La saga Mabuse de Fritz Lang (1922-1960)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Dans mon souvenir, j'avais moyennement apprécié Le Testament du DR Mabuse. En tous cas, pour ma part, M est un milliard de coudées au dessus.

Voilà ce que j'avais dit du dernier, et très tardif volet de la saga Mabuse :



Die tausend Augen des Dr Mabuse (Le Diabolique Dr Mabuse), Fritz Lang, 1960

Pour ce qui sera son dernier film, Fritz Lang revient sur une des figures légendaires de son cinéma. Mais le Dr Mabuse n'est plus, ici tout n'est que pauvres simulacres. Derrière un côté feuilletonesque plutôt plaisant, fait de fausses pistes, de coups de théâtre et de manipulations qui s'amusent à perdre le spectateur, Lang parvient difficilement à masquer la roublardise de son intrigue. Pas mal de ces fausses pistes apparaissent en effet un peu artificielles et gratuites, le plan machiavélique du Dr Mabuse en question se révèle en effet inutilement tordu, une fois qu'on en a saisi les enjeux (en gros : plonger le monde dans le chaos du nucléaire). Quasiment toute l'action se déroule au sein d'un grand hotel. Les décors sont vraiment cheap et Lang ne cherche même pas à les mettre en valeur. On a clairement affaire ici à un B-movie européen.

Les quelques séquences d'action, fusillades et corps-à-corps semblent sortir tout droit d'un nanar. Les transparences lors des trajets en bagnole sont honteusement baclées. Si on peut se réjouir de la présence d'acteurs tels que Gert Fröbe, Howard Vernon, ou Reinhard Kolldehoff, le premier rôle féminin est lui particulièrement insupportable (Dawn Addams compose un portrait de femme-victime sans relief, se contentant de chialer toutes les trois minutes dans l'attente du secours d'un homme, un vrai). Il vaut mieux en rester au Tombeau Hindou.

N.B: ma vision a quand même été massacrée par un sous-titrage constamment décalé, du genre à faire apparaître la phrase "Bonjour commissaire" sur le plan d'un type qui tombe sous une rafale de balles. :?
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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

Trelkovsky a écrit :
Ouf Deer Hunter a écrit :
Je viens de voir ce film, et je mettrais un bémol à tes propos. C'est un grand film, d'une incroyable modernité, à la mise en scène puissante, aux trucages géniaux, à l'intrigue cousue de fil blanc. Mais il y a un ou deux creux que j'ose appeler longueurs qui ont parfois baissé mon attention. Je préfère "M le Maudit" à ce "Testament" dans la filmo de Lang (Le "Testament..." a le seul défaut de ne pas assez se démarquer de "M" dans la thématique et dans la construction, l'effet de choc est moindre, on est habitué avec Lang à voir un film puissant), mais bon, quand un bonhomme fait autant de chefs-d'oeuvres, il est difficile de dire de son film qu'il est moins bon que certains autres!

Impressionnant donc, mais je lui préfère "M le Maudit".
Perso c'est le film de Lang qui m'impressionne le plus.
Ce que j'adore dans ce film c'est le côté selle de cheval, cheval de courses, courses à pied, pied à terre...
Développe un peu ton idée, parce que là...
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Philip Marlowe
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Message par Philip Marlowe »

Peut-on aimer le 1er dyptique si l'on accroche pas du tout au Testament?
fantomas 2
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Message par fantomas 2 »

