Les films de la Hammer

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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hellrick
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Re: Les films de la Hammer

Message par hellrick »

Je remets les liens pour PARANOIAQUE: http://bis.cinemaland.net/html/movies/paranoiac.htm et MEURTRES PAR PROCURATION http://bis.cinemaland.net/html/movies/nightmare.htm pour les intéresser.

J'ai aussi vu naguère CRESCENDO (Le mannequin défiguré) qui n'était vraiment pas terrible avec un twist aussi moisi que prévisible.
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Music Man
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Re: Les films de la Hammer

Message par Music Man »

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LE PEUPLE DES ABIMES (the lost continent) de Michael CARRERAS - 1968
avec Eric PORTER et Hildegard KNEF

A la barre du Carita, le capitaine Lansen a pris la mer pour transporter une cargaison illégale : le Phosphore B, un dangereux explosif. Aprés le naufrage du cargo, l'équipage est attaqué par les descendants des pirates et des conquistadors qui sillonnaient la mer des Sargasses.

Avis de Julien Léonard :
Un des plus beaux fleurons non Fisheriens produits par la Hammer. Un très grand film d'aventures à l'esthétique inoubliable (la photographie et les décors maritimes sont réellement grandioses, et parfois dans une teinte orangée du plus bel effet), au scénario bourré de trouvailles, à l'atmosphère unique, et à la distribution soignée (acteurs et actrices sont au diapason, et mention spéciale à Eric Porter, parfait en capitaine aventurier retord). Le film sort en pleine période faste pour le studio britannique qui, grâce à certains financements américains, produit alors ses œuvres les plus ambitieuses (entre 1957 et 1969, ce fut un âge d'or merveilleux). Après un The curse of the mummy's tomb (en 1964) plastiquement renversant mais parfois très ennuyant, Michael Carreras nous offre ni plus ni moins qu'une aventure exotique au rythme ne faiblissant jamais. A peine sourira-t-on devant les monstres géants s'affrontant (d'un charme désuet dont je me délecte volontiers ici)... Pour le reste, le DVD étant d'excellente facture, je le conseille fortement à tous ceux qui hésitent encore à se procurer ce petit bijou.9/10
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Mon avis
Que de rebondissements et de surprises dans cet étonnant film de science-fiction ! L’intrigue commence comme ces fameux films catastrophes qui ont fait sensation dans les années 70 : on nous présente, en quelques coups de pinceau, quelques personnages très typés réunis dans un navire alors qu’une énorme tempête se prépare. Seulement, tous semblent bizarres, peu fiables et malhonnêtes : d’ailleurs quand on leur propose de faire demi-tour pour éviter la catastrophe, ils refusent car ils sont tous plus ou moins en fuite ! Ils ne semblent pas émus plus que ça quand leurs comparses se font éliminer l’un après l’autre par des monstres marins ou descendants de conquistadors. Cela donne d’emblée un coté presque amusant à cette périlleuse traversée, qui cumule les plus délirantes péripéties avec un aplomb incroyable : mais qu’importe, cela fonctionne, car le cinéaste a le sens du spectaculaire ! Dans un style qui rappelle pas mal le Voyage au centre de la terre de Henry Levin en plus déjanté (avec une musique lounge en fond sonore), le film dispose de superbes décors : du navire dans la brume sous un splendide ciel jaune aux étranges monstres et autres plantes carnivores qui vont progressivement s’attaquer aux passagers. Du cinéma fantastique de série B qui atteint parfaitement sa cible.

