Albert Lewin (1894-1968)
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Depuis le temps que je voulais revoir ce film qui m'avait fasciné il y a bien longtemps et avait placé Albert Lewin (avec son Dorian Gray, son Bel Ami et the Moon and Six Pence) dans mon panthéon personnel.
J'avoue que si le film reste visuellement fascinant (les plans de toute beauté sont innombrables et Ava Garnder plus belle que jamais ) et un objet cinématographique unique, je trouve le film un peu poseur et "arty". Ce n'est finalement pas étonnant que le film ait une bien meilleure réputation en Europe (et en France) qu'aux Etats-Unis.
L'aspect esthétique y est largement privilégié par rapport au corps de cette histoire d'amour par-delà le temps.
C'est en cela que si la filiation avec Powell et Pressburger est sensible grâce à la photo de Cardiff, le travail des 2 anglais me semble plus incarné.
Mais bon, poru le régal visuel qu'il propose, il lui sera pas mal pardonné.
J'avoue que si le film reste visuellement fascinant (les plans de toute beauté sont innombrables et Ava Garnder plus belle que jamais ) et un objet cinématographique unique, je trouve le film un peu poseur et "arty". Ce n'est finalement pas étonnant que le film ait une bien meilleure réputation en Europe (et en France) qu'aux Etats-Unis.
L'aspect esthétique y est largement privilégié par rapport au corps de cette histoire d'amour par-delà le temps.
C'est en cela que si la filiation avec Powell et Pressburger est sensible grâce à la photo de Cardiff, le travail des 2 anglais me semble plus incarné.
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Tous les deux... enfin, tous les trois sont d'immenses esthètes (avec comme influences communes les peintres baroques, surréalistes, Goya, El Greco, Dali, Chirico... et quelque chose comme un goût hispanique pour la profondeur des noirs d'encre et des rouges sang) mais c'est exact, Lewin a une vision plus froide, à l'image des nombreux dandies qu'il a montré à l'écran tandis que Powell & Pressburger montrent infiniment plus d'empathie et de tendresse pour leurs personnages. C'est clair aussi que la photographie hors-concours de Cardiff fait quasiment de lui le co-auteur de ces films sublimes (quelle claque je me suis pris l'an dernier en découvrant Le narcisse noir ).AtCloseRange a écrit :J'avoue que si le film reste visuellement fascinant (les plans de toute beauté sont innombrables et Ava Garnder plus belle que jamais ) et un objet cinématographique unique, je trouve le film un peu poseur et "arty". Ce n'est finalement pas étonnant que le film ait une bien meilleure réputation en Europe (et en France) qu'aux Etats-Unis.
L'aspect esthétique y est largement privilégié par rapport au corps de cette histoire d'amour par-delà le temps.
C'est en cela que si la filiation avec Powell et Pressburger est sensible grâce à la photo de Cardiff, le travail des 2 anglais me semble plus incarné.
Cela fait des lustres que je n'ai pas revu Pandora mais il a définitivement impressionné ma rétine malgré ma mémoire très volatile. Il y a trop de passages hallucinants mais celui qui m'a peut-être le plus marqué, c'est...
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Federico a écrit :Tous les deux... enfin, tous les trois sont d'immenses esthètes (avec comme influences communes les peintres baroques, surréalistes, Goya, El Greco, Dali, Chirico... et quelque chose comme un goût hispanique pour la profondeur des noirs d'encre et des rouges sang) mais c'est exact, Lewin a une vision plus froide, à l'image des nombreux dandies qu'il a montré à l'écran tandis que Powell & Pressburger montrent infiniment plus d'empathie et de tendresse pour leurs personnages. C'est clair aussi que la photographie hors-concours de Cardiff fait quasiment de lui le co-auteur de ces films sublimes (quelle claque je me suis pris l'an dernier en découvrant Le narcisse noir ).AtCloseRange a écrit :J'avoue que si le film reste visuellement fascinant (les plans de toute beauté sont innombrables et Ava Garnder plus belle que jamais ) et un objet cinématographique unique, je trouve le film un peu poseur et "arty". Ce n'est finalement pas étonnant que le film ait une bien meilleure réputation en Europe (et en France) qu'aux Etats-Unis.
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C'est en cela que si la filiation avec Powell et Pressburger est sensible grâce à la photo de Cardiff, le travail des 2 anglais me semble plus incarné.
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
AtCloseRange a écrit :Federico a écrit :
Tous les deux... enfin, tous les trois sont d'immenses esthètes (avec comme influences communes les peintres baroques, surréalistes, Goya, El Greco, Dali, Chirico... et quelque chose comme un goût hispanique pour la profondeur des noirs d'encre et des rouges sang) mais c'est exact, Lewin a une vision plus froide, à l'image des nombreux dandies qu'il a montré à l'écran tandis que Powell & Pressburger montrent infiniment plus d'empathie et de tendresse pour leurs personnages. C'est clair aussi que la photographie hors-concours de Cardiff fait quasiment de lui le co-auteur de ces films sublimes (quelle claque je me suis pris l'an dernier en découvrant Le narcisse noir ).
