Pierre Fresnay (1897-1975)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Roberto
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Re: Pierre Fresnay

Message par Roberto »

Je suis à la recherche de LE VOYAGEUR SANS BAGAGES KOENIGSMARK DIEU A BESOIN DES HOMMES LE DEFROQUE et les ARISTOCRATES.Merci de me contacter en mp si vous possédez une copie de ces films :D merci d'avance
A votre âge et quand on porte votre nom Madame, les gros mots ne peuvent être que des citations
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

LA MAIN DU DIABLE de Maurice Tourneur (Cinéma de Minuit)

Peut-être était-ce à cause d'un scénario parfois prévisible (on sent venir plusieurs coups de théatre), en tout cas j'ai eu un peu de mal à me passionner vraiment pour cette histoire pourtant pleine de qualités. En fait, j'ai beaucoup apprécié l'intro et la conclusion, tout ce qui n'est pas en flashback. Il règne alors une atmosphère fantastique plus palpable que dans le reste du film, où l'on est davantage (il me semble) dans une description plus quotidienne et dans un genre plus marqué.
Dans le flashback, en plus de surprises en demi-teintes, le rythme est aussi un peu plus inégal (comme son intérêt, pour moi). Par contre, là encore, beaucoup de choses sont à retenir, notamment la séquence avec les hommes masqués et l'historique des passages de main, où Tourneur avec une simplicité technique réussit visuellement une sorte de livre d'images dynamique et "ambiancé". Globalement, d'ailleurs, tout le film se sort plutôt bien d'un manque de moyen qui se fait un peu sentir mais qui est toujours compensé par des décors malins et une lumière toute en finesse.
Le film bénéficie de dialogues très écrits, où Jean-Paul Le Chanois s'amuse dans des dialogues ludiques à glisser autant de clins d'oeil que d'expressions rappelant la malédiction, la religion, etc.
Un autre avantage du film, c'est son casting. On retrouve énormément de têtes connues dans ces seconds rôles si présents. C'est un "plus" désormais reconnu du cinéma français de cette époque. Grand plaisir pour moi, sur ce point. Le personnage du Malin est très bien casté, également, par cet acteur que je ne connaissais pas et qui se révèle extrêment efficace et inquiétant, sous ses airs de "petit vieux" inoffensif.

Je me rends compte que cet avis n'est pas si négatif que cela, finalement. Mais malgré toutes ces qualités, je n'ai pas été plus intéressé que cela. Le film reste quand même largement regardable...
Dernière modification par Nestor Almendros le 9 mai 08, 19:36, modifié 1 fois.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
bogart
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Re: Pierre Fresnay

Message par bogart »

Revu avec un grand plaisir ce film fantastique "La main du diable" que Maurice Tourneur tourna en 1942.


Admirable dans son rôle de peintre raté le comédien Pierre Fresnay doit faire face aux tourments de l'enfer. Le réalisateur à qui on doit des films tels que Volpone (1940) avec Jouvet; Le Val d'enfer avec Ginette Leclerc ou l'excellent Cécile est morte avec Préjean nous plonge avec grande maîtrise dans cette histoire envoûtante et à la fois pleine de mystère. Une des grandes réussites du cinéma fantastique français au même titre que Les Visiteurs du soirs, de Marcel Carné (1942) avec Arletty et Jules Berry.
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aebasille
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Re: Le neuveu de Rameau

Message par aebasille »

Bonjour
Votre bande sonore m'intéresse beaucoup car j'étais naïvement à la recherche d'un dvd de cette pièce que j'ai vu à la télévision il y a un certain temps... Mais je m'aperçois que ce dvd n'existe pas. Par ailleurs je n'y connais pas grand chose en informatique mais je sais que j'ai windows media player et que je peux donc écouter les fichiers lisibles par ce programme. Si vous disposez de tels fichiers et si vous pouvez les envoyer même winzipés, je serais heureux de les recevoir. Merci d'avance!!!
mon adresse email : aebasille@tele2.fr
Prodeo a écrit :.
Bonjour à tous !