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Major Dundee
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Message par Major Dundee »

Music Man a écrit :Image
LE PEUPLE DES ABIMES (the lost continent) de Michael CARRERAS - 1968
avec Eric PORTER et Hildegard KNEF

A la barre du Carita, le capitaine Lansen a pris la mer pour transporter une cargaison illégale : le Phosphore B, un dangereux explosif. Aprés le naufrage du cargo, l'équipage est attaqué par les descendants des pirates et des conquistadors qui sillonnaient la mer des Sargasses.
Bien content de voir vos avis à tous deux, j'avais adoré ce film à sa sortie sur les écrans et je me sentais un peu seul sur ce coup là :)
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


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Re: Les films de la Hammer

Message par Fritz »

Je n'ai que des belles choses à dire sur la Hammer. Elle a sauvé le genre à l'époque et le sauve encore présentement.
bruce randylan
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Re: Les films de la Hammer

Message par bruce randylan »

L'empreinte du dragon rouge (The Terror of the Tongs - Anthony Bushell - 1961)

1910. Hong-kong. Une secte issue de la Chine s'est imposée avec force et violence dans la colonie anglaise. Face à leur racket sans pitié, quelques habitants tentent de résister avec un document qui pourrait mettre à mal l'organisation criminelle. Ce précieux papier est caché dans le journal de bord d'un capitaine anglais. En cherchant à le récupérer, les Tongs assassinent la fille du marin qui devient ivre de vengeance.

Pourtant signé par le spécialiste Jimmy Sangster, le scénario est catastrophique de platitude et de lieu communs. Tout ou presque est largement prévisible qui ne ménage que 3 surprises : la mort de la jeune fille qui arrive assez brutalement (et gratuitement), la torture avec l'aiguille à gratter les os ( :o ) et
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la façon dont le chef des Tongs accepte le sort funeste qui l'attend au point même de l'accélérer.
Il y a même des choses totalement stupides comme les habitants de HK qui attendent que le capitaine se batte contre un sbire pour se révolter alors qu'il aurait pu le faire au final dès le début vu comment la scène se déroule. :lol:
Pour le reste, c'est le calme plat. Il y a 3 décors qui seront exploités jusqu'à l'usure avec en plus un découpage qui reprend jusqu'au dégoût toujours les mêmes cadres. A croire que Hk se limite à un port et une ruelle qui mène à un bar qui cache le repère des Tongs. Bref, une mise en scène d'une platitude affligeante qui est celà dit du même niveau que l’interprétation "pantoufles 3 étoiles" dont le plus émérite représentant est Christopher Lee en chef des Tongs (façon Fu-Manchu quoi). Il a dû avoir une demi journée de tournage puisqu'il ne bougera non seulement pas de son unique décor (et costume) mais qu'il ne quittera même pas son siège (avec 3-4 types de plans qui se reproduisent mécaniquement d'une scène à l'autre).

A part ça, comme d'hab, à part quelques figurants au fond, les chinois sont joués par des occidentaux avec un maquillage ridicule (on retrouve la française Yvonne Monlaur dans un rôle vraiment gratinée :mrgreen: )
Bon, sinon, la VF aide à faire passer le temps avec ses "Tongs" qui se prononcent "tongues" d'où quelques dialogues à la limite de l'absurde. Ca dure même 80 minutes mais on s'ennuie sec.
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Re: Les films de la Hammer

Message par Helena »

The Witches de Cyril Frankel
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"Gwen Mayfield enseigne en Afrique dans une école de missionnaires. Après avoir été envoûtée par un sorcier, elle fait une dépression nerveuse. Afin de surmonter son traumatisme, elle accepte un poste d'enseignante dans un petit village de la campagne anglaise. Mais les apparences sont trompeuses: une série d'événements lui font redouter que certaines personnes des environs ne pratiquent la magie noire..."