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Ouai ben, je viens de revoir The living idol et c'est franchement tartignole. Je comprends pourquoi ma mémoire n'en avait gardé que les somptueux vestiges Maya. Pour le reste, ça ressemble trop aux séries B d'aventures exotico-fantastiques d'aujourd'hui avec explorateurs confrontés à des pythons et autres bestioles. Bien difficile d'y retrouver la flamboyance du grand Lewin ou alors en filigrane (la découverte de la statue votive du dieu-jaguar, une fête baroque locale et le final avec le magnifique félin faisant un gros câlin griffu au professeur qui l'a libéré puis le guidant de nuit à travers les ruines). Le costaud Steve Forrest a le charisme d'un porte-manteau et sa petite amie est aussi dépareillée que possible (une petite boulotte aux yeux globuleux assez inexpressive qui n'est autre que Liliane Montevecchi, la gitane dansante de Moonfleet !). Dans sa biographie du cinéaste, Patrick Brion est bien indulgent envers ce film très mineur... dont IMDB attribue la co-paternité à un certain René Cardona, prolifique cinéaste de genre cubano-mexicain (cf sa fiche chez Nanarland : http://www.nanarland.com/acteurs/Main.p ... ur=cardona).Federico a écrit :Les deux derniers marquent une forte décadence mais il faut quand même les voir malgré leurs défauts et la bascule dans un kitsch pas toujours contrôlé. Je me souviens de magnifiques plans de nuit près de temples pré-colombiens dans The living idol
A noter une scène joyeusement triviale assez peu ordinaire dans le cinéma hollywoodien de l'époque (et encore plus chez le raffiné Lewin) : Liliane Montevecchi émettant un énorme rôt !
L'affiche a du tromper plus d'un amateur de film de genre (car on n'est pas plus chez Tourneur que chez Bava).
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Pandora - Pandora and the Flying Dutchman (1951)
Adaptation de la légende du Vaisseau Fantôme ou Hollandais volant. En Espagne, en 1930, des marins pêcheurs remontent dans leurs filets, le cadavre d'un couple, l'Oncle Geoffrey, archéologue raconte l'histoire de Pandora, cette chanteuse qui fait des ravages dans la gent masculine. Elle finit par accepter la demande en mariage d'un pilote automobile, quand surgit un mystérieux homme sur son yacht. La situation va se corser quand un de ses anciens amants, un torero jaloux va faire son retour.
Pandora est un film étrange qui débute très lentement et est même ennuyeux, bavard notamment par l'évocation de cette femme peu intéressante qui joue avec les hommes. Le premier n'hesite pas à se suicider devant elle, le second à détruire sa voiture de course ou à plonger nue pour se rendre sur le yacht du hollandais. Puis le film devient fascinant à partir du moment où le hollandais traduit le manuscrit qu'il a lui-même écrit et que l'on plonge dans le passé avec l'évocation de la mort de sa femme, sa prison, sa légende, et l'histoire s'emballe avec l'arrivée du torero. Curieux de voir qu'Ava Gardner s'éprendra de Dominguin quatre ans plus tard ! On admire le travail de Jack Cardiff, même si la copie proposée par TCM est parfois "palichonne" bien que celle de la restauration. La narration est surprenante, car l'oncle s'adresse directement aux spectateurs pour évoquer les dernières semaines de la vie de Pandora, ce ne sont pas ses pensées qui sont traduites en voix off, bien que le procédé de la voix off soit utilisé ensuite de manière traditionnelle ! Ava Gardner est magnifiquement filmée alternant vulgarité, sensualité, charme, élégance suivant les situations. Les gros plans de la star sont magnifiques. James Mason se montre particulièrement émouvant dans son rôle, tourmenté tout le long du film, il montre totalement son apaisement dans la dernière scène. Il y a aussi ces seconds rôles, Nigel Patrick en pilote automobile fou amoureux de la femme fatale par excellence, le petit rôle du héros des Chaussons rouges, Marius Goring en première victime de Pandora, et Mario Cabré en torero, au surjeu évident mais qui campe admirablement ce torero jaloux par qui surviendra la vérité. Une redécouverte de ce film qui est finalement fascinant une fois la première demi-heure passée. Il faut dire qu'Ava Gardner y est montrée dans un personnage plus que détestable ! Mais la photographie est en tout point admirable et rend certains plans tout bonnement fascinants !
