Henry Hathaway (1898-1985)

[Tancrède]

un sympathique yes man hollywoodien dont la sécheresse s'épanouissait surtout dans le film noir (Le carrefour dans la mort est-il son meilleur film? je dis: c'est possible).

[homerwell]

un sympathique yes man hollywoodien dont la sécheresse s'épanouissait surtout dans le film noir (Le carrefour dans la mort est-il son meilleur film? je dis: c'est possible).

Je pencherais plutôt pour "Peter Ibbetson"

[Tancrède]

un sympathique yes man hollywoodien dont la sécheresse s'épanouissait surtout dans le film noir (Le carrefour dans la mort est-il son meilleur film? je dis: c'est possible).

Je pencherais plutôt pour "Peter Ibbetson"

ha non, je ne suis pas d'accord.
Je le trouve ringard ce film. Cooper a imposé Hathaway parce qu'il voulait un réalisateur viril pour ce sujet de fiottes mais le fait est que n'était absolument pas adéquat pour filmer ce genre d'histoire. A mon avis. Il fait de l'illustration de scénario et comme le scénario est boiteux...
Il faut dire que je me désintéresse très vite d'un film qui se passe essentiellement dans les songes. Dans les songes, tout est possible donc rien n'est surprenant.

Par contre j'aimerais bien voir La fille du bois maudit dont tu m'avais dit le plus grand bien. ça, je le sens bien.

[homerwell]

Je pencherais plutôt pour "Peter Ibbetson"

ha non, je ne suis pas d'accord.
Je le trouve ringard ce film.

Tu n'es qu'un cœur de pierre !

Cooper a imposé Hathaway parce qu'il voulait un réalisateur viril pour ce sujet de fiottes mais le fait est que n'était absolument pas adéquat pour filmer ce genre d'histoire.

C'est peut être parce qu'il est atypique du reste de la filmographie de Hathaway qu'il m'a tant plu.

Il faut dire que je me désintéresse très vite d'un film qui se passe essentiellement dans les songes.
Dans les songes, tout est possible donc rien n'est surprenant.

J'ai déjà lu ça quelque part, mais je ne me rappelle plus qui l'avait écrit. Moi j'aime aussi beaucoup "L'heure suprême" de Borzage que je viens juste de découvrir. Les rêveurs me plaisent, leurs songes aussi.

Par contre j'aimerais bien voir La fille du bois maudit dont tu m'avais dit le plus grand bien. ça, je le sens bien.

Ha, c'est vrai qu'il est très bon celui-ci.

[Tancrède]

ha non, je ne suis pas d'accord.
Je le trouve ringard ce film.

Tu n'es qu'un cœur de pierre !

Cooper a imposé Hathaway parce qu'il voulait un réalisateur viril pour ce sujet de fiottes mais le fait est que n'était absolument pas adéquat pour filmer ce genre d'histoire.

C'est peut être parce qu'il est atypique du reste de la filmographie de Hathaway qu'il m'a tant plu.

Il faut dire que je me désintéresse très vite d'un film qui se passe essentiellement dans les songes.
Dans les songes, tout est possible donc rien n'est surprenant.

J'ai déjà lu ça quelque part, mais je ne me rappelle plus qui l'avait écrit. Moi j'aime aussi beaucoup "L'heure suprême" de Borzage que je viens juste de découvrir. Les rêveurs me plaisent, leurs songes aussi.

alors attention, ce n'est pas parce que je n'aime pas Peter Ibbetson que je n'aime pas L'heure suprême, auquel on l'apparie souvent. J'adore Borzage. Mais je ne mélange pas les torchons et les serviettes, comme dirait ma mère.
Ce qui fait que ça fonctionne mieux chez lui selon moi, c'est que l'amour n'est pas dans ses films une abstraction d'idéaliste mais quelque chose de concret. A côté du mysticisme, il y a une attention au côté charnel de l'amour, au désir physique, à la séduction, il y a un érotisme qui dans mes souvenirs est complètement absent du film d'Hathaway. On le voit notamment dans toute la première partie de son film, tous les jeux dans la petite chambre autour du lit...c'est réaliste, c'est vrai, c'est plein de vie et d'humour. C'est un ancrage qui contribue à faire accepter le miracle final.
Borzage me semble un brin plus concerné par ce qu'il filme, il fait tout pour nous y faire croire (il parait qu'il pleurait d'émotion sur ses tournages).