C'est une oeuvre mineure de la Hammer que je n'avais pas eu l'occasion de voir depuis des années et dans mes souvenirs, c'était différent. J'ai bien aimé cette oeuvre qui dans mes souvenirs était différente. Comme souvent dans une production de la Hammer, il y a un respect des codes anciens et surtout développe un univers des plus plaisants, ici on a l'impression d'être en phase d'une oeuvre similaire à The Wicker Man de Robin Hardy pour son côté angoissant et claustrophobe.
L'introduction est efficace bien que courte et le réalisateur manque de moyens pour donner de l'ampleur aux scènes de magie africaine, pour autant c'est une entrée en matière efficace qui sera pourtant bien différente du reste du long métrage. Le village dans lequel se retrouve notre héroïne parait assez normal aux premiers abords, en effet on nous présente à plusieurs reprises la vie quotidienne de ses habitants.
Pour autant avec le background dans le domaine de la sorcellerie et la mise en scène du réalisateur, on comprend très bite que tout ce qui apparait comme anodin est en fait une représentation de rituels anciens ou bien d'êtres envoûtés/sous la coupe de puissantes sorcières. Le réalisateur prend son temps pour présenter l'univers qu'il compte exploiter et il le fait avec efficacité.
L'angoisse monte progressivement et bien que l'héroïne soit à plusieurs reprises en décalage avec les évènements, ce qui pourrait s'expliquer par ses récents problèmes, on croit en ce que l'on voit et on peut dire qu'on s'inquiète pour elle. La communauté de sorcière/adepte de la magie est assez étrange, car proche des groupes du Nord de l'Europe, mais très slave dans leurs actions et même proche des îles du Pacifique.
C'est étrange et développe l'angoisse que l'on peut ressentir durant la vision de l'oeuvre. L'oeuvre est assez lente dans sa première partie bien que ponctué de moments assez forts ou glauque. La seconde partie de l'oeuvre est assez différente, plus rapide et doté de moments assez étranges, la conclusion étant spéciale quand on voit le parcours des personnages et ce qui est arrivé durant l'oeuvre.
Après on ne n'ennuie pas heureusement et même si on peut avoir certaines réserves sur plusieurs choix de mise en scène pour les moments marquants du récit, le réalisateur et les scénaristes (Nigel Kneale & Norah Lofts) font leur travail, le casting n'est pas exceptionnel mais Joan Fontaine fait le travail. Au final on a une oeuvre imparfaite, mais charmante, possédant de nombreux moments marquants et avec une bande originale sympathique et très différente des autres oeuvres de la Hammer, bref, bien que différents de mes souvenirs, j'aime bien et lui donne la note de 8/10.
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Re: Les films de la Hammer

Message par julien »

Un petit Hammer quand même ce Witches, qui est surtout gâché par la scène finale ridicule du sabbat de sorcière. Là on se dit, qu'il devait pas leur rester beaucoup d'argent dans les caisses à cet instant du tournage.
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Re: Les films de la Hammer

Message par hellrick »

julien a écrit :Un petit Hammer quand même ce Witches, qui est surtout gâché par la scène finale ridicule du sabbat de sorcière. Là on se dit, qu'il devait pas leur rester beaucoup d'argent dans les caisses à cet instant du tournage.
En effet. Je le mets même tout en bas de mon classement du studio...toute la seconde partie m'a parue laborieuse...encore que je n'en ai plus beaucoup de souvenirs de ce film, juste que je m'y étais ennuyé, comme avec Lust for a vampire par exemple.
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Re: Les films de la Hammer

Message par Helena »

Je viens de découvrir un projet dont je ne savais rien, mais qui me donne bien envie, dommage qu'il n'y ait eu jamais le film en question, j'adore l'actrice Carolina Munro depuis des années. J'ai eu l'occasion de rencontrer quand elle est venue à Paris, c'est une dame fort charmante qui a des tonnes d'anecdote sur sa filmographie. En tout cas un projet Vampirella par la Hammer avec cette actrice dans le rôle titre était plus que tentant, surtout si le film se rapprochait de l'ambiance de leurs oeuvres principales comme le premier Dracula par exemple, bon avec un côté un peu plus pop certes. Voilà une partie du texte en tout cas qui parle du projet:

