Busby Berkeley (1895-1976)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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joe-ernst
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Re: Bubsy Berkeley (1895-1976)

Message par joe-ernst »

Je ne sais pas si cela a été signalé, mais une bio sur Berkeley est sortie l'année dernière :

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L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Cathy
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Re: Bubsy Berkeley (1895-1976)

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CInderella Jones (1946)

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Suite au décès d'un riche oncle, des savants recherchent l'héritière qui doit épouser un homme au QI exceptionnel sous un délai de huit jours.

Busby Berkeley est surtout réputé pour ses comédies musicales aux mises en scène délirantes, pour avoir mis en scène la jeune Judy Garland dans les comédies musicales qui la revélèrent, mais il a aussi réalisé de petites comédies comme ce Cinderella Jones. Certes il y a un peu de musique, deux trois chansons, et des soldats chantant, mais aucun numéro exceptionnel, pas de danse, bref rien qui ne fait penser au génie chorégraphique. Le film repose sur le charme et la naiveté de Joan Leslie qui campe une jeune femme stupide, typique blonde, et ses prétendants, le chef d'orchestre où elle chante, un séduisant professeur et un étudiant loufoque qui surgit. Il y a aussi ce vieux professeur un peu fou joué par SZ Sakall spécialiste du genre. Il y a parfois un côté Helzapoppin déjanté notamment dans l'avant dernière scène, mais les gags sont souvent répétitifs. Le film se laisse voir, mais est totalement dispensable, même si une fois encore Joan Leslie est absolument chamante !
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Cathy
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Re: Bubsy Berkeley (1895-1976)

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Garden of the Moon (1938)

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Suite à la défection de l'orchestre de Rudy Vallee, le propriétaire du Garden of the Moon engage un autre orchestre, mais c'est la rivalité entre le propriétaire et le leader de l'orchestre

Tout comme dans Cinderella Jones, Garden of the moon est une comédie mais cette fois-ci, il y a plus de chansons, l'ambiance est naturellement celle des orchestres de l'époque avec ces chansons un peu ridicules mais fort gaies et portées par les musiciens qui en font souvent des tonnes. Le film repose sur la rivalité entre le propriétaire qui fait du chantage avec la montre de sa mère et le leader de l'orchestre, beau gosse qui fait battre le coeur de l'assistante du propriétaire. Il est typique de cette époque dans son atmosphère légère et dans son ton comédie un peu appuyée, notamment avec la scène du faux maharadja. Il n'y a rien de spécial à dire sur ce film, si ce n'est qu'il est fort agréable, curieusement on a plus l'impression d'être dans un film de la Fox en NB que dans un Warner pur jus, il n'y a rien de social dans la comédie, qui est plus une succession de chanson, le tout est mené par John Payne, un peu moins insipide que dans ses autres films secondé par la charmante Margaret Lindsay et opposé à Pat O Brien, là encore une toute petite comédie mais très sympathique !
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Ann Harding
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Re: Bubsy Berkeley (1895-1976)

Message par Ann Harding »

Est-ce quelqu'un pourrait corriger la faute sur le titre du topic ? le nom est BUSBY, et non pas Bubsy. :wink:
Julien Léonard
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Re: Bubsy Berkeley (1895-1976)

Message par Julien Léonard »

Ann Harding a écrit :Est-ce quelqu'un pourrait corriger la faute sur le titre du topic ? le nom est BUSBY, et non pas Bubsy. :wink:
C'est fait ! :wink:
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Cathy
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

Message par Cathy »

Bright Light (1935)

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Fay et Joe Wilson sont des vedettes de vaudeville, pour mettre en valeur une riche héritière qui décide de se lancer dans une carrière artistique, ils engagent le couple à Broadway et évince l'épouse au profit de la jeune femme.

Le film est destiné à mettre en valeur Joe E Brown dont le nom n'est pas très célèbre mais qui a interprété le fameux milliardaire de Some Like it hot, et à qui on doit la réplique culte "nobody is perfect" ou le capitaine du Show Boat. C'est assez étrange de voir que des films ont eu ce comédien au visage si particulier comme vedette. Il faut dire que c'est un show man évdent qui joue de son sourire qui lui donne une "bille de clown" ou "a funny face" comme le dit sans cesse son épouse dans le film, danse avec une souplesse déconcertante, et se permet des numéros d'équilibrisme étonnants. En voyant le début du film qui se passe dans le monde du spectacle, on se dit qu'on va peut-être avoir le droit à au moins un grand numéro musical digne du génie qu'était Busby Berkeley, mais pas du tout. Certes on retrouvera un ou deux plans un peu spéciaux vu par en dessous qui rappelleront les heures de gloire du chorégraphe, mais on restera dans une évocation du monde du vaudeville de ses coulisses et tout tournera autour de cet homme, on oubliera même l'héritière qui finalement restera juste le prétexte de partir à Broadway et un second rôle complet tout comme l'épouse Ann Dvorak ne servira que de faire valoir à Joe E Brown qui est de toutes les scènes. Le film n'est aucunement un chef d'oeuvre, mais il s'avère sympathique et distrayant sans doute en raison de la personnalité de Joe E Brown.


