Les Chasses du Comte Zaroff (Ernest B. Schoedsack & Irving Pichel - 1932)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kurtz

Les Chasses du Comte Zaroff (Ernest B. Schoedsack & Irving Pichel - 1932)

Message par Kurtz »

Les chasses du comte Zaroff

Une idée de départ géniale, un méchant de grande classe, une réalisation un peu désuète mais rythmée mais un film presque foutu en l'air par sa fin.
Pour moi, ce n'est donc pas le chef d'oeuvre que ça aurait pu être mais simplement une très bonne série B.
Dommage !
Alex Blackwell
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Message par Alex Blackwell »

Kurtz a écrit :Les chasses du comte Zaroff

Une idée de départ géniale, un méchant de grande classe, une réalisation un peu désuète mais rythmée mais un film presque foutu en l'air par sa fin.
Pour moi, ce n'est donc pas le chef d'oeuvre que ça aurait pu être mais simplement une très bonne série B.
Dommage !
Pour moi il s'agit tout simplement d'un film qui a extrêmement mal vieilli.
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Night of the hunter forever


Caramba, encore raté.
phylute
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Message par phylute »

- Les Chasses du Compte Zaroff. Le film culte de mon enfance. Après les années je reste toujours attaché à cete merveille. Certes le jeu des acteurs m'a souvent fait penser à celui de Star Trek (bien appuyé dans les effets, roulements des yeux et sourires sardoniques contre bouche entrouverte par la frayeur...), mais le film dégage une incroyable magie dès que la chasse commence. Schoedsack (je crois que c'est lui qui s'occupait des extérieurs, tandis que Pichel s'occupait de la direction d'acteurs.. il faudra que je vérifié) peut alors s'en donner à coeur joie dans l'utilisation des décors, absolument sublimes, à la frontière du réalisme et du fantastique. Toute la chasse est ainsi un moment prodigieux de cinéma, servie par un découpage sans faille et des effets stylistiques percutants. Toutes qualités qui font oublier la lourdeur de la démonstration (le chasseur devenu chassé, l'animal qui est en chacun de nous....) 8.5/10
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

Les Chasses du Comte Zaroff (The Most Dangerous Game)

Petite déception. Le film est très sympa, il y a pas mal de bonnes choses, mais le script est un rien idiot (le coup du piège de l'arbre...), et les acteurs un peu moyens (encore un pied dans le muet). Mais l'utilisation des gros plans est très intéressante, et fait bien ressentir le danger lors de la poursuite, à la fin de la chasse.
Comme pour King Kong, réalisé après par l'un des deux réalisateurs, je trouve le film très attachant, par sa mise en scène très typée de l'époque, sans adorer pour autant.
6/10
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Julien Léonard
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Les chasses du comte Zaroff (Ernest B. Schoedsack - 1932)

Message par Julien Léonard »

The most dangerous game (La chasse du comte Zaroff) - Réalisé par Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel / 1932 :

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Budget : 218 869 dollars

L’année 1932 a bien démarré pour le cinéma d’épouvante. Malgré un succès en demi-teinte pour Murders in the rue Morgue, les films White zombie produit par la Halperin Productions et Doctor X produit par la Warner Bros ont su renouveler l’engouement du public que l’année 1931 avait installé. Mais alors que les plus importants projets doivent sortir en fin d’année (The mask of Fu Manchu, The mummy…), la RKO présente son premier film d’épouvante : The most dangerous game. Le film a fait l’objet d’un tournage en parallèle avec celui d’une autre production de la RKO qui doit sortir bientôt et qui se nomme King Kong. Ce sera, selon toute vraisemblance, un film à très gros budget dont la finalisation continue encore. Moins difficile à mettre en boite, plus rapide en regard de son scénario moins ambitieux, The most dangerous game sort donc sur les écrans en premier. Le film fait l’effet d’une bombe et son succès public est immédiat. Plus circonspecte est la presse, en regard du sadisme dégagé par le récit, mais ce dernier ne prolonge finalement que plus encore la vague de thématiques inconfortables et polémiques projetées par le cinéma d’épouvante depuis l’arrivée de Dracula, l’année précédente. Et comme la plupart des productions de l’époque se concentrant sur un postulat horrifique, The most dangerous game brille avant tout par son originalité. En effet, cette production estampillée RKO est la première du genre à allier à la fois le Fantastique, caractérisé par la photographie contrastée et les décors gothiques, et le film d’aventures, caractérisé par l’île perdue au milieu de l’océan et une jungle très dense. L’alliage des deux genres réside également en son intrigue, mélange d’effroi glacial et de chaleur étouffante, et en ses personnages, entre un comte « draculéen » et un aventurier spécialiste des grands fauves. Cette combinaison d’éléments surprend autant qu’elle fonctionne.

