Il était une fois dans l'Ouest (Sergio Leone - 1968)
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Re: Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone
En même temps, en rejouant dans sa scène d'ouverture le style outrancier du western spaguetti qu'il a contribué à imposer, en en épuisant tous les excès, Leone l'enterre un peu aussi (il met à mort des archétypes) et s'en détache largement. La suite du film, dans ses personnages (la présence d'une femme forte, déjà) et dans son ton a peu de choses en commun avec le pittoresque de ses films précédents (il n'y là aucun jugement de valeur). Le temps y est quinze fois plus étiré, aboutissant à autre chose. Et cet autre chose, c'est un film tout simplement parfait, chaque scène donnant à la fois l'impression de pouvoir fonctionner en autonomie et de faire progressivement se compléter les pièces d'un puzzle d'une totale cohérence.Roy Neary a écrit :Il s'agit, en ce qui me concerne, du meilleur enfant né du western américain et du western italien dont les caractéristiques croisées, confrontées et entremêlées, s'harmonisent à la perfection.
Comment peut-on à ce point travailler sur l'épure (peu de dialogues, actions extrêmement réduites ramenées à leur essence) et offrir une réflexion aussi riche sur le mythe américain ? L'histoire se mèle à la légende, le lyrisme des situations au réalisme des détails. Superbes décors, acteurs tout simplement fascinants. Jason Robards (magistral) et Bronson semblent vraiment annoncer le duo Coburn/Steiger d'Il était une fois la révolution.
Une véritable magie de cinéma qui existe pleinement grâce à la musique de Morricone qui sait comme personne faire soudain monter la tension (plein de scènes me filent la chair de poule). Le qualificatif d'opéra, chaque personnage apparaissant accompagné de son leitmotiv, n'est pas usurpé.
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Encore uen fois je ne comprend pas qu'on parle d'un film beau à pleurer s'agissant de celui-là.Roy Neary a écrit :Pourquoi "énormes" ?? Parce que tu n'aimes pas, c'est "énormes" ?
Le duel final, c'est une série de champ/ contrechamp. Ok, on voit la scène sous tous les angles. Ok. Cela signifie-t-il pour autant que la mise en images est productrice de beauté? Certainement pas. le cadre est simplement extrêmement maîtrisé mais cela est fait uniquement pour créer cette sensation de bigger than life censée exhalter le spectateur. Leone n'a aucun sens du paysage ou de l'insertion des personnages à la manière du grand classicisme hollywoodien, et se comporte davantage comme un petit maître explorant les traces de ses illustres aînés en créant une sorte de bande dessinée superbement bien illustrée. D'où la dilatation du temps, les gros plans sur des trognes ahurissantes, les regards qui tuent... Cette mise en scène ne dit qu'une chose: l'ébahissement devant ce spectacles de gros durs. Comment voir là-dedans autre chose qu'un génial film pour adolescent?
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Caramba, encore raté.
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oh, les gars, faudrait voir à vivre avec son temps : la Terre n'est pas plate et n'est pas non plus le centre de l'univers.
Alex, tu me sembles encore bien jeune et immature pour endosser de manière convaincante le rôle du vieux con - donc, non, le moderne n'est pas inférieur par essence au classique, c'est juste une autre hiérarchie de valeurs esthétiques, une autre épistémé même, que tu ne peux balayer d'un revers de main sans agir de façon présomptueuse et te couvrir de ridicule. Et puis, employer le terme de BD pour parler d'art inférieur, destiné à des ados... faut franchement être passé à côté des grands acquis culturels de l'après-guerre pour sortir de telles énormités. Le caractère adolescent, je le situerais plutôt du côté de ces petits jeunes gens propres sur eux qui brandissent les certitudes de leurs parents - du côté, donc, de cette esthétique compassée, malade d'idéalité et de classicisme, crispée sur quelques dogmes aussi surannés qu'arbitraires. Bref, il serait grand temps de quitter papa-maman (Ford-Laughton ?), esthétiquement parlant. Parce que ça ne leur rend pas vraiment service et parce qu'au final, tu méconnais la puissance véritable de leur art.
Sergius, même traitement ou presque : tu plaisantes en évoquant Kubrick, j'espère. Parce que si je ne suis pas fou de Leone, je lui reconnais au moins le mérite, et tout particulièrement sur un Kubrick, d'avoir compris et assumer que l'art, sorti du classicisme, est d'autant plus grand qu'il est impur. L'hybridation et la déformation vaudront toujours mieux, dans cette ère culturelle à laquelle appartiennent les deux cinéastes, au délire de maîtrise et de composition du père Stanley. Esthétiquement, mais aussi bien bien idéologiquement, je trouve ça beaucoup plus satisfaisant. Bref, deux Kubrick pour un Leone en ce qui me concerne... et deux Leone pour un Cimino...
Alex, tu me sembles encore bien jeune et immature pour endosser de manière convaincante le rôle du vieux con - donc, non, le moderne n'est pas inférieur par essence au classique, c'est juste une autre hiérarchie de valeurs esthétiques, une autre épistémé même, que tu ne peux balayer d'un revers de main sans agir de façon présomptueuse et te couvrir de ridicule. Et puis, employer le terme de BD pour parler d'art inférieur, destiné à des ados... faut franchement être passé à côté des grands acquis culturels de l'après-guerre pour sortir de telles énormités. Le caractère adolescent, je le situerais plutôt du côté de ces petits jeunes gens propres sur eux qui brandissent les certitudes de leurs parents - du côté, donc, de cette esthétique compassée, malade d'idéalité et de classicisme, crispée sur quelques dogmes aussi surannés qu'arbitraires. Bref, il serait grand temps de quitter papa-maman (Ford-Laughton ?), esthétiquement parlant. Parce que ça ne leur rend pas vraiment service et parce qu'au final, tu méconnais la puissance véritable de leur art.
Sergius, même traitement ou presque : tu plaisantes en évoquant Kubrick, j'espère. Parce que si je ne suis pas fou de Leone, je lui reconnais au moins le mérite, et tout particulièrement sur un Kubrick, d'avoir compris et assumer que l'art, sorti du classicisme, est d'autant plus grand qu'il est impur. L'hybridation et la déformation vaudront toujours mieux, dans cette ère culturelle à laquelle appartiennent les deux cinéastes, au délire de maîtrise et de composition du père Stanley. Esthétiquement, mais aussi bien bien idéologiquement, je trouve ça beaucoup plus satisfaisant. Bref, deux Kubrick pour un Leone en ce qui me concerne... et deux Leone pour un Cimino...
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Pourquoi finir par une telle affirmation qui ne vaut guère mieux ? Car on peut considérer ça comme aussi faux (enfin, de mon point de vue).Solal a écrit :Parce que si je ne suis pas fou de Leone, je lui reconnais au moins le mérite, et tout particulièrement sur un Kubrick, d'avoir compris et assumer que l'art, sorti du classicisme, est d'autant plus grand qu'il est impur. L'hybridation et la déformation vaudront toujours mieux, dans cette ère culturelle à laquelle appartiennent les deux cinéastes, au délire de maîtrise et de composition du père Stanley.
Pourquoi vouloir établir une hiérarchie entre Ford, Laughton, Kubrick, Leone ou Cimino qui, chacun dans leur style, sont tous des génies (même si certains me touchent moins comme Cimino et aussi Leone qui me procure bien moins de plaisir qu'avant mais auquel je reconnais toujours autant de génie), ils sont tous aussi importants dans l'histoire de l'art et du cinéma.
Bon maintenant, vous avez tout aussi bien le droit de rétorquer que cette dernière affirmation est aussi fause que toutes les précédentes
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