Pour ceux qui considèrent que "Das testament des Dr. Mabuse" (1932) est un film "trop long", ils peuvent toujours se rabattre sur la version française, "Le testament du Dr. Mabuse", tournée simultanément, mais avec d'autres acteurs (sauf pour Rudolf Klein-Rogge, et quelques autres qui jouent dans les deux versions).
Cette version française, signée Fritz Lang & René Sti, est plus courte (95 mins) et élimine certaines séquences; par exemple, dans la version allemande, Gustav Diessl, qui cherche du boulot et sera amené à collaborer un peu malgré lui avec Mabuse, on le voit chercher un job, se rendre dans un bureau de placement, etc. et il y rencontre une jolie fille dont il tombe amoureux. Même chose dans la VF (mais avec Maurice Maillot dans le rôle), seulement là, on nous montre directement le garçon et la fille dans un café, où ils parlent de leur rencontre dans le bureau de placement - scène que nous ne voyons donc pas, ce qui fait que quelques acteurs allemands n'ont pas leur contre-partie dans la version française, comme Ludwig Stoessel (qui fera plus tard carrière à Hollywood).
Celà dit, la version française reste quand même une curiosité. Jim Gerald remplace fort bien Otto Wernicke dans le rôle du commissaire Karl Lohmann, Thomy Bourdelle se tire fort bien de celui du Professeur Baum, le directeur de l'asile (Oskar Beregi, dans la version allemande), on note avec amusement la présence de Raymond Cordy - d'ordinaire voué aux rôles comiques - qui incarne un des complices de Mabuse, mais il faut bien dire que la version allemande, trop longue ou pas, reste supérieure à l'autre. Mais cette impression peut aussi être dûe au fait que (contrairement à ce qui s'est passé pour les deux "Dracula" de la Universal) la version "d'origine" a été bien mieux conservée que la VF. On nous demande donc de comparer un film magistralement restauré, avec un respect scrupuleux du cadrage d'époque, avec une VF totalement décadrée, sans doute pour cacher des sous-titres anglais - car c'est cette version que Lang emporta aux USA après sa fuite d'Allemagne et son court passage en France - le combat n'est pas très sportif...
Le DVD américain de Criterion regroupe les deux versions, il semble - je ne l'ai pas vue - qu'elle soit aussi en état très moyen, mais au moins elle est montrée dans son format d'origine, avec des sous-titres qu'il est impossible d'effacer (mais çà vaut mieux qu'un recadrage imbécile qui bousille tous les plans...).
Private Joker
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Message par Private Joker »

Je ne savais pas qu'il y avait les deux versions sur le Criterion, qui me semble être dès lors un achat très intéressant ! D'autant plus que la version allemande semble y être mieux restaurée que sur l'édition Opening (d'après les captures de DVDBeaver).

http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReview ... mabuse.htm
http://www.dvdbeaver.com/film/DVDCompar ... abuse_.htm
karmen
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Message par karmen »

a propos du format du Testament, j'ai une copie en VHS sans doute enregistrée lors d'un ciné-club. et le format est carré, dont je pensait que eisenstein était le seul à envisager de tourner avec.
je n'ai jamais su si c'est le format d'origine (mais je note cette histoire de sous-titre anglais qu'il fallait cacher).

quoi qu'il en soit, c'est sans doute le lang que je préfère. comme pour M, c'est le second sonnore de lang, c'est à dire un des premiers du cinéma et déjà le son est un instrument génial. le rythme et l'ambiance sont redoutablement efficace. je ne cesse de renvoyer à la scène d'ouverture : un chef d'oeuvre à elle-seule !
fantomas 2
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Message par fantomas 2 »

karmen a écrit :a propos du format du Testament, j'ai une copie en VHS sans doute enregistrée lors d'un ciné-club. et le format est carré, dont je pensait que eisenstein était le seul à envisager de tourner avec.
je n'ai jamais su si c'est le format d'origine (mais je note cette histoire de sous-titre anglais qu'il fallait cacher).

quoi qu'il en soit, c'est sans doute le lang que je préfère. comme pour M, c'est le second sonnore de lang, c'est à dire un des premiers du cinéma et déjà le son est un instrument génial. le rythme et l'ambiance sont redoutablement efficace. je ne cesse de renvoyer à la scène d'ouverture : un chef d'oeuvre à elle-seule !
Si j'ai bien compris ton post, tu parles de la VF - puisque tu évoques les sous-titres dont j'ai parlé... - et tu dis qu'elle est en format carré.
Je me demande si tu ne confonds pas les deux films.
Lors du dernier passage chez Brion, à huit jours d'intervalle, c'était comme suit:
"Das Testament von Dr. Mabuse" : format en effet à peu près "carré", c'est-à-dire que sur une télévision standard, çà laisse des bandes noires non pas en haut et en bas, mais sur les côtés. Et çà élimine bien entendu totalement les têtes "oeuf à la coque" dont souffrent beaucoup de vieux films à la télé, dès qu'un personnage est debout, se lève, etc. (la scène de Nosferatu se dressant hors de son cercueil dans la cale du navire, par exemple. Je crois qu'il existe UN seul DVD qui présente cette scène correctement !!!)

"Le testament du Dr. Mabuse", lui, était plein cadre, mais très visiblement, il manquait pas mal d'image en bas et sur les côtés, surtout si on analyse cette version plan par plan avec l'autre. Exemple: quand Mabuse meurt dans l'asile, on nous montre son corps. Dans la version allemande, on voit qu'à l'un de ses orteils nus est attachée une étiquette sur laquelle on peut lire le nom du défunt. Version française recadrée: on voit à peine le haut de l'étiquette.