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Men are such fools (1938)

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Une jeune publicitaire en vogue épouse un jeune homme, mais le quitte car il n'a pas assez d'ambition pour elle qui a sacrifié momentanément sa carrière

Film très court pour son époque vu qu'il ne dure qu'1h05. Le film n'est pas désagréable, mais n'a pas de grand intérêt, hormis celui de voir un jeune Humphrey Bogart en directeur d'agence, séducteur inveteré et qui tombe fou amoureux de la jeune épouse. Priscilla Lane est charmante, Wayne Morris manque totalement de charisme et on retrouve Hugh Herbert qui acteur phare des Busby Berkeley se distingue par une espèce de petit rire nerveux qui avait déjà été vaguement exploité dans Dames sous la forme d'un hoquet. Le film est sympathique mais totalement oubliable !
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Cathy
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

Message par Cathy »

Ici Busby Berkeley ne règle que les numéros musicaux du film

Golddiggers in Paris (1938) - Ray Enright

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Suite à un quiproquo linguistique, le représentant de l'exposition de danse qui doit se tenir à Paris engage la compagnie du Ballé au lieu de la compagnie de ballet !

Ray Enright signe ici le quatrième épisode des fameuses Golddiggers, ces chercheuses d'or qui ne sont autres que des danseuses qui cherchent à réussir, mais ici nous ne sommes plus dans le côté "social" des premiers opus, mais dans une grosse comédie qui contient tous les clichés du genre de l'époque, les seconds rôles plus ou moins exaspérants, l'orchestre burlesque jazz avec ses musiciens complètement déjantés terriblement typiques d'une époque, mais quelque part fascinant par ce qu'ils arrivent à faire.. Busby Berkeley est toujours à la manette côté chorégraphie et mise en scène de celles-ci, mais il n'y a qu'une scène finale totalement infaisable sur scène comme d'habitude. Rudy Vallee succède à Dick Powell en jeune premier, et s'il fait illusion dans un film comme The Bachelor and the Bobby soxers, ici il manque singulièrement de charisme, il se contente de roucouler en crooner à la mode qu'il était. Il y a naturellement un ou deux airs sympathiques donc le "Gai Paris" où le héros se livre même à, une parodie de Maurice Chevalier (ce qui prouve ceci étant son succès énorme de l'énorme) pas forcément réussie. Les scènes de danse "classique" sont ridicules au possible, pas du fait de leur mise en scène mais de par la nullité des interprètes, et naturellement ce sera l'équipe américaine avec son numéro jazz qui l'emportera. On retrouve le fameux Hugh Herbert et son rire-hoquet, Rosemary Lane est charmante en danseuse classique, il y a un très beau chien "ventriloque" et finalement le film se laisse voir sans déplaisir et malgré toutes ses limites.
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

Message par Cathy »

Hollywood Hotel (1937)

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Un musicien de Benny Goodman est engagé pour devenir la vedette des studios de cinéma. Mais suite à une imposture montée par la direction du studio, la vedette féminine obtient son renvoi.

Il y a deux facettes chez Busby Berkeley, le réalisateur de numéros musicaux de génie qu'il filme lui-même avec des tableaux délirants, des figurants multiples, de véritables kaléidoscopes humains et il y a le réalisateur fort sage de comédie musicale qui évoque la vie d'artiste du music hall ou du cinéma comme ce Hollywood Hotel. Le film permet de filmer de nouveau ensemble deux des soeurs Lane et de jouer de leur ressemblance, en utilisant l'une comme sosie de l'autre. La comédie est typique de cette époque avec le fameux Hugh Herbert qui joue ici un père complètement farfelu, et dans la lune, Mabel Todd qui est encore une blonde idiote. Il montre aussi une certaine évocation du cinéma de l'époque avec cet hommage aux grandes stars de la Warner dans ce numéro d'ouverture où les grandes vedettes maison sont mise en garde contre le talent montant. Le film est surtout vecteur de Benny Goodman et de son fameux tube de l'époque Sing, sing sing interprété par le génial Gene Krupa à la batterie, certes la scène musicale de répétitions de l'orchestre de Goodman est un peu longue, mais elle permet de voir in situ son orchestre et aussi son fameux quartet avec Lionel Hampton au vibraphone, le film devient donc le témoignage de ce jazz typique de l'époque. Il y a aussi ce grand numéro Christopher Columbus qui allait de paire avec le précédent. La comédie est légère joue sur le charme de Victoria Lane et de Dick Powell les chanteurs, les caprices de Lola Lane l'actrice. Ici il n'y a comme dans la plupart des films que Berkeley a réalisé intégralement excepté les Golddiggers 1935, aucune scène fastueuse, juste des chansons, dans le cadre ou non de concert. Un film totalement dispensable mais qui est agréable comme bon grand nombre des comédies musicales de l'époque !
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Varsity Show (1937) - William Keighley