Les deux réalisateurs, Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel (chapotés par Merian C. Cooper, qui n’est alors jamais loin de Schoedsack à cette époque), donnent une tournure extrêmement moderne à leur mise en scène. Ils l’ont bien compris, la caméra doit s’adapter au récit, et non le contraire. Et puisque le récit fonce à toute allure du début à la fin, la caméra fait de même. Les dialogues sont filmés avec souplesse, refusant la moindre rigidité (excepté dans certaines scènes isolées), les décors sont mis en valeur par des plans mouvants et les scènes d’action sont fermement soutenues par des trouvailles originales étonnantes pour l’époque. Parmi les morceaux de bravoure de la réalisation, retenons la caméra plongeante en vue subjective se fixant sur le visage résolument déséquilibré du comte Zaroff, ainsi que la traque finale, dont l’un des instants culminants emmène les personnages dans les marécages, filmés en travelings avant, arrière et latéraux. Un grand moment de cinéma et d’action, ébouriffant encore à l’heure actuelle. Bien sûr, ces instants d’une maîtrise absolue ne seraient pas ce qu’ils sont sans la musique, saccadée et très efficacement composée, empruntant son style à Wagner dans tout ce qu’il a de plus entrainant. Dès la première scène, le scénario embrasse le mystère et sacrifie sa situation essentiellement à l’action et au rythme. Incohérence des éléments entre eux et abondance de grosses ficelles, certes, mais immédiatement gommées par un montage frénétique, un récit multipliant les rebondissements, et une thématique principale passionnante. L’Homme est la proie la plus difficile à tuer qui soit sur Terre, un animal capable de penser intelligemment, de réagir avec audace, et dont les ressources dépassent la simple possession de griffes et de crocs. Leslie Banks, d’une présence surprenante, crée un comte Zaroff extraordinaire de sadisme et d’ambigüité. S’il n’est pas interdit d’imaginer Bela Lugosi dans le rôle (l’acteur hongrois aurait pu offrir une éblouissante composition dans ce rôle sur mesure), on ne peut décrier la formidable approche que Banks utilise. Son interprétation, parfaitement maîtrisée, et dont la froideur vient tempérer quelques accès d’humeur infantiles, restera comme l’une des plus géniales du genre Fantastique au sein des années 1930. Son faux accent de l’est achève de lui assurer une place grandiloquente aux côtés des « mad doctors » et autres fous diaboliques de l’époque. Face à lui, la charmante Fay Wray donne tout ce qu’elle a, encore influencée par le jeu outré de l’époque du muet en certains instants. Affichant un érotisme débridé pour l’époque, car présentée comme l’enjeu entre deux « mâles » qui s’affrontent pour une « femelle », ainsi que très légèrement dévêtue à la fin du métrage (l’une de ses deux épaules se retrouvant dénudée), l’actrice offre un personnage féminin assez fort et plutôt intelligent. Tout juste auréolée de gloire, avec Doctor X sorti quelques semaines plus tôt, Fay Wray connaîtra la consécration avec King Kong, l’année suivante. Pour le jeune héros dont le charisme n’est pas encore totalement formé, c’est Joel McCrea qui s’y attèle. L’acteur y démontre toute l’étendue de ses capacités, avec ses quelques défauts (un peu fade comparé à Leslie Banks) et ses nombreuses qualités (sportif, souple, avec un jeu fonceur). Il offre une prestation très honorable et ne démérite pas au sein de cette œuvre ô combien aboutie. Passons sur la prestation correcte mais négligeable de Robert Armstrong, également présent dans King Kong, et invité sur le tournage de ce film afin de réduire les coûts de production. Enfin, on peut également apercevoir Noble Johnson, présent dans plusieurs productions d’épouvante de l’époque, dans un rôle muet mais inquiétant, celui de Ivan, et qui demeure l’unique véritable élément bâclé par l’histoire, puisque sa mort, en plus d’être dérisoire, vient brutalement mettre fin aux attentes du spectateur quant à un affrontement plus direct avec le héros.

L’esthétique provient avant toute chose de l’importance de la photographie soignée et des décors antagonistes et singuliers. On retrouve le château macabre surplombé de contrastes de lumières, avec ses grands escaliers et ses tentures, ses chambres secrètes et ses portes grinçantes. Mais autour de ces décors raffinés que l’on dirait tout droit sortis des productions de la Universal, il n’y a ni montagne ni vaste plaine ombragée. Il y a par contre une forêt exotique, au malaise constant, qui donne toute son originalité aux lieux de l’action. Quant aux dialogues, ils sont d’une grande beauté, ainsi que très intéressants et parfaitement orchestrés autour d’une montée en puissance de la tension, jusqu’au déferlement de rythme dans les quinze dernière minutes qui réduisent l’essentiel des échanges verbaux en de pures et simples réactions de circonstances. L’exercice formel est complètement réussit, de même que l’aspect diégétique qui reste un modèle d’influence pour le cinéma d’action moderne, et particulièrement pour certains fleurons du genre, tels que Predator (réalisé par John McTiernan en 1987) pour l’objet de la traque d’hommes dans la jungle, ou dans un autre style, tels que Battle royale (réalisé par Kinji Fukasaku en 2000) pour la part de bestialité qui sommeille en chaque homme. Moult variations ont vu le jour depuis la sortie de ce petit bijou de Schoedsack et Pichel en 1932, mais aucune ne semble avoir encore évincé l’original.