Maintenant, si tu parles bien de cette VF, et que tu l'as vue en "format carré" (donc avec bandes noires sur les côtés, car une télé standard, c'est rectangulaire...), peut-être as-tu vu au autre diffusion et une autre copie ? pour ma part, il n'y a pas très longtemps que j'ai la télé - sept ans - donc je ne suis pas au courant des diffusions antérieures, bien que j'aie 66 balais !!! :D
karmen
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Message par karmen »

excuse moi. je n'avais pas percuté que les sous-titres anglais concernaient la vf.
la copie que j'ai est une VO. et c'est vrais que j'ai la télé depuis bien plus longtemps que toi. donc peut-être une diffusion antérieure.
je vais la revoir, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir eu le sentiment que l'image avait été coupée. en tout cas rien de chocant.

et cette copie me laisse penser, comme eisenstein le disait, que le format 1 / 1 est plein de possibilité.

quoi qu'il en soit, ta réponse laisse penser que le film n'a pas été tourné ni monté dans ce format. dommage. j'aimais bien...
fantomas 2
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Message par fantomas 2 »

Excuse-moi, Karmen, mais à nouveau on ne s'est pas compris, si on continue on va bientôt pouvoir monter un numéro à la Abbott & Costello !

Je n'ai pas dit que la VO était coupée (pour l'image), au contraire, l'image était intégrale et en format carré, et cette version étant parlée allemand, elle avait effectivement des sous-titre français.

Mais c'est la version en français (et avec des sous-titres aussi, anglais je suppose, mais cachés par le recadrage), qui était recadrée - justement pour cacher lesdits sous-titres !!!

Donc, le format que tu appelles "carré" - et qui est en fait le format tout à fait standard des premiers films parlants - semble carré par rapport à l'écran de télé standard, mais en fait il est quand même légèrement rectangulaire. Le problème, c'est que si on montrait correctement tous ces vieux films à la TV, ils auraient pratiquement tous ce format-là. Comme on ne le fait pas, çà explique que pour beaucoup de ces films, les têtes sont à ras de l'écran et même souvnt coupées...
Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

"Le testament du Dr Mabuse" : le meilleur à mon sens !!

Je l'ai vu avant de découvrir le premier muet : et ça ne gêne pas, le film est superbe aussi !!

Les deux films bénéficient d'ailleurs d'éditions DVD zone 2 fr magnifiques !! :wink:

Je n'ai pas vu le film de 1960 par contre... :|
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Alisou Two
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Re: La "saga" Mabuse de Lang

Message par Alisou Two »

CINECLASSICS prépare une intégrale "MABUSE"
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Re: La "saga" Mabuse de Lang

Message par Watkinssien »

Alisou Two a écrit :CINECLASSICS prépare une intégrale "MABUSE"
Bonne nouvelle, je vais pouvoir revoir ces excellents films ! :)
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Re: La "saga" Mabuse de Fritz Lang

Message par Strum »

Je profite de la remontée de ce topic pour tisser un lien vers le topic de Docteur Mabuse, Le Joueur, le plus grand film à mon sens de la saga Mabuse. :wink:

http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... &p=1253663
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Re: La "saga" Mabuse de Fritz Lang

Message par Federico »

Un des points les plus fascinants du Testament du Dr Mabuse, c'est la netteté incroyable de sa bande-son avec ses bruits machinistes. Quand on compare avec celle des films français, américains ou autres de la même époque, même restaurés, c'est là qu'on se rend compte à quel point les techniciens de la Tobis-Klangfilm avaient une sacrée longueur d'avance. Je m'en voudrai toujours d'avoir perdu l'enregistrement d'une émission de France Culture vers le début des années 80 (avec Claude-Jean Philippe, je crois) qui était uniquement consacrée au travail du son dans ce film génial...
Dernière modification par Federico le 6 déc. 12, 17:48, modifié 1 fois.
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hellrick
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Re: La "saga" Mabuse de Fritz Lang (et les autres suites)

Message par hellrick »

Faute de topic plus adéquat je me permets de poster ici ma chronique de ce Mabuse post-Lang à réserver aux amateurs de polars bis.