Petit nouveau parmi vous, je tiens à vous offrir la possibilité de télécharger sur le réseau eMule le fichier mp3 (24.524Ko) suivant :

Code : Tout sélectionner

Diderot - Le neveu de Rameau - Pierre Fresnay (Rameau) & Julien Bertheau (Diderot) adapt. Jacques-Henri Duval - 01 (52mn-mp3).mp3
(il s'agit de la bande sonore de la pièce de théâtre jouée à la Michodière, probablement le 4 février 1963, ou la reprise en 1965 - la qualité sonore en direct est très acceptable)

que je laisse en ligne jusqu'à nouvel ordre.

Pour ceux qui n'utilisent pas eMule, veuillez m'écrire en MP ou par courriel pour trouver un autre moyen de transfert.

Je prie les spécialistes de bien vouloir me dire si le fichier est complet ou s'il y a une suite que je n'ai pas encore trouvé (le fichier portant le numéro 1 lorsque je l'ai découvert).

Bonne journée à tous !
_
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Ann Harding
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Re: Pierre Fresnay

Message par Ann Harding »

Le voyageur sans bagage (1943) Jean Anouilh

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Gaston (Pierre Fresnay) a été retrouvé en 1918 amnésique. Il a passé 15 ans dans un asile jusqu'à ce qu'on puisse l'identifier. Plusieurs familles se manifestent et il est emmené dans une petite ville pour être présenté à l'une d'elle. C'est une famille de grands bourgeois, les Renaud. Gaston réalise rapidement que ce Jacques Renaud, qu'il est censé être, était un monstre: il tuait par sadisme des oiseaux de nuit, avait jeté son meilleur ami dans une cage d'escalier et couchait avec sa belle-soeur....

Ce film a bel et bien été écrit et réalisé par Jean Anouilh (probablement avec une aide technique). Si du point de vue cinématographique, le film ne demande aucun commentaire; par contre le scénario est vraiment étonnant. Co-écrit avec Jean Aurenche, il offre une vision très noire des grands bourgeois avec leur turpitude. L'interprétation est absolument superbe, en premier lieu, Pierre Fresnay qui offre un portrait fantastique en amnésique tourmenté. Mais, il y a aussi Pierre Renoir, qui dans le rôle de son grand frère cocu et résigné, est non moins remarquable. On donnerait le bon dieu sans confession à Blanchette Brunoy (dans le rôle de la belle-soeur) mais elle se révèle incroyablement délurée. Il faut la voir décrire à Fresnay comment elle avait fait sauter tous les boutons de sa robe pour s'offrir à lui dans le passé! Sylvie, qui était si redoutable dans Le Corbeau, l'est tout autant ici en mère revèche. On reconnait aussi Louis Salou en notaire débordé, et Jean Brochard en paralytique inquiétant. La petite ville du film n'est finalement pas tellement différente de celle du Corbeau tourné la même année. La même atmosphère étouffante.... Il offre aussi une réflexion sur l'identité: peut-on revenir sur son passé et devenir un autre. C'est le choix de Fresnay à la fin du film qui se choisit une nouvelle famille. Espèrons que ce film sera un jour disponible en DVD! :)
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Ann Harding
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Re: Pierre Fresnay

Message par Ann Harding »

Monsieur Vincent (1947, Maurice Cloche) avec Pierre Fresnay, Jean Carmet et Michel Bouquet
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Au début du XVIIème siècle, Monsieur de Paul (P. Fresnay), le nouveau curé, arrive dans une petite ville sous une grèle de pierres. La population craint une épidémie de peste. Il donne une sépulture à une femme décédée et sauve sa fille d'une mort certaine...

