All I Desire (Douglas Sirk - 1953)

[Margo]

Nouvelle question suite à mon décorticage hebdomadaire de Télérama : qui connait ce Douglas Sirk de 1953 avec Barbara Stanwyck (que je n'ai, en passant, jamais trouvé très belle - pas taper ), premier de ses grands mélos Universal ?

Thanx

[David Locke]

Je te rassure : Barbara Stanwyck est loin d'être mon actrice préférée (physiquement en tous cas... parce qu'elle assure vraiment dans Assurance sur la Mort et 40 tueurs ).

Pour ce qui est du Sirk, je ne peux malheureusement pas éclairer ta lanterne.

[Margo]

... parce qu'elle assure vraiment dans Assurance sur la Mort et 40 tueurs ).

ooooooooh yes, j'avais oublié cette merveille

[Philip Marlowe]

Je n'ai vu Barbara Stanwyck que dans Assurance sur la mort et si de tête elle n'est en effet pas très belle, son jeu, sa classe, et son élégance rattrappent tout

[Vic Vega]

Au niveau réputation, il n'est généralement pas considéré comme du niveau des mélos suivants du cinéaste: Sirk revenait alors au genre après l'avoir longtemps laissé de côté et le film est souvent considéré comme une esquisse des chefs d'oeuvres plus connus du cinéaste. Mais les réputations sont parfois trompeuses (cf la récente fournée des Introuvables Wild Side). Le mieux est donc de se faire sa propre opinion.

[Beule]

Nouvelle question suite à mon décorticage hebdomadaire de Télérama : qui connait ce Douglas Sirk de 1953 avec Barbara Stanwyck (que je n'ai, en passant, jamais trouvé très belle - pas taper ), premier de ses grands mélos Universal ?

Thanx

Ca doit être une des premières collaborations de Sirk et de Ros Hunter. A l'origine le film faisait partie d'une trilogie consacrée à l'Americana (bien que 2 des films seulement aient été tournés seulement je crois): il vient après le divin Take me to town qu'interprétaient Ann Sheridan et Sterling Hayden, un musical.
J'ai beaucoup aimé All I desire, mélo nostalgique et étrangement froid et désinncarné (cette froideur est renforcée par la photo ici n&b comme dans La ronde de l'aube), très éloigné des fulgurances des mélos les plus connus de Sirk.
Stanwyck (sinon belle en tout cas comme d'hab éblouissante) y incarne une femme entre deux âges revenant dans sa ville natale du Wisconsin, y retrouvant sa fille, son mari et son ancien amant, ainsi que toute l'oprobe larvée d'une certaine société. Une belle étude de l'Amérique rurale réactionnaire quelque peu déservie par un happy end encombrant.
En tout cas je serais toi je ne manquerais pas sa diffusion

Et ton avis sur Le cardinal au fait?

[Max Schreck]

Chouette, ce film rare a son topic !

Une belle étude de l'Amérique rurale réactionnaire quelque peu déservie par un happy end encombrant.

De ce point de vue-là, j'ai même trouvé le film assez audacieux. Même s'il y a toujours un point de vue moral qui vient recadrer l'ensemble, on nous montre quand même des personnages qui savent qu'ils n'ont pas respecté les règles de la société, notamment celles, plus que sacrées, de la famille, et qui décident de s'en accomoder d'une façon ou d'une autre.
L'étude de caractère est vraiment réussie, bien que cédant parfois à un peu de schématisme. Il s'y dit de belles choses sur les erreurs qu'on a pu commettre dans le passé, les regrets et l'envie sincère de vivre avec, tout en sachant qu'on ne pourra pas les effacer, avec une critique de la bienséance bourgeoise, au sein de la petite ville typique américaine.

Barbara Stanwyck est magnifique, il y a un peu d'humour, de l'émotion, et, c'est vrai, un happy end comme on n'en fait plus.

Un "petit" film, sans doute, mais loin d'être creux.