"In the late 1980’s, I discovered one of the more enduring horror characters of all time. A beautiful, raven haired, vampire from outer space, a woman named Vampirella.
Vampirella was created by Forrest J. Ackerman in 1969 for James Warren’s publishing company which was already responsible for horror magazines Eerie and Creepy. The company had hit some hard times and was trying to come up with something that would recapture the imagination of the audience. Forest worked his magic, and the rest is history, Vampirella saved the day. Mr. Warren saw the potential for big screen adventures ala Jean-Claude Forest’s Barbarella which became a big budget film from De Laurentiis pictures starring Jane Fonda. Well, there was once a big screen Vampirella film in production, but there is little information on it, even in the digital age. The script is extremely hard to come by, but does exist; it remains one of the most beloved and oft talked about films never made. What follows is the story of Vampirella and Hammer Films.
In the mid 1970’s Hammer was in trouble. After dominating the horror film industry for 15 years, Hammer began to run out of steam. Rival studios copied Hammer’s style and started hiring their familiar stable of actors. Hollywood also started making big budget horror like Rosemary’s baby. Hammer had lost its niche.
Michael Carreras, head of Hammer Films, was desperate. He was putting a lot of money into “Nessie”, a large scale take on the Loc Ness monster, and had decided to double down. He ran an ad in Warren magazines asking readers what Hammer should do next and the readers answered; Vampirella. He struck a deal with James Warren and they were off and running. Jimmy Sangster wrote the outline, which was embellished by John Starr, Lew Davidson and Christopher Wicking."

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"Caroline Munroe, former bond girl and possibly Hammer’s only beauty ever to have a contract, was offered the part. She was flown to Italy for a photo shoot, more of a test shoot than anything, and Michael began pre-production. However, when the script was given to her, she declined the part due to the nudity in the film. They turned to the beautiful Valerie Leon, who whould have been perfect, but she opted out as well for the very same reason."

La suite du texte - http://www.sinfulcelluloid.com/2011/04/ ... nlq6hCVy4o
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Dommage en tout cas. On va oublier la version des années 90 par contre. Une adaptation du numéro 55 avec tout ce qu'il faut de Vaudou, de type bizarre, de bar à la Papa Midnite de Hellblazer donnerait un truc top, ou bien l'adaptation du numéro 60 avec le retour de la Red Queen. Encore une fois dommage. Ce n'est pas le comic-book du siècle, mais il y a de bonnes histoires.
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Re: Les films de la Hammer

Message par bruce randylan »

Section d'assaut sur le Sittang - Yesterday's enemy (Val Guest - 1959)

Lors de la seconde guerre mondiale, un groupe de soldats anglais tentent de rejoindre leur compagnie en traversant la jungle de Birmanie. Ils tombent par hasard sur un petit village où une poignée de Japonais ont établis un camp.

Grosse claque que ce film méconnu de Val Guest. Avec un budget dérisoire où la Birmanie est reconstruite dans un studios assez réduit mais façonné de manière crédible, le film surprend surtout par le réalisme psychologique de ses personnages et des situations. Rarement une histoire m'a paru aussi lourde de conséquence en abordant frontalement et sans tabou les dilemmes (et impasses) moraux et le poids des responsabilités.
Le capitaine campé par un Stanley Baker, impressionnant de violence contenu, qui se retrouve en possession d'une carte ennemie qui possède vraisemblablement des informations vitales pour la suite du conflit. Il est donc prêt à tout pour obtenir des informations, y compris exécuter des civils pour montrer à un espion que ses menaces de l'abattre ne sont pas des paroles en l'air.
Baker ne fait pas ça de gaieté de cœur mais parce qu'il est acculé par la situation. Évidement ses positions s'opposent à celle d'un journaliste et de l’aumônier qui ne tolèrent pas ce genre d'acte actes. Quant à ses hommes, ils essayent de ne pas y réfléchir et suivent les ordres qui leurs permettent de rester en vie. Ça donne des échanges d'une rare intensité fiévreuse qui n'évite pas cependant un certain didactisme dans sa dernière partie. Mis à part cette petite réserve, le film est magistral tant par son discours que dans sa forme où la caméra souvent en mouvement fait oublier la dimension statique de l'intrigue et le décor réduit. Jamais on a l'impression d'être devant l'adaptation d'une pièce de théâtre par exemple. La longueur des prises de vue participent à ce trouble pour un sentiment de presque claustrophobie, on se sent vraiment enfermé, prisonnier de cette jungle et ces dilemmes. On est obligé d'y faire face.