C'est la première fois que je vois ce film célèbrissime de Fresnay et je pensais que ce serait une hagiographie assez pesante de la vie de St Vincent de Paul. Le film a d'ailleurs été financé par des dons des paroissiens à travers toutes les églises de France. Mais, j'ai été vraiment étonnée par le film qui s'est révélé vraiment émouvant et merveilleusement interprété par Pierre Fresnay. Le texte de Jean Anouilh évite le misérabilisme. Et les miséreux qu'aide M. Vincent ne sont pas enjolivés le moins du monde: ils sont hargneux et violents. La France de ce début du XVIIème siècle a faim. Et Vincent va secouer la bonne société aristocratique pour qu'elle fasse quelque chose pour aider les malheureux quels qu'ils soient, même les enfants 'du péché' abandonnés devant les églises. On reconnait dans le film quelques jeunes acteurs débutants, en particulier Michel Bouquet en jeune ouvrier tubard qui montre déjà ses qualités d'interprète dans une superbe scène avec Fresnay. Dans une masure, la nuit, ils écoutent les bruits et les hurlements des voisins: la folle du deuxième étage qui hurle à intervalle régulier, le mari qui bat sa femme... Vincent est effrayé par toute cette violence. L'ouvrier lui déconseille d'intervenir. Jean Carmet est un autre petit curé de province qui rejoint M. Vincent. Les petits rôles sont tenus par Pierre Dux, Jean Debucourt, Gabrielle Dorziat, et d'autres grands acteurs de l'époque. La photo -superbe- est signée Claude Renoir. Et si la mise en scène de Maurice Cloche n'offre aucun feu d'artifice cinématographique, le film reste néanmoins un moment d'émotion grâce à ses interprètes, en premier lieu Pierre Fresnay qui incarne avec une sobriété étonnante ce curé des pauvres.
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Re: Pierre Fresnay (1897-1975)

Message par wontolla »

Un déterrage de post pour signaler que c'est le tout premier film que j'ai vu (Monsieur Vincent).
C'était en 1962, j'avais dix ans, mes parents avaient acheté une télévision ce jour-là et c'est le film qui était diffusé le même soir sur la RTB (chaîne belge) ou l'ORTF (ma mémoire est défaillante).
A cette époque, il y avait le dimanche midi sur l'ORTF une émission intitulée "La séquence du spectateur" qui m'a donné le goût du cinéma que je ne pouvais concrétiser à l'époque... :?
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Ann Harding
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Re: Pierre Fresnay (1897-1975)

Message par Ann Harding »

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Le Défroqué (1954, Léo Joannon) avec Pierre Fresnay, Pierre Trabaud et Nicole Stéphane

1945, dans un camp de prisonniers de guerre en Allemagne, Maurice Morand (P. Fresnay) se fait remarquer par son anti-cléricalisme virulent. Lorsque l'aumonier du camp se meurt, il demande l'aide d'un prêtre. Morand va le voir ; c'est un prêtre défroqué...

Ce film de Léon Joannon est devenu une sorte de 'nanar cultissime' avec les ans. J'étais fort curieuse de voir ce film et j'ai profité d'une projection au Desperado (ex-Action Ecoles) pour me faire une opinion. C'est sans aucun doute un film OVNI dans la production française de l'époque. Le scénario hésite entre le délire mystico-religieux tout droit sorti de Saint-Nicolas-du-Chardonnet et un anti-cléricalisme d'une violence rare. Le scénario est tellement délirant et extrême que le film atteint des sommets paroxystiques assez rares parmi les films français des années 50. Dans les années 30, Léo Joannon avait réalisé des comédies sympathiques comme Quelle drôle de gosse ! (1935) avec une Danielle Darrieux exhubérante. Mais, avec de Défroqué, la comédie est bien loin. Le personnage central joué par Pierre Fresnay est un ancien prêtre devenu un anti-clérical pur et dur qui enseigne l'histoire des religions tout en fustigeant l'hypocrisie du clergé, quel qu'il soit. Sur son chemin, il croise le jeune Gérard Lacassagne (P. Trabaud) qui est prisonnier comme lui. Gérard semble d'abord partager ses doutes concernant la religion. Mais, à leur retour en France, il lui annonce qu'il va entrer au séminaire. Puis, le but ultime de Gérard sera de 'remettre dans le droit chemin' le curé défroqué. Après un début assez tranquille, nous atteignons un premier paroxysme lors d'une scène dans un cabaret russe où Fresnay a emmené le jeune Trabaud pour dîner. Il décide de le narguer en vidant une bouteille de vin dans un sceau à glace et en prononçant la consécration du vin. Trabaud se sent obliger de boire ce vin béni d'un seul coup pour empêcher tout blasphème, tandis que tous les musiciens russes se mettent à chanter à tue-tête pour aider ses libations !!! Mais, cela n'est rien à côté du final du film qui est tellement délirant et bourré de symboles que je me demande si on pourrait encore tourner un film comme celui-là, de nos jours. Trabaud, tout fraîchement nommé prêtre se sent missionné par Dieu pour ramener Fresnay à lui. Nous assistons alors à une scène qui m'a laissé ébahie :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Fresnay tue Trabaud à coups de crucifix avant de revêtir la soutane du mort et de se revendiquer meutrier et prêtre catholique.
Pierre Fresnay, qui a été un superbe Saint Vincent de Paul joue ici son personnage d'hérétique défroqué entièrement au premier degré. Il utilise tous les ressorts dramatiques à fond (la scène finale vaut son pesant de cacahuètes) dans un film qui hésite entre le ridicule et l'excès. Je me demande comment le public de l'époque a reçu ce film. En tout cas, vu en 2011, c'est un objet de curiosité pour tout cinéphile intéressé par le cinéma français de patrimoine ou de nanar kitsch. Il sera disponible en Gaumont à la demande le 15 février prochain.
Dernière modification par Ann Harding le 17 janv. 12, 10:32, modifié 1 fois.
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Commissaire Juve
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Re: Pierre Fresnay (1897-1975)

