Jean-Louis Trintignant (1930-2022)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2285
- Inscription : 2 mai 05, 16:19
Jean-Louis Trintignant (1930-2022)
J'ai cherché et je n'ai pas trouvé de topic sur celui qui est sans doute un de mes acteurs préférés.Peut-être que personne n'a osé se confronter à une carrière aussi pléthorique et ce post aurait pu envoyé dans l'autre section.
C'est peut dire que Jean-louis Trintignant compte dans le cinéma français depuis presque 50 ans.Et il est donc temps de lui rendre justice ici.
Dans un premier temps, Trinitignant semble voué à jouer les jeunes premiers dans les vadimeries (ET DIEU CREA LA FEMME) mais très vite il va affirmer un goût certains pour les films et les rôles plus insolites LE COMBAT DANS L'ÏLE de Alain Cavalier, les films si difficiles à voir de Alain Robbe-Grillet comme TRANS EUROPE EXPRESS. Dans ces années 60, il commence aussi une belle carrière en Italie où là aussi il alterne les grands films prestigieux de Risi (LE FANFARON,1962) de Zurlini, puis un peu plus tard chez Bertolucci (ce chef-d'oeuvre absolu qu'est LE CONFORMISTE en 1970 sur lequel j'ai failli déjà envoyer un message mais qui a été très peu montré ces dernières années) ou Scola. Mais là ici il trouve des rôles étranges chez Tinto Brass,ou surtout en pistolero muet anitihéros du mythique western spaghetti LE GRAND SILENCE (1968) de Corbucci.
En France, après le triomphe de Un HOMME ET UNE FEMME (1966) de Lelouch, sa carrière prend de l'ampleur mais même dans des rôles principaux, il garde sa part de mystère et de vulnérabilité. On le verra en juge à lunettes dans Z (1968), rôle qui lui vaut un prix d'interprétation à Cannes, en trouble-fête dans LES BICHES (1968) de Chabrol, en homme hésitant avant de trouver sa voie dans MA NUIT CHEZ MAUD (1969), sommet de Rohmer. Même dans des rôles qui peuvent sembler faits pour un Delon ou un Belmondo, ses compositions seront dénuées de triomphalisme: le flic désabusé du SANS MOBILE APPARENT (1971) de Philippe Labro, le tueur seul de UN HOMME EST MORT (1972) de l'excellent (sauf dans ses dernières réalisations) Jacques Deray, le journaliste pris au piège de L'ATTENTAT de Boisset, L'homme perdu d'amour dans LE TRAIN (1973) de P.Granier-Defferre face à Romy Schneider sans parler de sa composition de tueur fou face à Delon dans FLIC STORY (1975) de J.Deray .
Dans les années 1980, il tourne encore beaucoup souvent dans des seconds rôles pour aider des films à se financer mais il trouve encore des rôles forts (EAUX PROFONDES,1981 de Michel Deville, face à Isabelle HUPPERT) avec une collaboration attendue dans le dernier film de François Truffaut , VIVEMENT DIMANCHE (1983).
Dans les années 1990, alors que Delon et Belmondo ont sombré (artistiquement),il trouve encore le moyen de tourner dans des oeuvres de grande qualité: LA CONTROVERSE DE VALLADOLID (1992) de JD Verhaeghe, REGARDE LES HOMMES TOMBER (1994) de J.Audiard, ROUGE de Kieslowski, CEUX QUI M'AIMENT PRENDRONT LE TRAIN (1998) de Patrice Chéreau et encore des rôles étranges dont celui d'un colonel fasciste dans FIESTA de Pierre Boutron en 1995.
Il a pu exprimer son penchant pour l'absurde et la noirceur dans ses deux réalisations, UNE JOURNEE BIEN REMPLIE (1972) avec J.Dufilho et LE MAITRE NAGEUR (1978) avec Guy Marchand.
Assurément au fil de re-visions de découverte et de re-visions de certains films, une carrière fascinante et extrêmement riche.
C'est peut dire que Jean-louis Trintignant compte dans le cinéma français depuis presque 50 ans.Et il est donc temps de lui rendre justice ici.
Dans un premier temps, Trinitignant semble voué à jouer les jeunes premiers dans les vadimeries (ET DIEU CREA LA FEMME) mais très vite il va affirmer un goût certains pour les films et les rôles plus insolites LE COMBAT DANS L'ÏLE de Alain Cavalier, les films si difficiles à voir de Alain Robbe-Grillet comme TRANS EUROPE EXPRESS. Dans ces années 60, il commence aussi une belle carrière en Italie où là aussi il alterne les grands films prestigieux de Risi (LE FANFARON,1962) de Zurlini, puis un peu plus tard chez Bertolucci (ce chef-d'oeuvre absolu qu'est LE CONFORMISTE en 1970 sur lequel j'ai failli déjà envoyer un message mais qui a été très peu montré ces dernières années) ou Scola. Mais là ici il trouve des rôles étranges chez Tinto Brass,ou surtout en pistolero muet anitihéros du mythique western spaghetti LE GRAND SILENCE (1968) de Corbucci.