[Le Chiffre]

All I Desire de Douglas Sirk (1953)

Pour ma découverte de l'univers de Douglas Sirk, j'avoue avoir été conquis et émerveillé. Un mélodrame d'une grande finesse et intelligence, porté par des acteurs merveilleux (Barbara Stanwyck est rayonnante) et une mise en scène radieuse.
J'ai hâte de découvrir la suite.

[AtCloseRange]

Personnellement, je ne vais pas hésiter à le mettre au niveau des meilleurs Sirk de la période et il rejoint son autre film avec Barbara Stanwyck, There's Always Tomorrow au rang des grands films méconnus de son auteur.
Même si c'est un film en costumes, il rejoint les préoccupations de son auteur sur son époque avec un sujet pas très éloigné de celui de Tout Ce Que le Ciel Permet. C'est donc un mélo qui s'attaque aussi aux conventions sociales, à l'impossibilité de sortir de son carcan (son passé, son statut actuel) dans une petite ville.
Quelle élégance dans la mise en scène (cette façon de faire placer les divers membres de la famille dans le cadre), quelle photo superbe (même si ce n'est pas Russell Metty pour une fois).
Et cette fois, rien à dire sur le DVD du coffret UK avec une très bonne copie.

[Watkinssien]

Même si c'est un film en costumes, il rejoint les préoccupations de son auteur sur son époque avec un sujet pas très éloigné de celui de Tout Ce Que le Ciel Permet. C'est donc un mélo qui s'attaque aussi aux conventions sociales, à l'impossibilité de sortir de son carcan (son passé, son statut actuel) dans une petite ville.
Quelle élégance dans la mise en scène (cette façon de faire placer les divers membres de la famille dans le cadre), quelle photo superbe (même si ce n'est pas Russell Metty pour une fois).
Et cette fois, rien à dire sur le DVD du coffret UK avec une très bonne copie.

Je suis assez d'accord, c'est un de ces films de Sirk qui mérite une redécouverte.

Techniquement impeccable avec ce raffinement lyrique qui caractérise le cinéaste !

[Nestor Almendros]

J'entame le second coffret Carlotta avec ce titre que je ne connaissais pas et qui m'a également beaucoup intéressé. Sirk évolue déjà dans l'environnement qui le rendra célèbre, proposant une peinture de la société telle qu'il la sous-entendra aussi dans une bonne partie de ses films, à savoir le vernis "propret" d'une communauté qui chache en fait des secrets, des vices, des choses plus inavouables.
On retrouve par exemple, le fameux plan "aérien" sur la place du village" qui sera repris à l'identique dans une autre de ses films en couleurs (celui avec Roch Hudson en jardinier je crois, je ne me souviens jamais du titre ). On retrouve les langues de vipère, les ragots, les tensions sous-terraines, les rancoeurs, etc. C'est assez bien fait d'ailleurs. J'ai surtout trouvé que la trame était quand même très proche du classicisme et que c'était peut-être (probablement) Sirk qui en avait fait quelque chose de plus sérieux, plus profond, plus conséquent, en y ajoutant par exemple des détails sur la sacro-sainte famille. Mais j'ai surtout ressenti un vrai décalage entre cette trame "classique" et des dialogues travaillés où les personnages se révèlent beaucoup plus complexes que leurs fonctions de départ.
Et puis il y a aussi le style visuel de Sirk avec des cadrages élégants et, eux aussi, travaillés.
Bizarrement, le happy end pourtant appuyé ne m'a tant gêné que cela. Convention d'époque, on va dire.

Une bonne surprise (je ne connaissais vraiment pas) et un bon master, en plus...

[Chip]

Plus que belle Barbara Stanwyck, fascinante,capable de jouer dans tous les genres qu'offre le cinéma avec un égal bonheur, la grande et la plus pro des actrices américaines ,adorée par ses partenaires.

[angel with dirty face]

(celui avec Roch Hudson en jardinier je crois, je ne me souviens jamais du titre )

Tout Ce Que Le Ciel Permet (All That Heaven Allows, 1955)