Message par Commissaire Juve »

Ann Harding a écrit :...

Ce film de Léon Joannon est devenu une sorte de 'nanar cultissime' avec les ans...

En tout cas, vu en 2011, c'est un objet de curiosité pour tout cinéphile intéressé par le cinéma français de patrimoine ou de nanar kitsch. Il sera disponible en Gaumont à la demande le 15 février prochain.
A ce point-là ? J'ai du mal à y croire.

Je serais tenté de dire qu'un film est toujours le nanar de quelqu'un (dernièrement, en revoyant "Autant en emporte le vent" en blu-ray, je me suis dit "Mais quel nanar !"... je citerais aussi certains films comme "Zulu" ou "Les Maraudeurs attaquent"). Mais à te lire, j'aurais carrément peur de trouver ça "bien". :?
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Re: Pierre Fresnay (1897-1975)

Message par wontolla »

Commissaire Juve a écrit :
Ann Harding a écrit :...

Ce film de Léon Joannon est devenu une sorte de 'nanar cultissime' avec les ans...

En tout cas, vu en 2011, c'est un objet de curiosité pour tout cinéphile intéressé par le cinéma français de patrimoine ou de nanar kitsch. Il sera disponible en Gaumont à la demande le 15 février prochain.
A ce point-là ? J'ai du mal à y croire.

Je serais tenté de dire qu'un film est toujours le nanar de quelqu'un (dernièrement, en revoyant "Autant en emporte le vent" en blu-ray, je me suis dit "Mais quel nanar !"... je citerais aussi certains films comme "Zulu" ou "Les Maraudeurs attaquent"). Mais à te lire, j'aurais carrément peur de trouver ça "bien". :?
Au temps pour moi :wink:
Lisant la recension, je me souviens d'un lointain passé où j'avais vu ce film (à la télévision, chez mes parents, probablement sur l'ORTF) et j'ai maintenant envie de revoir ce film. Bien que, au plan professionnel, l'épisode de la "consécration" du vin parte d'une mécompréhension absolue du rite eucharistique (mais nous sommes là dans un autre registre) je prendrai plaisir à une vision à nouveaux frais de ce film. Hors de toute perspective religieuse donc. Mais pour Pierre Fresnay et pour l'enthousiasme (quasi au sens étymologique) que suscite cette recension... :wink:
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Re: Pierre Fresnay (1897-1975)

Message par riqueuniee »

Je veux bien voir ce film, mais je ne crois pas que j'irais jusqu'à acheter le dvd pour ça (même si ce synopsis hallucinant fait envie). Une diffusion télé me suffirait.
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Re:

Message par daniel gregg »