L’INVISIBLE DOCTEUR MABUSE

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Créé par le luxembourgeois Norbert Jacques, le personnage du Docteur Mabuse constitue un archétype du super méchant de la littérature populaire, à l’instar de Fu Manchu, Fantômas ou, par la suite, de l’Ombre Jaune. Apparu en 1921 dans le roman « Docteur Mabuse le joueur », cet anti-héros machiavélique est immortalisé dès l’année suivante par Fritz Lang dans son DOCTEUR MABUSE LE JOUEUR d’une durée de près de cinq heures. Une décennie plus tard, Jacques rédige un second roman, lui-aussi adapté par Lang : LE TESTAMENT DU DOCTEUR MABUSE. Après sa période américaine, le cinéaste revient une dernière fois au personnage via LE DIABOLIQUE DOCTEUR MABUSE, tourné en 1960. Le succès de ce dernier entraine une foultitude de suite, l’époque étant propice à ce genre d’aventures fantaisistes comme en témoigne les adaptations de FANTOMAS, DANGER DIABOLIK ou KRIMINAL. Le succès de l’espionnite, popularisée par James Bond et ses dérivés (OSS 117, COPLAN), entraine inévitablement la série, revendiquée purement bis, sur les terres d’un mélange de comédie, d’espionnage, de thriller et de science-fiction. Cinq long-métrages seront produits, en rafale, au début des années 60 : LE RETOUR DU DOCTEUR MABUSE, L’INVISIBLE DOCTEUR MABUSE, LE TESTAMENT DU DOCTEUR MABUSE (remake, trente ans plus tard, du titre homonyme de Lang), MABUSE ATTAQUE SCOTLAND YARD et, enfin, LE DOCTEUR MABUSE ET LE RAYON DE LA MORT. En 1972, Jésus Franco reprendra le personnage avec LA VENGEANCE DU DOCTEUR MABUSE et, en 1990, Claude Chabrol lui-même s’y intéressa avec DOCTEUR M.

Typique du roman de gare, le scénario de L’INVISIBLE DOCTEUR MABUSE tourne autour d’une mystérieuse invention, « l’entreprise X », tandis que Mabuse, tapi dans un théâtre, dirige une société criminelle secrète et n’hésite pas à tuer tous ceux qui se dressent devant ses projets de domination. Avec l’aide de la formule d’invisibilité du professeur Erasmus, le diabolique docteur pourrait, en effet, instaurer une nouvelle ère sous l’emprise du crime mais l’agent américain Joe Como veille…

Ce nouvel épisode s’inscrit, logiquement, dans l’évolution de la série vers le pur divertissement à la mode « krimi » avec ses gadgets, sa pseudo science-fiction et son intrigue invraisemblable d’ailleurs peu passionnante malgré ses nombreux rebondissements. La première moitié de cet INVISIBLE DOCTEUR MABUSE échoue d’ailleurs à intéresser le spectateur en privilégiant une comédie ni très drôle ni très inspirée qui ne provoque aujourd’hui que soupirs et bâillements.
La suite, heureusement, relève un tantinet le niveau et suit les actions de l’agent du FBI Joe Como, incarné sans grande conviction mais avec une certaine énergie par l’ancien Tarzan Lex Barker. Le long-métrage prend, dès lors, définitivement des allures de sous-James Bond (impression accentuée par la présence de Karin Dor, la future « girl » d’ON NE VIT QUE DEUX FOIS) du pauvre mais s’avère relativement divertissant pour les plus indulgents. La dernière demi-heure, pour sa part, multiplie les scènes d’action (pas toujours très crédibles et manquant de punch) avec leur lot de bagarres et de poursuites, sans oublier la présence d’une bande de truands invisibles aspergés d’eau par la police pour pouvoir les localiser. Amusant.

Si L’INVISIBLE DOCTEUR MABUSE sombre donc dans les facilités de la série B populaire dénuée de la moindre ambition (à la manière des adaptations d’Edgar Wallace dont Harald Reinl fut un des spécialistes), le film réserve cependant quelques jolies séquences aux ambiances forcément expressionnistes. Bien sûr, elles confinent ici au gimmick pur et simple, utilisé comme un rappel du passé qui cligne de l’œil au spectateur nostalgique sans rien apporter de novateur. Seule la présence d’une cohorte de méchants caricaturaux (dont un clown inquiétant) confère, parfois, un ton plus sombre à une aventure invraisemblable immédiatement condamnée à ne jamais dépasser le simple divertissement aussitôt vu, aussitôt oublié.

L’ombre de Mabuse, pour sa part, plane sur les protagonistes qu’il menace sans jamais se manifester personnellement, excepté durant les dernières minutes, plaisantes en dépit d’effets spéciaux et de maquillages grossiers.

Loin des œuvres de Fritz Lang, L’INVISIBLE DOCTEUR MABUSE constitue une petite curiosité capitalisant sans vergogne sur un héritage glorieux pour proposer une série B quelconque mais acceptable un soir de désœuvrement.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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