Adaptation de la légende du Vaisseau Fantôme ou Hollandais volant. En Espagne, en 1930, des marins pêcheurs remontent dans leurs filets, le cadavre d'un couple, l'Oncle Geoffrey, archéologue raconte l'histoire de Pandora, cette chanteuse qui fait des ravages dans la gent masculine. Elle finit par accepter la demande en mariage d'un pilote automobile, quand surgit un mystérieux homme sur son yacht. La situation va se corser quand un de ses anciens amants, un torero jaloux va faire son retour.
Pandora est un film étrange qui débute très lentement et est même ennuyeux, bavard notamment par l'évocation de cette femme peu intéressante qui joue avec les hommes. Le premier n'hesite pas à se suicider devant elle, le second à détruire sa voiture de course ou à plonger nue pour se rendre sur le yacht du hollandais. Puis le film devient fascinant à partir du moment où le hollandais traduit le manuscrit qu'il a lui-même écrit et que l'on plonge dans le passé avec l'évocation de la mort de sa femme, sa prison, sa légende, et l'histoire s'emballe avec l'arrivée du torero. Curieux de voir qu'Ava Gardner s'éprendra de Dominguin quatre ans plus tard ! On admire le travail de Jack Cardiff, même si la copie proposée par TCM est parfois "palichonne" bien que celle de la restauration. La narration est surprenante, car l'oncle s'adresse directement aux spectateurs pour évoquer les dernières semaines de la vie de Pandora, ce ne sont pas ses pensées qui sont traduites en voix off, bien que le procédé de la voix off soit utilisé ensuite de manière traditionnelle ! Ava Gardner est magnifiquement filmée alternant vulgarité, sensualité, charme, élégance suivant les situations. Les gros plans de la star sont magnifiques. James Mason se montre particulièrement émouvant dans son rôle, tourmenté tout le long du film, il montre totalement son apaisement dans la dernière scène. Il y a aussi ces seconds rôles, Nigel Patrick en pilote automobile fou amoureux de la femme fatale par excellence, le petit rôle du héros des Chaussons rouges, Marius Goring en première victime de Pandora, et Mario Cabré en torero, au surjeu évident mais qui campe admirablement ce torero jaloux par qui surviendra la vérité. Une redécouverte de ce film qui est finalement fascinant une fois la première demi-heure passée. Il faut dire qu'Ava Gardner y est montrée dans un personnage plus que détestable ! Mais la photographie est en tout point admirable et rend certains plans tout bonnement fascinants !
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
C'est vrai que le personnage de Pandora n'est pas fait pour attirer la sympathie (en tant que garçon je m'identifie plutôt aux soupirants éconduits, ou à l'oncle qui suit les évènements avec recul, l'effet-repoussoir de Pandora m'avait assez peu atteint). Du moins au début. Mais je suis bien content que le film t'aie plu malgré tout.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Au départ, j'ai cru que je ne tiendrais pas, et puis il y a eu la narration de James Mason et je suis complètement entrée dans le film, et encore plus avec l'arrivée du toréro, mais il est vrai que cela correspond aussi au changement qui intervient dans le caractère de Pandora qui devient moins assurée, plus sensible, moins garce intégrale !
En tout cas, merci de m'avoir incitée à redécouvrir le film !
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Arrivée du torero qui fut carrément un film hors du film, Mario Cabré (le bien nommé) ayant réellement poursuivi Ava Gardner durant tout le tournage avec la même véhémence que sur l'écran.Cathy a écrit :Au départ, j'ai cru que je ne tiendrais pas, et puis il y a eu la narration de James Mason et je suis complètement entrée dans le film, et encore plus avec l'arrivée du toréro, mais il est vrai que cela correspond aussi au changement qui intervient dans le caractère de Pandora qui devient moins assurée, plus sensible, moins garce intégrale !
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
D'où son goût pour les toreadors !Federico a écrit :Arrivée du torero qui fut carrément un film hors du film, Mario Cabré (le bien nommé) ayant réellement poursuivi Ava Gardner durant tout le tournage avec la même véhémence que sur l'écran.Cathy a écrit :Au départ, j'ai cru que je ne tiendrais pas, et puis il y a eu la narration de James Mason et je suis complètement entrée dans le film, et encore plus avec l'arrivée du toréro, mais il est vrai que cela correspond aussi au changement qui intervient dans le caractère de Pandora qui devient moins assurée, plus sensible, moins garce intégrale !
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Pandora (1951)
Un film qui n'a pas volé sa réputation.