Le film devient encore plus admirable dans la seconde partie qui fonctionne en miroir de la première quand cette fois ce sont des japonais qui font prisonnier les anglais et doivent se comporter de la même manière qu'eux pour obtenir à leur tour des informations. C'est d'une intelligence remarquable car, tout en évoquant l'absurdité du conflit, le scénario ne prend jamais position pour les anglais comme ils ne diabolisent jamais les japonais. Ceux-ci se révèlent d'ailleurs plus tactiques que les anglais... Moins hypocrites qu'eux aussi qui se drapent de moralité ou derrière la convention de Genève quand ça les arrange bien. J'ai adoré ainsi le monologue de l'officier nippon qui explique à Baker que les anglais n'avaient aucun problème avec ces question éthiques quand ils affrontaient des adversaires munies de simples lances... (d'ailleurs pour avoir été en Inde le mois dernier, j'ai visité plusieurs sites où l'armée britannique n'hésitait pas à faire feu lors des manifestations pacifiques où se trouvaient femmes et enfants, faisant plusieurs centaines de morts).

Passionnant et prenant de bout en bout pour l'un des films de guerre le moins manichéen que je connaisse.

C'est disponible en Z2 UK avec des sous-titres anglais. :wink:
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Re: Les films de la Hammer

Message par bruce randylan »

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A la barre du Carita, le capitaine Lansen a pris la mer pour transporter une cargaison illégale : le Phosphore B, un dangereux explosif. Aprés le naufrage du cargo, l'équipage est attaqué par les descendants des pirates et des conquistadors qui sillonnaient la mer des Sargasses.

Avis de Julien Léonard :
Un des plus beaux fleurons non Fisheriens produits par la Hammer. Un très grand film d'aventures à l'esthétique inoubliable (la photographie et les décors maritimes sont réellement grandioses, et parfois dans une teinte orangée du plus bel effet), au scénario bourré de trouvailles, à l'atmosphère unique, et à la distribution soignée (acteurs et actrices sont au diapason, et mention spéciale à Eric Porter, parfait en capitaine aventurier retord). Le film sort en pleine période faste pour le studio britannique qui, grâce à certains financements américains, produit alors ses œuvres les plus ambitieuses (entre 1957 et 1969, ce fut un âge d'or merveilleux). Après un The curse of the mummy's tomb (en 1964) plastiquement renversant mais parfois très ennuyant, Michael Carreras nous offre ni plus ni moins qu'une aventure exotique au rythme ne faiblissant jamais. A peine sourira-t-on devant les monstres géants s'affrontant (d'un charme désuet dont je me délecte volontiers ici)... Pour le reste, le DVD étant d'excellente facture, je le conseille fortement à tous ceux qui hésitent encore à se procurer ce petit bijou.9/10