En France, après le triomphe de Un HOMME ET UNE FEMME (1966) de Lelouch, sa carrière prend de l'ampleur mais même dans des rôles principaux, il garde sa part de mystère et de vulnérabilité. On le verra en juge à lunettes dans Z (1968), rôle qui lui vaut un prix d'interprétation à Cannes, en trouble-fête dans LES BICHES (1968) de Chabrol, en homme hésitant avant de trouver sa voie dans MA NUIT CHEZ MAUD (1969), sommet de Rohmer. Même dans des rôles qui peuvent sembler faits pour un Delon ou un Belmondo, ses compositions seront dénuées de triomphalisme: le flic désabusé du SANS MOBILE APPARENT (1971) de Philippe Labro, le tueur seul de UN HOMME EST MORT (1972) de l'excellent (sauf dans ses dernières réalisations) Jacques Deray, le journaliste pris au piège de L'ATTENTAT de Boisset, L'homme perdu d'amour dans LE TRAIN (1973) de P.Granier-Defferre face à Romy Schneider sans parler de sa composition de tueur fou face à Delon dans FLIC STORY (1975) de J.Deray .
Dans les années 1980, il tourne encore beaucoup souvent dans des seconds rôles pour aider des films à se financer mais il trouve encore des rôles forts (EAUX PROFONDES,1981 de Michel Deville, face à Isabelle HUPPERT) avec une collaboration attendue dans le dernier film de François Truffaut , VIVEMENT DIMANCHE (1983).
Dans les années 1990, alors que Delon et Belmondo ont sombré (artistiquement),il trouve encore le moyen de tourner dans des oeuvres de grande qualité: LA CONTROVERSE DE VALLADOLID (1992) de JD Verhaeghe, REGARDE LES HOMMES TOMBER (1994) de J.Audiard, ROUGE de Kieslowski, CEUX QUI M'AIMENT PRENDRONT LE TRAIN (1998) de Patrice Chéreau et encore des rôles étranges dont celui d'un colonel fasciste dans FIESTA de Pierre Boutron en 1995.
Il a pu exprimer son penchant pour l'absurde et la noirceur dans ses deux réalisations, UNE JOURNEE BIEN REMPLIE (1972) avec J.Dufilho et LE MAITRE NAGEUR (1978) avec Guy Marchand.
Assurément au fil de re-visions de découverte et de re-visions de certains films, une carrière fascinante et extrêmement riche.
-
- Accessoiriste
- Messages : 1743
- Inscription : 10 sept. 05, 00:35
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2285
- Inscription : 2 mai 05, 16:19
-
- Accessoiriste
- Messages : 1743
- Inscription : 10 sept. 05, 00:35
Ton topic, très intéressant, me permet de réaliser que je n'ai, malheureusement, pas encore eu l'occasion de visionner certains grands classiques comme Ma Nuit chez Maud, Un Homme et une Femme ou Vivement Dimanche...blaisdell a écrit :Très heureux que tu cites ce film (dans mon top 5 personnel)!
Dans de nombreuses interviews où il faisait le bilan de sa carrière au cinéma, il a déclaré que c'était ce qu'il avait fait de mieux.
Par contre, j'ai également apprécié (mais pas autant que Le Conformiste...) Le Mouton Enragé de Michel Deville.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2285
- Inscription : 2 mai 05, 16:19
- Kevin95
- Footix Ier
- Messages : 18368
- Inscription : 24 oct. 04, 16:51
- Localisation : Devine !
-
- Accessoiriste
- Messages : 1795
- Inscription : 13 oct. 03, 12:25
- Contact :
Je suis un dingue de cet acteur ! surtout "Le combat dans l'île" (premier rôle très ambigu), "Le conformiste" et "Un homme est mort" (son meilleur polar)...
Autres films remarquables : "Flic story" (confronté à Delon), "Eaux profondes" "La course du lièvre à travers les champs" (l'un des plus beaux films de René Clément)
sinon TRANS EUROPE EXPRESS n'est pas un film difficile justement (sauf si tu veux dire difficile à trouver - parce là je te l'accorde volontiers - c'est absolument INTROUVABLE !!), le cinéma certes intellectuel de Robbe Grillet est plus ludique que réellement difficile, l'érotisme et l'humour permettent à ces films de réellement sortir du lot... de plus TRANS EUROPE EXPRESS me parait être le chef d'oeuvre de Robbe Grillet sur tous les plans
en tant que Trintignant réalisateur, j'adore particulièrement LE MAITRE NAGEUR (1978), je n'ai pas encore vu UNE JOURNEE BIEN REMPLIE...