The most dangerous game est un film fascinant, comme l’esthétique de son cadre : une île à la végétation compacte et aux falaises déchirées qui la rendent aussi oppressante que la Transylvanie du comte Dracula. Une réussite qui doit autant à la sagacité de son rythme qu’à la noirceur de son incroyable histoire.
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John Anderton
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Message par John Anderton »

Je l'ai emprunté hier au boulot... je te donne mon avis dans deux ou trois jours maxi, dès que je l'ai vu... :wink:
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phylute
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Message par phylute »

Certainement l'un des films que je me suis le plus repassé étant jeune. Après les années je reste toujours attaché à cete merveille. Certes le jeu des acteurs m'a souvent fait penser à celui de Star Trek (bien appuyé dans les effets, roulements des yeux et sourires sardoniques contre bouche entrouverte par la frayeur...), mais le film dégage une incroyable magie dès que la chasse commence. Schoedsack (je crois que c'est lui qui s'occupait des extérieurs, tandis que Pichel s'occupait de la direction d'acteurs.. ) peut alors s'en donner à coeur joie dans l'utilisation des décors, absolument sublimes, à la frontière du réalisme et du fantastique. Toute la chasse est ainsi un moment prodigieux de cinéma, servie par un découpage sans faille et des effets stylistiques percutants. Toutes qualités qui font oublier la lourdeur de la démonstration (le chasseur devenu chassé, l'animal qui est en chacun de nous....). Un chef d'oeuvre effectivement !
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

J'avais bien apprécié dans la même veine "Le prix du danger" d'Yves Boisset, mal resucé et même plagié par Stephen King dans "Running Man" puis porté aux USA au cinéma.
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Cosmo Vitelli
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Message par Cosmo Vitelli »

Sergius Karamzin a écrit :J'avais bien apprécié dans la même veine "Le prix du danger" d'Yves Boisset, mal resucé et même plagié par Stephen King dans "Running Man" puis porté aux USA au cinéma.
C'est bien le film avec Gérard Lanvin ? Si c'est bien ça, j'avais trouvé certains passages "nanardesques". Les intentions de Boisset étaient louables, mais que de portes ouvertes enfoncées !!!
J'idolâtre Piccoli, mais je ne l'ai jamais vu autant cabotiner que dans ce film.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Message par tewoz »

Cosmo Vitelli a écrit : C'est bien le film avec Gérard Lanvin ?
C'est bien celui la! :wink:
Vous venez de lire un message de tewoz, ca vous a pas rendu plus intelligent, mais ca aurait pu...
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Message par Sergius Karamzin »

Cosmo Vitelli a écrit :
Sergius Karamzin a écrit :J'avais bien apprécié dans la même veine "Le prix du danger" d'Yves Boisset, mal resucé et même plagié par Stephen King dans "Running Man" puis porté aux USA au cinéma.
C'est bien le film avec Gérard Lanvin ? Si c'est bien ça, j'avais trouvé certains passages "nanardesques". Les intentions de Boisset étaient louables, mais que de portes ouvertes enfoncées !!!
J'idolâtre Piccoli, mais je ne l'ai jamais vu autant cabotiner que dans ce film.
C'est un souvenir de gosse, mais déjà en le voyant à l'poque je trouvais l'esthétique assez ratée, les 80's c'est des gros blousons et des pailletes, entre le Commissaire Moulin et Champs Elysées de Drucker. Le film avait ce côté nanar mais intriguait et sortait du lot, un petit côté anticipation à la Alain Jessua que j'appréciais bien quand j'avais 13 ans.
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Message par Lord Henry »

Le Prix du Danger est inspiré d'une nouvelle de Robert Shekley ("The Prize of Peril" publiée en 1958), qui avait précédemment donné lieu à une première adaptation cinématographique signée Elio Petri (La Dixième Victime).

Le film de Schoedsack, lui, a fait l'objet d'une remake de pauvre réputation (The Game of Death) dont la réalisation fut confiée à Robert Wise.
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Message par Alcatel »

Bof, un chef-d'oeuvre ultime et un film majeur de l'Histoire du cinéma à mon sens. Rien de bien folichon.
















:uhuh:
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Message par Julien Léonard »

Alcatel a écrit :Bof, un chef-d'oeuvre ultime et un film majeur de l'Histoire du cinéma à mon sens. Rien de bien folichon.

:lol: :lol: :lol: :lol:
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Outlaw
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Message par Outlaw »

Trés bon film, l'atmosphère oppressante de la jungle dans laquelle les 2 fugitifs évoluent est bien rendu, ça ne fait pas trop studio (pour l'époque) et effectivement Leslie Banks fait un trés bon chasseur d'homme. C'est un acteur qui aurait peut-être dû abandonner le théatre pour le cinéma... dommage. Par contre Je ne me risque pas à comparer Zaroff au prix du danger (beurk), sinon je vais me faire des ennemis :mrgreen:
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