[homerwell]

alors attention, ce n'est pas parce que je n'aime pas Peter Ibbetson que je n'aime pas L'heure suprême, auquel on l'apparie souvent. J'adore Borzage. Mais je ne mélange pas les torchons et les serviettes, comme dirait ma mère.

holà, ne rue pas de la patte, je n'ai rien subodoré de pareil. Et puis forcément, le coup des torchons et des serviettes, j'aurais pu l'anticiper en accolant le nom d'Hathaway à celui de Borzage. Mais ça ne prend pas...

Ce qui fait que ça fonctionne mieux chez lui selon moi, c'est que l'amour n'est pas dans ses films une abstraction d'idéaliste mais quelque chose de concret. A côté du mysticisme, il y a une attention au côté charnel de l'amour, au désir physique, à la séduction, il y a un érotisme qui dans mes souvenirs est complètement absent du film d'Hathaway.

Non, pas complétement absent, c'est simplement un amour à l'anglaise dans la haute société. Donc forcément plus pudique, dans la retenue, et c'est aussi un amour qui prend ses racines dans l'enfance. Un amour d'enfance, ça c'est du concret, en tout cas moi ça me touche.

c'est réaliste, c'est vrai, c'est plein de vie et d'humour. C'est un ancrage qui contribue à faire accepter le miracle final.

Il est vrai que c'est un grande force de Borzage, je m'étais aussi fait cette remarque avec le final de Lucky Star.

[Lord Henry]

Que Henry Hathaway ne fut pas un auteur, chacun en conviendra,; mais sa filmographie compte suffisamment de classiques pour démontrer qu'il n'en avait pas besoin.

[Tancrède]

alors attention, ce n'est pas parce que je n'aime pas Peter Ibbetson que je n'aime pas L'heure suprême, auquel on l'apparie souvent. J'adore Borzage. Mais je ne mélange pas les torchons et les serviettes, comme dirait ma mère.

holà, ne rue pas de la patte, je n'ai rien subodoré de pareil. Et puis forcément, le coup des torchons et des serviettes, j'aurais pu l'anticiper en accolant le nom d'Hathaway à celui de Borzage. Mais ça ne prend pas...

Ce qui fait que ça fonctionne mieux chez lui selon moi, c'est que l'amour n'est pas dans ses films une abstraction d'idéaliste mais quelque chose de concret. A côté du mysticisme, il y a une attention au côté charnel de l'amour, au désir physique, à la séduction, il y a un érotisme qui dans mes souvenirs est complètement absent du film d'Hathaway.

Non, pas complétement absent, c'est simplement un amour à l'anglaise dans la haute société. Donc forcément plus pudique, dans la retenue, et c'est aussi un amour qui prend ses racines dans l'enfance. Un amour d'enfance, ça c'est du concret, en tout cas moi ça me touche.

c'est réaliste, c'est vrai, c'est plein de vie et d'humour. C'est un ancrage qui contribue à faire accepter le miracle final.

Il est vrai que c'est un grande force de Borzage, je m'étais aussi fait cette remarque avec le final de Lucky Star.

J'avais bien aimé le début du film d'ailleurs, avec les enfants justement.
Mais un amour d'enfance qui s'éternise à travers les âges, en dépit de l'éloignement et qui n'est jamais vraiment remis en question c'est trop abstrait et/ou trop faible dramatiquement parlant à mon goût. je dois avoir un coeur de pierre.

[Rick Blaine]

un sympathique yes man hollywoodien dont la sécheresse s'épanouissait surtout dans le film noir (Le carrefour dans la mort est-il son meilleur film? je dis: c'est possible).

Yes man qui a me semble-t-il amené lui même un certains nombre de sujet, donc pas si yes man que ça. Par contre il était "le sauveur" de la fox, l'homme qu'on avait sous la main pour sauver des films qui étaient mal embarqués, ou sur lesquels des problèmes apparaissaient.

C'est d'ailleurs un peu le cas de Peter Ibbetson il me semble, qui devait être dirigé par un autre et sur lequel Cooper a finallement imposé Hathaway (film que j'aime énormément par ailleurs, mais dont je conçois qu'il puisse laisser froid)

Pas d'accord avec le fait qu'il ne fut pas un auteur. Le style film noir fox par exemple, c'est lui qui l'a définit, il ne l'a pas subit, rien que ça me fait l'effet d'un auteur plus que d'un artisan. On peut également penser à ses obsessions récurrentes, notamment liées à la violence (la scène avec l'enfant dans l'Attaque de la Malle Poste n'aurait pu être filmé par aucun autre).

Le Carrefour de la mort est peut-être un de ses meilleurs films, au côté d'autres noirs de la même periode (Appelez Nord 777, et surtout Quatorze Heures), je placerais tout de même Le Jardin du Diable un peu au dessus d'une filmo que je trouve impressionnante, même si son affaiblissement dans les années 60 est incontestable.