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Les étudiants d'un collège engage un ancien des leurs pour monter leur spectacle de fin d'année.

Comme dit précédemment, il y a deux Busby Berkeley, celui qui réalise des comédies agréables mais guère mémorable et celui qui chorégraphie les grands numéros musicaux et c'est le cas de ce Varsity Show ! Certes le film n'est guère indispensable, mais au moins il renoue avec ces tableaux géants metant en scène des centaines de danseurs et danseuses. Pour une fois les hommes font part intégrante du tableau et ne servent pas juste de partenaire aux jeunes femmes. D'ailleurs contrairement aux tableaux des Golddiggers ou de Prologues où la caméra s'attarde sur tous les minois identiques des danseuses, ici ils ne sont jamais vus que de loin dans des ensembles impeccables formant les initiales d'équipe de foot américain. Nous sommes dans une comédie aussi typique avec comme fond les universités américaines qui ont toujours énormément inspiré les réalisateurs, la comédie permet une fois encore de mettre en valeur les jeunes soeurs Lane, mais ici Victoria et Patricia, la brune et la blonde, la première est encore la jeune première chantante du film et forme un couple avec le toujours charmant Dick Powell. On retrouve tous les seconds rôles habituels aux comédies réalisés par la Team Berkeley de l'époque, mais le film dégage une bonne humeur très agréable à partager. Un petit film, mais sans doute le meilleur du coffret 2.
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

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Stage Struck (1936)

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Un metteur en scène renvoyé par les caprices de sa star est engagé par un producteur pour mettre en scène une revue avec la même star qui l'a renvoyé !

Nous sommes dans ces films typiques de l'époque Warner/Berkeley, avec les vedettes maison comme Dick Powell, Joan Blondell ou encore Warren Williams. Mais ce film qui se passe dans les coulisses d'un show et à travers les répétitions s'avère très décevant, pas tant au niveau de la comédie qui est fort sympathique, Dick Powell est une fois encore plein de charme dans son rôle de metteur en scène, pour une fois ce n'est pas lui le jeune premier chantant de la revue, Joan Blondell est une vedette capricieuse, qui met en avant ses dons pour la comédie, Jeanne Madden succède à Ruby Keeler dans le rôle de la jeune artiste qui doit sauver la revue, elle est certes ravissante, mais son jeu est fort limité et sa voix n'a pas d'éclat particulier. La déception n'est pas au niveau du casting, mais des promesses, on se dit qu'avec un tel scenario, on va avoir le droit à la fin à un grand numéro à la Busby Berkeley surtout qu'on voit des répétitions et ces cadrages si spécifiques au metteur en scène, mais pas du tout le film se termine dans les coulisses de la première qui s'avèrera sans doute un succès, mais dont nous ne verrons rien. La seule concession à la comédie musicale sera les deux numéros dévolus à un quatuor comique d'abord une chanson sur les impots qui semble écrite hier et surtout un numéro plein d'effets spéciaux, mais qui rompt totalement le rythme du film. Alors la comédie est sympathique, mais ne tient pas les promesses qu'elle semble proposer. Agréable mais décevant à ce titre !
feb
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

Message par feb »