La première heure est un sommet absolu de lyrisme, de poésie, de raffinement et d'intelligence. Lewin dresse une atmosphère fantastique dans cette histoire d'amour passionnel au romantisme intemporel. Le climat est très troublant et hypnotique grâce à des dialogues d'une rare finesse, à la photographie magnifique de Jack Cardiff (sans être non plus trop irréelle) et à la sensualité de son actrice Ava Gardner qui plus encore que dans la comtesse aux pieds nus trouve le rôle de sa vie.
la beauté et la puissance du film atteint son paroxysme dans le flash-back époustouflant où l'artiste mystérieux dévoile son identité. Un long passage d'une virtuosité plastique et narratif qui emmène le film dans une direction clairement baroque et fantastique.
Mais malheureusement la deuxième heure ne parvient pas à maintenir ce niveau d'excellence et l'histoire se traine un peu, faisant retomber la magie. Cette seconde moitié n'est absolument pas raté (on trouve encore quelque scènes sublimes) mais en se diluant un peu avec l'ajout du toréador, l'intrigue brise les rapports et l'alchimie entre les personnages. On devient alors un peu distant de cette histoire d'amour qui se ressaisit sur la fin.
Pandora demeure ainsi malgré les années une éclatante réussite sur le thème de l'amour fou et intense dont le statut culte ne se dément pas. C'est d'ailleurs assez étonnant qu'une œuvre à ce point cultivée et raffinée soit devenue dans une œuvre maitresse aux Etats-unis, pays qui a toujours regarder avec méfiances les intellectuels.
Il y a aurait en tout cas beaucoup à dire de plus sur ce film mais une vision ne suffit pas à en faire le tour ni à expliquer son pouvoir de fascination (mais est-ce nécessaire ?)
Un film qui n'a pas volé sa réputation.
La première heure est un sommet absolu de lyrisme, de poésie, de raffinement et d'intelligence. Lewin dresse une atmosphère fantastique dans cette histoire d'amour passionnel au romantisme intemporel. Le climat est très troublant et hypnotique grâce à des dialogues d'une rare finesse, à la photographie magnifique de Jack Cardiff (sans être non plus trop irréelle) et à la sensualité de son actrice Ava Gardner qui plus encore que dans la comtesse aux pieds nus trouve le rôle de sa vie.
la beauté et la puissance du film atteint son paroxysme dans le flash-back époustouflant où l'artiste mystérieux dévoile son identité. Un long passage d'une virtuosité plastique et narratif qui emmène le film dans une direction clairement baroque et fantastique.
Mais malheureusement la deuxième heure ne parvient pas à maintenir ce niveau d'excellence et l'histoire se traine un peu, faisant retomber la magie. Cette seconde moitié n'est absolument pas raté (on trouve encore quelque scènes sublimes) mais en se diluant un peu avec l'ajout du toréador, l'intrigue brise les rapports et l'alchimie entre les personnages. On devient alors un peu distant de cette histoire d'amour qui se ressaisit sur la fin.
Pandora demeure ainsi malgré les années une éclatante réussite sur le thème de l'amour fou et intense dont le statut culte ne se dément pas. C'est d'ailleurs assez étonnant qu'une œuvre à ce point cultivée et raffinée soit devenue dans une œuvre maitresse aux Etats-unis, pays qui a toujours regarder avec méfiances les intellectuels.
Il y a aurait en tout cas beaucoup à dire de plus sur ce film mais une vision ne suffit pas à en faire le tour ni à expliquer son pouvoir de fascination (mais est-ce nécessaire ?)
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Le peu que j'ai vu de Lewin (le portrait de Dorian Gray), j'aime beaucoup alors comme vous parlez avec ferveur de ce Pandora... Existe t-il un DVD ? Zone 2 ?
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Anorya a écrit :Le peu que j'ai vu de Lewin (le portrait de Dorian Gray), j'aime beaucoup alors comme vous parlez avec ferveur de ce Pandora... Existe t-il un DVD ? Zone 2 ?
Je crois qu'il y a une vieille édition des Editions Montparnasse.
Et c'est vrai que le film est une merveille absolue...
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
...Qui malheureusement vaut un rein en neuf via le market place Amazon (en plus qualité pouet pouet).Watkinssien a écrit :Je crois qu'il y a une vieille édition des Editions Montparnasse.
http://www.amazon.fr/gp/offer-listing/B ... dition=new
Anorya,
Je te conseille de jeter un oeil du coté du BR de chez Kino (VO uniquement mais zone free d'après Beaver)
http://www.dvdbeaver.com/film3/blu-ray_ ... lu-ray.htm
Ou la version BR+DVD de chez Park Circus (zone B sans ST et avec une qualité à priori moins bonne que celle du Kino)
https://www.amazon.co.uk/Pandora-Flying ... 569&sr=1-2
Plus d'infos sur le topic dédié
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... it=pandora
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Re: Albert Lewin (1894-1968)
Je confirme pour le Kino, il est bien Region Free