Mon avis
Que de rebondissements et de surprises dans cet étonnant film de science-fiction ! L’intrigue commence comme ces fameux films catastrophes qui ont fait sensation dans les années 70 : on nous présente, en quelques coups de pinceau, quelques personnages très typés réunis dans un navire alors qu’une énorme tempête se prépare. Seulement, tous semblent bizarres, peu fiables et malhonnêtes : d’ailleurs quand on leur propose de faire demi-tour pour éviter la catastrophe, ils refusent car ils sont tous plus ou moins en fuite ! Ils ne semblent pas émus plus que ça quand leurs comparses se font éliminer l’un après l’autre par des monstres marins ou descendants de conquistadors. Cela donne d’emblée un coté presque amusant à cette périlleuse traversée, qui cumule les plus délirantes péripéties avec un aplomb incroyable : mais qu’importe, cela fonctionne, car le cinéaste a le sens du spectaculaire ! Dans un style qui rappelle pas mal le Voyage au centre de la terre de Henry Levin en plus déjanté (avec une musique lounge en fond sonore), le film dispose de superbes décors : du navire dans la brume sous un splendide ciel jaune aux étranges monstres et autres plantes carnivores qui vont progressivement s’attaquer aux passagers. Du cinéma fantastique de série B qui atteint parfaitement sa cible.
Mouais, encore un Hammer qui me laisse sur la carreras... euh... le carreau...
C'est quand même pas loin du nanar cette histoire... Enfin, s'il y avait une histoire... Rarement personnages m'ont paru aussi vains et creux. Tellement sans intérêt qu'ils sont au delà du clichés tant leurs caractérisations est navrantes : la nymphomane, le docteur clandestin en fuite, le capitaine qui pète un câble et tire sur ses hommes avant de vouloir les sauver, l'alcoolique, le barman, la mère qui veut retrouver son fils (une laideur dont tout le monde tombe amoureux :lol: ) ... sans oublier l'autochtone avec son gros décolleté qui ne sert à rien ou le jeune despote qui change radicalement d'opinion en 10 secondes.
Et je n'ose même faire l'inventaire des invraisemblances !

L'avantage de ce nanar, c'est qu'on ne s'ennuie pas toujours. Il y a des moments où les situations s’enchaînent très vite (surtout à la fin de la première moitié avec la tempête, la mutinerie puis le requin). Mais il y a d'autres passages assommant, surtout quand Carreras essaye de développer les "personnages".
Sinon, les maquettes et les trucages ont un certain charmes mais contenir un fou rire est impossible devant les costumes "raquettes + testicules flottantes" que portent ceux qui veulent marcher sur la mer envahi par les plantes...

A noter tout de même un ouverture stupéfiante, avec un élégant mouvement de grue qui capte les étranges passagers d'un bateau perdu dans une atmosphère apocalyptique. On y croise un intriguant mélange de moines, conquistadors et vêtements contemporains ! Voilà qui rend curieux mais ça ne dure pas bien longtemps. :(
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Re: Les films de la Hammer

Message par hellrick »

Tiens je profite de la remontée du topic pour signaler que la Hammer sera un des gros dossiers du Cinemag Fantastique 6 qui sortira pour Halloween :wink:
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Re: Les films de la Hammer

Message par Profondo Rosso »

Le Monstre de Val Guest (1955)

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Une fusée fait un atterrissage plutôt chaotique en rase campagne. Les militaires arrivent bientôt sur place, suivis par le fameux physicien Bernard Quatermass et ses assistants, et une femme qui se trouve être l'épouse de l'un des passagers de l'engin spatial...

The Quatermass Experiment constitue la première aventure cinématographique du personnage imaginé par l'écrivain Nigel Kneale. Ce dernier avait initialement créé le professeur Bernard Quatermass pour la télévision où il fut le héros de deux serials en 6 épisodes pour la BBC en 1953 et 1955. Les deux diffusions (où Quatermass est successivement incarné par Reginald Tate et John Robinson) remportent un immense succès et tiennent en haleine les spectateurs anglais. Bien évidemment une adaptation cinéma est envisagée pour surfer sur la popularité du personnage et la Hammer se positionnera pour en acheter les droits dès la diffusion du dernier épisode de la première série. Nigel Kneale préfère voir son héros adapté par le plus prestigieux duo de producteurs/réalisateur formé par Sidney Gilliat et Frank Launder ou encore les frères Boulting qui seront également contacté mais l'inévitable classement X promit au film par la censure anglaise refroidit les ardeurs notamment de Gilliat. La Hammer n'a pas ce genre d'états d'âmes et emportera ainsi la mise. Le film adapte la première série baptisée The Quatermass Experiment (et qui sera d'ailleurs la plus adaptée de ses aventures puisque remakée en 1979 avec John Mills puis en 2005 avec Jason Flemyng) et c'est Brian Donlevy qui endosse le rôle-titre.