Beule a écrit :L'un de mes acteurs français favoris toutes époques confondues et sûrement l'une des quatre ou cinq authentiques figures de monstres sacrés de notre patrimoine cinématographique national aux côtés des Raimu, Jouvet, Simon ou Gabin..." "...voire son association pleine de charme avec Marie Déa dans le plaisant Journal tombe à cinq heures de Lacombe, empreint de sympathiques relents féministes (plus qu'inattendus durant la période de l'occupation!). D'autant que tout le gratin du cinéma de l'époque semblait réuni dans cette production sans ambition particulière: Renoir, Blier, Salou, Dorziat, Roquevert, Coëdel, Brochard et j'en passe...
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La re-vision toute récente du fameux Laissez passer de Bertrand Tavernier m'a donné l'envie de découvrir, voire redécouvrir, les films français tournés durant l'occupation.
Cà tombe bien vu que l'auteur du message ci dessus, m'a donné l'opportunité de voir ce film, qu'il en soit vivement remercié ! 8)
Aux noms cités, il faut également ajouter Pierre Larquey, Maurice Dorléac (le père De Françoise et Catherine Deneuve), ainsi que le tout jeune Jean Carmet, qui en est là à son deuxième film.
Autant dire que la distribution contribue à elle seule à faire de ce film sautillant et entraînant une véritable revue du cinéma français.
Au scénario est crédité Oscar-Paul Gilbert, journaliste reporter belge devenu scénariste et même réalisateur le temps d'un film, Courier d'Asie, inconnu au bataillon, déjà auteur du scénario des brillants Les pirates du rail de Christian-Jaque et Mollenard de Robert Siodmak.
Comme le précise avec justesse Beule, c'est une expression assez insolite pour l'époque du féminisme qui est défendue dans ce film par la trop rare Marie Déa, pleine de cette grâce naturelle des femmes affranchies, seules maîtresses de leur destinée.
A côté d'elle Pierre Fresnay, fringant reporter au cynisme éprouvé, va petit à petit tomber le masque pour se dévoiler sous un jour plus tendre, irrésistiblement séduit par cette femme au charme insaisissable.
Et que dire du monumental Pierre Renoir, à la réplique toujours juste, d'une sobriété jamais mise en défaut, touchant et robuste comme un roc à la fois, en rédacteur en chef, véritable commandant courage de son journal !
D'ailleurs il apparaîtra également quelques années plus tard dans ces deux films très réussis de Jean Devaivre, personnage principal de Laissez Passer (toujours), interprété avec panache par Jacques Gamblin, que sont La dame d'onze heures et La ferme des sept péchés, que je compte bien me programmer très prochainement.
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Ann Harding
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Re: Pierre Fresnay (1897-1975)

Message par Ann Harding »

Merci Daniel, pour cette critique. Il va falloir que je vois ce film-là! Je suis d'autant plus furieuse d'avoir loupé une projection au Desperado de ce film de Lacombe la semaine dernière...
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Re: Pierre Fresnay (1897-1975)

Message par bogart »

Dans la filmo de ce grand comédien qu'était Pierre Fresnay des films inoubliables tels que ; Le Corbeau, Le Dernier des six, L'assassin habite au 21, Monsieur Vincent, La Grande illusion, La Main du diable etc...

Les Fanatiques tournés en 57 ne peut en aucun cas se comparer aux films cités ci-dessus... on se demande pour quelle raison Pierre Fresnay a accepté de jouer dans ce film : scénario abracadabrant, comédien en roue libre, situations grotesques ainsi qu'un final guignolesque !


A découvrir pour les inconditionnels de Pierre Fresnay, pour les autres jetez-vous plutôt sur les films pré-cités.
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riqueuniee
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Re: Pierre Fresnay (1897-1975)

Message par riqueuniee »

Trois valses (Ludwig Berger, 1938)
Film que je viens de découvrir. Une très belle surprise : je suis tombée totalement sous le charme de ce film. Je ne m'attendais pas à grand chose , j'ai été conquise. Le film (adaptation d'une opérette à succès de l'époque) est très plaisant. On y èvoque trois histoires d'amour (rythmées par une valse, d'où le titre), contrariées dans les deux premières parties, et à la fin plus heureuse dans la dernière. Les amoureux (enfants et petits-enfants du premier couple) sont toujours interprétés par le couple Fresnay-Printemps. Les chansons , très bien interprétées par cette dernière (elle est la seule du casting à chanter) sont fort agréables. Et c'est fort jolimnet interprété.
A noter, dans la dernière partie , une allusion à Gary Cooper, pressenti pour interpréter le rôle principal masculin d'un film relatant la première histoire d'amour (celle se passant en 1867).
De quoi me donner envie de découvrir la Valse de Paris , où le couple Fresnay-Printemps interprète Offenbach et Hortense Schneider.
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