Par contre comment a tu vu "Les trois visages de la peur"? Je cherche à le voir depuis longtemps celui là...
Le Telephone
Un jeune femme est harcelé toute une nuit au téléphone par un interlocuteur omniscient qui devine tout ces faits et gestes et la menace de mort. Bonne petite ambiance thriller bien stressante qui prend des directions inattendues pour une résolution très terre à terre. Une Michelle Mercier des plus sexy en victime apeurée et bava excelle dans les petits effets chocs (l'amie qui amène le couteau) et un mise en scène des plus oppressante.
Les Wurdalaks
Le comte Vladimir passe la nuit dans une ferme, occupée par une famille attendant le retour du père Gorka. Celui-ci revient mais semble être devenue un vampire, cherchant à présent à vampiriser sa famille. Cadre slave, vampires, effets de lumières colorés, fumigènes, vieilles crypte inquiétante et drame familial... Une sorte de best of condensé de toutes les incursion de Bava dans l'horreur gothique à savoir "Le masque du démon", "Le Corps et le fouet" et "Operation peur". Plastiquement somptueux et traversé de bout en bout d'une vraie atmosphère inquiétante et dérangeante qui compense largement la faiblesse du cast (Boris Karloff imperial mais Mark Damon joue vraiment comme une savate).
La Goutte d'eau
Une jeune femme préparant la toilette funéraire d’une morte, lui dérobe sa bague. En rentrant chez elle, elle entend sans cesse le bruit amplifié d’une goutte d’eau. De loin le meilleur sketch du lot. Bava applique sa recette gothique dans un cadre contemporain cette fois notamment le décor de la maison de la défunte ou encore les effets de lumière de plus en plus précis et oppressant dans la dernière partie. Une bande son des plus réussies avec ces gouttes d'eau, grincements et autres bruits inquiétant de plus en plus isolé et des petits effets (la main qui retombe sur Miss Chester, les yeux du terrifiant cadavre réouverts) qui font sursauter plus d'une fois. Les toutes dernières minute sont un vrai monument de trouille avec la terrible vengeance de la défunte et une ultime image marquante. Du coup l'épilogue rigolard avec Boris Karloff casse un peu l'ambiance... Du grand Bava. 5/6
Comme souvent avec les films à sketches, Les trois visages de la peur se montre malheureusement inégal. Le Téléphone démarre sous de bonnes auspices, avec un pitch évoquant fortement Terreur sur la ligne mais avec 15 ans d'avance. Terreur sur la ligne qui ne parvenait d'ailleurs pas à survivre complètement à son ouverture, trop forte, et surtout ayant épuisé le suspense dans ses derniers retranchements. Avec sa durée de 30 minutes seulement, on pouvait attendre que Le Téléphone, se concentrant uniquement sur le harcèlement téléphonique, se montre au moins aussi efficace que le film de Waldon. Las : malgré la charnelle Michèle Mercier et la stylisation de Bava, le suspense s'épuise très vite et les situations s'enlisent. Bava a beau s'échiner à créer un semblant de trouillomètre, ça ne prend pas. Un segment décevant. Les Wurdalaks : comme le disait Profondo Rosso, c'est un peu un best-of esthétique du Bava gothique. On y retrouve l'ambiance fantomatique ou l'église en ruine du Masque du démon, l'auberge et les éclairages baroques d'Opération peur, etc. Sur le plan formel, ce segment s'avère très réussi. Seulement les acteurs sont mauvais tout comme le semblant d'intrigue. On s'emmerde. Il est impossible de ne pas croire que Polanski ne s'en soit pas inspiré pour le parodier dans Le Bal des Vampires tant certaines similitudes sont troublantes.
On garde le meilleur pour la fin avec La Goutte d'eau, la meilleure chose signée Bava que j'aie vue jusqu'ici avec Six femmes pour l'assassin. Entre stylisation et vrai sens du rythme, un segment diabolique qui finit par être vraiment flippant. Très bon.
La postface de Karloff est assez inattendue, dans le genre "hé les gars, tout ça c'est que du cinéma".
Le sketch la goutte d'eau est effectivement le meilleur des trois, avec sa montée de l'angoisse. Le téléphone, ce n'est pas mal du tout, mais on est plus dans le thriller à "chute" que dans le fantastico-horrifique.
Quant aux Vurdalaks, le sketch s'inspire (assez fidèlement) d'une nouvelle , la famille du Vourdalak, où un homme se trouve confronté à une famille de vampires (thème qu'on retrouvera quelque peu dans le baiser du vampire). Il est possible que Polanski se soit plus ou moins inspiré de ce sketch, son Bal des vampires étant une parodie assumée du genre, puisant un peu partout dans la littérature et la cinématographie "vampiriques".
riqueuniee a écrit :
Quant aux Vurdalaks, le sketch s'inspire (assez fidèlement) d'une nouvelle , la famille du Vourdalak, où un homme se trouve confronté à une famille de vampires (thème qu'on retrouvera quelque peu dans le baiser du vampire).
La nouvelle fera l'objet dans les années 70 d'une seconde (bonne) adaptation, cette fois en long-métrage sous le titre "la nuit des diables"
Ayé, enfin vu le triptyque.
Ca a terriblement mal vieilli je trouve.
C'est beau et les femmes sont belles (comme Mario, il bava), mais c'est chiant comme la pluie. Jusqu'au segment final, La goutte d'eau, qui reste en effet bien flippant.
Sur une soirée thématique il faudrait juste glisser celui-là entre 2 longs, ça fonctionnerait bien.