Une fusée expérimentale dont la mission fut organisée par le professeur Quatermass s'écrase mystérieusement dans la campagne anglaise après avoir disparue des radars. Surprise pourtant, des trois astronautes envoyés deux se sont volatilisés et le seul survivant est Carroon (Richard Wordsworth), en état catatonique. D'étranges résidus vont être retrouvés dans la fusée tandis que le corps de Carroon semble subir de curieuses mutations. Le film innove amenant au cinéma la thématique de l'hôte extraterrestre, plus dans le motif de la mutation monstrueuse que de l'invasion insidieuse synonyme de peur anticommuniste dans le cinéma américain. La rencontre cosmique avec "l'autre" est presque fortuite, l'invasion possible obéissant plutôt à une logique biologique et dont le processus sera long et douloureux pour Carroon. Val Guest instaure une atmosphère inquiétante et mystérieuse amenant parcimonieusement les révélations et si le spectateur contemporain voit aisément où va le récit on imagine facilement le trouble d'alors pour cette approche novatrice. Les images marquantes (la fusée plantée en pleine lande anglaise, le final à Westminster) tout comme les effets chocs (les corps vidés de leur substance après la fatidique rencontre avec "l'autre") ne manquent pas mais dans l'ensemble le film s'ancre dans une tonalité réaliste ce qui rend d'autant plus glaçant cette introduction du surnaturel. Ce réalisme joue sur les ambiances nocturnes urbaines du film où Val Guest réveille les fantômes du Blitz avec ce Londres désertiques où seuls défilent les policiers traquant la créature. Mais contrairement aux bombes allemandes qu'on savait venir du ciel, la menace est ici plus indicible et terrifiante pouvant surgir des entrailles de la terre comme au détour d'une ruelle. Nous faisant d'abord compatir avec la douloureuse transformation physique de Carroon, Guest au fur et à mesure de sa perte d'humanité le réduit à une ombre, un regard. Cela annonce les actes les plus violents et inexplicable (le massacre du zoo) et nous prépare au choc de son aspect final où il fait figure de vraie créature innommable à la Lovecraft.

Si l'atmosphère est indéniablement tendue et prenante, il faut reconnaître tout de même qu'en dépit de sa courte durée le film est tout de même très bavard et statique. La nouveauté du concept oblige un peu à un trop plein d'explication et de dialogue pseudo scientifique même si l'intrigue est limpide et efficace. Heureusement la fascination pour le professeur Quatermass permet de surmonter ces écueils. Glacial, arrogant et obsédé par ces recherches notre héros est incroyablement ambigu et antipathique à travers l'interprétation rigide que lui donne Brian Donlevy. Le personnage plus bonhomme de policier incarné par Jack Warner (spécialiste des rôles de policier d'ailleurs) ne suffira pas à l'adoucir, le drame final ne semblant que renforcer sa conviction quant à ses travaux. Cette approche bien éloignée de Reginald Tate déplaira fortement à Nigel Kneale et affectera le ton du film moins humaniste que la série. Ainsi dans la série Quatermass en appellait à l'humanité encore enfouit dans la créature pour la convaincre de se suicider alors que le film à moins d'égard et s'en débarasse avec une bonne électrocution. Un classique Hammer néanmoins perfectible donc, ce qui sera le cas avec les deux suites Quatermass 2 (1957) et Quatermass and The Pit (1967). 4,5/6
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Re: Les films de la Hammer

Message par Rick Blaine »

Je l'aime bien celui-là. C'est perfectible comme tu le dis, mais je ne trouve pas que ce soit le cas avec les suites, cet opus reste pour moi assez nettement le meilleur.
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Profondo Rosso
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Re: Les films de la Hammer

Message par Profondo Rosso »

J'ai un très bon souvenir du 3e pas revu depuis des lustres on va voir si ça passe toujours bien à la revoyure !
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