et Sergius m'avait conseillé aussi L'AGRESSION de Gérard Pirès - thriller sur les agressions automobiles qui m'avait personnellement moins enthousiasmé que lui
Autres films remarquables : "Flic story" (confronté à Delon), "Eaux profondes" "La course du lièvre à travers les champs" (l'un des plus beaux films de René Clément)
sinon TRANS EUROPE EXPRESS n'est pas un film difficile justement (sauf si tu veux dire difficile à trouver - parce là je te l'accorde volontiers - c'est absolument INTROUVABLE !!), le cinéma certes intellectuel de Robbe Grillet est plus ludique que réellement difficile, l'érotisme et l'humour permettent à ces films de réellement sortir du lot... de plus TRANS EUROPE EXPRESS me parait être le chef d'oeuvre de Robbe Grillet sur tous les plans
en tant que Trintignant réalisateur, j'adore particulièrement LE MAITRE NAGEUR (1978), je n'ai pas encore vu UNE JOURNEE BIEN REMPLIE...
et Sergius m'avait conseillé aussi L'AGRESSION de Gérard Pirès - thriller sur les agressions automobiles qui m'avait personnellement moins enthousiasmé que lui
-
- Accessoiriste
- Messages : 1795
- Inscription : 13 oct. 03, 12:25
- Contact :
Re: Jean-louis Trintignant
film oublié mais formidable, j'étais tombé dessus un soir sur Fr3, et je n'ai pas été déçu !blaisdell a écrit :celui d'un colonel fasciste dans FIESTA de Pierre Boutron en 1995.
là encore, un rôle ambigu et tortueux...
-
- Accessoiriste
- Messages : 1795
- Inscription : 13 oct. 03, 12:25
- Contact :
j'oubliais aussi l'excellent thriller politique "Un homme à abattre" (1967) , "Le voyou" de Lelouch (superbe polar), le peu connu "Boulevard des assassins", et 2 films de SF particulièrement étranges : "Malevil" de Christian de Chalonge et le glacé "Bunker Palace Hôtel" de Enki Bilal (son premier film)
-
- Stagiaire
- Messages : 73
- Inscription : 21 août 04, 11:59
- Localisation : Bretagne, au fin fond de la brousse, au royaume du bigniou
Ah, merci d'avoir créé un topic sur cet acteur si magistral. Excellent dans la plupart des oeuvres citées (que je ne vais pas m'amuser à re-citer ici donc), mais j'adore un film qu'apparemment peu de personnes connaissent : "Sans mobile apparent" (1971), de Philippe Labro. Déjà cité en début de topic, certes ce n'est pas son meilleur, mais l'atmosphère de Nice et la mélodie d'Ennio Morricone confèrent à ce polar un charme bien sympathique !!!
- Si t'étais en cavale, t'irais chez ta femme ?
- Non j'irai chez la tienne ...
(Le Professionnel, Lautner-Audiard-Belmondo)
- Non j'irai chez la tienne ...
(Le Professionnel, Lautner-Audiard-Belmondo)
-
- Accessoiriste
- Messages : 1795
- Inscription : 13 oct. 03, 12:25
- Contact :
le film passe de temps en temps que FR3, et je l'adore aussi (on peut y voir en tant qu'acteur le chanteur Sacha Distel récemment décédé)Djools a écrit :Ah, merci d'avoir créé un topic sur cet acteur si magistral. Excellent dans la plupart des oeuvres citées (que je ne vais pas m'amuser à re-citer ici donc), mais j'adore un film qu'apparemment peu de personnes connaissent : "Sans mobile apparent" (1971), de Philippe Labro. Déjà cité en début de topic, certes ce n'est pas son meilleur, mais l'atmosphère de Nice et la mélodie d'Ennio Morricone confèrent à ce polar un charme bien sympathique !!!
la musique de Morricone se laisse effectivement écouter (sans plus)
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 170
- Inscription : 2 juil. 05, 10:39
-
- Accessoiriste
- Messages : 1795
- Inscription : 13 oct. 03, 12:25
- Contact :
- Jack Griffin
- Goinfrard
- Messages : 12389
- Inscription : 17 févr. 05, 19:45
-
- Accessoiriste
- Messages : 1795
- Inscription : 13 oct. 03, 12:25
- Contact :
je dois avoir "Shining" (et aussi "2001") en version française, il faut absolument que je revois ce film (que j'adore en plus) !!Jack Griffin a écrit :Il a prêté sa voix à HAL 9000 dans 2001, l'odyssée de l'espace et aussi à Jack Nicholson dans ShiningSoulkriver a écrit :J'adore la voix de Trintignant...Il suffit de voir La Cité des Enfants Perdus (il incarne la voix de l'oncle Irvin) pour se rendre compte qu'il possède un timbre unique!