Footlight parade - Lloyd Bacon (1933)
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:shock: Quelle énergie ! On ressort de ce film avec une banane et une pêche incroyable :D Le trio Cagney/Blondell/Keeler est tout simplement parfait (je mets de coté Dick Powell car son rôle est un peu plus secondaire). James Cagney porte le film sur ses épaules du générique Warner à l'écran final, c'est incroyable comme cet acteur est dynamique, naturel, comme il semble branché en permanence sur le 230V. Le rôle qu'il tient dans le film lui va à merveille puisqu'il doit gérer la création de numéros (les fameux Prologues) qui doivent être présentés avant les films. L'acteur court dans tous les sens, semble infatigable, débite son texte façon mitraillette, bref il est à 100% pendant tout le film. Joan Blondell est adorable (il n'y a pas d'autres mots pour la décrire :oops: ) et ce rôle de l'amoureuse secrète lui va à merveille. Elle est la partenaire idéale de Cagney pour ce film :wink:
Je découvre Ruby Keeler, charmante comédienne qui associe un joli minois à une aisance dans les claquettes. Son numéro avec Cagney dans Shanghai Lil est un pur bonheur et on regrette que le numéro de claquettes ne dure 10 minutes de plus tellement la scène est géniale. Là encore Cagney est énorme et semble savoir tout faire : comédie, chant, claquette, danse, il est vraiment à l'aise, tellement facile dans les claquettes qu'on a du mal à croire que c'est le même acteur qui crie le généralissime Top of the world, mama! dans White Heat :mrgreen: Bref ces 2 actrices et Cagney forment un trio génial et Dick Powell dans le rôle du jeune premier est lui aussi très à l'aise.

Enfin il est impossible de ne pas parler des 3 numéros finaux surtout By a Waterfall - prologue incroyablement inventif : kaléidoscope de baigneuses, prises sous l'eau, plan au-dessus de la piscine, cascade, bref je découvre Bubsy Berkeley et je me régale à l'avance des prochains films du metteur en scène que je vais découvrir - et surtout Shanghai Lil - prologue beaucoup moins impressionnant mais que j'ai préféré simplement pour la présence de Cagney qui bouffe le prologue à lui seul : scène de claquette avec Ruby Keeler (bien trop courte :roll: ) géniale, la maîtrise du chant et de la danse et surtout beaucoup de naturel devant la caméra. Il ne faut pas oublier le réalisateur Lloyd Bacon qui fait du bon boulot pour insuffler dès le début du film beaucoup de dynamisme et ce jusqu'aux 3 prologues. :arrow: 104 minutes qui glissent d'un trait...merci à Julien pour l'idée de film :mrgreen:

Film vu via le coffret TCM Greatest Classic Film Collection: Busby Berkeley avec Dames / Gold Diggers of 1937 / 42nd Street.
Le master est de qualité normale (certains passages manquent de finesse mais dans l'ensemble c'est correct) - Lisible sur platine zone 2 avec VOSTF.
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Cathy
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

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Caprice d'un soir, Comet over Broadway (1938)

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Une jeune femme mariée à un garagiste rêve de devenir actrice, elle rencontre par hasard un acteur célèbre venu en ville, mais son mari fou de jalousie lui assène un coup de poing et le tue. Il est condamné à la prison à perpétuité, sa femme lui jure alors de tout faire pour qu'il puisse sortir de prison et revenir vivre avec lui et leur fille. Elle essaye alors de réussir dans le show business.

Attention spoilers

Nous sommes en 1938, donc bien après l'application du Code Hayes et cela se sent terriblement dans ce superbe mélodrame. Un homme tue accidentellement un autre homme, mais il est condamné fort injustement pour un crime au premier degré. Jugement assez curieux d'ailleurs ! Sa femme lui promet de lui écrire chaque semaine et d'arriver à le faire sortir de prison pour revivre avec leur fille comme avant. Elle part sur les routes et devient d'abord actrice de burlesque puis de vaudeville et finit par devenir une véritable comédienne notamment à Londres, où elle devient une véritable vedette. Mais si à l'époque pré-code, elle aurait oublié son mari en prison, eu une liaison avec l'auteur dont elle est folle amoureuse, ici, tout est bien dans les règles. Si elle laisse sa petite fille à élever à une actrice qui part à la retraite, elle récupèrera sa fille et reviendra vers son mari, abandonnant sa gloire éphémère et son amour pour son devoir de femme et de mère. Bon avec un peu de chance, le mari qui semble être devenu cardiaque mourra et les amants finiront par se retrouver, et elle deviendra la grande vedette, mais comme le titre l'indique ce n'est ici qu'une comète à Broadway. Le film est donc un superbe mélodrame qui met en scène Kay Francis. En voyant le générique, et à la fois Busby Berkeley et Kay Francis, on se dit qu'on ne va pas être dans une comédie musicale, mais dans un autre genre et effectivement même si nous restons dans le milieu du show business, ce n'est que pour en voir évoquer des à-côtés et les coulisses. Aucun numéro ne sera montré que ce soit ceux de l'héroïne ou de ses amis, tout se déroulera toujorus dans les coulisses, même la première rencontre entre cette jeune actrice amateur et la future victime, acteur de théâtre imbu de sa personnalité. Nous ne verrons que des répétitions de la pièce, enfin nous assisterons à un temps mort de la répétition où l'auteur critique tous les interprètes mais où on n'en a vu jouer aucun. De même la seule scène de jeu de Kay Francis, sera la lecture audition qu'elle fera devant l'auteur et la vedette féminine qui prendra naturellement ombrage de l'amour qui nait immédiatement entre les deux autres. Bref tout est réuni pour faire de ce film très court, à peine 1h09 un très joli mélo porté par le charme et l'élégance de Kay Francis, à la fois excellente en jeune provinciale machant son chewing gum qu'en femme meurtrie ou en actrice triomphante; La dernière scène sur la route du pénitencier a un petit côté fin des temps modernes. Tout est fait pour tirer les larmes, de cette petite fille dormant dans une malle et qui devient la fille adoptive de l'amie, à cette scène où on comprend que la femme ne pourra tenir la promesse qu'elle vient de faire à celui qu'elle aime et reviendra tenir la promesse qu'elle a faite à son mari ! Ian Hunter est excellent en auteur transi d'amour pour Kay Francis. A noter qu'une fois encore Busby Berkeley simple réalisateur ne règle en aucun cas un film musical à grand numéro, mais un simple drame sur fond de music hall. Le film n'est sans doute pas un chef d'oeuvre, mais un très joli mélodrame et une belle découverte !
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Demi-Lune
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