[Lord Henry]

Personnellement, je ne confonds pas l'artisanat avec l'anonymat.

[Rick Blaine]

Personnellement, je ne confonds pas l'artisanat avec l'anonymat.

Je ne prenais pas ta phrase comme cela. Mais je pense sincèrement qu'Hathaway est un auteur. Certes il n'écrivait pas ses scénarios, certes on a pas un corpus de films complétement cohérents, mais ce qu'il apporte au cinéma en fait un auteur, à mon sens.

[Tancrède]

un sympathique yes man hollywoodien dont la sécheresse s'épanouissait surtout dans le film noir (Le carrefour dans la mort est-il son meilleur film? je dis: c'est possible).

Yes man qui a me semble-t-il amené lui même un certains nombre de sujet, donc pas si yes man que ça. Par contre il était "le sauveur" de la fox, l'homme qu'on avait sous la main pour sauver des films qui étaient mal embarqués, ou sur lesquels des problèmes apparaissaient.

C'est d'ailleurs un peu le cas de Peter Ibbetson il me semble, qui devait être dirigé par un autre et sur lequel Cooper a finallement imposé Hathaway (film que j'aime énormément par ailleurs, mais dont je conçois qu'il puisse laisser froid)

Pas d'accord avec le fait qu'il ne fut pas un auteur. Le style film noir fox par exemple, c'est lui qui l'a définit, il ne l'a pas subit, rien que ça me fait l'effet d'un auteur plus que d'un artisan. On peut également penser à ses obsessions récurrentes, notamment liées à la violence (la scène avec l'enfant dans l'Attaque de la Malle Poste n'aurait pu être filmé par aucun autre).

Le Carrefour de la mort est peut-être un de ses meilleurs films, au côté d'autres noirs de la même periode (Appelez Nord 777, et surtout Quatorze Heures), je placerais tout de même Le Jardin du Diable un peu au dessus d'une filmo que je trouve impressionnante, même si son affaiblissement dans les années 60 est incontestable.

14 heures...j'avais été déçu par ce film, l'exemple-type du film qui repose uniquement sur sa (fausse) bonne idée de départ. un film à concept, à dispositif mais mou du genou.
après, la querelle auteur/pas auteur, elle ne m'intéresse pas. Y a rien de pire je trouve pour les réalisateurs hollywoodiens que ces entreprises de réévaluation systématique sous le prisme de la théorie de l'auteur, cette traque du moindre signe récurrent immédiatement qualifié d'"obsession". Michael Curtiz n'est pas vraiment un "auteur" mais c'est un grand cinéaste, que je juge supérieur à Hathaway.
Franchement, si le principal mérite d'Hathaway est d'avoir "défini le style film noir de la Fox", alors ça prouve que j'ai raison de m'en foutre un peu d'Hathaway...même si j'aime bien certains de ses films.

[Tancrède]

Personnellement, je ne confonds pas l'artisanat avec l'anonymat.

c'est tout à fait ça, merci Lord Henry.

[Rick Blaine]

après, la querelle auteur/pas auteur, elle ne m'intéresse pas. Y a rien de pire je trouve pour les réalisateurs hollywoodiens que ces entreprises de réévaluation systématique sous le prisme de la théorie de l'auteur, cette traque du moindre signe récurrent immédiatement qualifié d'"obsession". Michael Curtiz n'est pas vraiment un "auteur" mais c'est un grand cinéaste, que je juge supérieur à Hathaway.

Je rebondissais là dessus car la notion avait été abordée, et donc en essayant de me référer à ce qui caractérise un auteur, après si on peut éliminer toutes ces querelles, je veux bien te suivre.
Edit: Je suis d'accord pour dire que certains cinéastes qui ne peuvent pas être qualifiés d'auteur sont bien supérieur à certains qui bénéficient communément de cette AOC.
Fondamentalement, la qualité ou non d'auteur d'Hathaway m'intéresse peu, son cinéma me touche très souvent, c'est ce qui compte.

Franchement, si le principal mérite d'Hathaway est d'avoir "défini le style film noir de la Fox", alors ça prouve que j'ai raison de m'en foutre un peu d'Hathaway...même si j'aime bien certains de ses films.

Effectivement si c'est un genre qui ne te plait pas particulièrement, tu peux jeter une grande partie de son œuvre.

[Watkinssien]

Tancrède est un rebelle...

Au fait, Peter Ibbetson est un chef-d'oeuvre !