Message par Demi-Lune »

Dames (Ray Enright & Busby Berkeley, 1934)

Il y a deux films dans Dames.
Vous avez bien respiré vos sels ? Car le premier, signé Ray Enright, est pour moi, désolé de le dire, une comédie qui sans être mauvaise est cependant vieillotte et très convenue, émaillée de chansons mielleuses, et dans laquelle les comédiens se livrent à un concours de minauderies. Voilà. :oops: J'ai eu envie de baffer Dick Powell et Ruby Keeler tout du long. La réalisation est arthritique. Donc, ça c'est le premier film. Le second film, qui ne dure que 20 minutes à tout casser, est en revanche un chef-d’œuvre - il est signé Busby Berkeley. Les tableaux chorégraphiques qu'il nous propose dépassent tout entendement. Du linge suspendu prend vie, des femmes volent dans les airs pour sourire à la caméra, des escaliers en cascade, un visage centuplé dans une parade arithmétique... Ça dégueule d'idées de mise en scène démentielles, tandis que le chorégraphe déploie un gigantisme géométrique où le corps féminin se démultiplie en série jusqu'à l'abstraction, se meut dans des kaléidoscopes vivants et évolutifs, construit et déconstruit, se fait forme, ondule, se love, pour des architectures humaines spectaculaires, millimétrées à la perfection, insensées. La caméra se faufile entre les jambes, tourbillonne, agence, ne se refuse aucune audace... c'est extraordinaire. :shock:
Busby Berkeley est un génie.
42e Rue (Lloyd Bacon, 1933)

Bien meilleur scénaristiquement que Dames. Un petit côté Tous en scène. Les personnages sont plus soignés, plus intéressants, les situations sont plus efficaces, moins vieillottes. La réalisation de Lloyd Bacon est beaucoup plus travaillée que celle d'Enright et la jonction avec le travail de Berkeley choque moins. Plus équilibré que Dames, 42e Rue ne bénéficie pourtant pas de la même imagination du chorégraphe s'agissant des tableaux. Certes, la barre était haute après la découverte de Dames, dans lequel il avait eu plus de temps et de folie pour concrétiser ses visions. Qu'on ne se méprenne pas : ça reste très enthousiasmant. Mais trop court. Ce qui est vraiment frustrant car étant donné que le film de Lloyd était à l'avenant, j'aurais aimé un véritable feu d'artifices final.
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Jeremy Fox
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

Message par Jeremy Fox »

Lloyd Bacon est clairement un bien meilleur en metteur en scène que Ray Enright.

Mais de là à vouloir gifler la jolie Ruby Keeler :(

Ta conclusion est de toute manière que Berkeley est un génie et peu de gens pourront te contredire :wink:
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Demi-Lune
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

Message par Demi-Lune »

Jeremy Fox a écrit :Mais de là à vouloir gifler la jolie Ruby Keeler :(
Sans me prononcer sur des questions de beauté, je l'ai trouvé plus supportable dans 42e Rue. Certes le côté choral fait qu'elle n'est qu'un rôle parmi d'autres, mais elle minaude moins que dans Dames.

feb va me tuer... :mrgreen:
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Re: Busby Berkeley (1895-1976)

Message par feb »

Non car je suis presque du même avis que toi concernant Dames.
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